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Jacques Louis David

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Modèle:Pas fini Modèle:Infobox Artiste Modèle:Serie peinture Jacques-Louis David, peintre français né le 30 août 1748 à Paris et mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles, est considéré comme le chef de file de l’École néoclassique dont il incarne le style pictural et l'option intellectuelle (régénérer les arts en développant une peinture que les classiques Grecs et Romains, selon la propre formule de David, auraient sans hésiter pu prendre pour la leur<ref>R.Michel, M.C.Sahut, David l'art et le politique, p.161 note sur la nudité de mes héros </ref>.).

Il fut l'un des artistes les plus admirés, enviés et honnis de son temps, autant pour ses engagements politiques que pour ses choix esthétiques. Par le passé, rarement un artiste a épousé à ce point les grandes causes de son temps en mêlant intimement art et politique.

David vote la mort du roi Louis XVI, puis se met au service de l'empereur Napoléon Ier. Il opère une rupture avec le style galant et libertin de la peinture du Modèle:XVIIIe siècle, et revendique l'héritage du classicisme de Nicolas Poussin, mais s'inspire aussi du style baroque de Rubens. Il fut un maître pour deux générations d'artistes, venus de toute l'Europe pour se former dans son atelier qui à son apogée, comptait une quarantaine d'élèves.

Sommaire

Biographie

Enfance

Image:Sedaine.gif
Michel-Jean Sedaine protecteur de David. Gravure de Pierre-Charles Lévesque d'après le portrait de David de 1772

Né à Paris, Quai de la Mégisserie, dans une famille de la petite bourgeoisie, son père, Louis-Maurice David, est marchand-mercier de fers en gros à Paris. Pour s'élever socialement, il achète une charge de Commis aux aydes (équivalent de receveur des impôts) à Beaumont-en-Auge dans le Calvados<ref> Charles Saunier (1903) David p.5</ref>. Sa mère Marie-Geneviève, née Buron, appartient à une famille de maîtres-maçons: son frère François Buron est architecte des Eaux et Forêts, son beau-frère Jacques-François Desmaisons est architecte et son second beau-frère Marc Desistaux est maître-charpentier. Elle est aussi liée, du coté maternel, à la famille du peintre François Boucher.

Le jeune David est mis en pension au couvent de Picpus jusqu'au 2 décembre 1757<ref> Charles Saunier (1903) op. cit. p.5</ref>, date à laquelle son père meurt, à l'âge de trente-cinq ans. D'après les premiers biographes du peintre, la cause du décès serait un duel à l'épée<ref>P. A. Coupin (1827) Essai sur J.L.David p.7 Le père de ce grand peintre était un simple marchand de fer qui perdit la vie dans un duel voir aussi E. J. Delécluze (1855) David son école et son temps p.107 et Jules David (1880) Le peintre David p.2, Schnapper (1989) p.568 indique que le peintre ne mentionne pas les causes du décès de son père dans son acte de mariage</ref>. David a alors neuf ans et sa mère fait appel à son frère François Buron pour l'aider à s'occuper de l'éducation de son fils. Après l'avoir fait suivre des cours chez un répétiteur, elle le fait entrer au collège des Quatre-Nations dans la classe de rhétorique. Dès lors, elle se retire à Évreux et laisse l'entière éducation de David à la charge de son frère <ref name="Bordes11"> P. Bordes (198Image:Cool.gif David p.11</ref>. Ayant remarqué ses dispositions pour le dessin, sa famille envisage d'abord de lui faire embrasser la carrière d'architecte, comme ses deux oncles.

Formation

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Joseph-Marie Vien, le maître de David (peint par Duplessis)
Image:Jacques-Louis David- Sorrow.JPG
Jacques-Louis David La douleur pastel sur papier (École nationale supérieure des beaux arts, Paris)

Après avoir appris le dessin à l'académie Saint-Luc<ref>Antoine Schnapper (1980), Louis David, témoin de son temps p.22</ref>, François Boucher, premier peintre du roi, est d'abord approché pour le former. Trop âgé pour enseigner, il estime que le jeune David pourrait tirer un meilleur bénéfice de l'apprentissage des nouvelles tendances picturales que peut lui apporter Joseph-Marie Vien<ref name="Bordes11"/>, artiste dont le style antiquisant n'est pas encore exempt d'inspirations galantes.

En 1766, sous l'égide de Vien mais encore influencé par l'esthétique de Boucher, David commence à étudier l'art à l'Académie royale dont l'enseignement devait permettre aux élèves de concourir pour le prix de Rome. Son parrain Jean-Michel Sedaine, secrétaire de l'Académie d'architecture et auteur de théâtre, devient son protecteur et s'occupe de parfaire son éducation intellectuelle en le faisant rencontrer quelques unes des personnalités culturelles de l'époque<ref>Philippe Bordes (198Image:Cool.gif op. cit. p.13</ref>. C'est, peut être, lors de ces années d'apprentissage qu'il développe une tumeur dans la joue gauche consécutive à un combat à l'épée avec l'un de ses condisciples d'atelier<ref>Simon Lee (2002), David p.32</ref>. Dans ses autoportraits David dissimulait ce défaut physique par une ombre, mais d'autres artistes comme Jérome-Martin Langlois et François Rude montrent sans complaisance la déformation causé par le kyste.

En 1769 la troisième médaille qu'il reçoit au «Prix de quartier»<ref> Antoine Schnapper (1980), op. cit. p.22</ref> lui ouvre la voie vers le concours du grand prix de Rome. En 1771, il obtient le second prix avec son œuvre, le Combat de Minerve contre Mars dans un style hérité du Rococo et d'une composition jugée faible<ref>Antoine Schnapper (1980), op. cit. pp. 22-23</ref>, le lauréat était Joseph-Benoît Suvée.

