Jésus de Nazareth - Vev

Jésus de Nazareth

Un article de Vev.

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Représentation de Jésus-Christ dans un manuscrit datant des années 1220 conservé à Karlsruhe en Allemagne.

Jésus de Nazareth (dates de naissance supposée : entre -8 et -2, mort supposée : entre 29 et 36<ref>Le début de l'ère chrétienne a été fixé avec une erreur de quatre années par le moine Denys le Petit. Quelques historiens et exégètes placent la naissance et mort de Jésus entre les années mentionnées parmi lesquels les chercheurs anglo-saxons : D. A. Carson, Douglas J. Moo et Leon Morris. An Introduction to the New Testament. Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1992, 54, 56; Michael Grant, Jesus: An Historian's Review of the Gospels, Scribner's, 1977, p. 71; John P. Meier, A Marginal Jew, Doubleday, 1991–, vol. 1:214; E. P. Sanders, The Historical Figure of Jesus, Penguin Books, 1993, pp. 10–11, et Ben Witherington III, "Primary Sources," Christian History 17 (199Image:Cool.gif No. 3:12–20.</ref>), appelé Jésus-Christ ou Christ dans la tradition chrétienne, Ιησούς Χριστός (Iesous Khristos en grec ancien) est le personnage fondamental du christianisme.

Le nom Jésus viendrait de l'hébreu Yéchoua (ישוע), qui signifie « Dieu est salut », et Christ est la traduction grecque du terme hébreu « Messie » (משיח - machiakh), « celui qui est oint »). Il est considéré par les chrétiens comme le Messie et le fils de Dieu, les musulmans ne reconnaissant quant à eux que l'aspect de Messie et pas celui de fils de Dieu ; les juifs ne reconnaissent aucun de ces deux caractères. Les catholiques, les orthodoxes le célèbrent comme étant à la fois vrai homme et vrai Dieu, deuxième personne de la Sainte Trinité. Les Eglises protestantes européennes ont des conceptions diverses mais, même quand la formulation semble identique à celle des christianismes dogmatiques, il faut tenir compte du fait que le sens donné aux expressions n'est pas forcément le même.

Il tient des rôles divers dans plusieurs courants chrétiens aux croyances diverses. En outre, les musulmans le considèrent comme le dernier grand prophète avant Mahomet. Certains hindous, comme le Mahâtmâ Gândhî, considèrent Jésus comme un avatâr de Vishnou<ref>Autobiographie, ou mes expériences de la vérité, Mohandas Karamchand Gandhi</ref>, et pour beaucoup, comme un saint homme. Quant à la majorité des juifs, ils ne le reconnaissent ni comme Messie, ni comme prophète<ref>À l'exception du mouvement des juifs messianiques qui ne sont pas des juifs au sens propre du terme mais un mouvement de chrétiens évangéliques, donc protestants, utilisant les rites et une partie de la liturgie du judaïsme. Ce mouvement a été créé pour convertir les juifs au christianisme</ref>.

Sommaire

Approche historique de Jésus

La nécessité d'une approche historique et rationnelle de Jésus est apparue au Modèle:XVIIIe siècle avec Hermann Samuel Reimarus qui voulait retrouver le véritable enseignement de Jésus dégagé de celui des apôtres. Au XIXe siècle, il y eut de nombreux auteurs pour écrire une « vie de Jésus » à visée de reconstitution historique, comme celle, célèbre, d’Ernest Renan en France ou de David Strauss en Allemagne.

Ainsi que le dit Pierre Geoltrain, « Nul n'oserait plus, de nos jours, écrire une vie de Jésus comme celles qui virent le jour au XIXe siècle. L'imagination suppléait alors au silence des sources ; on faisait appel à une psychologie de Jésus qui était le plus souvent celle de l'auteur. L'ouvrage d'Albert Schweitzer sur l'histoire des vies de Jésus a mis un terme à ce genre de projet. Quant à l'entreprise inverse, quant aux thèses des mythologues qui, devant les difficultés rencontrées par l'historien, ont pensé les résoudre toutes en expliquant les Évangiles comme un mythe solaire ou un drame sacré purement symbolique, elle ne résiste pas à l'analyse. L'étude des Évangiles permet de dire, non seulement que Jésus a existé, mais encore bien plus.<ref>Pierre Geoltrain, Encyclopædia Universalis, art. Jésus, 2002.</ref> »

Albert Schweitzer dans son livre Histoire des recherches sur la vie de Jésus publié en 1906 (jamais traduit en français), a bien mis en évidence qu'il n'est pas possible d'avoir une représentation fidèle de Jésus. Les éléments les plus complets disponibles sur sa vie sont des écrits qui ne sont pas des comptes rendus rigoureux des faits mais des témoignages attribués aux disciples qui ont été rédigés des années après les évènements, qui les interprètent d'après les prophéties de l'Ancien Testament et selon une perspective eschatologique, à une époque où la notion d'exactitude historique n'existait pas.

Cependant les textes constituent des sources d'étude valables à condition de les soumettre à la critique. L’étude des premiers temps du christianisme, l'exégèse de la Bible et des autres textes comme les apocryphes, constituent aujourd’hui une discipline à laquelle contribuent en commun des chercheurs et des universitaires quelles que soient leurs convictions et leur appartenance religieuse.

Les sources

Les sources chrétiennes

Le Nouveau Testament

Modèle:Christianisme Le Nouveau Testament désigne l’ensemble des écrits considérés comme canoniques par la plupart des Églises chrétiennes. Reconstituer une vie de Jésus en extrayant des textes divers passages et épisodes articulés dans une logique chronologique ne saurait être assimilé à une biographie aux qualités historiennes. Ainsi, l'exégèse historico-critique <ref>technique d'étude des textes issue de la pratique en vigueur pour les autres textes de littératures anciennes, considérées comme profanes.</ref> montre que chacun des textes évangéliques a un message précis, différent et même parfois concurrent des autres.

