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Guerre d'Algérie

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Modèle:Infobox conflit militaire

La guerre d'Algérie se déroule de 1954 à 1962 et débouche sur l'indépendance de l'Algérie, colonie française de 1830 à 1848, puis partie intégrante du territoire de la République.

Cette « guerre »<ref>La France ne reconnaîtra qu'en 1999 qu'il y eut une "guerre" en Algérie.</ref> est surtout, sur le plan militaire, une guérilla. La doctrine de la guerre révolutionnaire, mettant en œuvre l'arme psychologique est rejetée par le commandement. Elle oppose l'armée française dans toute sa diversité, faisant cohabiter commandos de troupes d'élites (parachutistes, légionnaires), forces de maintien de l'ordre (gardes mobiles, CRS), appelés du contingent et supplétifs indigènes (harkis, moghaznis) aux troupes indépendantistes de l'Armée de libération nationale (ALN), branche armée du Front de libération nationale (FLN) d'encadrement politico-administratif (CNRA et CCE). Militairement gagnée par la France en 1959 (opération Jumelles), elle est politiquement remportée par le mouvement indépendantiste en 1962.

Elle se double d'une guerre civile et idéologique au sein des deux communautés, donnant lieu à des vagues successives d'attentats, assassinats et massacres sur les deux rives de la Méditerranée. Côté algérien, elle se traduit par une lutte de pouvoir qui voit poindre la victoire du FLN sur les partis algériens rivaux, notamment le MNA (Mouvement national algérien) et par une campagne de répression contre les harkis soutenant le statu quo du rattachement de l'Algérie à la République française. Par ailleurs, elle suscite côté français l'affrontement entre une minorité active hostile à sa poursuite (mouvement pacifiste), une seconde favorable à la révolution (les « porteurs de valises »), et une troisième ralliée au slogan de l'« Algérie française » (Front Algérie Française, Jeune Nation, OAS).

Cette guerre s'achève à la fois sur la proclamation de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962 suite au référendum d'autodétermination du Modèle:1er juillet<ref>Référendum d'autodétermination en Algérie, Digithèque MJP, université de Perpignan.</ref> prévu par les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur la naissance de la République algérienne le 25 septembre et sur le rapatriement du million de Français vivant en Algérie.

Sommaire

Les divergences de qualification juridique et enjeux politiques

La guerre d'Algérie est aussi nommée, selon les points de vue et les époques, guerre d'indépendance algérienne, guerre de libération nationale, révolution algérienne ou événements d'Algérie.

En droit, seuls peuvent faire la guerre ceux qui ont la personnalité juridique de droit international (en partie parce qu'une déclaration de guerre est un traité et qu'il faut avoir la capacité juridique pour le signer). Refuser de qualifier juridiquement les événements d'Algérie de guerre revient donc à refuser de reconnaître le caractère d'État à l'Algérie antérieurement à 1962.

À partir de cette réalité juridique, deux positions s'opposent :

  • la position française a pendant longtemps été celle de refuser la qualification de guerre. Le terme de guerre ne fut donc employé par les autorités françaises que très tardivement, par un vote de l'Assemblée nationale en 1998, et par un discours en juin 1999 du président de la République Jacques Chirac. Auparavant, l'expression consacrée dans le discours politique français était événements d'Algérie.
  • la position algérienne, au contraire, estime que les faits étaient tels que l'Algérie était un État souverain, alors même que la qualité d'État ne lui avait pas été reconnue en droit, antérieurement à la colonisation. Le droit ne devant être que l'expression du politique, il doit donc s'y soumettre ; ainsi, la guerre d'indépendance n'aurait pas permis de trouver la souveraineté de l'État algérien, mais de la retrouver.

Avec la reconnaissance officielle de la guerre par la classe politique française<ref>Reconnaissance du 19 mars (loi) Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.</ref>, la première position est en passe de disparaître, d'autant plus que l'expression guerre d'Algérie était déjà utilisée par les historiens et les journalistes français depuis longtemps et que le grand public reconnaît également cette expression.