En 1772, il manque de nouveau le premier prix avec Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobée le grand prix étant décerné ex-æquo à Pierre-Charles Jombert et Gabriel Lemonnier à la suite d'un vote arrangé du jury <ref>M.C. Sahut, Régis Michel David, l'art et le politique p.19</ref>. Après cet échec qu'il vécut comme une injustice, il résout de se laisser mourir de faim, mais après deux jours l'un des jurés Gabriel-François Doyen le convainc d'abandonner sa tentative de suicide<ref>Antoine Schnapper (1980), op. cit. p.24</ref>. En 1773, c'est encore un échec avec La mort de Sénèque sujet inspiré de Tacite, le lauréat fut Pierre Peyron dont le style antique était récompensé pour sa nouveauté, la composition de David étant jugée trop théâtrale<ref> Simon Lee (2002), op. cit. p.26</ref>. Ne pouvant recevoir deux fois le second prix, en guise de consolation l'Académie lui décerne le prix de l' Étude des têtes et de l'expression pour son pastel intitulé La douleur<ref> Simon Lee op. cit. p.27</ref>.

Ces échecs successifs ont une incidence sur l'opinion de David contre l'institution académique, qui aboutit en 1793 au décret qu'il fait adopter pour la suppression des académies<ref>Philippe Bordes (198Image:Cool.gif, op cit. p.14</ref>

A la fin de l'année 1773, Marie-Madeleine Guimard première danseuse de l'Opéra, charge David de reprendre la décoration de son hôtel particulier transformé en théâtre privé, que Fragonard avait laissé inachevé à la suite de mésententes <ref>Simon Lee (2002), op. cit. p.27. Voir aussi Delécluze (1855), p.110</ref>.

Pensionnaire de l'Académie à Rome

Image:David-Antiochus et Stratonice.jpg
David Érasistrate découvrant la cause de la maladie d'Antiochius dans son amour pour Stratonice (1774) École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris

En 1774, il gagne finalement le premier Prix de Rome qui lui permet de séjourner pendant quatre ans au Palais Mancini alors résidence de l'Académie de France à Rome<ref>En 1803 la Villa Médicis remplace le palais Mancin comme résidence de l'Académie de France à Rome</ref>. L'œuvre présentée Érasistrate découvrant la cause de la maladie d'Antiochius dans son amour pour Stratonice (École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris) est conforme au nouveau canon de la composition dramatique.

Vers le 2 octobre 1775, David, accompagne son maître Joseph-Marie Vien, qui vient d'être nommé directeur de l'académie de France à Rome, et deux autres lauréats, le premier prix de sculpture en 1774, Pierre Labussière et Jean Bonvoisin second prix de peinture en 1775<ref>A. Schnapper (1989) Exposition David, p.59</ref>. Lors de son périple il s'enthousiasme pour les peintures de la Renaissance italienne qu'il voit à Parme, Bologne et Florence<ref>M. C. Sahut, R. Michel Op. cit. p. 20</ref>. La première année de son séjour à Rome, David suit le conseil de son maître en se consacrant essentiellement à la pratique du dessin. Il étudie attentivement les Antiques, faisant des centaines de croquis de monuments, de statues et de bas-reliefs. L'ensemble de ses études composent cinq volumineux recueils in-folio<ref>Delécluze (1855) David son école et son temps p.111</ref>. Il réalise en 1776 un grand dessin, Les combats de Diomède (Vienne Graphische Sammlung Albertina) qui représente un de ses premiers essais dans le genre historique, essai qu'il concrétise deux ans plus tard avec Les funérailles de Patrocle (National Gallery of Ireland, Dublin) une étude de grandes dimensions peinte à l'huile, destinée à la commission de l'Académie des beaux-arts qui était chargée d'évaluer les envois des pensionnaires de Rome. Celle ci encouragea le talent de David, mais souligna des faiblesses dans le rendu de l'espace, l'obscurité générale de la scène et le traitement de la perspective<ref>S.Lee (2002) op.cit. p.42</ref>. Il peint aussi plusieurs tableaux dans un style emprunté au Caravagisme: deux académies d'homme, l'une intitulé Hector (177Image:Cool.gif et la seconde dite Patrocle (1780), inspirée du marbre, Galate mourant du musée du Capitole, un Saint Jérôme une Tête de philosophe et une copie de la Cène du Valentin.

Image:Jacques-Louis David Patrocle.jpg
David, Académie dite Patrocle (1780), musée Thomas Henry, Cherbourg

De juillet à août 1779, David se rend à Naples en compagnie du sculpteur François Marie Suzanne. Ce séjour où il visite les ruines d'Herculanum et de Pompéi est à l'origine de sa conversion au nouveau style inspiré de l'antiquité. Le peintre, plus tard, a écrit « Il me sembla qu'on venait de me faire l'opération de la cataracte […] je compris que je ne pouvais améliorer ma manière dont le principe était faux, et qu'il fallait divorcer avec tout ce que j'avais cru d'abord être le beau et le vrai »<ref>L. de Nanteuil (1987) David p.17</ref>. Des biographies anciennes ont suggéré que l'influence de l'amateur d'antiquité Antoine Quatremère de Quincy adepte des idées de Winckelmann et Lessing, et dont il aurait fait la connaissance à Naples, n'y fut pas étrangère<ref>Miette de Villars (1850)Mémoires de David, peintre et Député à la Convention p.70, relayé par J.L.J. David (1880) et C. Saunier (1903) op. cit. p.19</ref>, mais aucune source ne confirme une rencontre entre les deux hommes à cette époque<ref>R. Michel David e Roma 1980 p.288</ref>.

