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Louis XIV de France

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Modèle:Infobox Identité

Louis XIV, nommé à sa naissance Louis-Dieudonné et surnommé par la suite le Roi-Soleil ou encore Louis le Grand (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638Versailles, Modèle:1er septembre 1715) est, du 14 mai 1643 jusqu’à sa mort, roi de France et de Navarre, le troisième de la maison de Bourbon de la dynastie capétienne. Louis Modèle:XIV, qui a régné pendant 72 ans, est le chef d'État qui a gouverné la France le plus longtemps, et le souverain qui est parvenu à l'âge le plus avancé. Il est aussi le monarque qui a régné le plus longtemps en Europe.

Louis Modèle:XIV accède au trône quelques mois avant son cinquième anniversaire, mais après une minorité très marquée par la révolte de la Fronde (1648-1652), il n’assume personnellement le contrôle du gouvernement qu’à partir de la mort de son Premier ministre, le Cardinal Mazarin, en 1661. Il ne prit jamais de Premier ministre, et accentua encore son rôle direct dans l'État après la mort de ses puissants ministres Colbert (1683) et Louvois (1691). Son règne marqua l'apogée de la construction séculaire d'un absolutisme royal de droit divin. Louis Modèle:XIV vit son autorité absolue bénéficier de la fin historique des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes, qui marquaient la vie du royaume depuis plus d'un siècle.

Louis Modèle:XIV a accru le territoire de la France et sa puissance en Europe. Il mène la diplomatie et la guerre à son gré en combattant durant plusieurs séries de guerres européennes. Il fait fortifier les villes conquises par Vauban et entoure ainsi les nouvelles frontières de leur « ceinture de fer », dans le cadre d'une politique territoriale de « pré carré » qui redessine et rationalise les limites du pays. Son gouvernement personnel coincide également avec un effort de développement économique, commercial et colonial, mené notamment par son ministre Colbert, et qui est le volet économique de la recherche de la prédominance française. Sous son règne, la France acquiert une prééminence européenne non seulement politique et militaire mais aussi culturelle grâce à la présence de figures intellectuelles protégées par le mécénat royal, tels que Molière, Racine, Boileau, Lully, Le Brun et Le Nôtre. D'autres plus indépendants, tels le poète La Fontaine, le philosophe Blaise Pascal, l'épistoliaire Mme de Sévigné, le moraliste La Bruyère ou le mémorialiste Saint-Simon font également du règne l'apogée historique du classicisme français. Ces performances culturelles contribuent au prestige de la France, de son peuple, de son langage parlé dans toutes les élites et les cours d'Europe, et bien sûr de son roi. Il est dès son vivant parlé du « [[siècle de Louis XIV|siècle de Louis Modèle:XIV]] », sur le modèle des siècles de Périclès et d'Auguste, ou encore du « Grand Siècle ».

Louis Modèle:XIV avec l'aide de Colbert, a enrichi le royaume en appliquant le mercantilisme, une politique cherchant a faire entrer l'argent en encourageant les exportations et en limitant les importation. Ainsi des manufactures royales comme celle des gobelin sont crées pour accroître la production Nationale.

L'une des grandes œuvres du roi a aussi été la mise en place d'un État centralisé et absolutiste. Il le dirige après 1682 depuis le vaste château de Versailles, dont il a ordonné la construction. Ce dernier, modèle architectural de nombreux palais européens par la suite, est le cadre d'une étiquette très élaborée à laquelle il soumet la noblesse de cour, qu'il tient étroitement en main auprès de lui. Louis Modèle:XIV réduisit aussi le rôle des Parlements, réprima les ultimes révoltes antifiscales paysannes, entretint un très long bras de fer avec les jansénistes et prit la décision controversée de la révocation de l'édit de Nantes en 1685, qui a été promulgué en 1598 par Henri Modèle:IV. La fin de son long règne fut ternie par l'exode massif des protestants persécutés, par une série de revers militaires, par les famines très meurtrières de 1693 et de 1709, par la révolte engendrant la guerre des Camisards, et par de nombreux décès dans la famille royale. Mais la régence de son successeur [[Louis XV|Louis Modèle:XV]] qui a alors cinq ans, se déroule sans heurts, ce qui témoigne de la stabilité du royaume établie par le monarque.

Habité de l'idée de sa gloire et de son droit divin, soucieux d'accomplir en permanence son "métier de roi", Louis Modèle:XIV est devenu l'archétype du monarque absolu.

