Central Intelligence Agency
Un article de Vev.
La Central Intelligence Agency ou CIA (« Agence centrale de renseignement »), fondée en 1947 par la National Security Act, est l'une des agences de renseignements les plus connues des États-Unis. La CIA est chargée de l'acquisition du renseignement à l'étranger (notamment par l'espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées à l'étranger.
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Présentation
Le quartier général de la CIA est actuellement et depuis 1961 sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ 40 km de Washington. Auparavant elle occupait des bâtiments délabrés connus sous le nom de Foggy Bottom, situés 2430 E Street à Washington DC. Elle a le droit de garder secrètes la plupart de ses caractéristiques : nombre d'employés, organigramme<ref>(en) Organigramme d'ensemble sur le site web de la CIA</ref>, budget, etc. On estime qu'elle emploierait environ Modèle:Formatnum:16000 personnes rien qu'à son quartier général de Langley, et environ Modèle:Formatnum:100000 au total dans le monde entier. Ses budgets successifs ne sont généralement pas connus. Actuellement il serait de 3 à 5 milliards de dollars selon les estimations. Le chiffre de 28 milliards est souvent cité car révélé en 1987 mais il s'agit du budget de toute l'Intelligence Community, dont la part de la CIA à l'époque n'était que d'un milliard.
Organisation
La CIA s'organise en quatre directions principales :
- la National Clandestine Service remplaçant depuis 2005 la direction des opérations, qui est responsable de la collecte du renseignement et de la conduite d'opérations clandestines. Cette direction est également responsable du recrutement, de la formation et du suivi des agents de renseignements en poste à l’étranger.
- la direction du renseignement, qui constitue la branche analyse de la CIA et qui est responsable de l’exploitation et de la diffusion du renseignement.
- la direction scientifique et technologique, qui a pour mission de concevoir de nouvelles technologies pour l’aide à la recherche du renseignement.
- la direction de l’administration qui est responsable de tout le soutien administratif de la CIA.
Sur le terrain, le chef de station de la CIA est le plus haut responsable qui est chargé de diriger les activités de la CIA dans une capitale donnée.
Rôles
La CIA est chargée de fournir et d'analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain. Elle est également chargée des opérations clandestines mais celles-ci, bien que souvent citées, ne représentent qu'environ 3 % des dépenses de l'agence
Législation
Actuellement la CIA est sérieusement réglementée et surveillée par les pouvoirs exécutifs et législatifs américains, bien que ce n'ait pas été toujours le cas par le passé.
De la création de la CIA au milieu des années 1970, aucun contrôle parlementaire n'a été établi sur « l'agence » (ni sur les autres services de renseignements américains)<ref>(fr) La loi sur la délégation parlementaire au renseignement en France n'a était adopté que le 25 septembre 2007</ref>. En 1975, deux commissions d'enquête parlementaires, dites commissions Church et Pike, auront droit d'enquêter sur les activités passées des services de renseignement.
Depuis 1975, le Congrès maintient deux commissions chargées de superviser les activités des services de renseignements américains, l'une, le SSCI (Senate Select Committee on Intelligence)<ref>(en)Site du Senate Select Committee on Intelligence</ref> dépendant du Sénat, l'autre, le HPSCI (House Permanent Select Committee on Intelligence), constituée par des membres de la chambre des représentants. Depuis cette époque, l'exécutif américain a établi un certain nombre de lois restreignant notamment les possibilités de mener des opérations clandestines, notamment par des Executive Orders émis par les présidents Gerald Ford (Executive Order 11 905), Jimmy Carter (E.O. 12 036) et Ronald Reagan (E.O. 12 333). La CIA n'a actuellement pas le droit de mener des actions sur le territoire des États-Unis, de mener des opérations clandestines sans en informer préalablement les commissions parlementaires, et, sauf ordre spécial du président des États-Unis, de mener ou contribuer à un assassinat.