Après ce voyage, il est sujet à une profonde crise de dépression qui dure deux mois, dont la cause n'est pas clairement définie. Selon la correspondance du peintre à cette époque, elle est due à une relation avec la femme de chambre de madame Vien, associé à une période de doute après la découverte des vestiges de Naples<ref>A.Schnapper (1989) op.cit. pp.64 et 564 voir aussi R.Michel, M.C. Sahut (1989) op.cit. p.25</ref>. Pour le sortir de cette crise de mélancolie, son maître lui fait avoir une commande pour un tableau à thème religieux commémorant l'épidémie de peste survenue à Marseille en 1720, Saint Roch intercédant auprès de la Vierge pour les malades de la peste destiné à la chapelle du Lazaret de Marseille (musée des beaux arts de Marseille). Même si l’on perçoit quelques résurgences du caravagisme, l’œuvre témoigne d’une nouvelle manière de peindre chez David, et s’inspire directement du style de Nicolas Poussin en reprenant la composition en diagonale de l' Apparition de la vierge à saint Jacques le majeur (1629 musée du Louvre)<ref>S. Lee op. cit. p.50</ref> Achevé en 1780 le tableau est présenté dans une salle du palais Mancini et produit une forte impression sur les visiteurs romains. Lors de son exposition à Paris en 1781, le philosophe Diderot est impressionné par l'expression du pestiféré au pied de Saint Roch<ref>R.Michel, M.C. Sahut (1989) op.cit. p.28</ref>.

Agrément par l'Académie

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David, Bélisaire demandant l’aumône (1780) musée des beaux arts de Lille
Image:Jacques-Louis David- Andromache Mourning Hector.JPG
David, La Douleur d'Andromaque (1783) musée du Louvre

Pompeo Batoni doyen des peintres italiens et un des précurseur du néoclassicisme, tenta sans succès de le convaincre de rester à Rome mais David quitte la capitale le 17 juillet 1780 en emportant avec lui trois œuvres, le Saint Roch, et deux toiles alors inachevées, Bélisaire demandant l'aumône et le Portrait équestre du comte Potocki. Stanislas Potocki est un gentilhomme et esthète polonais (il a traduit Winckelmann), que le peintre avait rencontré à Rome et qu’il représente en s’inspirant des portraits équestres d' Antoon Van Dyck

Il arrive à Paris à la fin de l'année et termine son Bélisaire (musée des beaux arts de Lille) tableau de grandes dimensions destiné à l’agrément de l'artiste par l'Académie royale de peinture et de sculpture, seul moyen pour les artistes de l'époque d'obtenir ensuite le droit d'exposer au Salon de l'Académie, suite à la décision du comte d'Angiviller directeur général des Bâtiments du Roi, de limiter l'accès du Salon aux seuls artistes reconnus par l'Académie et à interdire les autres expositions publiques<ref>A.Schnapper (1989) op. cit. p. 60</ref>. C’est après avoir vu le tableau sur le même sujet peint pour le cardinal de Bernis par Pierre Peyron ancien concurrent pour le prix de Rome, que David décide de réaliser lui aussi une toile sur le général romain déchu. Tous les deux s’inspirent du roman de Marmontel. L’œuvre témoigne de sa nouvelle orientation picturale et de son affirmation du style néoclassique. Reçu à l'unanimité, il peut présenter ses trois peintures au Salon de 1781, ainsi que sa grande étude des Funérailles de Patrocle, où elles sont remarquées par la critique, en particulier Diderot qui avoue sa fascination pour le Bélisaire « Tous les jours je le vois et crois toujours le voir pour la première fois »<ref>R.Michel M.C. Sahut (1989) op. cit. p.162</ref>.

Il épouse en 1782 Marguerite Charlotte Pécoul, de dix-sept ans plus jeune que lui. Son beau-père, Charles-Pierre Pécoul, est entrepreneur des bâtiments du Roi, et dote sa fille d'une rente de 50 000 livres<ref>A.Schnapper (1989) op. cit. p.118</ref>, fournissant à David les moyens financiers pour installer son atelier au Louvre où il dispose aussi d’un logement. Elle lui donne quatre enfants, l'ainé Jules-Louis nait l'année suivante.

Il ouvre son atelier où il reçoit des candidatures de la part de jeunes artistes désirant faire leurs apprentissages sous son enseignement. Fabre, Wicar, Girodet, Drouais, Debret sont parmi les premiers élèves de David.

Aprés l'agrément David peint en 1783 son «Morceau de reception», La Douleur d'Andromaque (musée du Louvre), sujet qu'il choisit d'après un épisode de l'Iliade et dont le motif est inspiré du décor d'un sarcophage antique, La mort de Méléagre, qu'il avait copié sur ses carnets à Rome<ref>A.SChnapper (1989), op.cit.p.146 </ref>. Avec cette œuvre David est reçu comme membre de l'Académie, et prête serment le 6 septembre 1783.

Chef de file de la nouvelle école de peinture

Depuis 1781, David pensait faire, pour répondre à la commande des bâtiments du roi, une grande peinture d'histoire inspirée du thème du combat des Horaces et des Curiaces et indirectement de la pièce de Pierre Corneille Horace. Mais c'est trois ans plus tard qu'il mène à bien ce projet en choisissant un épisode absent de la pièce Le Serment des Horaces (1785 musée du Louvre) qu'il reprend peut être de l'Histoire romaine de Charles Rollin<ref>A. Schnapper (1989), op. cit., P.73</ref>, ou s'inspire d'une toile de Gavin Hamilton Le Serment de Brutus<ref>S. Lee (2002), op. cit. p.82</ref>. Grâce à un financement de son beau-père, David part pour Rome en octobre 1784, accompagné de son épouse et d'un de ses élève et assistant Jean-Germain Drouais qui concours pour le grand prix de peinture. Il poursuit dans le Palazzo Costanzi la réalisation de son tableau, qu'il avait commencé à Paris.

