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Gustave Courbet

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Gustave Courbet (10 juin 1819 à Ornans, Doubs - 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse) est un peintre français chef de file du courant réaliste. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il a été l'un des élus de la Commune de 1871.

Sommaire

Biographie

Enfance et apprentissage

Gustave Courbet est issu d’une famille de propriétaires terriens, son père Régis Courbet possède des terres au village de Flagey où il élève des bovins et pratique l’agriculture. Il naît le 10 juin 1819 à Ornans dans le Doubs, sa mère Sylvie née Oudot donne aussi naissance à quatre filles. Après avoir étudié au petit séminaire d’Ornans il entre au collège Royal de Besançon où, dans la classe des beaux-arts il prend ses leçons artistiques de Charles-Antoine Flajoulot (1774-1840) ancien élève de Jacques Louis David et aussi professeur à l'École des Beaux-Arts de Besançon<ref>M. Ragon (2004), Gustave Courbet, peintre de la liberté p.11, Courbet ne fut pas élève à l'École des Beaux-Arts de Besançon</ref>. Après des études considérées comme médiocres et qu’il abandonne, il part pour Paris vers la fin de 1839. Logé par son cousin Jules Oudot, il suit des études de droit et parallèlement fréquente l’atelier du peintre Charles de Steuben. Son ami d’enfance Adolphe Marlet l’introduit à l’atelier de Nicolas-Auguste Hesse un peintre d’histoire qui l’encourage dans la voie artistique <ref>M. Ragon (2004), op. cit. pp.13-14</ref>. Courbet se rend aussi au musée du Louvre pour y étudier les maîtres, en particulier les peintres de l’école espagnole du XVIIModèle:Ème siècle Vélasquez, Zurbaran et Ribera. Il est aussi influencé par les œuvres de Géricault dont il copie une tête de cheval<ref>M. Ragon (2004), op. cit. p.15</ref>.

Début de carrière

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Autoportrait dit Le fumeur de pipe (1849)

Le 21 juin 1840 il est réformé du service militaire. Il s’installe au Quartier Latin et occupe son premier atelier rue de la Harpe. En 1842 il peint un premier autoportrait dit Autoportrait au chien noir; d'autres suivent, où il se représente en homme blessé ou en homme à la pipe. En 1845 il propose plusieurs toiles pour le Salon, le jury choisit de faire exposer le Guitarrero. Il a une relation avec Virginie Binet dont il a un enfant qu'il ne reconnaît pas. À cette époque Courbet se lie d’amitié avec Baudelaire et Champfleury. Le poète et critique d’art rédige pour le peintre la liste de ses œuvres pour le Salon de 1849.

En août 1849 il fait un voyage en Hollande où il découvre les peintures de Frans Hals et Rembrandt.

Retour à Ornans et premiers chefs d'œuvres

En 1849 Courbet revient à Ornans, ce retour aux sources va changer sa manière de peindre le faisant abandonner le style romantique de ses premiers autoportraits et de sa Nuit de Walpurgis. Inspiré par son terroir il créé un style qu’il qualifie lui-même de réalisme. Sa première œuvre de cette période est L’après-dinée à Ornans tableau exposé au salon de 1849 qui lui vaut une médaille de seconde classe, et qui est remarqué par Ingres et Delacroix.

Il peint Un enterrement à Ornans, tableau ambitieux dont le grand format est habituellement destiné aux tableaux d’histoire, qui représente un enterrement où figurent plusieurs notables d'Ornans et les membres de sa famille. Au salon de 1851 lors de son exposition le tableau fait scandale auprès de la critique de même que ses Casseurs de pierres salué comme la première œuvre socialiste par Proudhon.

La Commune et la colonne Vendôme

Ses idées républicaines et socialistes lui font refuser la Légion d'honneur proposée par Napoléon III. Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il est nommé président de la commission des musées et délégué aux Beaux-Arts ainsi que président de l'éphémère Fédération des Artistes.