Néanmoins, si la France a reconnu la guerre, seuls ont été également reconnus officiellement les actes individuels commis par les militaires. Le caractère organisé de la répression des Algériens (tortures...) par les militaires au nom de l'État français n'a, lui, jamais été reconnu. À noter que la qualification des accords d'Évian relève de la même problématique.

Côté algérien, le 20 août 2006, à l'occasion du cinquantième anniversaire du congrès de la Soummam, le président Abdelaziz Bouteflika a reconnu dans un message que : « Notre guerre de libération nationale a été menée par des hommes et des femmes que l'élan libérateur portait le plus souvent à un haut niveau d'élévation morale, mais elle comporte des zones d'ombre à l'instar de tous les processus de transformation violente et rapide des sociétés humaines ». C'est la première fois que l'État algérien reconnaît publiquement l'existence de faits jusque-là tabous et occultés par l'histoire officielle.

Contexte socio-économique

En Algérie, depuis les années 1930, près de 1 million de Pieds-Noirs possèdent les meilleures terres agricoles et refusent de partager le pouvoir avec 8,5 millions de « Français musulmans » (sic), Berbères et Arabes, au niveau de vie très bas : toute réforme semble impossible.

Population et répartition de la propriété en Algérie
Musulmans Pieds-noirs Total
Surface (ha) 7 612 000 2 720 000 10 332 000
% des terres agricoles 75 25 100
% de la population totale 89 11 100
% de la population agricole 98 2 100
Source : R. Aron & al. Les Origines de la guerre d'Algérie, Paris, Fayard, 1962

Contexte politique

Côté français

L’évolution vers un engagement Européen, contradictoire avec le maintient de l’ancien Empire

Le 27 mai 1952 le traité instituant la Communauté européenne de défense (CED) est signé (ce sera un échec), le 18 avril 1951 la France signe le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), le 1er juin 1955 se tient la conférence de Messine qui est le prélude au traité de Rome du 25 mars 1957 qui institue la Communauté économique européenne, prélude à l’Union Européenne d’aujoud’hui, née le 7 février 1992.

A la suite de la seconde guerre mondiale, la France s’engage résolument dans une politique Européenne qui dessine l’avenir de la nation. Au début de la guerre d’Algérie, des forces politiques encore puissantes essayent de maintenir ce qui reste de l’empire colonial français, mais les conséquences du choix de la France pour l’Europe sont inexorables. C’est avec cette vision historique que le général de Gaulle se prononce pour l’autodétermination de l’Algérie le 16 septembre 1959, il explique à Alain Peyrefitte « …l'intégration de l'Algérie à la France, défendue par les partisans de l'Algérie française, est une utopie : deux pays culturellement si éloignés et présentant un tel écart de niveau de vie n’ont pas vocation à en former un seul. Sans compter qu'au vu de l'accroissement démographique des musulmans, ce serait ouvrir la porte à leur immigration massive en métropole, dépassant de fort loin la simple venue traditionnelle de populations étrangères appelées à se fondre dans le creuset français… »

La fin de la guerre d'Indochine et la décolonisation de l'empire français.

Ce conflit s'inscrit dans le cadre du processus de décolonisation qui se déroule après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, cela concerne entre autres l'Indochine (guerre d'Indochine), la Guinée, l'Algérie, Madagascar, le Maroc, la Tunisie, l'Afrique équatoriale française et l'Afrique occidentale française. Le cas de l'Algérie se différencie des autres en ce sens qu'elle appartenait officiellement au territoire français, avec un million de citoyens (les « Pieds-Noirs ») qui y vivaient, souvent depuis plusieurs générations et près de neuf millions de non-citoyens appelés « indigènes ». L'Algérie - sous administration française depuis 1830 - était considérée comme faisant partie du territoire national. De 1954 à 1962, l'Algérie comptait : trois départements en 1954, quatre fin 1955, douze en juin 1956 et quinze départements à partir de 1958 (cf. Liste des départements français d'Algérie).

