Michel Serrault
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Michel Lucien Serrault (Brunoy, le 24 janvier 1928 - Équemauville, le 29 juillet 2007) est un comédien français.
Il fut l'un des acteurs les plus populaires et atypiques de sa génération, apprécié aussi bien par l'intelligentsia que par le grand public pour s'être coulé avec aisance et authenticité, tout au long d'une carrière forte de cent trente cinq longs métrages, dans des rôles très différents et originaux: du boulevard (La Cage aux folles), de la comédie absurde ou délirante (Buffet froid, Le Miraculé, Rien ne va plus) à un registre plus sombre (Garde à vue, Les Fantômes du chapelier, Mortelle randonnée, Docteur Petiot) en passant par une palette d'interprétations dramatiques nuancées (Nelly et Monsieur Arnaud, Le Monde de Marty). Il est le seul comédien à avoir obtenu trois César du meilleur acteur.
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Biographie
Entré à 14 ans au petit séminaire de Conflans, il souhaite devenir prêtre et proclame avoir deux passions : « faire rire et m'occuper de Dieu ». C'est le père Van Hamme qui l'oriente alors vers son métier de comédien<ref>Père Alain de La Morandais sur RTL, 30 juillet 2007</ref>. Michel Serrault dira plus tard qu'il n'aurait pas aimé le voeu de chasteté.
En duo avec Jean Poiret, qu'il rencontre en 1952, il a fait les belles heures des cabarets parisiens dans les années 1950 et 1960.
Il fait également partie de la troupe Les Branquignols. Au cinéma, il débute avec un rôle dans Les Diaboliques (1955) d’Henri-Georges Clouzot puis avec la troupe des Branquignols dans Ah ! Les belles bacchantes. Il participera à leurs nombreux autres films.
Il se lance dans une longue aventure dans le film comique Assassins et voleurs (1957) de Sacha Guitry avec Jean Poiret, Le Viager (1972) de Pierre Tchernia (qui le fera tourner dans plusieurs films) avec Michel Galabru. Michel Galabru avec qui il tourne aussi un grand nombre de films comme Les Gaspards, Room service. Il fait ses débuts aussi avec un certain Louis de Funès peu connu à cette époque, Nous irons à Deauville, Des pissenlits par la racine, Carambolages.
Figure du théâtre de boulevard, avec ses rôles dans des pièces télévisées de Au théâtre ce soir, il triomphe en 1973 dans le rôle de l'excentrique travesti « Zaza Napoli » de La Cage aux folles, qu’il rejouera plus tard avec un succès international<ref name="succès Cage aux Folles" /> dans ses adaptations au cinéma et dont le premier opus lui vaudra le César du meilleur acteur en 1979.
Puis arrive L'Ibis rouge (1975) de Jean-Pierre Mocky avec Michel Simon. C'est un grand ami du cinéaste avec lequel il tourne un grand nombre de films dont le plus gros succès reste Le Miraculé (1987) où il joue pour la dernière fois avec son vieil ami Jean Poiret et donne la réplique à Jeanne Moreau qu'il retrouve pour un autre face à face truculent dans La Vieille qui marchait dans la mer (d'après Frédéric Dard) de Laurent Heynemann en 1991. Il reviendra à la comédie incisive avec Rien ne va plus (1997) de Claude Chabrol où il forme avec Isabelle Huppert un couple d'arnaqueurs à la petite semaine pris dans les mailles du filet d'un parrain des Antilles interprété par Jean-François Balmer. Serrault a également servi le comique grinçant, absurde et ubuesque de Bertrand Blier en l'espace de trois collaborations: Préparez vos mouchoirs (1978), Buffet froid (1979) et Les Acteurs (2000) où, comme le reste de la prestigieuse distribution, il interprète son propre rôle.
L’adaptation de la pièce La Cage aux folles au cinéma étant un succès international<ref name="succès Cage aux Folles">Il est à nos jours le 2e plus gros succès pour un film français diffusé en version originale aux États-Unis derrière Amélie Poulain.</ref>, il est un des rares acteurs français à pouvoir se permettre de tourner à la fois dans de grosses productions mais aussi des films d’art et essai, souvent à moins grand public.
En 1977, il perd sa fille Caroline (alors âgée de 19 ans) dans un accident de la route à Neuilly-sur-Seine<ref>dhnet.be</ref>.