Les Évangiles

Les Évangiles de Mathieu, Marc, Luc et Jean constituent les sources documentaires principales concernant la vie et l'enseignement de Jésus, qu'ils abordent chacun selon une perspective particulière tout en suivant le même schéma général et en transmettant la même philosophie. Ils relatent :

  • L'annonce faite à Marie, (l'Annonciation) : « Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus » (Modèle:BFR)<ref>Les citations du présent article sont extraites de la traduction de la Bible en français par le théologien protestant Louis Segond version de 1910, la seule qui soit libre de droits.</ref> et à Joseph (Modèle:BFR), à qui elle était fiancée, de la conception virginale de l'enfant « Un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit » (Modèle:BFR).
  • La naissance de Jésus à Bethléem, (la Nativité) : « Dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche » (Modèle:BFR). Un recensement avait alors été ordonné par un édit de César Auguste. Marie, enceinte, et son époux Joseph, furent contraints de quitter Nazareth en Galilée pour rejoindre la Judée. Jésus serait né pendant le règne du roi Hérode Ier le Grand, alors que Quirinius était gouverneur de Syrie. La naissance de Jésus à Bethléem, ville où a été sacré David, accomplit ainsi la prophétie de Michée : « Et toi, Bethléhem Éphrata (=la fertile), petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité. » (Modèle:BFR).
  • La vie publique. En Galilée, il a constitué un groupe de douze disciples, les apôtres, le premier parmi d'entre eux étant Simon-Pierre (Modèle:BFR, Modèle:BFR, Modèle:BFR), à qui Jésus annonce qu'il le nomme Pierre et qu'il bâtira son église sur cette pierre (il peut s'agir là d'un jeu de mots : Petra, mot latin traduit par "pierre", signifiant également "foi").


Par la suite, officiellement entre l'âge de 30 et 33 ans, Jésus s'est rendu à Jérusalem pour prêcher la compassion (Modèle:BFR), l'amour du prochain dans le sens de la fraternité universelle (parabole du bon Samaritain (Modèle:BFR, Modèle:BFR) : « Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis » (Modèle:BFR). Il a demandé la pureté morale : « Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur » Modèle:BFR (il convient toutefois de préciser que, par le terme "adultère", Jésus s'adresse aux hommes mariés : il ne condamne pas le désir charnel et l'acte sexuel en tant que tel), appelé à partager le Royaume de Dieu : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du Royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Modèle:BFR) et prié pour l'unité de ses disciples : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous » (Modèle:BFR). Il a accueilli avec bienveillance les femmes et les enfants, les exclus, les réprouvés de son temps. Il a sauvé la vie d'une femme accusée d'adultère, sans la condamner, mais en lui demandant de ne plus commettre de péchés (Modèle:BFR). Par cet acte, en contradiction avec les lois religieuses juives alors en vigueur (cf. lapidation), Jésus situe la vie humaine et sa préservation au-dessus des lois et des religions. Avec
le Sermon sur la montagne, il exalte ceux qui ont un esprit de pauvre, ceux qui souffrent, ceux qui ont le cœur pur, qui font œuvre de paix en leur promettant une place dans le Royaume de Dieu après leur mort (Modèle:BFR).

Toujours selon les Évangiles, Jésus a guéri des malades (Modèle:BFR), des infirmes ((Modèle:BFR ; Modèle:BFR), redonné la vie à plusieurs personnes, notamment son ami Lazare Modèle:BFR (il est à noter que ses guérisons et ses résurrections peuvent résulter d'une symbolique : la racine latine du mot "ressusciter", ressuscitare, signifiant "réveiller"), accompli des exorcismes Modèle:BFR (la méthode utilisée par Jésus, visant à forcer le(s) démon(s) à révéler son nom, est toujours en usage par les prêtres exorcistes) et porté secours (la Tempête apaisée Modèle:BFR). Ces miracles sont le plus souvent présentés comme un effet de la foi de leurs bénéficiaires "déclenché" par Jésus, et non d'un pouvoir quelconque : « Tout est possible à celui qui croit » (Modèle:BFR) ; ils justifient l'affirmation d'une réalité déjà présente du Royaume de Dieu (Modèle:BFR). D'autres fois, Jésus a de lui-même donné en abondance (la Multiplication des pains en Modèle:BFR, à rapprocher de Modèle:BFR).

Dieu est pour lui un père aimant et prêt à pardonner, en rupture avec le dieu vengeur du judaïsme : « Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Modèle:BFR). Il a enseigné la prière : « Quand vous priez, dites : Père ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense ; et ne nous induis pas en tentation » (Modèle:BFR).

Sa prédication, qui aurait duré deux à trois ans, s'oppose à l'ordre établi de l'époque, bien que dénuée de visées politiques (« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Modèle:BFR). À Jérusalem, il a chassé les marchands du Temple (Modèle:BFR) et fustigé le formalisme religieux et l'hypocrisie morale des sadducéens et des pharisiens (Modèle:BFR). Comme il a dit de lui-même : « Je suis venu jeter un feu sur la terre », afin de marquer son opposition à l'immobilisme des choses et faire évoluer les mentalités (Modèle:BFR).