Le drame de la guerre d’Algérie a été que l’Algérie fut une colonie de peuplement, en contraste aux colonies d’exploitation d’Afrique et d’Indochine dont la perte entraînait moins de conséquences humaines.

Prémices de cette guerre, le massacre de Sétif, le 8 mai 1945 alors qu'en Europe on fête la victoire des Alliés contre le nazisme, fait entre 10 000 et 20 000 morts selon les divers travaux historiques - les nationalistes algériens ayant parlé sur l'heure de 45 000 victimes, et les États-Unis eux-mêmes<ref>Par l'intermédiaire de son consul général à Alger« mai 1945 : les massacres de Sétif et Guelma », LDH de Toulon, 12 juin 2004.</ref> de 40 000 morts à la suite de manifestations<ref>W.K.Rice JICAME Branch AFN (chef des services de renseignements américains en Afrique du nord), The national archives-E.Records Administration, Washington D.C., Military Reference Branch.</ref>. L'armée française qui a reçu l'ordre de rétablir l'ordre le fait sans ménagement pour la population civile. La marine et l'aviation sont ainsi engagées pour bombarder les populations civiles.

Dans son rapport, le général Duval, maître d’œuvre de la répression, se montra prophétique : « je vous donne la paix pour dix ans, à vous de vous en servir pour réconcilier les deux communautés »<ref>La guerre d'Algérie de Mohammed Harbi, Benjamin Stora, Collectif Hachette Littérature Collection Pluriel, p. 185.</ref> <ref>« La guerre d’Algérie a commencé à Sétif », Le Monde diplomatique, mai 2005, Page 21.</ref>. Et neuf ans plus tard, l'insurrection de la Toussaint 1954 marquera le début de la guerre d'Algérie.

L’impossibilité des réformes sous la IVe République

La principale cause du déclenchement de cette guerre réside dans le blocage de toutes les réformes, dû au fragile équilibre du pouvoir sous la IVe République, et à l'opposition obstinée de la masse des Pieds-Noirs et de leurs représentants hostiles à toute réforme en faveur des Musulmans.

Alors que des dizaines de milliers d’Algériens, estimés à 68 000 combattants, ont participé à la libération de la France et que plusieurs intellectuels revendiquent l’égalité des droits, les Algériens musulmans sont à l'époque considérés comme des citoyens de seconde zone, alors même que le régime de l'indigénat est abrogé en théorie en 1945.

En 1947, l'application du nouveau statut de l'Algérie fut presque ouvertement faussée par l'administration, qui fit arrêter les « mauvais » candidats et truqua grossièrement les résultats en faveur des intransigeants, au point que certains furent élus ça et là par plus de 100 % des inscrits.
Pendant les douze mois qui précèdèrent le déclenchement du 1er novembre, ce ne sont pas moins de 53 attentats qui furent commis<ref>Jean-Charles Jauffret (dir.) La Guerre d'Algérie par les documents, t. 2, Les Portes de la guerre 1946-1954, Service historique de l'Armée de terre, Vincennes, 1998, in 4°, 1023 p.</ref>.

Côté algérien

Le Front de libération nationale

Image:Six chefs FLN - 1954.jpg
Photo des six chefs du FLN prise juste avant le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954. Debouts, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'Hidi à droite.

La lutte pour l'égalité des droits est engagée depuis longtemps par des intellectuels, et en particulier par le mouvement des oulémas. Le recours au combat est initié par le « Front de libération nationale » (FLN), une organisation nationaliste algérienne basée en Algérie et à l'extérieur. Le FLN commence ses actions en 1954, seulement deux ans avant que la Tunisie et le Maroc obtiennent leur totale indépendance par la négociation (la Tunisie et le Maroc n'étaient pas des colonies mais des protectorats). Quelques hommes politiques français d'extrême gauche appelés les « porteurs de valise », soutinrent ce mouvement (envoi d'armes et d'argent).

Dès 1954, le combat armé pour l'indépendance de l'Algérie par le FLN se traduit par des exactions contre les populations civiles d'origine européenne et indigène ainsi que par une guérilla, des maquis et des affrontements avec l'armée française, qui comprend également des unités de supplétifs musulmans appelés « Harkis » (cf. Harkis pendant la guerre d'Algérie).