Histoire
Origine
L'agence est la descendante de l'OSS, dissous en octobre 1945 ; William Donovan, son créateur, propose alors à Harry Truman la création d'une nouvelle agence directement sous l'autorité du président. En dépit de l'opposition des militaires, du Département d'État et du FBI, le président met en place le Central Intelligence Group en janvier 1946. En 1947, il est transformé en CIA. La NSA sera créée peu de temps après en 1952.
En 1949, la CIA obtient l'autorisation d'utiliser des procédures fiscales et administratives confidentielles et devient exemptée des limitations habituelles dans l'utilisation du budget fédéral. Elle obtient aussi l'autorisation de dissimuler son organisation, ses fonctions, sa hiérarchie, ses salariés et la taille de son personnel.
Début de la guerre froide et création de la CIA
La CIA a été créée à cause de la montée de la guerre froide, ce qui explique qu'à l'origine toute l'action de l'« agence » (aussi bien le renseignement que les opérations clandestines) est initialement dirigée contre l'Union soviétique et le bloc communiste, considérés comme le principal adversary (principal adversaire) des États-Unis. La CIA est donc le principal élément de la politique du containment (endiguement) du communisme édictée par Harry Truman agissant au-delà du rideau de fer. Les actions de la CIA au départ concernent surtout l'Europe, considérée comme le futur champ de bataille de la troisième guerre mondiale. La CIA s'aide notamment (comme tous les services secrets en fait) d'anciens nazis comme le général Reinhard Gehlen, y compris des criminels de guerre qui échappent ainsi aux poursuites judiciaires ; de véritables réseaux dits ratline sont formés pour les faire fuir (à noter que les services anglais, français et soviétiques ont fait de même, mais qu'ils n'ont jamais révélé leurs secrets contrairement à la CIA)[réf. nécessaire]. Les actions de la CIA reprennent souvent les tactiques de l'OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la propagande et des liens avec des groupes de résistants. Le fait que la guerre avec l'URSS semble inévitable au début de la guerre froide fait que la CIA s'intéresse plus aux opérations qu'aux renseignements. Les actions de la CIA contre le communisme sont de plusieurs types :
- les infiltrations d'agents pour animer des maquis anticommunistes dans les pays est-européens. Parmi les groupes soutenus figurent la résistance albanaise à Enver Hoxha qui fut décimée lors d'une tentative de renversement du pouvoir en avril-mai 1950 (sur 500 Albanais envoyés, on estime que 300 furent tués et une vingtaine faits prisonniers et exécutés par la suite), l'UPA ukrainienne et des groupes werwolf allemands (avec lesquels l'organisation de Reinhard Gehlen sert de lien). Ces opérations échoueront généralement, pour deux raisons : le fait qu'au moins une taupe des services soviétiques, le célèbre Kim Philby, était informée de ces opérations, dont les renseignements permirent souvent aux militaires communistes de neutraliser ces agents dès leur arrivée; mais aussi la mauvaise évaluation de la situation dans ces pays, qui prive généralement les maquis du soutien attendu de la part des populations locales. Ces maquis seront généralement anéantis à la fin des années 1940 ou au début des années 1950.
- la constitution (en collaboration avec l'OTAN) de cellules « stay-behind » (littéralement : « laissés derrière »), c'est-à-dire de réseaux de résistance en Europe de l'ouest, devant être activées en cas d'occupation soviétique. La plupart des pays de l'Ouest en auront une; l'existence de ces réseaux sera rendue publique dans les années 1970. Le plus célèbre est le Gladio italien (en liaison avec la loge maçonnique P2), révélé dans les années 1980, qui regroupait des personnes proches de l'extrême-droite italienne. En 1952, l'United States Army ajoute une nouvelle composante indépendante de la CIA en créant les Special Forces ou « bérets verts », force spéciale destinée à agir dans les lignes ennemies et à encadrer des maquis qui se formeraient en temps de guerre.