  • La Transfiguration avec l'apparition de Moïse et d'Élie, (Modèle:BFR) : « Son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumières », « Une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection : écoutez-le ! ».(Modèle:BFR, Modèle:BFR, Modèle:BFR).
  • La Cène, dernier repas avec ses disciples au cours duquel il institua l'eucharistie : « Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Modèle:BFR).
  • Après la trahison de Judas, l'arrestation au mont des Oliviers (Modèle:BFR), et la comparution devant le sanhédrin qui l'accuse de blasphème : le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau, et lui dit : "Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Jésus répondit : "Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel." Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit : "Qu'avons-nous encore besoin de témoins ?" » (Modèle:BFR). Puis la condamnation à mort par le préfet romain Ponce Pilate sous la pression de la foule : « Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : Je suis innocent du sang de ce juste » (Modèle:BFR).
  • La Passion, c'est-à-dire les souffrances de Jésus et la mort sur la croix au mont Golgotha, à l'extérieur de Jérusalem : « Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant : Salut, roi des Juifs ! Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. » (Modèle:BFR).
  • La Résurrection constatée au matin de Pâques par Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et Salomé : « Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit : Ne vous épouvantez pas ; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; il est ressuscité, il n'est point ici ; voici le lieu où on l'avait mis » (Modèle:BFR, Modèle:BFR).
  • Plusieurs apparitions aux disciples, puis l'Ascension : « Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient » (Modèle:BFR).
Les Actes des Apôtres

Les Actes des Apôtres retracent les débuts de l'Église primitive à partir de la Pentecôte, cinquante jours après Pâques.

Les Épîtres

Les Épîtres de Paul (où se trouve le passage Modèle:BFR qui constitue la mention la plus ancienne du christianisme concernant la mort et la résurrection de Jésus, et sept autres Épîtres, dites catholiques (c'est-à-dire adressées à toutes les communautés chrétiennes), ainsi que l'Apocalypse témoignent de la réflexion des premiers disciples sur Jésus.

Autres sources chrétiennes

Les agrapha, mot signifiant « choses non écrites », sont des paroles de Jésus qui ne se trouvent pas dans les textes canoniques. Certaines d'entre elles pourraient être authentiques. Elles proviennent de variantes des Évangiles (ex. codex de Bèze, Lc 6,5 : « Le même jour voyant quelqu'un travailler le jour du sabbat, il lui dit : homme, si tu sais ce que tu fais, tu es heureux ; mais si tu ne le sais pas, tu es maudit et transgresseur de la loi » cf. TOB), de citations des Pères de l'Église (ex. « Demandez de grandes choses et les petites vous seront ajoutées<ref>Modèle:CléStr, 1, 24, 158, 2.</ref> »), des papyri d'Oxyrhynque (« Celui qui aujourd'hui est loin, demain il sera proche de vous<ref>Papyrus d'Oxyrhynque 1224.</ref> » : ), des textes apocryphes du Nouveau Testament comme l'Évangile selon Thomas (« Heureux l'homme qui a souffert ; il a trouvé la vie<ref>Évangile selon Thomas, 58.</ref> ») et l'Évangile des Nazaréens.

La critique textuelle montre une fiabilité documentaire et/ou une ancienneté souvent bien supérieures des sources canoniques.

Les sources non-chrétiennnes

Flavius Josèphe

  • Il n'existe aucun acte officiel des autorités romaines se rapportant à Jésus. Le premier chroniqueur qui évoquerait Jésus vers 94 serait Flavius Josèphe, romain d'origine juive né en 39. Son témoignage, ou pseudo-témoignage selon les points de vue, est connu sous son nom latin de Testimonium flavianum<ref>Antiquités judaïques, 18, 63-64</ref> : « Vers le même temps vint Jésus, homme sage, si toutefois il faut l'appeler un homme. Car il était un faiseur de miracles et le maître des hommes qui reçoivent avec joie la vérité. Et il attira à lui beaucoup de Juifs et beaucoup de Grecs. C'était le Christ. Et lorsque sur la dénonciation de nos premiers citoyens, Pilate l'eut condamné à la crucifixion, ceux qui l'avaient d'abord chéri ne cessèrent pas de le faire, car il leur apparut trois jours après ressuscité, alors que les prophètes divins avaient annoncé cela et mille autres merveilles à son sujet. Et le groupe appelé d'après lui celui des Chrétiens n'a pas encore disparu. » <ref>Traduction de Harmand, Sur le site de Remacle.org</ref>.</br>Flavius Josèphe évoquerait aussi Jésus quand il relaterait la mort de Jacques, à l'instigation du grand-prêtre Anân (Antiquités judaïques, 20, 200) : « Comme Anan était tel et qu'il croyait avoir une occasion favorable parce que Festus était mort et Albinus encore en route, il réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé le Christ, et certains autres, en les accusant d'avoir transgressé la loi, et il les fit lapider. » <ref>Ibid.</ref>. Il faut noter qu'il n'existe pas de consensus sur ce qui est authentique et ce qui ne l'est pas dans ce texte. Les avis des spécialistes vont de l'interpolation complète à l'authenticité complète en passant par l'interpolation partielle.

