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Oussama Ben Laden

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Oussama Ben Laden (Usāmah bin Muhammad bin `Awad bin Lādin, أسامة بن محمد بن عوض بن لادن ), originaire du Yémen, né le 10 mars 1957 à Riyad en Arabie saoudite est le chef et fondateur du réseau terroriste Al-Qaida. Il est particulièrement connu comme étant, en tant que chef de ce réseau, commanditaire présumé des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Le FBI le désigne comme "le terroriste le plus recherché au monde". Toujours selon la justice, Oussama Ben Laden est connu sous plusieurs pseudonymes dans les milieux terroristes, dont « le Prince », « l'Émir », « Abou Abdallah », « Moudjahid Cheikh », « Hajj », « le directeur ».

S'il a pu être considéré comme un héros par certaines populations et à certains moments<ref>« Ben Laden, héros secret de nombreux Tunisiens », Le Monde, 10 novembre 2001 ;
« Ben Laden et les nouveaux martyrs du Djihad », La Rivista del manifesto, n°24, janvier 2002 : « À toute cette population qui cherche à se rehausser symboliquement à ses propres yeux, faute de pouvoir remédier aux maux quotidiens qui l'assaillent, la défaite symbolique infligée à l'Amérique par Ben Laden suffit pour en faire un héros, un héros en passe de devenir un martyr, un martyr en passe de se muer, avec le temps, en saint » ;
« Pour qui travaille Ossama Ben Laden ? », Solidaire, n°36, 26 septembre 2001 : « Oussama Ben Laden semble être devenu le héros d’une partie de la population du monde musulman qui, humiliée par des dizaines d’années d’oppression impérialiste, voit en lui un symbole de l’anti-impérialisme. Mais il faut distinguer entre la colère justifiée de la population à l’encontre des USA et les motivations profondes d’un certain intégrisme musulman. »</ref>, il est très loin de faire l'unanimité parmi les musulmans. Al-Qaida ne fait non plus l'unanimité parmi les mouvements terroristes ou islamistes militarisés : par exemple, il est accusé par le Hezbollah de faire le jeu de l'administration américaine et ses actions de porter préjudice à l'islam<ref>Ria Novosti : « Le Hezbollah nie toute collusion avec Al-Qaïda »</ref>. La Commission islamique d'Espagne a édictée une fatwa à son encontre<ref>Fatwa de la Commission islamique d’Espagne, mars 2005</ref>.

Sommaire

Biographie

Une jeunesse dorée

Ben Laden est issu d'une riche famille d'Arabie saoudite, originaire du Yémen. Son père Mohammed a réussi à bâtir un empire dont le fleuron est la Bin Laden Construction group, une importante entreprise de bâtiment et travaux publics détentrice de nombreux contrats d'exclusivité avec le gouvernement saoudien. La proximité avec la famille royale (famille princière Ibn Saoud) participe à la fortune de l'entreprise qui, devenue une des premières entreprises de construction au monde, se diversifie et devient le Saudi Binladin Group<ref>Site officiel du groupe</ref> aux nombreuses ramifications. Parmi elles, la Bin Laden Telecommunications, devenue depuis 1999 la Baud Telecom Company (BTC Networks)<ref>Site officiel de l'entreprise. (in :theworldjournal.com)</ref>.

Oussama Ben Laden a 53 demi-frères et demi-sœurs (de plusieurs mères). Lui-même a une vingtaine d'enfants.

Le jeune homme fait des études commerciales et techniques à l'université de Djeddah en Arabie saoudite, puis il intègre le groupe familial vers le milieu des années 1970.

Il étudie à cette période les textes principaux du salafisme, principale école de droit musulman en Arabie saoudite, comme le font la plupart des étudiants saoudiens.

