Maladie de Crohn - Vev

Maladie de Crohn

Un article de Vev.

Jump to: navigation, search

Modèle:CIM-10

Modèle:Ébauche médecine

La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique pouvant toucher tout le tube digestif avec une prédilection pour l'iléon, le côlon et la région anale.

Son diagnostic repose sur un ensemble des données cliniques, radiologiques, et/ou endoscopiques et histologiques.

Elle peut s'accompagner de manifestations extra-intestinales (articulaires, cutanées, oculaires...). Les principales manifestations cliniques observées au cours des poussées évolutives de la maladie dépendent du siège (grêle, côlon, autre segment digestif) et de l'étendue des lésions. Il s'agit surtout de la diarrhée avec ou sans syndrome dysentérique, des douleurs abdominales parfois de type subocclusif, des manifestations anopérinéales, de l'altération de l'état général avec ou sans fièvre, des manifestations extra-intestinales. Les poussées évolutives peuvent être émaillées de complications, dont certaines peuvent nécessiter une intervention chirurgicale : occlusion, perforation, colectasie, abcès, fistule, manifestations hépato-biliaires.

Maladie décrite précisément dans les années 1930 aux États-Unis par le Docteur B. Crohn (1884-1983), chirurgien à New York au Mount Sinaï Hospital.

Sommaire

Symptômes

Principalement une diarrhée chronique (plusieurs semaines à plusieurs mois), surtout hydrique et accompagnée fréquemment de douleurs abdominales. On observe souvent une perte de poids (par malabsorbtion). Il n'est pas rare que les poussées soient accompagnées d'un peu de fièvre. Il peut exister des manifestations extra-intestinales, principalement ostéo-articulaires mais aussi hépato-biliaires, oculaires ou cutanées. On utilise un indice d'activité pour savoir si la maladie est en poussée ou non, c'est l'indice de BEST (CDAI pour les anglo-saxons), si ce dernier est inférieur à 150, le patient est en rémission.

Incidence

Plusieurs milliers de nouveaux cas par an (probablement de l'ordre de 3.000 à 4.000). La maladie de Crohn reste une maladie rare. Elle concerne préférentiellement les adolescents et adultes jeunes. On estime à 60.000 le nombre de patients touchés en France en 2005.

Étiologie

Encore en grande partie inconnues. Les dernières hypothèses évoquent une prédisposition génétique (plusieurs gènes identifiés), un facteur déclenchant environnemental (bactérie ?) et la survenue d'une cascade inflammatoire non contrôlée. On est donc en présence d'une maladie multifactorielle au même titre que la rectocolite hémorragique ou la polyarthrite rhumatoïde, autres maladies proches.

Endoscopie

Image:CD serpiginous ulcer.jpg
Image endoscopique du colon d'un patient atteint de la maladie.

La visualisation directe des lésions est capitale pour affirmer le diagnostic. Les atteintes sont en général diffuses et discontinues, les contours flous. Les zones touchées sont typiquement le colon et les derniers centimètres de l'iléon. Les lésions rencontrées sont un type d'ulcérations, souvent aphtoïdes ou profondes, elles peuvent se présenter sous forme de véritables fissures dans la muqueuse.

Histologie

Dans les biopsies de muqueuse digestive on recherche un granulome epithélioïde. Sa découverte est un argument fort en faveur du diagnostic de la maladie.

Vidéocapsule

C'est une petite caméra vidéo que les patients avalent et qui enregistre les images du tractus digestif. Son principal atout est de pouvoir visualiser l'intestin grêle, en effet ce dernier est inaccessible à l'endoscopie.

Entéroscopie

On peut également explorer l'intestin grêle à l'aide d'un entéroscope (double ballon ou simple ballon). Il s'agit d'un endoscope plus long qu'un coloscope dont la progression est facilitée par un surtube à ballon gonflable. Son intérêt par rapport à la vidéocapsule réside dans la possibilité d'intervenir in situ et surtout de parfaitement localiser les lésions.