Auteurs gréco-romains

  • Dans une lettre à Trajan en 111 ou 112<ref>Lettre 96 (97) du livre X de sa correspondance</ref>, Pline le jeune demande à l'empereur la conduite à tenir à l'égard des premiers chrétiens de Bithynie. il y est écrit qu' « ils s'assemblaient, à jour marqué, avant le lever du soleil ; ils chantaient tour à tour des hymnes à la louange du Christ, comme en l'honneur d'un dieu ; ils s'engageaient par serment, non à quelque crime, mais à ne point commettre de vol, de brigandage, d'adultère, à ne point manquer à leur promesse, à ne point nier un dépôt ; après cela, ils avaient coutume de se séparer, et se rassemblaient de nouveau pour manger des mets communs et innocents. »
  • Vers 116, dans ses Annales, l'historien romain Tacite relate la mise en cause des chrétiens lors de l'incendie de Rome en 64 : « Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Ponce Pilate. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les cœurs s'ouvraient à la compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés. »<ref>[http://bcs.fltr.ucl.ac.be/TAC/AnnXV.html#44 Annales, livre XV, 44</ref>
  • Dans ses Vies des douze Césars, vers 120, Suétone écrit : « [Claude] chassa de la ville les juifs qui se soulevaient sans cesse à l'instigation d'un certain Chrestus » <ref>Suétone, La Vie des douze césars, Vie de Claude, XXV, 11</ref>. Cette opération se passe en 50, environ vingt ans après la mort de Jésus. « Christus » et « Chrestos » sont deux mots différents, l'un signifiant « l'oint » (désignant une personne consacrée), l'autre se traduisant par « le bon » et faisant parfois office de nom propre. Il est à noter que Suétone mentionne ici les « juifs » alors qu'il mentionne les « chrétiens » dans le livre sur la vie de Néron : « [Néron] livra aux supplices les chrétiens, race adonnée à une superstition nouvelle et coupable. » <ref>Vie de Néron, XVI, 3</ref>.
  • L'écrivain satirique Lucien de Samosate, dans la deuxième partie du IIe siècle, fait une allusion au supplice de Jésus, sans le nommer, dans La Mort de Pérégrinos<ref>Lucien de Samosate, La Mort de Pérégrinos, 11 et 13</ref> : « celui que l'on avait adoré en Palestine et qui subit là-bas le supplice de la croix, coupable, aux yeux de ses semblables, d'avoir inventé de nouveaux mystères pour l'humanité. » (§ 11) et « Ces pauvres chrétiens se croient immortels et s'imaginent que l'éternité les attend. Ils se moquent pas mal des supplices et se jettent avec courage dans les bras de la mort. Celui qui fut leur législateur les convainquit que tous les hommes étaient frères. Une fois convertis, ils mettent au rebut les dieux des Grecs, pour vénérer ce sophiste mis en croix dont ils suivent à la lettre les moindres préceptes. » (§ 13).

Le Talmud

  • Les références à Jésus dans le Talmud ne sont pas antérieures au IIIe siècle<ref>Voir : Vie de Jésus : Les sources juives sur Ebior</ref>. Il y est fait référence à un certain Yeshu. Depuis le Moyen Âge, Yeshu ou Yeshu Hanotsri (le Nazaréen) est le nom hébraïque de Jésus et les deux personnages ont été identifiés comme identiques. Cependant, des indices peuvent laisser penser que le Yeshu du Talmud n'a pas de rapport avec le personnage de Jésus<ref>http://en.wikipedia.org/wiki/Yeshu#Criticism_of_the_identification_of_Yeshu_with_Jesus]</ref>.
    Le texte le plus intéressant est le suivant (Talmud de Babylone, Sanhedrin 43a) : « La tradition rapporte : la veille de la Pâque, on a pendu Yeshu. Un héraut marcha devant lui durant quarante jours disant : il sera lapidé parce qu’il a pratiqué la magie et trompé et égaré Israël. Que ceux qui connaissent le moyen de le défendre viennent et témoignent en sa faveur. Mais on ne trouva personne qui témoignât en sa faveur et donc on le pendit la veille de la Pâque. Ulla dit : — Croyez-vous que Yeshu (dans les éditions plus tardives - Yeshu Hanotsri) était de ceux dont on recherche ce qui peut leur être à décharge ? C'était un séducteur ! et la Torah dit : tu ne l'épargneras pas et tu ne l'excuseras pas (Deutéronome 13,9)… Une tradition rapporte : Yeshu avait cinq disciples, Mattai, Naqi, Netser, Boni et Todah ».
    Il est souvent fait allusion à Ben Stada, comme étant issu de l'union adultère de Myriam et d'un homme appelé Pandera (à rapprocher de Celse, auteur d'un Discours vrai contre les chrétiens du IIe siècle mais qui ne nous est connu que par la réfutation qu'en fit Origène au IIIe siècle : « La mère de Jésus a été chassée par le charpentier qui l'avait demandée en mariage, pour avoir été convaincue d'adultère et être devenue enceinte des œuvres d'un soldat romain nommé Panthera. Séparée de son époux, elle donna naissance à Jésus, un bâtard. La famille étant pauvre, Jésus fut envoyé chercher du travail en Égypte ; et lorsqu'il y fut, il y acquit certains pouvoirs magiques que les Égyptiens se vantaient de posséder » (Origène, Contre Celse, livre I)). Le texte de Tossafot Shabbath 104, datant du Moyen Âge, écarte cette légende : « Ce Ben Stada n'était pas Jésus de Nazareth, car nous disons ici que Ben Stada vivait à l'époque de Paphos ben Yehudah, lui-même vivant du temps de Rabbi Aqiba ».

Carences des témoignages

Chez les auteurs latins
  • Pline l'Ancien (23-79) ne souffle mot de Jésus ni d'une communauté chrétienne de Jérusalem, alors qu'il visite la Palestine trente ans après les événements supposés et qu'il prend soin de noter la présence des Esséniens;
  • même silence chez Perse (34-62), chez Martial (40-104), chez Sénèque (-4-65) bien qu'on ait fabriqué de toutes pièces une correspondance entre ce philosophe et St Paul ;
  • Aucune allusion dans Philon d'Alexandrie (-13-54), qui a écrit plus de cinquante traités, dont une Ère de Pilate, et dont la philosophie du Logos ressemble à s'y méprendre à celle des anciens chrétiens.
Chez les auteurs juifs
  • D'après la lecture qu'en fait Photios au IXe siècle, aucune mention de Jésus ne figurait dans l’Histoire des juifs, texte disparu de Juste de Tibériade<ref>Voir à ce sujet Prosper Alfaric dans l'article Thèse mythiste</ref>, gouverneur militaire de Galilée et historien juif rival de Flavius Josèphe qui le critique sévèrement dans son Autobiographie;
  • Dans les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe (38-94), l'historien juif évoque en Jésus « un homme sage, si toutefois il est permis de l'appeler un homme », qui « était le Messie ». Il existe aujourd’hui un débat concernant ce passage. Certain considérent que c'est là une forgerie chrétienne, que ce juif pharisien n'aurait pu écrire sans aussitôt « courir au baptême ». Origène (185-254) assurant que Josèphe « n'a pas montré que Jésus est le Christ », l'ajout aurait donc été effectué par la suite. Les travaux plus récents sur le Testimonium Flavianum et la conception juive du Messie suggèrent que Josèphe peut en avoir eu une telle conception<ref>article de Jona Lendering, Messianic claimants sur Livius.org</ref>;

Perspectives religieuses

Cette section expose les points de vue des principaux courants religieux qui se réfèrent à Jésus.