1979 - 1989 : contre l'ennemi commun

En 1979, il est approché par le prince Turki Al Fayçal, alors chef des services secrets de l'Arabie saoudite (de 1977 à 2001), actuel ambassadeur d'Arabie saoudite à Londres, et fils de l’ancien roi Fayçal ben Abdel Aziz Al-Saoud (de 1964 à 1975). À l'époque, le régime du Shah d'Iran vient d'être renversé par une révolution qui porte à sa tête l'Ayatollah Khomeini, tandis que l'URSS envahit l'Afghanistan quelques mois plus tard. L'islamisme commence à devenir une force géopolitique importante, remplaçant peu à peu le marxisme et le panarabisme comme principale idéologie populaire au Moyen-Orient. De nombreux moudjahidins viennent combattre en Afghanistan contre l'URSS, soutenus par l'Arabie saoudite qui y voit une possibilité de diffusion du wahhabisme, le Pakistan via son Inter-Services Intelligence qui se verrait à terme à la tête d'une future internationale islamique et la CIA.

Le prince saoudien Turki demande à un Ben Laden enthousiaste d'organiser le départ des volontaires pour l'Afghanistan et leur installation à la frontière pakistanaise. En arrivant sur place, le jeune homme découvre des militants motivés, mais très peu organisés. L'amateurisme règne. Ben Laden coordonne l'arrivée des militants à Peshawar via une organisation appelée « Bureau des services ». Il met en place une véritable organisation et assure la formation militaire et idéologique des combattants (camps d'entraînement, mosquées, écoles, etc.) ainsi que l'approvisionnement en armes. Peu à peu, il prend en charge les familles. Il s'occupe des veuves et de l'éducation religieuse des enfants. L'organisation devient alors une véritable fraternité et une nouvelle force politique dans un Afghanistan déjà morcelé.

C'est ainsi que le jeune homme timide prend de l'assurance, tandis que son prestige grandit. Il aurait lui-même participé à quelques combats<ref>Selon le témoignage d'un de ses hommes paru dans le journal Le Monde du 7 décembre 2001</ref>. En 1989 son mentor et ami, le Palestinien Abdallah Youcef Azzam, est assassiné. Oussama Ben Laden se retrouve alors à la tête de l'organisation. Elle est la base d'Al-Qaida, qui se transforme bientôt en logistique du djihadisme international, certains vétérans d'Afghanistan partant ensuite combattre sur d'autres fronts (en Tchétchénie, en Yougoslavie, etc.) Durant toute cette décennie, Ben Laden rend régulièrement compte au prince Turki, effectuant de nombreux voyages en Arabie Saoudite.

L'organisation de Ben Laden reste néanmoins, à l'époque, que l'une des nombreuses factions existant en Afghanistan, pays obéissant davantages à des logiques tribales qu'idéologiques. Alors que dans beaucoup de régions afghanes, une version modérée de l'islam est respectée, beaucoup de moudjahiddins se méfient de la venue d'étrangers véhiculant le salafisme. Le commandant Massoud, notamment, refuse toute alliance. Oussama Ben Laden se rapproche alors de Gulbuddin Hekmatyar, un chef fondamentaliste local et « principal bénéficiaire, selon Noam Chomsky, des 3,3 milliards de dollars d'aide (officielle) des États-Unis aux rebelles afghans (un montant à peu près équivalent étant, dit-on, fourni par l'Arabie saoudite) » <ref>Noam Chomsky, Israël, Palestine, États-Unis : Le triangle fatidique, édition remise à jour (mars 1999), p. 10.</ref>. Hekmatyar est aussi, à l'époque, soutenu par le Pakistan voudrait le voir à la tête du pays après le départ des Soviétiques.

En février 1989 les Soviétiques annoncent leur retrait d'Afghanistan. Les djihadistes veulent poursuivre le combat jusqu'à la prise du pouvoir à Kaboul. Cependant, les États-Unis qui ont atteint leur objectif, et l'Arabie saoudite, stoppent le financement et le soutien logistique massif.

1989 - 1993 : la rupture

Oussama Ben Laden se sent trahi, mais à son retour en Arabie saoudite, il est considéré en héros. Il organise des conférences dans les mosquées, dans les écoles, à l'université sur son « djihad » contre l'armée soviétique.