Minoritaire au début, le FLN utilise la terreur (menaces de mort pour les « traîtres ») pour contrôler les populations civiles musulmanes, qui sont ainsi très tôt prises pour cibles dans des attentats ou des massacres comme à El Halia, en août 1955, et pour susciter chez les européens des répressions qui écarteront définitivement les deux communautés. Modèle:Rl L'historien Omar Carlier note que « de 1955 à 1958, plusieurs milliers d'hommes sont tombés, et davantage encore ont été blessés, en France et en Algérie, dans l'affrontement entre le Mouvement national algérien (MNA) et le FLN », cependant que d'autres encore sont morts dans les combats qui ont opposé le Parti communiste algérien (PCA) et le FLN<ref>Omar Carlier, « Violence(s) », dans Mohamed Harbi et Benjamin Stora (dir.), La Guerre d'Algérie, éd. Hachette, 2005, p. 511</ref>. ».

Les représailles de l'armée sont extrêmement dures : on a pu noter ainsi le recours quasi-systématique à la torture pour des opérations de renseignement anti-terroristes (prévention des attentats), notamment au moment de la bataille d'Alger (1957).

L’appel au peuple algérien

Le Modèle:1er novembre 1954, le Secrétariat général du Front de libération nationale diffuse un appel radiophonique<ref>(fr) Appel au peuple algérien, Texte intégral du premier appel adressé par le Secrétariat général du FLN le 1er novembre 1954</ref> destiné « au peuple algérien » et écrit afin d'« éclairer sur les raisons profondes qui [les] ont poussés à agir en […] exposant [le] programme [du FLN], le sens de [son] action, le bien-fondé de [ses] vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. ». Il décrit son action comme « dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique. ». Modèle:Rl Le FLN exige donc que les « autorités françaises […] reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes » sans quoi il annonce « la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de [son] but […] la restauration de l’État algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. »

Chronologie de la guerre d’Algérie

Bilan

Bilan humain

Image:Paris - Memorial de la guerre d Algerie.jpg
Mémorial national de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, érigé quai Branly, à Paris.

Le bilan humain a longtemps été difficile à établir, du fait de l'histoire officielle reconnue par les deux pays<ref>http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article153</ref>.

Les pertes françaises

Les chiffres concernant les Françaises et Français de métropole et d’Algérie, les « Français musulmans » et les légionnaires sont les mieux connues : JO du 4 et 7 août 1986 : 23196 décédés dont 371 marins, 1047 de l'Armée de l'air et 487 gendarmes. Après le cessez le feu, 360 autres militaires sont morts, sans compter les disparus.

Pour les civils chrétiens et juifs le total est de 2788 tués et 875 disparus jusqu’au cessez-le-feu. Il faut y ajouter, après le cessez le feu, 3018 enlèvements dont 1 282 retrouvés (déclaration de Broglie du 24 novembre 1964, confirmée par lettre Santini du 9 novembre 1994). En 2005, la commission d'historien chargée de faire toute la lumière sur ce douloureux problème a retrouvé à Nantes 600 autres disparitions; d'autres découvertes sont possibles.

Civils musulmans de 1954 au 19 mars 1962 : 16 378 tués par le FLN. 13 296 disparus.

Les pertes de la population algérienne

Les pertes humaines algériennes sont très difficiles à évaluer, car les sources sont divergentes. Le général de Gaulle parlait de 145 000 victimes en novembre 1959, et de 200 000 en novembre 1960. Selon Djemila Amrane (archives algériennes), total cumulé de 132 290 militaires de l'ALN et 204 458 civils du FLN, dont au total 152 863 ont été tués, valeur qui correspond sensiblement à l'évaluation du 2e Bureau.