Christianisme

Catholicisme, Orthodoxie, Protestantisme

L'essentiel du message que Jésus « adresse à chacun, car il voit en chacun devant Dieu, une personne ayant une destinée et une valeur absolues »<ref>Karl Rahner, Herbert Vorgrimler, Petit dictionnaire de théologie catholique, Seuil, 1970.</ref>, se trouve résumé dans le Sermon sur la montagne (Modèle:BFR) et dans les deux commandements :

« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », fût-il un ennemi (Modèle:BFR).

Au-delà de ce double impératif d'amour de Dieu et du prochain, bien explicité par la première épître de Jean (Modèle:BFR), les premiers disciples ont attesté la Résurrection de Jésus (qui n'est pas le rétablissement des fonctions vitales du corps), sa montée au ciel, et y ont vu la réalisation de l'attente messianique des Écritures de l'Ancien Testament.

L'Évangile qu'ils proclamaient (mot qui signifie « bonne nouvelle ») est que Jésus est vivant, qu'il a triomphé du mal et de la mort, qu'il est venu apporter le salut aux hommes et qu'il est désormais avec eux pour toujours (cf. le rapprochement fait en Modèle:BFR avec le nom d'« Emmanuel » du texte d'Isaïe (Modèle:BFR)) :

« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » (Modèle:BFR)

La réflexion christologique des disciples après Pâques et la Pentecôte avait continué à se développer. Elle a abouti à comprendre et proclamer ce qui avait déjà été exprimé par l'apôtre Thomas disant à Jésus « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Modèle:BFR), et qui l'est aussi dans plusieurs autres passages du Nouveau Testament, notamment de Paul : la divinité du Christ <ref>fonder la doctrine de la « divinité du Christ » sur Paul est pour le moins osé. Se reporter à l'article détaillé christologie de Paul qui fait le point de l'exégèse contemporaine sur Paul. La divinité du Christ est le résultat d'un débat théologique du IVe siècle voir les articles détaillés arianisme et Dogmes catholiques. Rappelons que cette dogmatique n'est pas universellement reçue, ni dans le fond, ni dans la formulation dans les églises de 3 et 5 conciles. Aussi prendre la dogmatique catholique pour étalon et ne considérer les autres christologies que par leur distance à la dogmatique catholique est profondément réducteur. La christologie fut catholique avant d'être romaine et n'a pas toujours été ce qu'elle est depuis Justinien. Elle est toujours en débat.</ref>:

« le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement » (Modèle:BFR) ; « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Modèle:BFR). L'Apocalypse reprend pour lui les titres divins de l'Ancien Testament (Modèle:BFR ; Modèle:BFR).

C'est en particulier affirmé dans l'hymne qui constitue le prologue de l'Évangile selon Jean :

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était près de Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Modèle:BFR).

Par l'Incarnation, Jésus-Christ, à la fois Fils de Dieu et fils de l'homme, est le médiateur entre Dieu, reconnu de manière formelle comme trinitaire après le premier concile de Nicée, et la création.

En particulier, l'Église catholique en enseigne la transsubstantiation depuis le Concile de Trente et croit en la présence réelle de Jésus dans les espèces du Saint-Sacrement. Cette doctrine conduit vers l'adoration eucharistique. Les autres églises chrétiennes ont développé des théologies eucharistiques diverses. Les luthériens, en particulier, ont longuement enseigné la consubstantiation. Chez Ulrich Zwingli, la communauté revêt la présence réelle et incarne l'eucharistie.

Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (ou mormonisme)

Pour les saints des derniers jours, Jésus-Christ est le Premier-né des esprits engendrés par le Père (Hé 1:6 ; D&A 93:21). Il est le Fils unique du Père dans la chair (Jn 1:14 ; 3:16). Il est Jéhovah et fut préordonné à ce grand appel avant la création du monde (D&A 110:3–4). Sous la direction du Père, il créa la terre et tout ce qui s'y trouve (Jn 1:3, 14 ; Moïse 1:31–33). Il naquit de Marie à Bethléhem, mena une vie sans péché et accomplit l'expiation parfaite des péchés de toute l'humanité en versant son sang et en donnant sa vie sur la croix (Mt 2:1 ; 1 Néphi 11:13–33 ; 3 Néphi 27:13–16 ; D&A 76:40–42). Il ressuscita des morts, garantissant ainsi la résurrection finale de toute l'humanité. Par son expiation et sa résurrection, ceux qui se repentent de leurs péchés et obéissent aux commandements de Dieu peuvent vivre éternellement avec Jésus et le Père (2 Néphi 9:10–12 ; 21–22 ; D&A 76:50–53, 62).

Jésus est le plus grand être qui soit jamais venu au monde. Sa vie est l'exemple parfait de la façon dont toute l'humanité doit vivre. Toutes les prières, bénédictions et ordonnances de la prêtrise doivent se faire en son nom. Il est le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois, le Créateur, le Sauveur et le Dieu de toute la terre.