Lors de la Guerre du Golfe (1990-1991), Oussama Ben Laden propose au roi Fahd d'utiliser sa milice pour défendre le pays contre une éventuelle invasion des troupes irakiennes. Ce dernier refuse et préfère ouvrir son territoire à l'armée américaine, prêtant ainsi le flanc à l'accusation selon laquelle il aurait autorisé les « infidèles » à « souiller le sol sacré » de l'Arabie saoudite. Ben Laden se fait alors de plus en plus critique vis-à-vis de la famille royale, et va jusqu'à accuser les princes de corruption. En 1994, il est déchu de la nationalité saoudienne.

Pressé de quitter le pays, il se rend alors à Khartoum, au Soudan, où il est accueilli par Hassan al-Tourabi, qui dirige le Front national islamique soudanais (FNI). Il s'installe dans le pays, y investit et fait quelques affaires (routes, exportations agricoles, acquisitions foncières, activités bancaires en accord avec les principes de la banque islamique).

Il reste cependant en relations discrètes avec certains membres du régime saoudien (la famille royale est en effet peu unie). De même, il aurait gardé des relations avec la CIA ; son nom de code aurait été « Tim Osman ».<ref>(en) [http://www.whatreallyhappened.com/binladen_cia.html Osama bin Laden, A.K.A. CIA Asset Tim Osman], When Osama Bin Ladin Was Tim Osman de J. Orlin Grabbe et Tim Osman was Bin Laden ? (point de vue sceptique)</ref>

1993 - février 1996 : les années troubles

Ben Laden suit et finance les moudjahidins islamistes les plus radicaux revenus après la guerre d'Afghanistan dans leur pays d'origine (ils y sont surnommés « les Afghans »). Il finance également des camps d'entraînement. Dès décembre 1992 un groupe financé par Ben Laden est responsable d'un attentat au Yémen contre les soldats américains en route pour l'opération Restore Hope en Somalie.

La même année, un attentat touche le World Trade Center, et fait 6 morts. Un groupe lié à Oussama Ben Laden est soupçonné. Cependant, l'enquête du FBI est aurait était freinée par la CIA [réf. nécessaire].

Oussama Ben Laden profite en effet de la politique d'une partie de l'administration Clinton, soutenue par le lobby pétrolier. Celle-ci a plusieurs objectifs : le soutien à des régimes stables en Asie centrale afin de permettre l'acheminement du pétrole, la lutte contre l'influence russe dans la région et une politique résolument engagée contre l'Iran chiite. Pour cela, il faut soutenir l'islamisme sunnite issu notamment du Pakistan et de l'Arabie saoudite [réf. nécessaire]. C'est pourquoi Oussama Ben Laden n'est pas perçu uniquement comme une menace [réf. nécessaire]. Cependant, cette stratégie est infléchie dans les derniers temps du mandat de Bill Clinton.

Le 26 mai 1995, Al Queda est soupconné d'avoir particopé à 'une tentative d’assassinat contre le Président égyptien Hosni Moubarak <ref>(fr) [http://www.terrorwatch.ch/fr/al_qaida.php Al-Qaïda (La Base), Terrorwatch</ref>

En février 1996, Oussama Ben Laden lance un appel à attaquer les intérêts américains partout dans le monde. Il devient dès lors un ennemi officiel des États-Unis, qui obtiennent son expulsion du Soudan. Il se réfugie alors en Afghanistan, passé sous contrôle des talibans depuis 1996.

Depuis 1996 : le terrorisme de masse, la traque et la communication

Le premier mandat d'arrêt lancé sur sa personne date de mi-avril 1998 et il émane d'Interpol à la demande de la Lybie suite à l'assasinat en 1994 sur son sol d'un couple de citoyens allemands, les Backer, des agents secrets de l'Office fédéral de protection de la constitution<ref>Guillaume Dasquié et Jean-Charles Brisard, Ben Laden - La vérité interdite, Éditions Denoël, Paris, 2001, (ISBN 2207253201), p. ?.</ref> (Bundesamt für Verfassungsschutz/BfV). Depuis lors, l'Espagne et les États-Unis ont également demandé des notices rouges sur lui à Interpol <ref>(fr) « INTERPOL publie la 3000ème notice rouge de l’année », 14 décembre 2007, Interpol</ref>.