- la propagande anticommuniste vers les pays est-européens, notamment par les stations de radio Radio Liberty, lancée en 1948, et Radio Free Europe à partir de 1950, et dans une moindre mesure par l'USIA (US Information Agency) créée en 1953.
- la lutte contre les partis communistes ouest-européens, notamment en France (financement du syndicat non communiste Force ouvrière<ref>Jacques Baud, L'encyclopédie du renseignement et des services secrets, éditions Lavauzelle, 1997 (réed. 1998) (ISBN 2-07025-0406-X)</ref>) et en Italie : 75 millions de dollars furent utilisés pour le financement de la Démocratie chrétienne, pour la propagande et l'aide logistique avant les élections d'avril 1948, qui donnèrent aux chrétiens-démocrates 48,5% des voix et rendirent le Parti communiste italien financé par le Parti communiste soviétique minoritaire.
- la constitution de réseaux de renseignement dans les territoires communistes, initialement pour connaître les plans militaires soviétiques d'une invasion de l'Europe. Les Américains sont là aussi largement aidés par les Allemands avec la collaboration de la Gehlen Org, réseau de renseignements du général Reinhard Gehlen qui deviendra plus tard les services de renseignements de la RFA.
Espionnage et coups d'État
Après les premières années de la Guerre froide, les USA et l'Union soviétique comprennent que du fait de la dissuasion nucléaire la guerre a peu de chance d'éclater. Dès lors les affrontements changent et s'étendent partout dans le monde. De son coté, la CIA a compris que le bloc soviétique est bien trop solide pour espérer le voir s'effondrer par ses opérations clandestines comme la tentative du coup d'état en Albanie. La CIA commence à opérer hors d'Europe, en Asie-Pacifique notamment à partir de la guerre de Corée, mais ses actions en Corée du Nord sont généralement décevantes, ce qui motive la création par l'US Army des Special Forces en 1952. Parallèlement, dans le bloc soviétique, les opérations paramilitaires sont abandonnées et la collecte du renseignement s'intensifie et se diversifie : renseignements militaires, politiques, scientifiques… C'est ainsi que (pour ne citer que les cas les plus célèbres) au milieu des années 1950 des agents de la CIA creusèrent un tunnel à partir de Berlin-Ouest pour atteindre des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est et les mettre sur écoute, et qu'est développé l'avion espion U-2. Mais en URSS, bon nombre de tentatives de renseignement, en particulier des défections, sont bloquées par James Jesus Angleton, le chef du contre-espionnage de la CIA. Bien que la priorité de la CIA, dès sa création en 1947, soit le Bloc communiste, durant plusieurs années, l'Agence ne put y envoyer ses officiers sous couverture diplomatique, se heurtant aux objections du Département d'État américain.
Il faudra attendre 1953 pour que le premier officier de la CIA arrive en poste a Moscou. Ce sera Edward Ellis Smith, qui devait normalement traiter Piotr Popov, un officier du GRU recruté en Autriche. Mauvais départ : Smith sera compromis par le KGB, en lui jetant dans les bras une séduisante femme de chambre, et il sera rappelé d'urgence en 1956.
Les États-Unis et l'URSS vont rapidement se lancer dans une nouvelle rivalité : installer des gouvernements alliés dans un maximum de pays. C'est là que la CIA va mener la plupart de ses actions dans les décennies suivantes, en renversant des pouvoirs considérés comme hostiles.
- Opération TP/AJAX : renversement du gouvernement de Mossadegh en Iran en 1954 et le retour du Shah Mohammad Reza Pahlavi.
- OpérationPB/SUCCESS : renversement de Jacobo Arbenz Guzmán au Guatemala et mise en place d'une junte dirigée par Carlos Castillo Armas le 18 juin 1954. On a souvent cité le fait que Allen Dulles, alors DCI, et John Foster Dulles, secrétaire d'État du président Eisenhower, siégeaient au conseil d'administration de la United Fruit Company, dont certaines terres avaient été nationalisées sous Arbenz.
- renversement de Patrice Lumumba au Congo par Mobutu Sese Seko fin 1960.