Jésus-Christ reviendra avec puissance et gloire régner sur la terre pendant le millénium. Au dernier jour, il jugera toute l'humanité (Alma 11:40–41 ; JS-Matthieu 24:1).

Selon la doctrine mormone, Jésus-Christ est apparu à plusieurs occasions à notre époque, dans le cadre du Rétablissement. La première de ces occasions est appelée la Première Vision.

Que Jésus-Christ soit Dieu au même titre que le Père est affirmé par le Livre de Mormon (1 Néphi 19:10 ; 2 Néphi 6:17 ; Mosiah 5:15 ; 15:1).

Témoins de Jéhovah

Pour les Témoins de Jéhovah, Jésus est le Fils de Dieu (Jéhovah), la première de ses œuvres, roi du Royaume de Dieu, mais non Dieu lui-même. Il est son Fils, le premier engendré par le Père. Jésus est également identifié à l'archange Michel mentionné dans le Livre de Daniel et l'Apocalypse de Jean.

Ils ont hérité leur unitarisme d'un courant adventiste personnifié par Georges Storr, ami et inspirateur de leur fondateur Charles Taze Russell

Islam

Jésus est le Messie et un prophète majeur de l’islam, qui le nomme ʿĪsā (عِيسى) et pour qui il reviendra à la fin des temps.

Contrairement aux chrétiens qui considèrent Jésus comme l'incarnation d'une personne divine, l'islam insiste sur son humanité, comme cette religion le fait pour tous les prophètes, Mahomet y compris. Il ne reviendra pas en tant que prophète, mais en tant que guide et juge de la communauté des croyants, musulmans ou non. Selon la croyance chiite, il reviendra peu avant ou après la venue du Mahdi.

Le Coran enseigne que Jésus était le neveu de Moïse et d'Aaron par sa mère Myriam. (Nb 26.59 / Coran 19.2Image:Cool.gif

Modèle:Prophètes de l'Islam

Questions diverses

Le nom de Jésus et les titres christologiques

Étymologie

Jésus, en grec Ιησους Ièsous, vient de Yehoshuah, dont Yeshoua (hébreu : יהושע) est une forme abrégée. Yehoshuah signifie : « Yahvé sauve ».

Jésus porte ainsi le meme nom que Josué, celui qui amene les hebreux en terre promise. Ainsi Josué est appelle Ιησους dans la septante, et les deux portent le meme nom dans le septieme chapitre des actes des apotres.

Il s'agit d'un prénom courant dans la Palestine de l'époque. Il est attesté pour l'auteur du Siracide, livre de sagesse de la Bible, le fils d'Éliézer dans l'Évangile selon Luc (Modèle:BFR), Barabbas, le chef de guerre libéré par Ponce Pilate selon certaines versions de l'Évangile selon Matthieu[réf. nécessaire], un collaborateur de Paul. Flavius Josèphe cite plusieurs individus nommés Jésus.

Titres christologiques

Jésus est nommé de multiples façons dans le Nouveau Testament, chaque qualificatif exprimant un aspect de sa personnalité et ce qu'en percevaient ses disciples : Rabbi, ou l’équivalent araméen Rabbouni<ref>On ne peut dire que Rabbouni soit un exact équivalent de Rabbi. En revanche, on peut dire que le mot translittéré et non traduit pour dire l'exclamation de Marie « de Magdala » contient un pronom possessif enclitique de première personne. </ref>, qui était l’appellation des docteurs de la loi, Maître au sens d'enseignant, Prophète, Serviteur, Juste, Saint, Fils de David, déjà employés pour des personnages de l'Ancien Testament, Roi des Juifs, placé sur la croix par Ponce Pilate (Modèle:BFR), Grand prêtre, juge, pasteur, Rédempteur, Sauveur.

Fils de l’homme. Cette expression se trouve dans la littérature hébraïque (Modèle:BFR; Modèle:BFR) pour signifier de manière emphatique « homme ». Dans les Évangiles, elle n’est employée que par Jésus. Elle peut n’être qu’une manière sémitique de se désigner (intéressante parce qu’elle permet d’appréhender ce que Jésus disait réellement de lui-même<ref>D'aucuns, parmi les linguistes, rapprochent cette expression de Ben Ha Ish, mot à mot fils de l'Homme qui, dans la manière sémitique et jusqu'à l'hébreu contemporain, désigne le fils de père inconnu. Les noms Bénaïch attestés dans le monde sépharade affichent et revendiquent que leur famille remonte à un enfant issu d'une famille monoparentale. Il est remarquable qu'en Jean, des pharisiens reprochent à Jésus qu'on ne sache pas qui est son père. Ce pourrait être une expression de moquerie reprise par le destinataire pour être revendiquée comme titre.</ref>), mais peut aussi être comprise en référence à la vision du livre de Daniel (Modèle:BFR, où elle s’applique à celui à qui est donné le Royaume : ainsi en (Modèle:BFR).

Fils de Dieu, parfois Fils seul, est à mettre en relation avec la façon dont Jésus s’adresse à Dieu, c’est-à-dire en l’appelant Abba, « Père » (il s’agit d’un mot araméen du langage familier). La filiation divine, qui concerne tous les hommes (au temps de Jésus, le philosophe Philon d'Alexandrie désigne par Fils de Dieu tout juif accomplissant parfaitement les mitsvoth (sg : mitsvah, règle de loi). Fils de Dieu désignait auparavant le roi quand il monte sur le trône (Voir Psaume 22 dit du Couronnement : « tu es mon fils, aujourd'hui je t'ai engendré »). Le Sermon sur la Montagne indique : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. »), a été comprise dans le sens particulier de Fils unique (Modèle:BFR) dans les récits du Baptême (Modèle:BFR) et de la Transfiguration (Modèle:BFR) et aussi par Paul (Modèle:BFR).