Les États-Unis le tiennent pour responsable des attentats à la bombe dirigés contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya (213 morts dont huit Américains) et de Dar es Salaam en Tanzanie (onze morts, tous Tanzaniens) le 7 août 1998.

Une preuve tangible de la forte présence de l'ISI en Afghanistan a été donnée par la protestation officielle pakistanaise lors du bombardement américain de représailles par missiles de croisière contre les camps dirigés par Ben Laden le 12 août 1998 qui tua cinq officiers de ce service <ref>(fr) Le grand jeu de l'Inter-Services Intelligence, le service de renseignements pakistanais (3), Philippe Raggi, 2004</ref>.

Epaulés par le Pakistan, les États-Unis négocient avec les talibans, qui soufflent le chaud et le froid. Les attentats du 11 septembre 2001 stoppent brutalement cette négociation.

Depuis 2001, le gouvernement américain offre 25 millions de dollars pour toute information conduisant directement à sa capture, et une prime additionnelle de deux millions de dollars est offerte conjointement par la « Air Line Pilots Association » et la « Air Transport Association » <ref>fiche de Ben Laden sur le site du FBI</ref>. À chaque agression, Ben Laden se réjouit des attentats, mais ne les revendique pas. À partir de ce moment, les États-Unis veulent officiellement Ben Laden « mort ou vif ».

En août 2001, le prince Turki est limogé par le régime saoudien.

Oussama Ben Laden est considéré par les pays occidentaux comme le principal responsable des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone. Il n'a lui même jamais revendiqué les attentats contre le World Trade Center du 11 septembre 2001 bien qu'il se soit félicité de leur tenue.

La chaîne qatarie Al-Jazira publie le 12 novembre 2002 un message sonore reconnu par les autorités des États-Unis comme provenant d'Oussama Ben Laden. Celui-ci met en garde et menace plusieurs pays occidentaux de nouveaux attentats s'ils continuent à soutenir « le gang des bouchers de la Maison Blanche ».

Après les attentats du 11 septembre 2001, le président des États-Unis George Walker Bush déclenche une guerre en Afghanistan dans le but déclaré d'anéantir Al-Qaida. Ben Laden échappe toujours totalement à ses poursuivants. La CIA pense qu'il se cache dans les régions tribales au nord-ouest du Pakistan. Selon l'IDIAP Research Institute de Martigny en Suisse au moins un des messages de Ben Laden authentifiés par la CIA (celui du 12 novembre 2002) serait un faux.

Le 30 octobre 2004, une vidéo diffusée par la chaîne d'information en arabe Al-Jezira quatre jours avant les élections présidentielles aux États-Unis tendrait à montrer qu'Oussama Ben Laden est toujours en vie au moment de l'enregistrement malgré les rumeurs persistantes de décès dans les montagnes à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan. Ce dernier renvoie dos à dos les deux candidats et annonce de futurs attentats. Il affirme que contrairement à la thèse de dirigeants américains, son but n'est pas de lutter contre la liberté, auquel cas il se serait attaqué à des États nordiques. Il estime que les attaques contre le World Trade Center sont une mesure de rétorsion contre les « tueries » organisées par les militaires américains.

Le 27 décembre 2004, la chaîne de télévision Al-Jezira a diffusé un enregistrement audio, attribué à Oussama Ben Laden, désignant le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui comme son adjoint en Irak et appelant à un boycott des élections prévues le 30 janvier 2005.