- renversement du gouvernement Salvador Allende au Chili par un coup d'État, et son remplacement par Augusto Pinochet.
Également pour contrer l'influence communiste, la CIA parvient à se procurer une copie du rapport secret de Nikita Khrouchtchev dénonçant les crimes de Staline au XXe congrès du PCUS, qui est publiée dans le New York Times le 16 mars 1956 (le discours de Khrouchtchev a eu lieu le 25 février).
Mais la CIA va échouer sur ses tentatives de renversement de Castro à Cuba, notamment avec le retentissant échec du Débarquement de la Baie des Cochons le 16 avril 1961, puis plusieurs tentatives d'assassinat du leader cubain (voir opération Mongoose). À la suite de ces échecs, Allen Dulles, son DDCI Charles Cabell et le DD-P Richard Bissell sont contraints, par le président John Fitzgerald Kennedy, de démissionner. Celui-ci cherche à reprendre le contrôle de la CIA, devenue un « État dans l'État » en nommant des dirigeants qui lui sont fidèles. Kennedy sera assassiné à Dallas le 22 novembre 1963, et certains partisans de la théorie du complot soupçonnent l'implication d'agents et/ou ex-agents de la CIA dans ce meurtre (voir les pages assassinat de John F. Kennedy et théories dans l'assassinat de Kennedy).
L'après-guerre froide
Nouvelles missions
Mikhaïl Gorbatchev avait déclaré peu après la chute de l'URSS : « J'ai fait la pire chose qui pouvait arriver aux États-Unis : je leur ai enlevé leur meilleur ennemi ». Cette remarque s'applique particulièrement à la CIA, dont la structure avait été créée pour lutter contre le communisme et l'URSS. À partir de la fin des années 1980 et de la direction de Robert Gates, la CIA cherche à s'adapter à la nouvelle situation mondiale et aux nouveaux problèmes qui menacent les USA telle la guerre économique. Toutefois elle a eu tendance à adopter un comportement bureaucratique et à manquer d'efficacité. La CIA a ainsi été très critiquée aux États-Unis pour son absence de prévision du 11 septembre 2001. Depuis, l'islamisme est le nouvel ennemi prioritaire de la CIA[réf. nécessaire] dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
Prisons secrètes
Le journal The Washington Post révèle l'existence d'un réseau mondial de prisons secrètes géré par la CIA<ref>(en) « CIA Holds Terror Suspects in Secret Prisons », The Washington Post, 2 novembre 2005</ref>. Le quotidien précise que de telles prisons se trouveraient entre autres en Afghanistan et dans des pays d'Europe de l'Est ; il est aussi expliqué que ces prisons se situeraient à l'étranger en raison du caractère illégal de telles prisons aux États-Unis, les détenus n'ayant aucun statut juridique.
La CIA contrôlerait des prisons secrètes dans plusieurs pays européens, en Roumanie, au Kosovo, en Macédoine, en Bulgarie et en Ukraine<ref>« Enlèvements, torture et séquestration - Un rapport accablant pour la CIA », Le Devoir, 27 avril 2006</ref>.
Le président George W. Bush a reconnu le 6 septembre 2006 pour la première fois l'existence de prisons secrètes de la CIA hors du territoire américain, dans lequel il reconnaît implicitement l'usage de la torture : « La source d'information la plus importante sur les endroits où les terroristes se cachent et sur ce qu'ils préparent sont les terroristes eux-mêmes. »<ref> http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060906.FAP0186.html?1903 relatant une dépêche AP du 6 septembre 2006 de 20h59 </ref>.
Opérations à l'étranger
Actions politiques
La CIA a régulièrement influencé de façon décisive l'histoire politique des États jugés stratégiques pour les intérêts des États-Unis. Elle a soutenu de nombreux mouvements luttant contre des régimes hostiles, en favorisant le déclenchement de conflits - armés (particulièrement en Amérique latine, dans le monde arabe ou en Asie) ou non armés (Solidarność, en Pologne).
