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Jacques Prévert

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Jacques Prévert (4 février 1900 - 11 avril 1977) est un poète et scénariste français. Après le succès de son premier recueil de poèmes, Paroles (à 46 ans) il devient, grâce à son langage familier et ses jeux de mots, un grand poète populaire. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans la Francophonie et massivement appris dans les écoles françaises.

Sommaire

Biographie

Poète et scénariste, originaire d’un milieu bourgeois et dévot de Neuilly-sur-Seine, Jacques Prévert ne cesse de se moquer des convenances, du clergé et de la religion. Il participe au mouvement surréaliste avant de s’en éloigner, puis s’intéresse au théâtre (Groupe Octobre). Joseph Kosma a mis en musique ses textes (Barbara, Les Feuilles mortes…).

Jacques Prévert réalise les scénarios et les dialogues des grands films réalistes poétiques du cinéma français, dont Jean Renoir et surtout Marcel Carné sont les réalisateurs. Après la publication de son recueil Paroles, en 1946, il devient un grand poète populaire, grâce à son langage familier, à son humour et à ses hymnes à la liberté. Au sujet de Paroles, Carole Aurouet écrit dans Prévert, portrait d'une vie (Ramsay, 2007, page 126) : « Outre les thèmes abordés, Paroles est également novateur, atypique et détonant, par sa forme et son style. C’est un recueil placé sous le signe de l’éclectisme dans lequel on trouve aussi bien des textes courts que des chansons, des histoires, des instantanés et des inventaires. Prévert y mélange les genres. Il ne s’inscrit dans aucune taxinomie poétique. Par ailleurs, il tord le cou aux règles de versification classique, tant au niveau du rythme que de la disposition ou de la ponctuation. Prévert a notamment gardé de son passage par le surréalisme une façon singulière de détruire les clichés langagiers et les lieux communs. Il attire, par exemple, l’attention de ses lecteurs sur l’arbitraire du signe. Il use avec brio des contrepèteries, des calembours, des équivoques et des allégories. Il rend hommage en quelque sorte au langage populaire ».

Son anticléricalisme parfois violent, est souvent occulté par le public, au profit de ses thèmes sur l'enfance et la nature. Jacques Prévert naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine (act. Hauts-de-Seine) le 4 février 1900. Il y passe son enfance dans une famille de petits bourgeois dévots aux côtés de son père André Prévert, critique dramatique, qui l'amène souvent au théâtre, et de Suzanne Catusse, sa mère, qui l'initie à la lecture. Il s'ennuie à l'école, et dès 15 ans, après son certificat d'études, il quitte l'école et fait des petits boulots, il travaille notamment au grand magasin "Le Bon Marché". D'abord mobilisé en 1918, son service militaire se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre Yves Tanguy avant d' être envoyé à Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel.

En 1925, il participe au mouvement surréaliste, au sein du groupe de la rue du Château, en fait un logement "collectif" où habitent Marcel Duhamel, Raymond Queneau et Yves Tanguy. Ils y inventent le jeu du cadavre exquis dessiné. Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il est le scénariste et dialoguiste des plus grands films français des années 1935-1945 dont Drôle de drame, Le Quai des brumes, Hôtel du Nord, Le Jour se lève, Les Enfants du paradis de Marcel Carné. En 1932, il écrit des textes pour ce qui sera plus tard le groupe Octobre. Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1933 (Les Feuilles mortes). Il écrit des pièces de théâtre. La publication de son recueil Paroles en 1946 obtient un vif succès. Il entre alors au Collège de 'Pataphysique dont il devient Transcendant Satrape en 1953. (« Le Collège ne prenant pas en compte des transformations aussi peu importantes que le décès, il y demeure président mémorial de la Sous-Commission des Paraphrases. », Lucien Logette, in "La Quinzaine littéraire", n° 945 du 1er mai 2007, page 16).

Sa fille Michèle naît en 1946.

Il épouse Janine Tricotet en 1947.

Le 12 octobre 1948, il tombe d'une porte-fenêtre. Il reste plusieurs jours dans le coma.