Le 19 janvier 2006, après un an de silence, Al-Jezira diffuse un nouvel enregistrement audio où Oussama Ben Laden annonce la préparation de nouvelles opérations terroristes et propose une « trêve » en échange d'un retrait des troupes américaines en Irak et Afghanistan : « Nous n'avons pas d'objection à vous offrir une trêve (hudna) de longue durée dans des conditions justes que nous respecterons, parce que nous sommes une nation à laquelle Dieu interdit la traîtrise et le mensonge ». Une trêve aussitôt refusée par la Maison Blanche. L'absence d'images alimente de nouvelles spéculations selon lesquelles Oussama Ben Laden serait malade ou blessé et peut-être même mort.

Dans un autre enregistrement audio diffusé le 23 avril, Oussama Ben Laden évoque pour la première fois la situation au Soudan en appelant ses partisans à « se préparer à une guerre de longue durée au Darfour ».[réf. nécessaire]

Deux nouveaux enregistrements audios attribués à Oussama Ben Laden sont diffusés le 23 mai et le 30 juin : le premier disculpe Zacarias Moussaoui après sa condamnation à perpétuité dans le cadre des attentats du 11 septembre 2001 et le second rend hommage à Abou Moussab Al-Zarqaoui tué dans un raid américain à Bakouba le 7 juin 2006.

Le 7 septembre 2007, la chaîne Al-Jazira diffuse, quelques jours avant le sixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, des extraits d'une vidéo d'Oussama Ben Laden, la première depuis près de trois ans<ref>Article du Figaro :Voici la nouvelle vidéo d'Oussama Ben Laden, 07/09/2007</ref>. Le chef d'Al Qaïda, dont la voix a été officiellement identifiée par les services de renseignements américains, s'adresse aux États-Unis et évoque la situation actuelle en Irak<ref>Transcription en français du message de Oussama Ben Laden sur le site Contre Info, 08/09/2007</ref>. Ben Laden y mentionne les noms du Président français Nicolas Sarkozy, élu en mai 2007, ainsi que le Premier ministre anglais Gordon Brown qui a succédé à Tony Blair en juin de la même année.

Organisation

Oussama Ben Laden a besoin de recruter des personnes prêtes à se sacrifier. Il utilise pour cela le ressort religieux.

Le choix de cibles particulièrement spectaculaires, dans le cadre de ses opérations terroristes, montre tant un sens de la préparation tactique que de l'utilisation des médias.

Concernant la conceptualisation du terrorisme et le volet « idéologique » d'Al Qaida, le "cerveau" est Ayman al-Zawahiri. <ref> L'Express, [1]</ref> Ben Laden se serait contenté de financer les attentats du 11 septembre, et l'opération aurait été proposée et orchestrée par Khalid Cheikh Mohammed, selon les aveux de ce dernier et les conclusions du rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis. <ref> Le Monde, "Comment j'ai préparé le 11-septembre" </ref> Une vidéo diffusée par Al-Jazira le 7 septembre 2006 montrerait cependant Ben Laden et ses lieutenants, dont Mohammed Atef (mort en Afghanistan en novembre 2001), préparant les attentats du 11 septembre.

Al-Qaida fonctionne comme une franchise du terrorisme islamiste. Des groupes comme celui d'Abou Moussab Zarqaoui en Irak ou ceux responsables des attentat de Bali, attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, attentats du 11 mars 2004 à Madrid, Istanbul, attentats du 7 juillet 2005 à Londres ou attentats du 23 juillet 2005 à Charm el-Cheikh, se revendiquent d'Al Qaida mais ont une existence autonome. Il n'y a pas de hiérarchie pyramidale, on parle plutôt d'une nébuleuse. L'organisation d'Oussama Ben Laden aurait ainsi financé de nombreux groupes terroristes islamistes sans s'impliquer dans leur fonctionnement.

La transmission du message médiatique est une méthode fondamentale pour Oussama Ben Laden. Les cassettes enregistrées et diffusées, souvent par la chaîne Al Jazira en exclusivité, poursuivent plusieurs objectifs :

On suppose que les cassettes de Ben Laden sont acheminées depuis sa cachette au Pakistan ou ailleurs, après un trajet long et compliqué, et ne sont diffusées que plusieurs jours ou semaines après l'enregistrement. Paradoxalement, cet isolement n'empêche pas l'exploitation des ressources de la mondialisation des communications.