Du côté algérien, le FLN compte en 1964 1 500 000 victimes de cette guerre. Des historiens se sont penchés sur la question : Guy Pervillé s’est appuyé sur des données démographiques — notamment les recensements de 1954 et 1966 — pour conclure à un minimum de 400 000 morts certaines. Xavier Yacono, dans un article paru en 1983, estime toujours à partir des recensements les pertes algériennes à 250 000 morts environ. Le FLN fait valoir de son coté que les données démographiques ne rendent pas compte des massacres dans les douars et que ces chiffres correspondent peut être davantage au nombre de morts dans les villes où les algériens étaient en effet recensés et inscrits à l'état civil. Il n'est pas précisé ici par qui et dans quelles circonstances sont mortes ces victimes. De même, quelques milliers de morts directement liés au conflit, sont à dénombrer : au Maroc et en Tunisie, dans les conflits frontaliers (Sakhiet) ; en France, du fait du terrorisme OAS, des règlements de compte, de la répression policière (Charonne ou le 17 octobre 1961), et de l’exécution des condamnés à mort. On note de 1956, quand le FLN a décidé de porter la guerre en métropole, jusqu'à fin 1961 date de la dernière statistique officielle connue 3291 tués, 7077 blessés musulmans, 112 tués et 587 blessés non musulmans, 50 policiers tués et 326 blessés[réf. nécessaire].

Quant au nombre de Harkis massacrés après le cessez-le-feu, les estimations varient entre 30 000 et 150 000 personnes, les historiens s’accordant pour resserrer la fourchette entre 60 et 70 000 harkis massacrés par les combattants de la 25e heure sous l'œil du FLN et de l'armée française qui ont la même lourde responsabilité dans cette tragédie <ref>D’après Jean-Jacques Jordi. Modèle:Opcit p 48 [1].</ref>.

Par ailleurs, la torture pendant la guerre d'Algérie a été pratiquée par l'armée française dans des proportions qui selon l'historien Pierre Vidal-Naquet concernerait des centaines de milliers d'algériens<ref>"« Les crimes de l’armée française en Algérie », par Pierre Vidal-Naquet, 2001.</ref>. Ce qui évidemment n'est pas sans laisser des séquelles et un traumatisme profond.

Conclusion

Très coûteuse en hommes, en argent et en destructions, la guerre d'Algérie est restée un traumatisme moral et psychologique durable pour les deux pays.

Elle est tristement célèbre pour les multiples pratiques de violence entretenues de part et d'autre, et longtemps niées des mémoires officielles. Contre les suspects et les prisonniers, l'armée française emploie la torture, dont la pratique policière en Algérie préexiste d'ailleurs à la guerre, ainsi que les exécutions sommaires collectives de captifs (« corvées de bois »).

Pour empêcher les populations d'aider le FLN, elle concentre aussi, dans des conditions déplorables, deux millions de civils des zones rurales dans des « camps de regroupement ». La répression a aussi son prolongement en métropole et jusqu'en plein Paris, avec la répression sanglante des manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962 par le préfet Papon. Modèle:Rl Outre la torture pendant la guerre d'Algérie, l'armée n'hésite pas à bombarder au napalm des villages civils. De son côté, le FLN a recours aux aux attentats aveugles contre des civils,à la terreur systematique contre les musulmans retifs à sa cause, et au massacre de rivaux. L'OAS pratiqua une vague de terreur aveugle et de terre brûlée, assassinant jusqu'aux femmes de ménage indigènes des Européens, incendiant la bibliothèque d'Alger ou multipliant les attentats à la voiture piégée. Contre elle, le pouvoir gaulliste engagea les « barbouzes » aux méthodes souvent expéditives dont la torture Enfin, après les accords d'Evian, l'OAS multiplie les provocations, en escomptant des représaillesdu FLN sur les civils français qui forceraient l'armée à intervenir et à rompre le cessez-le-feu. Le calcul ne paie pas. Modèle:Rl Après l'indépendance l'armée française refuse d'intervenir tandis que sont enlevés des francais d'Algerie et massacrés des dizaines de milliers de harkis (combattants musulmans aux côtés de la France, qu'elle a elle-même désarmés et abandonnés aux mains des nationalistes algériens, voire refoulés s'ils étaient parvenus en France), et que les européens d'Oran paient durement le 5 juillet 1962, des mois de terreur entretenus dans la ville par l'OAS,accentués par la passivité de l'armée francaise obeissant aux ordres de de Gaulle de ne pas intervenir