David ne s'est pas tenu à la dimension de dix pieds sur dix (trois mètres sur trois environ) imposée par les Bâtiments du Roi, mais agrandit la toile, lui donnant une largeur de dix pieds sur treize (3,30m sur 4,25m). Sa désobéissance aux instructions officielles lui vaut une réputation d'artiste rebelle et indépendant<ref>R.Michel M.C.Sahut (1989), op. cit. p.42</ref>. Il prend l'initiative d'exposer sa toile à Rome, avant la présentation officielle au Salon, où elle connaît un grand retentissement dans le milieu des artistes et des archéologues.

A la suite de Jacques Brengues<ref>J. Brengues (1977) Apport de la franc-maçonnerie à la fête révolutionnaire p. 559 in actes du colloque Les fêtes de la révolution</ref>, Luc de Nanteuil et Philippe Bordes ont avancé que le peintre aurait été franc-maçon<ref>L. de Nanteuil (1987) op. cit. p.68, et P. Bordes (1983), op.cit. p.61 note 215, avec des réserves, reprochant à Brengues l'absence de preuves</ref>. Mais ce n'est qu' en 1989 lors du colloque David contre David qu' Albert Boime a pu attester sur la base d' un document daté de 1787 de l'appartenance du peintre à la loge maçonnique de la modération comme membre affilié et suggère que le thème du serment que l'on retrouve dans plusieurs œuvres comme Le serment du jeu de paume, la distribution des aigles, Léonidas aux thermopyles, fut peut être inspiré à David par les rituels de la Franc-maçonnerie<ref>A.Boime (1989) Les thèmes du serment, David et la Franc-maçonnerie in David contre David. Boime précise que pour être affilié il fallait d'abord avoir été initié à la société maçonnique, repris dans S. Lee (2002), op. cit. p.83, </ref>.

Malgré son succès à Rome, et le soutien du marquis de Bièvre, il doit se contenter d'un mauvais emplacement pour sa toile au salon de 1785, qu'il impute à ses mauvaises relations avec Jean-Baptiste Pierre premier peintre du Roi et directeur de l'Académie des beaux-arts<ref name="Lee88">S. Lee (2002), op. cit. p.88</ref>, mais qui en fait est dû au retard pris pour envoyer l'œuvre à Paris après l'ouverture du Salon<ref name="Lee88"/>. Cela n'empêche pas le Serment des Horaces de connaître un grand succès public et critique, et de faire considérer David comme le chef de file de la nouvelle école de peinture<ref>S. Lee (2002), op. cit. p.95</ref>que l'on ne nomme pas encore le néoclassicisme<ref>H.Honour (199Image:Cool.gif, Le Néo-classicisme, p.14 et 15. Le terme Néoclassicisme apparaît au milieu du Modèle:XIXème siècle pour désigner de manière péjorative un retour à l'Antique. Au Modèle:XVIIIème siècle le terme couramment employé était Vrai style</ref>.

Les succès de David comme artiste établi et reconnu par ses pairs, comme portraitiste de la haute société de son temps et comme professeur, ne l'empêchent pas d'être en butte aux jalousies de l'Académie. Le concours de 1786 pour le Prix de Rome est annulé car les artistes candidats sont tous des élèves de son atelier<ref>S. Lee (2002), op. cit. p.97</ref>, et sa candidature pour le poste de directeur de l'Académie de France à Rome est refusée<ref>R. Michel (1989), op. cit. p.43</ref>.

Image:Paris und Helena.jpg
Paris et Hélène (178Image:Cool.gif musée du Louvre

Cette même année, en l'absence d'une commande officielle du roi, il satisfait à celle de Charles Michel Trudaine de la Sablière, un aristocrate libéral, seigneur du Plessis-Franc et conseiller au parlement de Paris, en peignant la Mort de Socrate (1787 Metropolitan museum of art), un tableau de demi-figure (1,29 mètre sur 1,96 mètre). Le geste de la main dirigée vers la coupe fut suggéré au peintre, selon le biographe P. A. Coupin, par son ami le poète André Chénier<ref>P. A. coupin (1827) Essais sur J. L. David p.21 « Dans l’origine, David avait peint Socrate tenant déjà la coupe que lui présentait le bourreau. " Non ! non! lui dit André Chénier qui mourut également victime de l’injustice des hommes; Socrate, tout entier aux grandes pensées qu’il exprime, doit étendre la main vers la coupe; mais il ne la saisira que lorsqu’il aura fini de parler." »</ref>. Exposée au salon de 1787 l'œuvre se trouve en concurrence avec la version que Peyron présente de la même scène, et qui était commandée par les bâtiments du roi. De fait, en choisissant sciemment le même sujet David se confronte à nouveau avec son ancien rival du prix de Rome de 1773 et prend sa revanche par le succès qu'il rencontre lors de son exposition<ref>A. Schnapper (1980), op. cit. p.82 voir aussi P. Bordes (1989), op. cit. p.49</ref>.

Il peint en 1788 Les Amours de Pâris et d'Hélène (1788 musée du Louvre) pour le comte d'Artois, futur Charles X, qu'il avait commencé deux ans auparavant. C'est la seule commande émanant directement d' un membre de la famille royale; celle d'un portrait de Louis XVI montrant la constitution au dauphin, que le roi lui demande en 1792, ne sera jamais réalisée<ref>S. Lee (2002), op. cit. p.148</ref>. L'année 1788 fut troublée par la mort précoce de son élève favori Jean-Germain Drouais, des suites de la petite vérole. A l'annonce de cette nouvelle le peintre écrivit « J'ai perdu mon émulation »<ref>P. Jean-Baptiste Chaussard (180Image:Cool.gif Le Pausanias français (180Image:Cool.gif, p. 340</ref>.