Motivations

Ben Laden condamne l'évolution de la civilisation islamique depuis la suppression du Califat (le dernier calife était le sultan ottoman jusqu'en 1924) <ref>Le Monde diplomatique, "Al Qaida, une secte millénariste", "Pour en finir avec le monde arabe" ; The Daily telegraph, "Fanatics around the world dream of the Caliph's return" ; The Observer, "Where terror begins" ; The Hindu, "Zarqawi — terrorist or Islamist crusader?". </ref>. Cet objectif passe par un renversement des gouvernements arabes « laïcs » et « impies » protégés par les États-Unis. La plupart des actions terroristes revendiquées ou probablement exercées par Al Qaida visent à déstabiliser ces régimes.

Parmi les positions politiques d'Oussama Ben Laden se retrouve la lutte contre ceux qu'il considère comme les « croisés occidentaux », en premier lieu les Américains. Ce fut l'une des raisons principales de son rejet par la famille royale d'Arabie saoudite. Lors de son interview<ref>Retour à Al-Khobar, article du magazine Politis, Denis Sieffert.</ref> par le journaliste Robert Fisk en 1996, il avait notamment déclaré :

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Pour Oussama Ben Laden, les bases militaires présentes en Arabie saoudite ne sont pas acceptables. Il souhaite que la présence américaine au Moyen-Orient disparaisse, afin, selon sa rhétorique, de recouvrer la « liberté » du peuple musulman. Si en 1991 Oussama Ben Laden s'insurge contre le pouvoir royal saoudien qui accepte l'installation des militaires américains, c'est parce que le territoire saoudien est considéré comme sacré (avec les lieux saints Médine et La Mecque) et que la présence de troupes « infidèles » sur son sol natal est donc un sacrilège pour tout islamiste radical fondamentaliste. À l'origine ces bases américaines devaient être provisoires, le temps de remporter la guerre contre Saddam Hussein. Lors de la dernière guerre en Irak, l'état-major américain n'a pas fait partir l'offensive américaine d'Arabie saoudite, Riyad ayant refusé pour éviter des manifestations d'hostilité de la part des mouvances islamistes locales et à depuis fait retirer ses forces de ce pays.

Origines revendiquées du 11 septembre

La Palestine et le Liban

Oussama Ben Laden utilise dans sa propagande la référence à l'occupation israélienne du Liban sud lors de l'« opération Paix en Galilée » en 1982. Il affirme avoir été affecté par les bombardements israéliens contre les réfugiés palestiniens au cours de la guerre du Liban.

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Oussama Ben Laden exploite un sentiment de rancœur chez une grande partie des musulmans de Palestine et du Moyen-Orient face à ce qui est ressenti comme une agression israélienne soutenue par les États-Unis. Il qualifie lui-même les opérations israéliennes de « tyrannie » et d'« oppression ».<ref>« Dans ces moments difficiles, de nombreuses idées difficiles à décrire me sont venues à l'esprit, mais à la fin, elles me procuraient une sensation intense de rejet de la tyrannie, et faisait naître en moi la résolution de punir les oppresseurs. »</ref>

La première Guerre d'Irak, et l'embargo

Ben Laden a présenté l'embargo économique contre l'Irak et les bombardements réguliers de ce pays entre les deux guerres, comme une preuve que les États-Unis, par l'intermédiaire de leur président George H. W. Bush, étaient des « assassins d'enfants ».<ref>« Ben Laden, dans la vidéo de 2005, dénonçait « l'oppression et l'embargo qui causa des millions de morts, orchestré par Bush senior en Irak, est le plus grand massacre d'enfants que l'humanité n'ait jamais connue. »</ref>

L'embargo contre l'Irak aurait fait 500 000 morts parmi les enfants iraquiens, selon l'Organisation des Nations unies (ONU)<ref>In absolute terms we estimate that perhaps about half a million children under 5 years of age have died, who ordinarily would not have died had the decline in mortality that was prevalent over the 70s and the 80s continued through the 90s,, Anupama Rao Singh, directrice de l'UNICEF</ref>.