Sommaire

La jeunesse

Louis Dieudonné

Image:AnnaofAustria03.jpg
Anne d'Autriche et le futur roi Louis Modèle:XIV

Fils de [[Louis XIII|Louis Modèle:XIII]] et d'Anne d'Autriche, Louis est le fruit d'unions politiques multiculturelles puisque ses grands-parents paternels [[Henri IV de France|Henri Modèle:IV]] et Marie de Médicis, étaient français et italien. Ses grands-parents maternels, [[Philippe III d'Espagne|Philippe Modèle:III]] et Marguerite d'Autriche étaient espagnol et autrichien, bien que tous deux Habsbourg, proches parents l'un de l'autre<ref>C. Carretier a calculé que sur huit générations, le sang de Louis Modèle:XIV avait des origines espagnoles (Modèle:Formatnum:36  %), françaises (Modèle:Formatnum:28  %), germanique (Modèle:Formatnum:11  %) et italien (Modèle:Formatnum:8  %), le reste étant slave, anglais, savoyard et lorrain (in F. Bluche, Louis Modèle:XIV, Paris, Fayard, p. 33).</ref>.

Le petit Louis reçoit le titre de premier fils de France et le titre plus traditionnel de Dauphin de Viennois. Il est nommé Louis-Dieudonné parce que sa venue au monde est considérée comme un miracle. Cela faisait vingt-trois ans que le royaume attendait en vain sa naissance. Son père et sa mère n'y croyaient plus depuis longtemps<ref>Irrité de voir tant de courtisans parler de "miracle", Louis Modèle:XIII aurait répliqué que "ce n'était point là si grand miracle qu'un mari couchât avec sa femme et lui fasse un enfant" (Claude Dulong, Anne d'Autriche, Gallimard).</ref>.

La naissance de Louis est suivie, deux ans plus tard, par celle de Philippe, d'abord titré duc d'Anjou, puis duc d'Orléans. Elle éloigne du trône le frère du roi régnant, Gaston d'Orléans, comploteur impénitent dont le cardinal de Richelieu, Premier ministre de [[Louis XIII|Louis Modèle:XIII]], craignait qu'il ne mène en cas d'accession au trône une politique favorable aux nobles et aux Habsbourg. La naissance tant espérée d'un Dauphin est ainsi une victoire politique pour Richelieu.

À la mort de son père, l'enfant devient roi sous le nom de Louis Modèle:XIV. Comme il n'a que quatre ans et demi, sa mère, Anne d'Autriche, devient régente. Elle choisit contre toute attente le cardinal Mazarin comme Premier ministre, en dépit de la désapprobation des cercles politiques français de l'époque dont beaucoup n'apprécient pas qu'un Italien, fidèle de Richelieu, dirige la France.

L'éducation du roi

Image:Louis xiv 8 years old.jpg
Louis Modèle:XIV, enfant, en costume romain.

En plus de ses fonctions ministérielles, Mazarin, parrain de Louis Modèle:XIV, se voit attribuer par la reine en mars 1646 la responsabilité de l'éducation du jeune monarque et de son frère. Il devient donc « surintendant au gouvernement et à la conduite de la personne du roi et de celle de M. le duc d'Anjou ». Malgré les efforts des différents précepteurs engagés pour prodiguer cours de latin, histoire, mathématiques, italien et dessin, Louis n'est pas un élève très travailleur. Mais, suivant l'exemple du grand collectionneur d'art qu'est Mazarin, Louis Modèle:XIV se montre très sensible à la peinture, à l'architecture, à la musique et surtout à la danse qui est à l'époque une composante essentielle de l'éducation d'un gentilhomme : on dit que le jeune Louis s'entraîne à danser environ deux heures par jour de l'âge de 7 à 27 ans. Il est aussi grand amateur de chasse et du jeu de paume.

Louis, le "miraculé"

Dans son enfance, Louis Modèle:XIV échappe à plusieurs reprises à la mort :

  • À 5 ans, il manque de se noyer dans un des bassins du jardin du Palais-Royal. Il est sauvé in extremis.
  • À 10 ans, le 10 novembre 1647, il est atteint de la variole. Dix jours plus tard, les médecins n’ont plus aucun espoir mais le jeune Louis se remet "miraculeusement".
  • Le 30 juin 1658, le roi est victime d’une grave intoxication alimentaire lors de la prise de Bergues dans le Nord. Le lundi 8 juillet, on lui donne les derniers sacrements et on commence à préparer la succession mais Guénaut, le médecin d’Anne d’Autriche, lui donne un émétique à base d’antimoine et de vin qui guérit encore une fois "miraculeusement" le roi.