Époque révolutionnaire

Image:DavidBrutusSonsCorps.jpg
Les licteurs apportant à Brutus le corps de ses fils (1789)

En 1788 David fait le portrait d'Antoine-Laurent Lavoisier et de sa femme. Le chimiste Antoine Lavoisier qui est aussi fermier général et occupe à l'époque la fonction d' administrateur des poudres et salpêtres, a provoqué en août 1789 une émeute à l'arsenal de Paris pour y avoir entreposé de la poudre à canon. Suite à cet incident, l'administration des Beaux-Arts juge plus prudent de ne pas exposer le tableau au salon de 1789<ref>A. Schnapper (1989), op. cit. p.194 et p.573</ref>.

C'est aussi ce qui faillit arriver pour la toile Les licteurs apportant à Brutus le corps de ses fils. D'Angiviller craignant une comparaison entre l'intransigeance du consul Lucius Junius Brutus sacrifiant ses fils qui conspiraient contre la république romaine, et la faiblesse de Louis XVI face aux agissements du comte d'Artois contre le tiers-état, ordonna de ne pas l'exposer alors qu'il s'agissait d'une commande des bâtiments du roi<ref>P.Bordes (1989), op. cit. p.55</ref>. Les journaux de l'époque se saisirent de l'affaire, y voyant une censure des autorités<ref>R. Michel (1989), op. cit. p.51</ref>. Peu après cette campagne de presse le tableau est exposé au Salon, mais le peintre consent d'enlever les têtes tranchées des fils de Brutus plantés sur des piques qui figuraient initialement sur la toile<ref>P.Bordes (1983), Le Serment du Jeu de Paume. p.27</ref>. Le Brutus connaît une grande popularité auprès du public allant jusqu'à influencer la mode et le mobilier. On adopte des coiffures «à la Brutus», les femmes abandonnent les perruques poudrées et l'ébéniste Jacob réalise des meuble «romains» dessinés par David <ref>C. Saunier (1903), op. cit. pp.37-38</ref>.

A cette époque David fréquente depuis 1786 le milieu des aristocrates libéraux. Par l’intermédiaire des frères Trudaine il fait la connaissance entre autre de Chénier, Bailly et Condorcet, au salon de Mme de Genlis il rencontre Barère , Barnave et Alexandre de Lameth futurs protagonistes de la Révolution<ref>P.Bordes (1983), Le Serment du Jeu de Paume. pp. 20 -23 voir aussi P. Bordes (1989) op. cit. p.55</ref>. Deux anciens condisciples nantais rencontrés à Rome, l’architecte Mathurin Crucy et le sculpteur Jacques Lamarie, lui propose de faire une allégorie pour célébrer les événements pré-révolutionnaire qui se sont déroulés à Nantes à la fin de l’année 1788, le projet n’aboutit pas mais affirme la sympathie de David pour la cause révolutionnaire<ref> R. Michel (1989), op. cit. p. 57 Pour le détail de son séjour à Nantes en 1790 voir C. Mélinet, David à Nantes in Annales de la société académique de Nantes vol.VII 1836 pp.419-463 [texte intégral sur GoogleBook]</ref>. En septembre 1789 prenant la tête avec Jean-Bernard Restout, des Académiciens dissidents un groupe fondé pour réformer l'institution des Beaux-arts, il demande la fin des privilèges de l’Académie, et notamment le droit aux artistes non agréés de pouvoir exposer au salon<ref>P.Bordes (1983), op. cit. p.29</ref>.

Image:Serment du jeu de paume.jpg
Dessin pour le Serment du jeu de paume (1791) château de Versailles

En 1790, il entreprend de commémorer le Serment du jeu de paume. Ce projet inspiré au peintre par Dubois-Crancé et Barère, est la plus ambitieuse réalisation du peintre. L'œuvre qui, une fois terminé, aurait été le plus grand tableau de David (dix mètres de large sur sept mètres de haut, un peu plus grand que le Sacre) devait représenter les 630 députés présent lors de l'événement. Le projet est d'abord proposé, par son premier secrétaire Dubois-Crancé, à la Société des amis de la constitution, premier nom du Club des Jacobins, dont David vient d'adhérer<ref>R. Michel (1989), op. cit. p.59</ref>. Une souscription pour la vente d'une gravure d'après le tableau pour le financement du projet est lancée mais celle-ci ne permet pas de réunir les fonds nécessaires pour l'achèvement du tableau.

En 1791 Barère proposa à l'Assemblée Constituante de prendre la suite du financement du Serment, mais malgré le succès de l'exposition du dessin au salon de 1791 le tableau ne fut jamais achevé, David abandonnant définitivement le projet en 1801. Selon les biographes les causes sont multiples, d'abord financières, la souscription est un échec, une somme de 6624 livres est réunie au lieu des 72000 livres prévues<ref>P. Bordes (1983), op. cit. p.85 et A.Schnapper (1989) op. cit. pp. 244 et 249</ref>, ensuite pour des raisons politiques, l'évolution des événements fait que certaines personnalités comme Barnave, Bailly et Mirabeau sont discrédités par les patriotes pour leurs modérantisme et leurs rapprochements avec Louis XVI<ref>P. Bordes (1989), op. cit. p.60</ref>, et pour des raisons esthétiques, David n'étant pas satisfait de la représentation de costumes modernes dans un style antique<ref>R. Michel (1989), op. cit. p.69</ref>.

Tout en poursuivant son activité artistique, il entre en politique, en prenant la tête en 1790 de la Commune des arts, issue du mouvement des Académiciens dissidents. Il obtient en 1790 la fin du contrôle du Salon par l’Académie des beaux-arts et participe comme commissaire adjoint au premier « Salon de la liberté » qui ouvre le 21 aout 1791. En septembre 1790 il milite auprès de l’assemblée pour la suppression de toutes les Académies, la décision n'est entérinée par un décret soutenu par le peintre et l’abbé Grégoire que le 8 aout 1793, entre temps il fait aussi supprimer le poste de directeur de l'Académie de Rome<ref>Sophie Monneret (199Image:Cool.gif David et le néoclassicisme pp.103-104</ref>.