Ce drame familial est relativement parallèle à un changement de cap artistique: c'est désormais dans des rôles dramatiques que l'acteur va exceller, soulevant parfois au passage de vives polémiques notamment en 1997 lors de la présentation au Festival de Cannes du film Assassin(s) de Mathieu Kassovitz . Après l'obtention d'un deuxième César pour Garde à vue (1981) de Claude Miller, où il campe un notaire cynique et ambigu, soupçonné d'être l'auteur d'un double viol et homicide sur mineures, son dialoguiste Michel Audiard a déclaré à son sujet : « il est le plus grand acteur du monde ». Ce huis-clos policier où il se confronte à Lino Ventura marque sans conteste un grand tournant dans sa carrière puisque s'ouvre devant lui la porte d'interprétations plus ténébreuses: il apparaît en 1982 au côté de Charles Aznavour en petit commerçant provincial voué aux meurtres de vieilles dames dans les Les Fantômes du chapelier de Claude Chabrol (adapté de Georges Simenon) ou devient, dans Mortelle randonnée (1983) de Claude Miller, un père qui croit reconnaître sa fille décédée en la personne d'une jeune meurtrière (interprétée par Isabelle Adjani) qu'il suit et dont il efface les traces laissées sur les scènes de crime.
Il affronte ensuite, paralysé et aphone, sa bru adultérine campée par Nathalie Baye dans En toute innocence (1988) d'Alain Jessua et endosse, pour Christian de Chalonge, les oripeaux de l'abject criminel de guerre Marcel Petiot dans Docteur Petiot (1990). C'était par ailleurs ce réalisateur qui avait révélé ses capacités à endosser des rôles ambigus avec L'Argent des autres en 1978 où il était un bien inquiétant banquier. En 1995, Nelly et Monsieur Arnaud, le film testament de Claude Sautet, est une autre étape décisive pour Serrault puisqu'il y fait preuve d'une nuance dramatique qu'il avait rarement manifestée auparavant. Sa prestation en militaire retraité et veuf, désenchanté, solitaire et mélancolique, sollicitant les services d'une jeune femme délaissée (jouée par Emmanuelle Béart) pour rédiger ses mémoires, est unanimement reconnue comme étant sa composition la plus aboutie. Elle lui permet d'ailleurs de remporter un ultime César en 1996. En 1999 dans Le Monde de Marty de Denis Bardiau, il tient le rôle d'un vieillard muet et paralysé, atteint de la maladie d'Alzheimer mais dont la voix commente en off les récits de son amitié naissante avec un enfant malade de la leucémie.
À la fin de sa vie, l'acteur jouait plutôt des rôles de « pépé » campagnard à la française, bougon, un peu rustre, mais avec un grand cœur, comme dans Les Enfants du marais (1999) de Jean Becker, avec Jacques Villeret et Jacques Gamblin, Une hirondelle a fait le printemps (2001) de Christian Carion, Le Papillon (2002) de Philippe Muyl, Albert est méchant (2003) ou Les Enfants du pays de Pierre Javaux.
Peu de temps avant sa mort, on a pu le voir aux obsèques de Jean-Claude Brialy, à Paris. Il mettait également la dernière main à un ouvrage dans lequel il souhaitait raconter ses souvenirs, en se retournant sur sa carrière exceptionnelle. Cet ouvrage, qui s'intitule A bientôt, est paru le 12 novembre 2007 chez Oh! Editions.
Il est mort chez lui le 29 juillet 2007, à l’âge de 79 ans, des suites d’un cancer. Le 2 août 2007, de nombreux amis du monde du cinéma et quelques représentants officiels ont assisté à ses obsèques en l'église Sainte-Catherine de Honfleur<ref>Le Premier ministre François Fillon, la ministre de la Culture Christine Albanel, les cinéastes Bertrand Blier, Jean-Pierre Mocky et son épouse Patricia Barzyk, Régis Wargnier, Claude Lelouch, Edouard Molinaro, Claude Zidi, Pierre Tchernia, Claude Chabrol, les comédiens Daniel Prévost, Mathilda May, Pierre Mondy, Charles Berling, Charles Aznavour, Jackie Berroyer, Caroline Cellier, Jeanne Moreau, Pierre Arditi, Frédéric Mitterrand, Michel Galabru, Isabelle Adjani, Mathilde Seigner, Emmanuelle Seigner, Jean-Paul Belmondo... </ref>. Il est inhumé au cimetière Sainte-Catherine de Honfleur.