L'épreuve de la Fronde

Image:Grand-conde.jpg
Le Grand Condé, d'abord ferme soutien du pouvoir royal devient l'opposant le plus déterminé

Après avoir célébré sa première communion à l'église Saint-Eustache le 25 décembre 1649, Louis Modèle:XIV qui n'a alors que 12 ans, entre au conseil en 1650. C'est l'époque de la Fronde, une contestation de l'autorité royale par les parlements et la noblesse qui allait marquer durablement le monarque. En réaction à ces événements, Louis Modèle:XIV s'appliqua plus tard à continuer le travail commencé par Richelieu : affaiblir les membres de la noblesse d'épée en les obligeant à servir comme membres de sa cour en transférant la réalité du pouvoir à une administration très centralisée et à la noblesse de robe.

En 1648, le parlement de Paris s'oppose fermement aux impôts levés par Mazarin pour continuer la guerre contre l'Espagne. La [[Journée des barricades (164Image:Cool.gif|journées Barricades]] contraint le roi à quitter Paris une première fois. S'il revient assez vite dans la capitale, les exigences des parlementaires, appuyés par le très populaire Albert de Gondi, obligent Mazarin à envisager un coup de force. En pleine nuit et dans le plus grand secret, le roi et sa cour quittent la capitale dans le but de l'assiéger et de la remettre à obeissance. L'affaire se complique quand des personnalités de la haute noblesse apportent leur soutien à la fronde : le prince de Conti, frère de Condé, Beaufort, petit-fils d'Henri Modèle:IV et quelques autres veulent renverser Mazarin. Si après quelques mois de siège, Paris se rend au roi, Mazarin ne parvient pas à imposer sa volonté aux parlementaires et le conflit politique demeure.

En 1650, une nouvelle fronde appelée fronde des Princes se construit autour du tumultueux prince de Condé. Les princes sont arrêtés sur l'ordre de Mazarin, ce qui aboutit à une nouvelle guerre civile, relayée essentiellement dans les provinces (Bordeaux). En 1651, Gondi et Beaufort, leaders de la première fronde s'allient avec la fronde des princes, pour renverser Mazarin. L'appui du duc d'Orléans et une émeute parisienne obligent Mazarin à s'exiler. Le 8 février 1651, la reine et le jeune Louis essaient de s'enfuir de la capitale mais alarmés les parisiens envahissent le palais royal où loge le roi, désormais prisonnier de la fronde.

Le 7 septembre 1651, le lit de justice déclare majorité du roi. Tous les grands du royaume viennent lui rendre hommage sauf Condé qui, de Guyenne, lève une armée pour marcher sur Paris. Défait, Condé se jette dans Paris qui se soulève devant le retour d'exil de Mazarin. Le pouvoir royal doit de nouveau assiéger Paris. Le deuxième exil de Mazarin, les exactions des troupes de Condé, les troubles populaires et le ras-le-bol de la guerre mettent un terme à la fronde, devenue impopulaire. Si la plupart des Grands font leur soumission, Condé trahit la France pour se mettre au service de l'Espagne qui a profité du désordre pour reprendre du terrain en Flandre. L'arrestation de Gondi, éternel comploteur, et son exil permet de mettre un terme définitif aux troubles.

Louis Modèle:XIV est sacré officiellement roi le 7 juin 1654 à Reims mais il laisse les affaires politiques à Mazarin, tandis qu’il continue sa formation militaire auprès de Turenne.

Son mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche

[[Image:Traite-Pyrenees.jpg|thumb|left|Entrevue de Louis Modèle:XIV et de [[Philippe IV d'Espagne|Philippe Modèle:IV]] dans l'Île des Faisans en 1659. On distingue la fille de Philippe Modèle:IV, future reine de France, derrière lui.]]

Pendant le voyage du jeune roi, le 7 novembre 1659, les Espagnols acceptent de signer le traité des Pyrénées qui fixe les frontières entre la France et l'Espagne. De son côté, Louis Modèle:XIV accepte bon gré, mal gré de respecter une des clauses du traité : épouser l'infante Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683), fille de [[Philippe IV d'Espagne|Philippe Modèle:IV]], roi d'Espagne, et d'Élisabeth de France. Il est à noter que les époux sont cousins germains, et ce doublement, la reine mère Anne d'Autriche étant la sœur de Philippe Modèle:IV, et Elisabeth de France la sœur de Louis Modèle:XIII. Ce mariage a cependant pour but de rapprocher la France de l'Espagne. Il a lieu le 9 juin 1660 à Saint-Jean-de-Luz.