Les opérations les plus célèbres de la CIA sont :
- Le renversement du premier ministre Mohammad Mossadegh, en Iran en 1953 via l'opération Ajax.
- En 1954, au Guatemala, renversement du président Jacobo Arbenz, et mise en place du dictateur Carlos Castillo Armas via l'opération PBSUCCESS.
- En 1961, dans le cadre de l'opération menée contre Fidel Castro à Cuba, entraînement des exilés cubains anti-castristes pour le débarquement de la Baie des Cochons.
- L'opération Mongoose de 1962 à 1975 (autre opération menée contre Fidel Castro).
- Au Laos, de 1962 à 1975, organisation d'une armée laotienne, connue sous le nom d'armée secrète.
- Programme Phoenix durant la guerre du Vietnam.
- Coup d'état au Cambodge le 18 mars 1970, avec l'aide du Maréchal Lon Nol, renversement du roi Norodom Sihanouk.
- Le soutien au coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili contre Salvador Allende, puis la participation active à l'Opération Condor.
- En 1974, la récupération d'un sous-marin soviétique qui avait coulé près d'Hawaii (Projet Jennifer).
- La lutte contre l'Union soviétique en Afghanistan dans les années 1980, alliée à l'Inter-Services Intelligence (services secrets pakistanais) et aux services saoudiens, formant des moudjahiddins, entre autres Oussama Ben Laden et ce qui deviendra plus tard Al-Qaida.
- Aide à l'Iraq durant la guerre Iran-Irak.
- L'affaire Iran-Contra, touchant l'Iran et le Nicaragua.
- En 1989, la CIA, en coordination avec la DGSE et le Secret Intelligence Service, réussit a faire exfiltrer plusieurs centaines de dissidents politiques chinois suite à la repression des manifestations de la place Tian'anmen dans le cadre de l'opération Yellow Bird ordonné par George Bush<ref>(en)CIA Operations in China—Another CIA Domestic Op, Ralph McGehee, avril 1996</ref>.
- Depuis les années 1990, elle est soupçonnée de pratiquer l'extraordinary rendition, pratique consistant à enlever une personne et à l'envoyer en secret dans un pays où la torture est pratiquée pour qu'elle y soit interrogée. L'Italie a pour la première fois engagé des poursuites en justice contre ces actions en 2005, [1], suite à l'enlèvement d'un Égyptien à Milan.
Actions culturelles
- Radio Free Europe et Radio Free Asia, des radios à destination du bloc communiste, furent en parti financées par la CIA jusqu'en 1971.
- Le Congrès pour la liberté de la culture fut un organe culturel secret de la CIA basé à Paris. La CIA a exercé dans les années 1950 et 1960 en Europe une influence culturelle occulte par l'intermédiaire de ce Congrès. Elle a financé et soutenu secrètement des revues culturelles comme Preuves en France, Monat en Allemagne où écrivait Heinrich Böll, Encounter au Royaume-Uni et des personnalités comme Heinrich Böll, Raymond Aron, ou l'écrivain italien Ignazio Silone, et soutenu l'art abstrait et informel. Des personnalités comme Alberto Moravia et Pablo Neruda furent visés par des campagnes de calomnie orchestrées par la CIA par l'intermédiaire d'intellectuels comme René Tavernier. La CIA a cherché à réduire l'influence du marxisme parmi les intellectuels et les journalistes européens. Le scandale éclate en 1967 : le financement de la CIA devient public bien que la grande presse soit discrète sur le sujet. La revue Monat est ensuite vendue au journal Die Zeit.
Directeurs
DCI
À noter que le DCI (Director of Central Intelligence) dirige non seulement la CIA mais aussi toute l'Intelligence Community.