Récit autobiographique
Il a écrit trois ans avant sa mort une œuvre autobiographique : Vous avez dit Serrault ?, et un journal : Les pieds dans le plat !, dans lequel il fait part des remarques, pensées et critiques qui s'offrent à son regard de comédien et à son cœur de chrétien.
Dans son autobiographie, il a expliqué combien la foi chrétienne avait marqué son existence et donné un sens à sa vie.
Récompenses et nominations
- César du cinéma :
- 1979 : Récompensé du César du meilleur acteur pour La Cage aux folles (197Image:Cool.gif.
- Nommé au César du meilleur second rôle masculin pour L’Argent des autres (197Image:Cool.gif.
- 1981 : Nommé au César du meilleur acteur [[La Cage aux folles II|La Cage aux folles Modèle:II]] (1980).
- 1982 : Récompensé du César du meilleur acteur pour Garde à vue (1981).
- 1984 : Nommé au César du meilleur acteur pour Mortelle Randonnée (1983).
- 1986 : Nommé au César du meilleur acteur pour On ne meurt que deux fois (1985).
- 1991 : Nommé au César du meilleur acteur pour Docteur Petiot (1990).
- 1996 : Récompensé du César du meilleur acteur pour Nelly et Monsieur Arnaud (1995).
- 1979 : Récompensé du César du meilleur acteur pour La Cage aux folles (197Image:Cool.gif.
- Prix Lumière :
- 1996 : Récompensé du Prix Lumière du meilleur acteur pour Nelly et Monsieur Arnaud (1995).
- 1998 : Récompensé du Prix Lumière du meilleur acteur pour Rien ne va plus (1997).
- 1979 : Récompensé du David di Donatello Awards du meilleur acteur étranger (Migliore attore straniero) pour La Cage aux folles (197Image:Cool.gif.
(Partagé avec Richard Gere pour Days of Heaven (197Image:Cool.gif.) - 1980 : Le film La Cage aux folles reçoit le Golden Globe Award du meilleur film étranger.
Décorations
- Officier de la Légion d’honneur, décret du 31 décembre 1996
- Commandeur de l'Ordre national du Mérite, décret du 14 novembre 2002
- Chevalier du Mérite agricole
Carrière
Théâtre
- 1961 : On purge bébé, de Marcel Bluwal, avec Jean Poiret et Jacqueline Maillan
- 1967 : Pour voir Adrienne
- 1973 : La Cage aux folles, de et avec Jean Poiret
- 1986 : L'Avare, de Molière, mis en scène par Roger Planchon
Acteur de cinéma : filmographie détaillée
Années 1954-1959
- 1954 :
- Ah ! les belles bacchantes, de Jean Loubignac – Le musicien à la trompette
- Les Diaboliques, d’Henri-Georges Clouzot – Monsieur Raymond, un instituteur du collège
- 1955 :
- Cette sacrée gamine ou Mademoiselle Pigalle, de Michel Boisrond – Le second inspecteur
- 1956 :
- La Vie est belle, de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault – Le démarcheur
- La Terreur des dames ou Ce cochon de Morin, de Jean Boyer – Un gendarme
- Assassins et voleurs, de Sacha Guitry – Albert Lecagneux, cambrioleur
- Adorables démons, de Maurice Cloche – Jacques Willis senior, détective privé
- 1957 :
- Le Naïf aux quarante enfants, de Philippe Agostini – Jean-François Robignac, professeur de lettres
- Ça aussi c’est Paris, de Maurice Cloche – Un reporter, (film resté inédit)
- Clara et les méchants ou Bourreaux d’enfants, de Raoul André – La Parole, un ravisseur
- 1958 :
- Nina, de Jean Boyer – Gérard Blonville, l’amant
- Oh ! Qué mambo, de John Berry – L’inspecteur Vidalie
- Porte océane, court-métrage d’Ado Keyrou
- Musée Grévin, court-métrage de Jacques Demy – L’homme qui pénètre dans le musée
- 1959 :
- Messieurs les ronds de cuir, d’Henri Diamant-Berger – Le conservateur du musée
- Vous n'avez rien à déclarer ?, de Clément Duhour – Le docteur Couzan
Années 1960-1969
Années 1970-1979
Années 1980-1989
Années 1990-1999
Années 2000-2007
Notes filmographiques
- Michel Serrault est souvent crédité à tort dans Les Vierges (1962) de Jean-Pierre Mocky, alors qu’il n’y fait que de la figuration<ref>source : page 178 de son livre Vous avez dit Serrault ?.</ref>
- Le film Assassin(s) (1997), de Mathieu Kassovitz, fit scandale lors de sa sélection au festival de Cannes. Le film, jugé trop violent, fut interdit aux moins de 16 ans.