Il propose au Gouvernement de la Défense nationale le déplacement de la Colonne Vendôme, qui évoque les guerres napoléoniennes, aux Invalides. Soutenant l'action de la Commune de Paris, il est élu au Conseil de la Commune par le VIe arrondissement aux élections complémentaires du 16 avril 1871; il siège à la commission de l'Enseignement et vote contre la création du Comité de Salut public, il signe le manifeste de la minorité. La Commune décide le 13 avril d’abattre et non de déboulonner la Colonne Vendôme. Courbet propose alors, puisqu’il a eu en premier l’idée d’enlever cette colonne, de payer les frais de sa réparation. Après la Semaine sanglante il est arrêté le 7 juin 1871, et le 3e conseil de guerre le condamne à six mois de prison — qu'il purgera à Paris, à Versailles et à Neuilly — et à 500 francs d'amende.

Mais en mai 1873, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, décide de faire reconstruire la Colonne Vendôme aux frais de Courbet (soit plus de 323 000 francs selon le devis établi). Il est acculé à la ruine après la chute de la Commune, ses biens mis sous séquestre, ses toiles confisquées. Il s'exile en Suisse, à La Tour-de-Peilz, près de Vevey. Courbet obtient de payer près de 10 000 francs par an pendant 33 ans, mais meurt avant d'avoir payé la première traite.

L'exil en Suisse (1873-1877)

Après quelques semaines passées dans le Jura (Le Locle, La Chaux-de-Fonds), à Neuchâtel, à Genève et dans le Valais, Courbet se rend compte que c'est sur la Riviera lémanique, grâce aux nombreux étrangers qui y séjournent, qu'il aura le plus de chance de nouer des contacts et de trouver d'éventuels débouchés pour sa peinture. Il loge brièvement à Veytaux (Château de Chillon), Clarens et Montreux, puis jette son dévolu sur la petite bourgade de La Tour-de-Peilz (au bord du lac Léman) et s'installe dans une maison au bord du lac du nom de Bon-Port. Ce sera le port d'attache des dernières années de sa vie. De là, il circule beaucoup et les rapports que des espions (infiltrés jusque parmi la colonie des proscrits de la Commune de Paris) envoient à la police française nous renseignent sur ses nombreux contacts et ses innombrables déplacements (Genève, Fribourg, la Gruyère, Interlaken, Lucerne, Martigny, Loèche-les-Bains, La Chaux-de-Fonds, etc.).

Durant les premières années de son exil, il écrit à sa sœur en 1876 :

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Il peint, sculpte, expose et vend ses œuvres; il organise sa défense face aux attaques du gouvernement de l'"Ordre moral" et veut obtenir justice auprès des députés français ; il participe à de nombreuses manifestations (fêtes de gymnastique, de tir et de chant) ; il est accueilli dans de nombreux cercles démocratiques confédérés et dans les réunions de proscrits. Comme par le passé, il organise sa propre publicité et entretient des rapports sociaux tant dans les cafés qu'avec les représentants de l'etablissement du pays qui l'accueille.

Il reçoit des encouragements de l'étranger : en 1873, invité par l'association des artistes autrichiens, il expose 34 tableaux à Vienne en marge de l'Exposition universelle; le peintre James Whistler le contacte pour exposer des œuvres à Londres; aux États-Unis, il a sa clientèle et il expose régulièrement à Boston depuis 1866. Plusieurs peintres du pays lui rendent fréquemment visite à La Tour et peignent à ses côtés (Auguste Baud-Bovy, François Furet, François Bocion) ou présentent leurs tableaux dans les mêmes expositions (Ferdinand Hodler). Des marchands comme l'ingénieur exilé Paul Pia à Genève proposent régulièrement à la vente des œuvres du peintre franc-comtois. La demande de tableaux était tellement importante depuis 1872 que Courbet ne pouvait suivre et s'était assuré la collaboration d'"aides" qui préparaient ses paysages. Courbet ne faisait aucun mystère de ce mode de production. On sait, en outre, que Courbet n'hésitait pas à signer de temps à autre un tableau peint par l'un ou l'autre de ses collaborateurs <ref>Courbet et la Suisse, catalogue d'exposition, La Tour-de-Peilz, 1982</ref>.