Le 11 septembre

Le 11 septembre est une réponse à ce qu'il présente comme une agression générale et continue des États-Unis contre les musulmans[réf. nécessaire]. Cette « agression » est initialement pour Oussama Ben Laden une question religieuse : présence militaire en Arabie saoudite (profanation d'une terre sainte) et soutien à Israël qui occupe Jérusalem (lieu saint). La rhétorique sur la souffrance des Palestiniens ou des Irakiens est utilisée pour sensibiliser l'opinion du monde musulman à son combat mais n'est pas au centre des préoccupations d'Al Qaida.

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Ces actions terroristes, qui ont fait des victimes, sont condamnées par la plupart des musulmans. En effet, certains passages du Coran condamnent la mort d'innocents<ref>Coran - Sourate 5 - La table, 35 : « C'est pourquoi nous avons donné ce précepte aux enfants d'Israël : Celui qui aura tué un homme sans que celui-ci ait commis un meurtre ou exercé des brigandages dans le pays, sera regardé comme le meurtrier du genre humain ; et celui qui aura rendu la vie à un homme sera regardé comme s'il avait rendu la vie au genre humain.»</ref>.

En outre, la présence indirecte américaine, incarnée par le soutien inconditionnel à l'État israélien, justifie pour Oussama Ben Laden, des attaques partout dans le monde des intérêts américains. À l'instar du "Pensez à l’échelle mondiale, agissez au niveau local" de Raymond Williams, Oussama Ben Laden applique la stratégie inverse en pensant localement et en agissant globalement<ref>Al Qaïda / Hezbollah : la concurrence à distance entre deux logiques d’action jihadistes différentes pour la captation des cœurs et des esprits de l’Umma, Rayan Haddad</ref>.

Introduction du discours de Ben Laden, novembre 2004, vidéo diffusée sur Al-Jazeerah :

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Les manipulations américaines selon Ben Laden

Oussama Ben Laden estime que George Bush cache les raisons du 11 septembre, et ce, afin de tromper le peuple américain.

Modèle:Citation blocIl considère la nouvelle guerre d'Irak de 2003, comme une tentative de George W. Bush de « supprimer un vieil agent Saddam Hussein, et de le remplacer par une nouvelle marionnette, qui permettra le pillage du pétrole d'Irak et d'autres outrages. »

Oussama Ben Laden n'a aucun lien prouvé avec Saddam Hussein bien que celui-ci lui a proposé l'asile en 1999<ref>CNN, 13 février 1999</ref>. Au contraire, il semblerait<ref>Un revirement journalistique de MSNBC, sur les connexions supposées entre Ben Laden et Saddam Hussein [2]</ref> que Ben Laden considérait Saddam Hussein comme un « socialiste » infidèle<ref>Les socialistes sont des infidèles où qu'ils soient, à Bagdad ou à Aden, extrait de la bande enregistrée de février 2003</ref>.

Les vidéos de Ben Laden

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden s'est exprimé principalement par le biais d'enregistrements vidéos. Quatre de ces enregistrements ont été diffusés :