- Le Bénévole, de Jean-Pierre Mocky, un des derniers films de Michel Serrault, a été refusé dans les chaînes cinématographiques et télévisées, et le réalisateur, ne trouvant pas l'argent nécessaire pour exploiter le film en salle, passa de cinémas en cinémas avec la copie du film.
- Il fut longtemps interdit de direct à la télévision pour s'être montré dénudé, en compagnie de Nagui, lors du journal de 20h de Bruno Masure en 1993.
- Le rôle qu'il a tenu dans Le Bonheur est dans le pré devait être tenu par Jean Carmet. Mais Carmet meurt en avril 1994, Serrault le remplaça.
- Michel Serrault fut co-dialoguiste pour un film : La Bonne occase de Michel Drach (1965).
- Il était pressenti, avec en autres Peter Ustinov, Louis de Funès (qui ne voulait pas changer de registre) pour jouer le rôle du père dans Le Cinéma de papa de Claude Berri. Ils ont décliné et ce fut Yves Robert qui obtint le rôle (voir fiche de Michel Serrault sur Allociné - voir lien externe).
Télévision
Livres
- Le Cri de la carotte (avec Jean-Louis Remilleux), aux éditions Michel Lafon, 1995 (ISBN 978-2840980742), rééd. Ramsay, 1997 (ISBN 978-2841143597 et ISBN 978-2841141579)
- ...Vous avez dit Serrault ?, Éditions Florent Massot, 2001 (ISBN 978-2845880351)
- Les Pieds dans le plat !, Oh ! Éditions, 2004 (ISBN 978-2915056075)
- A bientôt, Oh ! Editions, 2007
Documentaires consacrés à Michel Serrault
- 2007 : Michel Serrault, le portrait, documentaire de Gérard Jourd'hui : lui-même
Citations
- « Je n'ai plus peur de la mort depuis que j'ai appris que je ne serai pas le premier à passer par là. »[réf. nécessaire]
- « Le rire doit être construit, basé sur la réalité de la vie, sur des faits communs. La folie, oui, mais avec un cadre. » (Le Figaro Magazine, 31 mars 2001)
- « Si l'acteur ne bouscule pas la réalité pour aller plus loin dans les émotions ou dans le rire, ce n'est plus un artiste. » (Le Figaro Magazine, 31 mars 2001)
- « Un acteur est quelqu'un qui doit inventer, se laisser porter par son invention. Il est essentiel de donner un plus, de ne pas se contenter d'être un serviteur aveugle et ignare. » (Le Figaro Magazine, 31 mars 2001)
- « Si je ne suis pas devenu prêtre, c'est à cause des voeux de chasteté. » (Bonne Soirée, 24 février 1993)
- « La foi fait partie de ma vie. Si on n'a pas la foi pour récupérer, pour transformer le sens de la vie, tout devient un peu dérisoire, et même pathétique » (à propos de la mort de sa fille en 1977 ; cité par le Père Alain de la Morandais, 30 juillet 2007)
- « Aurais-je un jour la possibilité d'exercer un métier qui ne me ferait pas perdre le goût de m'amuser ? » (...vous avez dit Serrault ?)
- « J'ai l'âme d'un Chaplin avec une tête d'apothicaire » ; (cité par Pierre Murat dans Télérama N°3005 du 18 août 2007)
Voir aussi
Notes et références
Liens externes
- Modèle:Imdb name
- Fiche sur Allocine
- Fiche sur Cinemotions
- Vidéo: Michel Serrault en 1990, confie ses doutes, ses joies et ses espérances, une archive de la Télévision suisse romande
- Fiche sur Le coin du cinéphage
- Site consacré à l'acteur Michel Serrault
Articles connexes
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