Il travaille simultanément pour Madame Arnaud de l'Ariège dans son château des Crètes à Clarens et donne des tableaux pour des tombolas de sinistrés et d'exilés ; il réfléchit à un projet de drapeau pour le syndicat des typographes à Genève et exécute le portrait d'un avocat lausannois, le député radical Louis Ruchonnet (futur conseiller fédéral) ; il converse avec Henri Rochefort et Madame Charles Hugo à La Tour-de-Peilz et, quelques jours après, il joue le rôle de porte-drapeau d'une société locale lors d'une fête de gymnastique à Zurich. Son œuvre n'échappe pas non plus à ce continuel va-et-vient entre une trivialité proche du kitsch et un réalisme poétique. Cette production inégale n'est pas limitée à la période d'exil, mais elle s'accentue depuis la menace qui pèse sur le peintre de devoir payer les frais exorbitants de reconstruction de la Colonne, l'entraînant à produire de plus en plus.Cela a incité de nombreux faussaires à profiter de la situation et, déjà du vivant de l'artiste, le marché de l'art a été envahi d'œuvres attribuées à Courbet dont il est difficile d'apprécier l'originalité.<ref>Courbet et la Suisse, catalogue d'exposition, La Tour-de-Peilz, 1982</ref>.

Les circonstances (guerre et exil), les procès, l'étroitesse de l'espace culturel du pays qui accueille le peintre, l'éloignement de Paris sont autant de facteurs qui ne l'incitent guère à réaliser des œuvres de l'importance de celles des années 1850. Dans ce contexte défavorable, Courbet a la force de peindre des portraits de grande qualité (Régis Courbet père de l'artiste, Petit-Palais, Paris), des paysages largement peints (Léman au coucher du soleil du Musée Jenisch à Vevey et du Musée des Beaux-Arts à Saint-Gall), quelques Château de Chillon (comme celui du Musée Gustave Courbet à Ornans). Il s'attaque en 1877, en prévision de l'Exposition universelle de l'année suivante, à un Grand panorama des Alpes (The Cleveland Museum of Art) resté partiellement inachevé. Il aborde également la sculpture, les deux réalisations de ces années d'exil sont, la Dame à la mouette et Helvétia.

Par solidarité avec ses compatriotes exilés de la Commune de Paris, Courbet refusa toujours de retourner en France avant une amnistie générale. Sa volonté fut respectée et son corps fut inhumé à La Tour-de-Peilz dans les premiers jours de 1878. Dans Le Réveil du 6 janvier, Jules Vallès rend hommage au peintre et à «l'homme de paix» :

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Le peintre

Gustave Courbet enduisait sa toile d’un fond sombre, presque noir, à partir duquel il remontait vers la clarté. Proudhon, le théoricien socialiste (et l’homme qu’il admira le plus), aurait voulu faire de lui un peintre prolétarien mais, hormis les casseurs de pierre, pas d’ouvriers sur ses toiles et peu de paysans.

Ses œuvres

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Notes et références

<references />

Source

  • Petra ten-Doesschate Chu, Correspondance de Courbet, Paris, Flammarion (1975)

Bibliographie

  • Georges Riat, Gustave Courbet, peintre, Paris (1906)
  • Charles Léger, Courbet, Paris (1929)
  • T. J. Clark, Image of the People. Gustave Courbet and the 1848 Revolution, Londres (1973) ; trad. italienne: Immagine del popolo. G. Courbet e la rivoluzione del' 48, Torino, (197Image:Cool.gif
  • Robert Fernier, La vie et l'œuvre de Gustave Courbet, Catalogue raisonné, Lausanne et Paris, 2 volumes, (1977-197Image:Cool.gif
  • (en)Sarah Faunce and Linda Nochlin, Courbet reconsidered, New Haven and London, (198Image:Cool.gif
  • Pierre Georgel, Courbet. Le poème de la nature, Paris (1995)
  • Pierre Chessex, « Courbet en Eldorado: les années d'exil en Suisse », dans Ligeia, dossiers sur l'art, Modèle:Numéro41-44 (2002-2003), p. 82-89
  • Benoît Noël et Jean Hournon, « L'Origine du monde », dans Parisiana, la capitale des arts au XIXe siècle, Paris, Les Presses Franciliennes, 2006. p. 34-41.
  • Thomas Schlesser, Réceptions de Courbet. Fantasmes réalistes et paradoxes de la démocratie (1848–1871), Dijon, Les presses du réel (2007)
  • T. J. Clark, Une image du peuple. Gustave Courbet et la révolution de 1848, Dijon, Les presses du réel (2007)
  • Ségolène Le Men, Courbet, Citadelles et Mazenod, 2007 (ISBN 9782850882470)

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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