- 23 janvier 1946-10 juin 1946 : Sidney W. Souers ;
- 10 juin 1946-1er mai 1947 : Hoyt S. Vandenberg ;
- Modèle:1er mai 1947-7 octobre, 1950 : Roscoe Hillenkoeter ;
- 7 octobre 1950 - 9 février 1953 : Walter Bedell Smith ;
- 26 février 1953 - 29 novembre 1961 : Allen Dulles ;
- 29 novembre 1961 - 28 avril 1965 : John A. McCone ;
- 28 avril 1965 - 30 juin 1966 : William F. Raborn ;
- 30 juin 1966 - 2 février 1973 : Richard Helms ;
- 2 février 1973 - 2 juillet 1973 : James R. Schlesinger (par intérim) ;
- 4 septembre 1973 - 30 janvier 1976 : William Colby ;
- 30 janvier 1976 - 20 janvier 1977 : George H. W. Bush ;
- 9 mars 1977 - 20 janvier 1981 : Stansfield Turner ;
- 28 janvier 1981 - 29 janvier 1987 : William J. Casey ;
- 26 mai 1987 - 31 août 1991 : William H Webster ;
- 2 septembre 1991 - 11 novembre 1991 : Richard Kerr (par intérim) ;
- 12 novembre 1991 - Modèle:1er janvier 1993 : Robert M. Gates ;
- 2 février 1993 - 10 janvier 1995 : R. James Woolsey ;
- 10 mai 1995 - 15 décembre 1996 : John M. Deutch ;
- 11 juillet 1997 - 11 juillet 2004 (a démissionné le 3 juin 2004) : George Tenet ;
- 11 juillet 2004 - 10 août 2004 : John E. McLaughlin (par intérim) ;
- 24 septembre 2004 - 21 avril 2005 : Porter Goss.
A partir de cette date, conformément à l'Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act de 2004, le poste de DCI est remplacé par ceux de DCIA (Director of the Central Intelligence Agency, directeur de la CIA seule) et de Director of National Intelligence (DNI, directeur de l'Intelligence Community seule).
DCIA
- 21 avril 2005 - 5 mai 2006 : Porter Goss
- à partir du 30 mai 2006 : Général Michael Hayden
DDCI
Le DDCI (Deputy Director of Central Intelligence) est le sous-directeur du DCI. Le premier, Kingman Douglass, avait été nommé par le DCI. En avril 1953, le congrès a amendé le National Security Act pour permettre au président des États-Unis de nommer lui-même le DDCI. L'amendement stipule que le DCI et le DDCI ne peuvent être simultanément des officiers militaires.
- mars 1946 - juillet 1946 : Kingman Douglass ;
- janvier 1947 - mars 1949 : Edwin Kennedy Wright ;
- octobre 1950 - août 1951 : William Harding Jackson ;
- août 1951 - février 1953 : Allen Dulles ;
- 23 avril 1953 - 31 janvier1962 : Lieutenant General (USAF) Charles Pearre Cabell ;
- avril 1962 - avril 1965 : Marshall Sylvester Carter ;
- avril 1965 - juin 1966 : Richard McGarrah Helms ;
- octobre 1966 - février 1969 : Rufus Lackland Taylor ;
- mai 1969 - décembre 1971 : Robert Everton Cushman, Jr. ;
- mai 1972 - juillet 1976 : Vernon Anthony Walters ;
- juillet 1976 - août 1977 : Enno Henry Knoche ;
- février 1978 - février 1981 : Frank Charles Carlucci III ;
- février 1981 - juin 1982 : Bobby Ray Inman ;
- juin 1982 - mars 1986 : John Norman McMahon ;
- avril 1986 - mars 1989 : Robert Michael Gates ;
- mars 1989 - mars 1992 : Richard James Kerr ;
- avril 1992 - juillet 1995 : William Oliver Studeman ;
- juillet 1995 - juillet 1997 : George John Tenet ;
- octobre 1997 - juin 2000 : John Alexander Gordon ;
- octobre 2000 - novembre 2004 : John Edward McLaughlin ;
DDCIA
Le DDCIA (Deputy Director of the Central Intelligence Agency) a pour mission d'assister le DCIA et de le remplacer en cas d'indisponibilité ou par intérim.