  • la première vidéo est datée du 9 novembre et est diffusée le 13 décembre 2001 dans laquelle Ben Laden assure que les destructions du 11 Septembre ont dépassé ses attentes.
  • la seconde est diffusée le 10 septembre 2003 : le chef d'Al-Qaida apparaît marchant avec Ayman Al-Zawahiri.
  • la troisième est diffusée le 29 octobre 2004 : quelques jours avant la présidentielle américaine, Al Jazeera diffuse une cassette dans laquelle Ben Laden menace les États-Unis de nouvelles attaques.
  • la dernière en date est diffusée le 7 septembre 2007 après avoir été découverte par le SITE Institute avant sa diffusion programmée par Al-Qaeda : annonce la défaite américaine en Irak et critique de toutes les forces politiques : « pour expliquer l'échec des démocrates à mettre fin à la guerre, je dis : ce sont les mêmes raisons qui ont empêché le président Kennedy d'arrêter la guerre du Vietnam. Ceux qui possèdent véritablement le pouvoir sont ceux qui ont le capital le plus important. Et puisque le système démocratique permet aux grandes entreprises de soutenir les candidats à la présidence, on ne peut s'étonner - et on ne s'étonne pas - de l'échec des démocrates à arrêter la guerre (...) Vous sacrifiez vos soldats aux grandes entreprises<ref>11-Septembre : « Dix-neuf jeunes ont réussi à dévier la boussole », article paru dans Le Monde, édition datée du 9 septembre 2007</ref>. » Pour mettre fin à la guerre, il incite les Américains à s'islamiser : « le seul moyen d'obtenir la paix est de vous convertir à l'islam<ref>Mark Trevelyan, Ben Laden change d'image, pourrait signaler des attentats, Le Monde, 8 septembre 2007</ref>». De très sérieux doutes ont été émis quant à l'origine de cet enregistrement, de nombreux observateurs ayant remarqué que l'image de Ben Laden est figée pendant la majeure partie de la vidéo. On y voit par ailleurs un Ben Laden à l'aspect physique différent.

Actualité et rumeurs

Ben Laden aurait une fortune de 300 millions de dollars. Ce mythe a été démantelé par la publication en avril 2004 du Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis, qui a démontré que les attentats ont nécessité très peu d'argent. Ce chiffre avait été cité en 1996 par un chargé de recherches du département d'Etat, qui a d’abord divisé les actifs globaux du Groupe Ben Laden, qu’il évaluait à 5 milliards de dollars, par le nombre des fils de la famille, qu’il estimait à vingt. Il aboutissait ainsi à 250 millions de dollars, arrondis ensuite à 300 millions <ref name=Warde/>. Selon Ibrahim Warde, professeur associé à l’université Tufts, l'estimation même du capital détenu par le Groupe Ben Laden « reposait sur des informations fantaisistes relatives à la famille Ben Laden, aux droits et pratiques d’héritage, à la véritable valeur de l’entreprise familiale et à sa structure de propriété » <ref name=Warde> Ibrahim Warde, Contes et légendes de l’argent du terrorisme, Le Monde diplomatique, septembre 2007 (extrait de Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme, )200</ref>. L'une des sources de désinformation concernant le financement d'Al Qaida et de Ben Laden était le journaliste Jack Kelley, d' USA Today, qui a démissionné en mars 2004 suite à la découverte d'un nombre incalculables d'articles bidonnés <ref name=Warde/>.

Maladie ou décès de Oussama Ben Laden

Ben Laden souffrirait d'insuffisance rénale chronique nécessitant des traitements et serait sous dialyse. Selon d'autres sources, il n’est pas sous dialyse et ne souffre pas de problèmes de reins – c’est un mythe (Miniter, Disinformation, Regenery, pp. 33-3Image:Cool.gif.

Le chef d'Al Qaida a de nombreuses fois été annoncé mort. En janvier 2002, le président du Pakistan, Pervez Musharraf estimait que l'islamiste serait mort de déficience rénale. En juillet 2002 le chef du FBI Dale Watson pensait qu'il n'était "probablement plus de ce monde". En décembre 2002, c'est le chef de la diplomatie pakistanaise, Khurshid Kasuri, qui affirme que Ben Laden avait succombé à la suite d'opérations militaires américaines.

Le 23 septembre 2006, le quotidien français L'Est Républicain révèle l'existence d'une note classée confidentiel défense de la DGSE qui indique que les services secrets saoudiens seraient convaincus qu'Oussama Ben Laden serait mort le 23 août 2006 d'une crise de fièvre typhoïde. Le président Jacques Chirac, surpris de la divulgation de l'information, a déclaré que « cette information n'est en rien confirmée ».

Voir aussi

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Oussama Ben Laden.

Bibliographie

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Wikinews propose des actualités concernant « 11 septembre 2001 : les services de renseignements français avaient alerté leurs homologues américains ».

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