A la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts d'Antibes et n'ayant pu trouver le soutien du maire de l'époque pour rester dans cet appartement qu'il aimait beaucoup il quitte Antibes contraint et forcé et sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui avait toujours la cigarette en bouche. Il avait 77 ans.

Il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.

Son style

Prévert fait éclater le caractère conventionnel du discours par les jeux de mots. Sa poésie est constamment faite de jeux sur le langage (calembours, inventions burlesques, néologismes, lapsus volontaires…) dont le poète tire des effets comiques inattendus (un humour parfois noir !), des significations doubles ou encore des images insolites.

De même ses poèmes fourmillent de jeux de sons, de combinaisons pour l'oreille (allitérations, rimes et rythmes variés) qui paraissent faciles mais dont Prévert fait un usage savant. Enfin, il ne faut pas négliger les apports du surréalisme dont on retrouve les traces : inventaires, énumérations hétéroclites d'objets et d'individus, additions de substantifs ou d'adjectifs, etc. Il est friand des procédés de l'image, de la métaphore et de la personnification (animal, objet, humain).

Ses principaux jeux de mots 
  • jeu de cortège : développement descriptif, énumération d'objets et/ou d'individus.
  • équivoque : jeux sur la double signification d'un mot, au sens propre et au sens figuré, sens courant ou sens argotique.
  • zeugma : procédé qui rattache grammaticalement des termes qui ne se rapportent pas logiquement l'un à l'autre.
  • calembours : fondé sur une similitude de sons ou de sens.
  • néologisme : création de nouveaux mots.
  • mots pris à la lettre : jeux sur le sens premier des mots.
  • logique de l'absurde : tout ce qui est contraire à la raison.
  • allitération : répétition de consonnes
  • rime et rythme : intérieur et extérieur.
  • aphorismes de fantaisie : maximes et proverbes de son imagination.
  • La syllepse est la figure de style qu'il utilise avec prédilection : elle consiste à opérer des glissements entre le sens propre et le sens figuré des mots. Par exemple, dans un texte de Paroles, intitulé « La Lessive », Prévert joue avec une expression populaire « laver son linge sale en famille », (qui désigne le fait de garder dans le cercle familial les éventuels « secrets honteux » qu'on peut avoir à cacher) et s'amuse à la prendre au pied de la lettre, en représentant la famille autour d'un baquet, en train de récurer la fille de la maison qui a commis une faute qui sème la zizanie dans le cercle familial.

Bibliographie

  • 1946 : Paroles
  • 1946 : Le Cheval de Trois
  • 1946 : Histoires
  • 1947 : Contes pour enfants pas sages
  • 1947 : Le Petit Lion
  • 1950 : Des bêtes
  • 1951 : Spectacle
  • 1951 : Vignettes pour les vignerons
  • 1951 : Grand Bal du printemps
  • 1952 : Lettre des îles Baladar
  • 1952 : Charmes de Londres
  • 1952 : Bim, le petit âne
  • 1952 : Guignol
  • 1953 : Tour de chant
  • 1953 : L’Opéra de lune
  • 1955 : La Pluie et le beau temps
  • 1955 : Lumières d’homme
  • 1963 : Histoires
  • 1966 : Fatras
  • 1973 : Eaux-fortes

Filmographie

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Notes et références de l'article

<references/>

  • (fr) Biographie et citations de Jacques Prevert
  • Carole Aurouet,Prévert, portrait d'une vie, Ramsay, 2007, 239 p. (Préface de Bernard Chardère)
  • Carole Aurouet, Jacques Prévert, l'humour de l'art, Naïve, 218 p. (Préface de Jacqueline Duhême)
  • Carole Aurouet, Les Scénarios détournés de Jacques Prévert, Dreamland, 2003, 256 p.(Préface de Nelly Kaplan)
  • Carole Aurouet (Dir.), Jacques Prévert qui êtes aux cieux, CinémAction, 2001, 176 p.
  • Carole Aurouet, Daniel Compère, Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster, Prévert, frontières effacées, L’Age d’homme, 2003, 216 p.

Liens externes

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