- à partir de ? : Vice Admiral Albert M. Calland III
DD-P et DD-O
DD-P signifie Deputy Director for Plans. Cette appélation a été changée en mars 1973 en DD-O (Deputy Director for Operations), lorsque le Deputy Directorate of Plans devint le Directorate of Operations.
- 1951 : Allen Dulles ;
- 1951 - 1952 : Kilbourne Johnstone ;
- 1952 - 1958 : Frank G. Wiz Wisner ;
- 1958 - 1962 : Richard M. Bissell ;
- 1962 - 1965 : Richard Helms ;
- 1965 - 1967 : Desmond Fitzgerald ;
- 1967 - 1973 : Thomas H. Karamessines ;
- 1973 : William Colby ;
- 1973 - 1976 : William Nelson ;
- 1976 - 1977 : William Wells ;
- 1977 - 1981 : John N. McMahon ;
- 1981 : Max C. Hugel ;
- 1981 - 1984 : John H. Stein ;
- 1984 - 1987 : Clair E. George ;
- 1987 - 1991 : Richard F. Stolz ;
- 1991 - 1995 : Thomas A. Twetten ;
- 1995 - ? : David Cohen ;
- ? - ? : Jack Downing
Effectifs, recrutement et formation
Forte de 17 000 employés, son budget annuel est estimé à 3,1 milliards de dollars.
Après avoir subi une forte baisse des effectifs concernant les agents « sur le terrain » depuis la fin de la guerre froide au profit du renseignement électronique et de la « sous-traitance » par d'autres services américaines (la NSA notamment) et alliés, les évènements du 11 septembre 2001 ont fait prendre conscience des lacunes des services de renseignement américains, qui s'efforcent depuis de les combler.
En 2003, la plus importante promotion de nouveaux agents de la CIA depuis 50 ans est arrivée. Elle est composé à 70% de civils n'ayant jamais travaillé pour le gouvernement et d'un tiers de femmes, 12% des recrutés sont issus de minorités ethniques et presque tous pratiquent avec aisance une langue étrangère.
Formés durant un an au centre d'entraînement de la CIA baptisé La Ferme, ces recrues ont intégré le siège de Langley avec un salaire de départ de 45 000 à 60 000 dollars.
Ces personnes ont été choisies parmi les 300 000 CV que l'Agence a reçus entre 2001 et 2002, un quart provenant de l'étranger, le plus souvent de citoyens européens. Sachez que pour postuler à la CIA vous devez être citoyen américain.
CIA World Factbook
Le CIA World Factbook est une source documentaire sur les pays du monde éditée par la CIA, libre de droits.
Anecdotes
- L'association des cartographes américains honora en 1974 et 1980 le travail de la CIA dans la cartographie. En effet, au temps de l'URSS, il n'existait pas de plan soviétique fiable de Moscou et les positions des villes sur les cartes officielles étaient parfois à des dizaines de kilomètres de leurs emplacements réels et les services de renseignements américains durent reconstituer pièce par pièce des plans utilisables sur la capitale russe.
- Le Webby Awards 2005 couronnant les sites les plus marquants du réseau des réseaux, en jugeant de leurs qualités commerciales, artistiques, revendicatives, informatives, etc..., a récompensé dans la catégorie « Employment » le site « Career » (carrière) de la CIA.
Voir aussi
Bibliographie
- Bob Woodward, C.I.A. Guerres secrètes 1981-1987, Stock, 1987. (ISBN 2234020867)
- Jean-Marc Pillas, Nos agents à La Havane, Albin Michel, 1995.
- Frédéric Lert, Les ailes de la CIA, Histoire & Collection, 1998. (ISBN 2-908182-65-3 )
- Joël Kotek, La jeune garde, Editions du Seuil, 1998.
- Robert Baer, La Chute de la CIA, Les Mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme, JC Lattès, 2002.