Annexes

Notes et références

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Bibliographie indicative

Généralités

  • Henri Alleg (dir), La guerre d'Algérie, 3 vol, Temps Actuel, 1981
  • Linda AMIRI, "La bataille de France, la guerre d'Algérie en métropole", Robert Laffont, 2004
  • Raphaëlle Branche, La Guerre d’Algérie, une histoire apaisée ?, Points Seuil, coll L’Histoire en Débat, 2005.
  • Bernard Droz, Évelyne Lever, Histoire de la guerre d'Algérie, Seuil, 1982 ; réédité en 2002.
  • Maurice Faivre, Les archives inédites de la politique algérienne 1958-1962, L'Harmattan, 2000.
  • René Gallissot, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Maghreb. 2 Algérie : engagements sociaux et question nationale, de la colonisation à l'indépendance de 1830 à 1962, l’Atelier, 2007.
  • Mohammed Harbi, Les Archives de la Révolution algérienne, 1981.
  • Mohammed Harbi et Benjamin Stora, La Guerre d'Algérie (1954-1994). La fin de l'amnésie, Robert Laffont, 2004.
  • Mohammed Harbi et Gilbert Meynier, Le FLN, documents et histoire 1954-1962, Paris, Fayard, 2004.
  • Claire Mauss-Copeaux, Appelés en Algérie. La parole confisquée, Paris, Hachette-Littératures, 1999, réédité en poche dans la collection "Pluriel".
  • Claire Mauss-Copeaux, À travers le viseur. Algérie 1955-1962, Lyon, éd. Aedelsa, 2003.
  • Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN, Paris, Fayard, 2002.
  • Guy Pervillé, Pour une histoire de la guerre d'Algérie, Picard, 2002.
  • Jean-Pierre Rioux (dir), La Guerre d'Algérie et les Français, Fayard, 1990.
  • Benjamin Stora, Histoire de la guerre d'Algérie, 1954-1962, la Découverte, 1993.
  • Sylvie Thénault, Histoire de la guerre d'indépendance algérienne, Flammarion, 2005.

Articles et documents annexes

  • Raphaëlle Branche, La Torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, 1954-1962, Paris, Gallimard, 2001.
  • Hartmut Elsenhans, La Guerre d’Algérie 1954-1962. La transition d’une France à une autre. Le passage de la IVe à la Ve République (1974), Publisud, 1999.[2]
  • Jean-Charles Jauffret, Soldats en Algérie, 1954-1962. Expériences contrastées des hommes du contingent. Autrement, 2000.
  • Jean-Charles Jauffret, Des hommes et des femmes en guerre d'Algérie. Autrement, 2003* Sylvie Thénault, Une drôle de justice : les magistrats dans la guerre d’Algérie, La Découverte, Paris, 2001.
  • Irwin Wall, Les États-Unis et la guerre d'Algérie, Soleb, 2006
  • W.K.Rice (JICAME Branch AFN) (chef des services de renseignements américains en Afrique du Nord) "The national archives-E.Records Administration" Washington D.C. "Military Reference Branch".

Témoignages

  • Mehdi Charef À bras-le-cœur , Mercure de France, 2006.
  • Mohand-Amokrane Kheffache, Une enfance kabyle pendant la guerre d'Algérie de 1955 à 1958. L'Harmattan, 2005. La guerre d'Algérie vue de l'intérieur, par les yeux d'un enfant.
  • M-A Kheffache, Une adolescence à Alger (2e partie, 1958-1962), L'Harmattan, 2006.
  • Abdelmadjid Maâlem, Les Témoignages de Bézouiche Tomes 1, 2 et 3, Editions ANEP, Algérie, 2004.
  • Étienne Maignen Treillis au djebel - Les Piliers de Tiahmaïne Yellow Concept, 2004.

Voir aussi

Liens internes

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Liens et documents externes

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