Skuff
Un article de Vev.
Le skuff est un dérivé manufacturé du cannabis. Il se différencie de son cousin le haschisch de par sa composition 100 % naturelle.
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Histoire
Depuis que les hommes cultivent et consomment le cannabis, ils ont mis en place différents procédés afin de conditionner et d'élaborer des dérivés de la marijuana.
Un de ces procédés consistait à étendre un grand carré de tissu étanche au sol puis de réunir plusieurs kilogrammes de fleurs de cannabis dans un linge de coton fermé par une corde de chanvre en un gros baluchon. Ensuite le baluchon était frappé vigoureusement contre le sol sur la toile jusqu'à ce que la plupart des particules fines se soient échappées du baluchon. La poudre recueillie sur la toile était récupérée puis agglomérée à la main et enfin pressée en bloc ou en plaque compacte. Cette tradition séculaire est encore pratiquée de nos jours en Inde et au Maroc notamment.
Cependant, le renouveau est venu des Pays-Bas où des consommateurs réguliers de cannabis eurent l'idée d'élaborer une machine, le « Pollinator » sorte de long et gros rouleau métallique dont les parois sont faites de tamis et qui permet d'augmenter significativement le rendement et la production qui étaient plutôt faible avec le battage manuel.
Au Maroc, autour de Tanger, on pratique plusieurs « frappes ». On se sert d'un pot en terre recouvert d'un tissu ressemblant à un bas ou un collant de femme censé laisser passer les particules (le haschisch). Sur celui-ci sont déposées les têtes des pieds femelles puis on recouvre d'autres tissus. Le tout est noué sous le pot de façon à tendre les tissus au maximum. Ensuite, à l'aide d'un baton ou d'un autre ustensile contondant, on frappe sur les tissus. La première récolte au fond du pot est la qualité n°1. Ce sont les fibres qui se détachent le plus facilement. On recommence l'opération et on récupère un produit moins fort. Puis une troisième fois. Cette poudre, la n°1, la 2 ou la 3, est mise ensuite dans l'emballage plastique d'un paquet de cigarettes blondes, serrée à l'intérieur et frottée contre la jambe pour la chauffer et l'amalgamer afin de la rendre plus compacte. C'est une méthode artisanale pratiquée à la va vite par les paysans afin de dépanner un voyageur ou emmener un petit bout de « shit » avec eux, quoiqu'ils préfèrent le « kif » (têtes des pieds femelles coupées finement et fumées à la pipe) ou « sipsi » en général. À grande échelle néanmoins, le principe est le même.
Fabrication
Aujourd'hui le skuff est fabriqué essentiellement au Maroc et au Pays-Bas. La production marocaine artisanale représente toutefois très peu comparée à la production semi-industrielle hollandaise. En effet autrefois produit rare et méconnus le skuff est aujourd'hui démocratisé par les Pays-Bas, qui sont les premiers producteurs mondiaux et ce grâce à la mécanisation du procédé de fabrication et à l'apparition de nouvelles variétés de marijuana.
Il suffit de mettre plusieurs kilogrammes de têtes de cannabis dans la machine qui les bat automatiquement et les particules filtrées par des tamis sont récupérées dans un réceptacle sous la machine. Il ne reste plus qu'à compacter le produit. Le rendement est très faible, environ un pour cent, soit dix gramme de skuff produit pour un kilogramme de têtes de cannabis battues. Ceci explique en partie le coût élevé du skuff comparé au haschich ou au cannabis, en revanche le coût est allégé par le fait que les têtes de cannabis battues ne sont pas perdues et contiennent encore du THC ce qui permet leur revente.
Selon la varieté de marijuana utilisée le rendement varie énormément, en effet certaines variétés biologiques modernes sont très poudreuses et plus adaptées à la production de skuff.
Propriétés
Le skuff est un produit extrêmement concentré en THC, le taux est supérieur à 20% et peut atteindre presque 30% pour les variétés les plus modernes. Le skuff est de couleur vert-brun à vert vif, sa consistance est solide et compacte et il brûle très rapidement dès qu'une flamme est approchée. L'engouement visible aux Pays-Bas pour le skuff est explicable par deux facteurs, premièrement le taux élevé de THC qui attire les jeunes en recherche de « défonce » rapide et brutale et secondement le goût très doux et sucré qui tranche avec l'acidité et l'âpreté de certains haschich ou herbes.
Les industriels du cannabis hollandais élaborent très fréquemment de nouvelles recettes encore plus fortes en THC en rajoutant au skuff des cristaux de THC pur.