- John K. Cooley, CIA et Jihad, 1950-2001 : Contre l'URSS, une désastreuse alliance, Autrement, 2002.
- Noam Chomsky, Edward Hermann, La fabrique de l'opinion publique, Édition du serpent à plume, 2003.
- Mark Zepezauer, Les sales coups de la CIA, L'esprit Frappeur, 144 pages, 2002. (ISBN 2-84405-187-1)
- Robert Littell, La Compagnie, le grand roman de la CIA, Buchet-Chastel, 912 pages, 2003. (ISBN 2283019192)
- Catherine Durandin, La CIA en guerre: Allende, Gorbatchev, Ben Laden, Saddam Hussein, Grancher, 2003. (ISBN 2733908146)
- Frances Stonor Saunders, Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle, Denoël, 2003, 506 p.
- William Blum, Les guerres scélérates : les interventions de l'armée américaine et de la CIA depuis 1945, Parangon, 2004. (ISBN 284190116)
- Milt Bearden, CIA-KGB : le dernier combat, Albin Michel, 2004. (ISBN 2-226-13803-X)
- Kolb Larry J., Overworld - Confessions d'un espion malgré lui, Albin Michel, 2005.
- Le rapport de la CIA Comment sera le monde en 2020 ?, présenté par Adler Alexandre, Hel Guedj Johan-Frédérik, Editions Robert Laffont, 2005. (ISBN 2221105303)
- James Risen, État de guerre, l'histoire secrète de la CIA et de l'administration Bush, Albin Michel, 2006. (ISBN 2226170936)
- Gordon Thomas, Les armes secrètes de la CIA, Tortures, Manipulation et armes chimiques, Nouveau Monde, 2006. (ISBN 284736174x)
- Raphaël Ramos, De l'OSS à la CIA : la centralisation du renseignement américain au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à travers l'expérience du Central Intelligence Group, Publications de l'Université Paul-Valéry Montpellier III, 2006? (ISBN 2-84269-715-4)
- Catherine Durandin, CIA : Cinq années de colère, Paris, Armand Colin, 176 pages, 2007, (ISBN 9782200347093)
- Franck Daninos, CIA : Une histoire politique (1947-2007) Tallandier, 2007, (ISBN 9782847344004)
Documentaires
- CIA, Guerres secrètes - 1947-1977, Opérations clandestines (2003) de William Karel.
- CIA, Guerres secrètes - 1977-1989, La fin des illusions (2003) de William Karel.
- CIA, Guerres secrètes - 1989-2003, D'une guerre à l'autre (2003) de William Karel.
Articles connexes
- Intelligence Community
- Alliance Base, cellule antiterroriste commune à la CIA et aux services secrets français
- Kryptos, sculpture dans le siège de la CIA
- Personnalité de la Central Intelligence Agency
- Opération soutenue par la Central Intelligence Agency
Liens externes
- (en) Le site de la CIA
- (en) Site de consultation des dossiers de la CIA
- (fr) La CIA en guerre: Allende, Gorbatchev, Ben Laden, Saddam Hussein par Catherine Durandin.
- (fr) La CIA et M. Gorbatchev par le général Vernon Walters, diplomate américain.
- (fr) Iran: Les Documents de l'Ambassade américaine : Comment travaille la CIA Article sur les documents de la CIA trouvé lors de la prise d'otage de l'ambassade de Téhéran en 1979
- (en) Le dossier Bijoux de famille sur les activités de l'agence entre 1950 et 1970
- sites critiques sur la CIA :
- (en) Le site de Killing Hope qui dénonce les interventions de la CIA
- (en) Description d'un exemple de crime de la CIA
- (en) Historique de méfaits présumés ou démontrés de la CIA
- (en) Documents sur les relations entre la CIA et Augusto Pinochet
- (en) Accusations de trafic de drogues
Notes et références
<references/>
Modèle:Services de renseignement américains
Modèle:Services de renseignement extérieurs
Modèle:Multi-bandeau
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