Le 11 juilet 1791 a lieu le transfert des cendres de Voltaire au Panthéon, des doutes subsistent quant au rôle de David dans son organisation. Il semble en fait n'avoir été qu'un conseiller et ne pas avoir pris une part active à la cérémonie<ref>P.Bordes (1983), op. cit. p.51 et note 166</ref>.

Peintre et conventionnel

Le 17 juillet 1791 David fait partie des signataires de la pétition demandant la déchéance de Louis XVI réunis au Champ de Mars juste avant la fusillade, il fait a cette occasion la connaisssance de Roland<ref> R. Michel (1989) op. cit.p.74</ref>. En septembre de la même année il tente sans succès de se faire élire comme député à l'Assemblée législative<ref>A. Schnapper (1989), op. cit. p.212 et 577</ref>. Son activité artistique se fait moin présente, si il trouve le temps de faire son deuxième autoportrait dit Autoportrait aux trois collets (1791 Florence Gallerie des Offices) il laisse inachevés plusieurs portraits dont ceux de Mme Pastoret et Mme Trudaine.

En 1792 ses positions politiques se radicalisent, dès aout 1790 Charlotte David en désaccord avec les opinions de son mari fait une démarche de séparation et se retire un temps dans un couvent. Le 15 avril il organise sa première fête révolutionnaire en l'honneur des suisses de Chateauvieux qui s'étaient mutinés dans la garnison de Nancy. Son soutient à cette cause provoque la rupture définitive avec ses anciennes relations libérales et notamment André Chénier et Mme de Genlis.

Le 17 septembre 1792 il est élu 20Modèle:Ème député de Paris à la Convention nationale avec 450 voix aux élections du second degré<ref>A.Schnapper (1989) op. cit. p580</ref>, et le soutient de Jean-Paul Marat qui le classe parmi les «excellents patriotes»<ref>J. Massin (198Image:Cool.gif Marat p.218</ref>. Il siège avec le parti de la Montagne.

Peu après le 13 octobre il est nommé au Comité d'instruction publique et à ce titre, est chargé de l'organisation des fêtes civiques et révolutionnaire et de la propagande. Au comité de 1792 à 1794 en plus de son combat contre l'académie il s'occupe de l'administration des arts. Comme membre de la Commission des monuments il propose l'établissement d'un inventaire de tous les trésors nationaux et joue un rôle actif dans la réorganisation du Muséum des Arts, offrant un poste à Jean-Honoré Fragonard. Il conçoit au début de l'année 1794 un programme d'embellissement de Paris et fait installer les chevaux de Marly à l'entrée des Champs Élysées<ref>A. Schnapper (1989), op. cit. p.215-216</ref>.

Du 16 au 19 janvier 1793 (27 au 30 nivôse an I) il vote pour la mort du roi Louis XVI ce qui provoque le divorce de son épouse. Après l'assassinat le 20 janvier 1793 du conventionnel régicide Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, tué par un ancien garde du corps du roi, passé dans la Garde constitutionnelle du Roi, David prend l'initiative de réaliser un portrait de la victime sous le glaive fatal. Ce tableau, exposé à la Convention, puis récupéré par David en 1795, cessera d'être visible en 1826, mais nous reste connu par un dessin d'Anatole Desvoge, élève de David, et une gravure.

Après l'assassinat de Marat le 13 juillet, la Convention, par la voix du député Guirault, commande à David de faire pour Marat ce qu'il avait fait pour Lepeletier. En octobre 1793, David annonce qu'il a terminé. À partir de novembre et jusqu'à la chute de Robespierre, les deux tableaux vont trôner de part et d'autre de la tribune de la Convention. Marat assassiné (1793) expose dans sa crudité la réalité du crime, à la faveur d'une icône vouée au culte du martyre révolutionnaire. Dans un tableau resté inachevé David fait figurer Bara nu, serrant la cocarde tricolore sur sa poitrine et se sacrifiant pour la patrie, tel un héros antique.

Image:Fête de l'Etre suprême 2.jpg
Pierre-Antoine Demachy Fête de l’Etre suprême au Champ de Mars (20 prairial an II - 8 juin 1794). Musée Carnavalet

David est nommé au Comité de sûreté générale, le 14 septembre 1793, il contresigne un grand nombre d'ordres d'arrestations qui menèrent certains des accusés à la guillotine, et participe comme témoin à l'interrogatoire du dauphin Louis XVII.

Il organise le rituel de la Fête de l'Être suprême.

Pendant le Directoire

Après la chute de Robespierre, le 9 thermidor (27 juillet 1794), David est compris dans la proscription. Mais absent de la convention ce jour-là, ayant été prévenu par un ami, il échappe de justesse à l'échafaud. Dénoncé par Lecointre comme robespierriste il est mis en accusation et emprisonné à l'ancien Hôtel des Fermes générales, puis au Luxembourg. Ses étudiants se mobilisent et obtiennent sa libération le 8 nivôse an III (28 décembre 1794). Il est à nouveau emprisonné en 1795 avant d'être amnistié.

Durant son emprisonnement, David ne reste pas inactif, il peint l' Autoportrait du Louvre et conçoit Les Sabines. Ce tableau est une œuvre capitale de David, de style néo-classique, dans lequel il symbolise les rivalités fratricides des factions révolutionnaires et les vertus de la concorde. Les Sabines attira les critiques des Barbus, un groupe constitué de certains de ses élèves par Pierre-Maurice Quays qui prônait un retour au primitivisme. David dut se séparer de ces éléments perturbateurs.

C'est à cette époque qu'il reprend contact avec son ex-épouse Charlotte qui lui pardonne ses actes et qui accepte de l'épouser à nouveau.

Époque napoléonienne

Dès les premiers succès de Bonaparte en Italie, il fut séduit car il retrouvait en lui ses héros légendaires . Vers la fin de l'an VI (1797), sa rencontre avec le jeune général Bonaparte achève de le convaincre et il fait son premier portrait qui demeure inachevé.