Radiologie

Utile pour observer les zones non visibles par endoscopie (en particulier l'intestin grêle). Elle permet de détecter d'éventuelles sténoses (rétrécissements).

Scanner

Plus perfectionné que la simple radio, ce dernier peut aider au diagnostic, particulièrement s'il existe des fistules.

Complications

à court terme

On craint surtout les sténoses, fissures, fistules ou perforations, une colectasie (dilatation toxique du côlon) ou une colite grave (poussée très sévère d'emblée).

risques à long terme

Il existe, après 10 ans d'évolution, une majoration du risque de cancer colo-rectal. Ce risque est surtout important en cas d'atteinte étendue et nécessite une surveillance régulière (coloscopies).

Traitement

Le traitement d'attaque repose surtout sur les corticoïdes pour les poussées moyennes et les anti-TNF alpha pour les poussées sévères ou réfractaires. Le traitement préventif se partage entre les salicylés (sulfasalazine ou mésalazine) et les immunosuppresseurs.

Traitement des poussées

Traitement d'entretien (préventif)

Azathioprine (immunosuppresseur), méthotrexate ou infliximab (Remicade).

Chirurgie

Parfois nécessaire, le plus souvent en dernier recours, après échec des traitements médicaux :

  • au niveau de l'intestin grêle : en cas de sténose (le plus souvent iléale) ou de fistule
  • au niveau du colon : en cas de colite aigüe grave ne répondant pas au traitement médical ou compliquée de perforation, d'hémorragie ou de dilatation majeure (mégacôlon toxique)
  • en cas d'atteinte anopérinéale grave.

Régime

D'un intérêt très discuté, surtout pour la reprise du poids normal et pour éviter les dénutritions. Certains probiotiques pourraient avoir un intérêt. De plus en plus de nutritionnistes préconisent un régime dit hypotoxique ou ancestral[réf. nécessaire] (par exemple la nutrition Seignalet). Il consiste, principalement, a éliminer le gluten, les produits laitiers et les sucres raffinés de l'alimentation du patient atteint de ces troubles intestinaux chroniques. Ce dernier n'a cependant pas été validé par les essais cliniques et peut même présenter un danger pour le malade.

La maladie et le tabac

L'arrêt définitif de toute consommation de tabac est très fortement conseillé. [lire en ligne], [lire en ligne]

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel est difficile à faire car la maladie peut avoir, à tort, été étiquetée comme un trouble fonctionnel digestif, intestinal (TFD, TFI ou colopathie fonctionnelle).

On peut confondre facilement rectocolite hémorragique (ne touchant que le côlon) et maladie de Crohn (pouvant toucher tout le tube digestif), toutes deux des formes de Mici (maladie inflammatoire chronique intestinale).

Le diagnostic peut ne pas être porté avec certitude entre ces deux entités lors des premières poussées, on parle alors de colite indéterminée. Dans la plupart des cas, l'évolution de la pathologie et de ses signes cliniques permet, après plusieurs mois ou années, de finir par déterminer avec précision la maladie concernée et donc d'adapter au mieux la stratégie thérapeutique. Il arrive cependant que la colite reste indéterminée, le débat actuel étant de savoir si ce n'est pas une troisième entité des MICI !

Certaines colites infectieuses peuvent aussi présenter un tableau trompeur.


Voir aussi

Liens externes

Modèle:Gastro-entérologie

<td style="padding-right:4px">Image:Star of life2.svg</td>
Portail de la médecine
Modèle:Lien BA

cs:Crohnova choroba de:Morbus Crohn en:Crohn's disease eo:Crohn-malsano es:Enfermedad de Crohn eu:Crohn gaitza fi:Crohnin tauti gl:Mal de Crohn he:מחלת קרוהן hr:Crohnova bolest it:Morbo di Crohn ja:クローン病 nl:Ziekte van Crohn no:Crohns sykdom pl:Choroba Leśniowskiego-Crohna pt:Doença de Crohn ru:Болезнь Крона simple:Crohn's disease sk:Crohnova choroba sl:Crohnova bolezen sv:Crohns sjukdom tr:Crohn hastalığı zh:克隆氏症