Christ, du grec Χριστος, est la traduction de משיח, machiakh, « Messie » et signifie « celui qui a reçu l’onction » comme c’était le cas pour les rois et les grands prêtres d’Israël. Ainsi, dans l'Ancien Testament, Cyrus est désigné par le terme Messie pour avoir aidé à la reconstruction du temple. Il désigne le sauveur attendu par les Juifs, qui est l'amplification d'une royauté idéale. Cette amplification se produit au Modèle:-s sous le règne du roi Josias ou peu après. Dans le nouveau Testament, il aura tendance à être utilisé comme un nom propre dans les Épîtres catholiques et pauliniennes.

Seigneur, Κυριος, Kurios, est employé pour désigner Dieu, comme dans la Septante où il traduit le tétragramme יהוה, YHWH, (par ex. Modèle:BFR, citation du Modèle:BFR ; Modèle:BFR qui reprend Modèle:BFR) ainsi que Jésus (Modèle:BFR). Il a le sens de « maître », celui qui, dans l'Antiquité, disposait légalement d’un bien, que ce soit une chose, un animal ou un homme. L’araméen מרא, mara, a la même signification et se retrouve dans l’expression Marana tha, « Seigneur, viens ! ». <ref>Mara ou Mar, en copte, désigne l'évêque de certaines Églises des 3 et 5 conciles. C'est ce mot qu'on trouve gravé sur l'un des ossuaires trouvés dans l'ensemble funéraire de Talpiot, et c'est une erreur de compréhension qui à partir de ce mot, le fait attribuer à Marie Madeleine.</ref>

Verbe, en grec Λογος, Logos, d'un mot signifiant parole, raison, intelligence, dans le prologue de l’Évangile selon Jean, désigne le principe créateur de toute chose (Modèle:BFR). Ce logos est identifié à la Sophia ou sagesse de Dieu chez Philon d'Alexandrie Jésus y est aussi appelé la lumière du monde. Le Nouveau Testament, emploie le mot Θεος, Théos, Dieu, parallèlement au mot Κυριος, « Seigneur », (Modèle:BFR), qu'il applique aussi à Jésus (Modèle:BFR ; Modèle:BFR ; Modèle:BFR).

Les appellations Nazarénien et Nazôréen

Des historiens pensent que Jésus, étant connu sous le nom de « Jésus de Nazareth », pourrait être né à Nazareth, en grec Ναζαρα, Ναζαρεθ ou Ναζαρετ, mais les Évangiles canoniques et la tradition de l'Église assurent qu'il est né à Bethléem, prestigieuse cité de David.

Le « Nazarénien » (en grec Ναζαρηνος, Nazarenos) est l'homme du village de Nazareth (par ex. Modèle:BFR). Dans les Évangiles, Jésus est aussi désigné comme Ναζωραιος, Nazôraios « Nazôréen » (ex. Modèle:BFR). Ce terme a été rappoché de l'hébreu נזיר, nazîr, « abstinent, ermite », qui désigne un homme lié à Dieu par une promesse particulière (Livre des Nombres, ch. 6,1-21). Une dérivation de נצר, neser, « descendant, rejeton » est moins convaincante. « Nazôréens » a désigné les chrétiens ; un passage des Actes des Apôtres rapporte que l'avocat Tertulle accuse l'apôtre Paul en ces termes : « Nous avons trouvé cet homme, qui est une peste, qui excite des divisions parmi tous les Juifs du monde, qui est chef de la secte des Nazaréens. » (Modèle:BFR). Selon B. Gärtner, cette dénomination ne serait pas à rapprocher des mots évoqués précédemment mais, de nesûrîm, « sauvés » ou « rescapés » d'Israël, qui se trouve dans le Livre d'Isaïe (Modèle:BFR) ; « sauvés » se retrouve en Modèle:BFR.
Le terme aurait été utilisé par l'empereur Julien sur son lit de mort pour désigner Jésus : « Tu as gagné, Nazaréen ! » (Julien avait essayé de restaurer, après Constantin, le culte des anciens dieux romains).

Les « frères et sœurs » de Jésus

Jésus est décrit dans les Évangiles comme ayant des frères, Jacques, Joset (ou José ou Joseph suivant les manuscrits), Jude, et Simon (ou Siméon), ainsi que des sœurs (Modèle:BFR  ; Modèle:BFR). La plupart des protestants prennent ces textes à la lettre, bien que ce n'était pas le cas des premiers réformateurs. Selon cette croyance, Marie aurait eu, après la naissance de Jésus, des enfants avec Joseph, hypothèse qui n'altère pas la virginité de Marie à la naissance de Jésus. Une tradition, connue au moins depuis le IIe siècle dans l'orthodoxie orientale, explique que ces « frères et sœurs » venaient d'un précédent mariage de Joseph avec une femme inconnue, ce qui en fait des demi-frères et demi-sœurs. Cette version est relatée dans les textes apocryphes « Protévangile de Jacques » et « Histoire de Joseph le Charpentier ». L'Église catholique romaine a maintenu que ces frères étaient en réalité des cousins, le mot frère étant en fait utilisé pour parler de relations plus éloignées ; les textes évangéliques se seraient conformés à cet usage, bien qu'ils soient écrits en grec, langue dans laquelle existe un mot pour « cousin » contrairement aux langues sémitiques, mais on retrouve ce même mot frère (αδελφος, adelphos) dans la Bible grecque, la Septante, pour désigner des cousins, des amis, des proches. Jacques et Joset sont cités comme les fils de « Marie de Jacques le petit et Joset » (Modèle:BFR ; voir aussi Modèle:BFR), femme de Clopas (Modèle:BFR). Jude se désigne comme « frère de Jacques » et non de Jésus (Modèle:BFR). Simon est sans ambiguïté désigné comme un cousin, fils de Clopas, le frère de Joseph, dans un passage d'Eusèbe de Césarée (Hist. eccl. 3, 11, 32). Le mot « jusqu'à » de Modèle:BFR est sans valeur d'opposition et le verbe connaître qui précède est à l'imparfait en grec : l'intention est de montrer que Jésus n'est pas né de l'union de Joseph et Marie. Celui de « premier-né » de Modèle:BFR s'explique par la coutume de rachat du premier-né relatée en Modèle:BFR. Lors de la crucifixion, Jésus a confié sa mère à Jean qui l'a accueillie chez lui (Modèle:BFR), mais pour une partie des chrétiens, c'est une façon d'enseigner la prééminence de la parenté spirituelle sur la parenté biologique.