Il réalisa, pour le nouveau maître de la France puis de l'Europe, plusieurs tableaux à des fins de propagande et devint le peintre officiel du Premier Empire. Sa première représentation majeure fut Bonaparte au Grand-Saint-Bernard monté sur un cheval fougueux. David dont c'était la première grande réalisation pour Bonaparte voulut en faire un tableau symbolisant le conquérant dans la ligne d'Hannibal avec le nom de Bonaparte gravé sur une pierre, en bas, à gauche du tableau. Originellement la toile fut commandée par le roi d'Espagne. Il existe quatre autres exemplaires de ce tableau qui furent exécutés par l'atelier de David. Cette œuvre majeure reproduite en France dans tous les manuels d'histoire depuis Jules Ferry est un des rares portraits équestres de Napoléon.

Le premier consul Bonaparte voulait nommer David « peintre du gouvernement » mais ce dernier refuse ce titre estimant mériter plus, et en 1804, le nouvel empereur l'investit dans la fonction de «  premier peintre  », fonction qu'avait occupé Charles Le Brun auprès du Roi Soleil. Ainsi à l'occasion des cérémonies du Couronnement, David reçoit commande de quatre tableaux dont il n'en exécutera que deux, « Le Sacre de Napoléon » et La Distribution des Aigles, à cause de difficultés de paiement.

Il réalisa Le Sacre de Napoléon en trois ans et disposa pour ce faire d'une loge à Notre-Dame d'où il put suivre, les épisodes et les détails de la grandiose cérémonie. Il a relaté lui-même comment il opéra : « J'y dessinai l'ensemble d'après nature, et je fis séparément tous les groupes principaux. Je fis des notes pour ce que je n'eus pas le temps de dessiner, ainsi on peut croire, en voyant le tableau, avoir assisté à la cérémonie. Chacun occupe la place qui lui convient, il est revêtu des habillements de sa dignité. On s'empressa de venir se faire peindre dans ce tableau, qui contient plus de deux cents figures… ». Cependant, le tableau n'est pas tout à fait véridique sur au moins deux points : la mère de Napoléon représentée dans la tribune la plus proche de l'autel, selon le vœu de l'empereur, n'assista pas à la cérémonie, et le pape Pie VII, représenté bénissant le mariage, n'a été en réalité que simple spectateur, restant toute la cérémonie assis dans une attitude résignée.

Dans le tableau La Distribution des Aigles il dut sur ordre de l'empereur réaliser deux modifications importantes : il vida le ciel de la «  Victoire qui jette des lauriers aux officiers brandissant drapeaux et étendards  » et après 1809 il fit disparaître de la scène Joséphine répudiée. La première modification rendit sans objet le mouvement de tête des maréchaux regardant désormais le vide à l'emplacement où se trouvait l'allégorie.

Vers la fin de l'Empire, les commandes officielles se raréfient et David achève son tableau Léonidas aux Thermopyles un épisode de l'histoire de l'Antiquité grecque qui va devenir à la mode. Ce tableau fut conçu par David vers 1800, époque où la glorification des vertus héroïques du sacrifice pour la nation était un modèle à suivre. Le Roi Léonidas à la tête de trois cents guerriers résolus, tient tête à plusieurs centaines de milliers de soldats perses, donnant aux Grecs le temps de se reprendre. Le tableau fut achevé en mai 1814, alors que Napoléon venait d'abdiquer et de s'exiler sur l'île d'Elbe. Lors des Cent-Jours, Napoléon de passage à Paris prit le temps d'aller voir le tableau. Le peintre conserva sa fidélité à l'Empereur en signant l' « Acte additionnel ».

Après la bataille de Waterloo, et le retour du roi Louis XVIII sur le trône, David, pour avoir signé l' « Acte additionnel », est définitivement proscrit du royaume de France et doit partir en exil, après la loi du 12 janvier 1816.

Exil à Bruxelles

Dans un premier temps, il sollicite l'asile auprès de l'Italie qui le lui refuse. La Belgique plus libérale le reçoit et il retrouve à Bruxelles d'autres anciens conventionnels : Barrère, Pierre Joseph Cambon, Merlin de Douai, Thibaudeau, Alquier et Sieyès.

Il exécute de nombreux portraits pour vivre, mais ses capacités sont encore là, il n'a pas renoncé à la «  grande manière  » et reprend ses sujets liés à la mythologie grecque et romaine.

Refusant les généreuses interventions tendant à obtenir son retour en France, il restera en Belgique jusqu'à sa mort neuf ans plus tard malgré une amnistie. Dans ce pays, il a enfin trouvé la quiétude et, presque octogénaire, il exécute sans commanditaire en 1824, un tableau de plus de trois mètres de haut, « Mars désarmé par Vénus et les Grâces ». Ce fut sa dernière grande œuvre et David mourut l'année suivante, en 1825.

Œuvre

Genres picturaux et thèmes

De part sa formation et son parcours artistique, David est avant tout un peintre d'histoire, considéré depuis le XVIIéme siècle selon la classification de Félibien comme le grand genre. Jusqu'à son exil, les oeuvres dont il accorde le plus d' importance sont des peintures d'histoire inspirées par les sujets tirées de la mythologie (Andromaque, Mars désarmé par Vénus) ou l'histoire de l'antiquité romaine et grecque (Brutus, Les sabines, Léonidas). Il essaye d'adapter son inspiration antique aux sujets de son temps en peignant aussi des oeuvres à sujet contemporains. Les oeuvres les plus caractéristiques sont le Serment du jeu de paume, La mort de Marat et le Le Sacre.