Il reste deux passages a éclaircir à ce sujet :

1- Lorsqu'un disciple annonce à Jésus que ses frères et sœurs sont dehors et demandent à le voir, il leurs répond : Mes frères et sœurs sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et y obéissent (Modèle:BFR)

2- Les sages qui le connaissaient ont dit de lui : N'est-ce pas le fils du charpentier ? n'est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ? et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous?(Modèle:BFR)

Dans ce dernier passage les sages de la patrie de Jésus ont dit que ses sœurs étaient parmi eux, et donc mariées à certains de ces sages. De plus il est évident que ces sages ont reconnu celui qui a grandit près de chez eux car ils en connaissaient la famille complète. Ceci rend les choses compliquées.

Les avis à ce sujet sont plusieurs, comme déjà mentionné. Partant du principe du judaisme sur la question du mariage il est évident que Joseph a du honorer sa femme Marie en lui donnant d'autres enfants. Ceci porte la discussion dans les diverses églises et confessions venant du christianisme dans des conflits.

Les miracles dans les Évangiles

Reliques

Les reliques doivent être considérées avec la plus grande prudence du point de vue de leur authenticité. Si la rumeur publique dit que « En rassemblant les divers morceaux de la Vraie Croix honorés dans le monde, on pourrait reconstruire l’arche de Noé », Peter Brown montre l'origine commerciale des reliques dans La Société et le Sacré dans l'Antiquité tardive, ISBN-10: 2020622831, tandis que d'autres auteurs ont montré l'essor de ce commerce selon un trajet Orient vers Occident à partir des Croisades.

Image:SudarioFace.jpg
Négatif du visage visible sur le linceul de Turin, photographié en 1898
Image:Juan de Juanes 002.jpg
Peinture représentant Jésus et le Saint Calice (Juan de Juanes, 1570)
  • Relatives à la Passion de Jésus :
  • Autres :

Voir aussi : (en)Reliques attribuées à Jésus

Représentation artistique

Image:Fra Angelico 073.jpg
Fra Angelico, circa 1440 - Descente de la croix

L'Église catholique autorisant les représentations du Christ, celui-ci a été l'objet d'un nombre incalculable de figurations sous forme de portraits, de tableaux mettant en scène sa vie, de sculptures, de gravures, de vitraux, etc. Dans l'art occidental, le personnage de Jésus est certainement celui qui a fait l'objet du plus grand nombre de représentations. Une des figurations les plus courantes est celle du Christ en croix, au moment de sa passion. Toutes ces représentations relèvent de la création artistique, aucune image contemporaine au Christ ne nous étant parvenue. Quelques images achéiropoiètes (« non faites de main d'homme ») prétendent représenter le véritable visage de Jésus. Malgré la diversité des artistes et des époques, elles ont toutes quelques traits communs. En fait, les représentations de Jésus obéissaient à des canons artistiques précis, basés sur la tradition et les plus anciennes représentations connues : Jésus est présenté comme un homme de race blanche, de taille moyenne, plutôt mince, au teint mat et aux cheveux bruns, longs ; il possède une barbe. Sa tête est souvent entourée d'un cercle lumineux ou doré, appelé auréole, qui figure sa sainteté. L'expression des yeux est l'objet d'une attention particulière des artistes. De même la position de ses mains a souvent une signification religieuse. L'Église catholique ayant exprimé le souhait que la vie de Jésus puisse être comprise par tous, il n'est pas rare de trouver en Afrique des figurations du Christ en homme de race noire, ou en Amérique du Sud des représentations de sa vie avec des vêtements locaux. Ce phénomène est ancien, puisque les artistes de la Renaissance représentaient déjà Jésus entouré de personnages habillés selon la mode de leur siècle (voir le groupe de personnes à droite sur le tableau de Fra Angelico, La Descente de la Croix).

Au Moyen Âge les représentations visuelles avaient une fonction éducative : en mettant en scène la vie de Jésus-Christ, on diffusait la culture chrétienne à des personnes ne sachant généralement pas lire, et n'ayant de toute façon pas accès aux livres, y compris aux livres saints tels que la Bible. Certaines scènes sculptées sur les calvaires bretons, comme celui de la chapelle de Tronoën par exemple, sont de véritables résumés de la vie de Jésus. De même, toute église catholique est pourvue d'un chemin de croix qui figure en 14 étapes, appelées "stations", les différents moments de la Passion du Christ, depuis sa condamnation jusqu'à sa mise au tombeau. Généralement réparties sur les pourtours de la nef, ces étapes sont représentées le plus souvent par des tableaux ou des petites sculptures ; pour les plus simples il s'agit seulement d'une croix accompagnée du numéro de la station. Jusqu'à récemment dans toutes les maisons catholiques, les pièces principales et les chambres étaient pourvues d'un Christ en croix, généralement accroché sur le mur au-dessus de l'accès à la pièce.

Les orthodoxes acceptent la représentation du Christ en deux dimensions. La représentation la plus courante est celle des icônes.

Notes et références

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Articles connexes

Bibliographie

Filmographie


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