Le deuxième genre pictural qu'il aborde est le portrait. Au début de sa carrière et ce jusqu'à la Révolution, il portraiture ses proches et relations ainsi que des notables de son entourage, ses seuls essais dans le portrait officiel concernent ses portraits de Napoléon équestre, et en costume du sacre, du portrait du pape Pie VII, et de quelques membres du régime, comme Esteve et Français de Nantes. Son style dans ce genre préfigure les portraits de Ingres. On lui connait trois autoportraits.

Il ne peint pas de nature morte, et on ne lui attribue qu' un seul paysage peint qu'il aurait fait de la fenêtre du palais du Luxembourg en 1794 quand il fut emprisonné, il a aussi dessiné plusieurs paysages des campagnes romaines lors de son séjour en Italie.

Liste des œuvres

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Jacques-Louis David.

Voir aussi : (À compléter, par ordre chronologique)

Élèves principaux

Parmi ses élèves, il faut nommer :

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

Sources

  • Daniel et Guy Wildenstein, Document complémentaires au catalogue de l’œuvre de Louis David, Fondation Wildenstein, Paris, 1973.
    Réunion d'archives et de documents de première main
  • René Verbraeken, Jacques-Louis David jugé par ses contemporains, éd. Léonce Laget (Paris) 1973
    Recueil des critiques contemporaines, et des jugements de la postérité

Référence historique

  • Pierre-Jean-Baptiste Chaussard, Le Pausanias français, Notice historique et inédite sur M. Louis Davis. F. Buisson,Paris 1806.
    Première biographie publiée sur le peintre à l'occasion du Salon de 1806, incomplète, elle s'achève en 1806.
  • A Th., Vie de David, Imprimerie de J. Tastu Paris 1826
    L'attribution de l'auteur est disputée, Aimé Thomé (de Gamond) affirmait en être l'auteur mais avait 18 ans l'année de la rédaction de l'ouvrage<ref>Louis Joseph Aimé Thomé de Gamond, 1807-1876 pionnier du tunnel sous la Manche Par Jean-Pierre Renaud, L'Harmattan 2001</ref>. Selon les historiens récents comme Antoine Schnapper, il s'agirait d' Antoine Claire Thibaudeau ancien conventionel et ami de David, notamment parcequ'une grande partie se concentre sur la période révolutionnaire
  • Pierre-Alexandre Coupin, Essai sur J.L.David Peintre d'histoire , Ancien membre de l'Institut, Officier de la Légion-d'Honneur, ed Renouard (1827) Paris, consulter sur Wikisource
  • Alexandre Lenoir, David souvenirs historiques Institut historique, 1837
  • Miette de Villars, Mémoires de David : peintre et député à la convention, Paris , 1850
  • Étienne-Jean Delécluze, Louis David, son école et son temps, éd. Didier Paris, (1855) réédition Macula (1983) (ISBN 2865890090) [détail édition]
    Delécluze fut élève de David et s'appuya sur ses souvenirs et des témoignages de premières main pour rédiger cette biographie de David et son école. Malgré son ancienneté et certaines imprécisions, cet ouvrage est encore considéré comme une référence
  • Jacques-Louis Jules David, Le peintre Louis David (1748-1825). Souvenirs et documents inédits, éd. Harvard (1880-1882) 2 volumes
    Ouvrage en deux volumes rédigé par le petit-fils du peintre. Le premier volume est constitué de documents rares et inédits à l'époque (extrait de lettres et articles) le second volume est un recueil de reproductions gravées des œuvres de David par l'auteur

Monographies

Catalogues

Catalogue raisonné

Exposition

  • Antoine Schnapper, Arlette Sérullaz Jacques-Louis David 1748-1825, catalogue de l'exposition rétrospective Louvre-Versailles, éd. Réunion des Musées nationaux, Paris (1989) (ISBN 2711823261)
  • Sainte-Fare Garnot, N., Jacques-Louis David 1748-1825, Paris, Ed. Chaudun (2005)

Études

  • David contre David, actes du colloque au Louvre du 6-10 décembre 1989, éd. R. Michel, Paris (1993)
  • Laura Malvone, L'Évènement politique en peinture. À propos du Marat de David in Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée 106, 1 (1994)
  • Thomas Crow, Emulation. Making artists for Revolutionary France, ed. Yale University Press, New Haven London (1995) - Trad. française chez Gallimard (1997)
  • E. Lajer-Burcharth, Necklines. The art of Jacques-Louis David after the Terror, éd. Yale University Press, New Haven London (1999)
  • Dorothy Johnson, Jacques-Louis David. New Perspectives, Newark (2006)

Essais

  • Michel Thévoz, Le théâtre du crime. Essai sur la peinture de David, éd. de Minuit, Paris (1989)
  • Alain Jouffroy, Aimer David, éd. Terrain Vague, Paris (1989)

Généralités

Articles

  • André Maurois, David ou le génie malgré lui Jardin des Arts n° 107 octobre 1963, pp.2-15
  • Pierre Rosenberg, Benjamin Peronnet, Un album inédit de David Revue de l'art n° 142 (2003-4), pp.45-83 (complète le livre de Prat et Rosenberg)
  • M. Vanden Berghe, I. Plesca, Lepelletier de Saint-Fargeau sur son lit de mort par Jacques-Louis David : saint Sébastien révolutionnaire, miroir multiréférencé de Rome, Bruxelles (2005) - [1]
  • Nicolas Sainte Fare Garnot, David: le portrait au hasard de l'histoire, L'Objet d'Art n°420 janvier 2007, p.54 .

Romans

Filmographie

Film historique

  • Andrzej Wajda, Danton France-Pologne (1982). Présente David sous l'angle de son engagement révolutionnaire. Le rôle est incarné par l'artiste-peintre polonais Franciszek Starowieyski.

Documentaire

  • Leslie Megahey, Jacques-Louis David (Portraits de peintres).BBC/RM ARTS (Grande-Bretagne), 1988, (Version française UGC).

Articles connexes

Liens externes


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