Louis ne connaît sa femme que depuis 3 jours, celle-ci ne parle pas un mot de français mais le roi "l'honore" fougueusement et devant témoins dès la nuit de noce<ref>Jean-Christian Petitfils, Louis Modèle:XIV, Perrin, 2002</ref>. (selon d'autres sources, cette nuit de noces, contrairement à l'usage, n'eut pas de témoin) <ref> Georges Bordonove , "Les Rois qui ont fait la France , Louis XIV,Roi Soleil" , Pygmalion ,1983</ref>

Personnalité du Roi-Soleil

Le soleil comme emblème

Louis Modèle:XIV choisit pour emblème le soleil. C'est l'astre qui donne vie à toute chose, mais c'est aussi le symbole de l'ordre et de la régularité. Il régna en soleil sur la cour, les courtisans et la France. En effet, les courtisans assistaient à la journée du roi comme à la course journalière du soleil. (Cf. : Une journée à Versailles) Il apparaît même déguisé en soleil lors d'une fête donnée à la cour.

Louis Modèle:XIV, une force de la nature

On dit du roi qu'il n'était pas grand – Modèle:Formatnum:1.57  m – mais qu'il était d'une grande élégance et en imposait par sa prestance, sa beauté et sa superbe. Malgré tout, il était robuste : jamais fatigué, il ne craignait ni le chaud ni le froid, ni la pluie ni la grêle, et ne comprenait pas que l'on puisse en souffrir. Comme tous les Bourbons, c'est un gros mangeur, dont l'appétit gargantuesque étonne les témoins.

De plus, il est un inconditionnel de la danse, il aime les spectacles de ballets et du jeu de paume. Comme presque tout Capétien, c'est aussi un passionné de chasse infatigable.

C'est un homme passionné et curieux de tout ce qui l'entoure. Ses oreilles sont partout. Grâce à ses suisses qui espionnent tout et tout le monde à Versailles, il est plus vite que tout le monde mis au courant de ce qui se dit sur lui.

Un amant fougueux

Louis Modèle:XIV a de très nombreuses maîtresses, parmi lesquelles Louise de La Vallière, Marie-Angélique de Fontanges, Madame de Montespan, Madame de Maintenon (qu'il épousa secrètement après la mort de la Reine, sans doute dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683, en présence du Père de La Chaise qui donna la bénédiction nuptiale). Adolescent, il fait la rencontre d'une nièce de Mazarin, Marie Mancini. S'en suivra entre eux une grande passion, contrariée par le cardinal, qui, conscient des intérêts de la France et des siens, préfère lui faire épouser l'infante d'Espagne. En 1670, Jean Racine s'inspira de l'histoire du roi et de Marie Mancini pour écrire "Bérénice".

On dit souvent que Mademoiselle Catherine de Beauvais, surnommée Cateau La Borgnesse, déniaisa le roi, mais les historiens en doutent fortement. Cependant, cette femme "issue de peu" eut l'extrême honneur de recevoir un cadeau étonnant d'Anne d'Autriche (la reine mère) : elle est payée en pierres précieuses, prévues initialement pour les travaux du Louvre, avec lesquelles elle s’est construit un hôtel particulier à Paris, aujourd’hui situé au 68, rue François-Miron, l'hôtel de Beauvais.

Plus tard, grand amateur de femmes, le roi fait aménager des escaliers secrets dans Versailles pour rejoindre ses différentes maîtresses[réf. nécessaire]. Ces liaisons irritent la compagnie du Saint-Sacrement, un parti de dévots. Bossuet, comme Madame de Maintenon, tentent de ramener le roi à plus de vertu.

Ses nombreuses maîtresses et favorites

Politique

L'apogée de l'absolutisme

Image:Louis-xiv-lebrunl.jpg
Louis Modèle:XIV en 1661 par Charles Le Brun. À 23 ans, il décide de prendre réellement le pouvoir en devenant monarque absolu.

Également connu sous le nom de Roi soleil, Louis Modèle:XIV renforce la monarchie qui devient monarchie absolue de droit divin. Le 13 avril 1655, le roi décrète 17 édits visant à renflouer les caisses de l’État. La légende raconte qu'à cette occasion, il aurait déclaré aux parlementaires réticents le célèbre mais contesté : « l’État c’est moi ! ». En fait, il ne l'a jamais déclaré. Il dit même le contraire sur son lit de mort, en 1715 : « Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours ». Louis Modèle:XIV se dissocie de l'État, dont il se définit lui-même comme, seulement, le premier serviteur.

L'élimination de Fouquet

Image:Fouquet.jpg
Nicolas Fouquet, le flamboyant surintendant sera écarté du pouvoir pour permettre au Roi-Soleil de mieux briller.

À la mort de Mazarin, le 9 mars 1661, la première décision de Louis Modèle:XIV est de supprimer le poste de Premier ministre et de prendre personnellement le contrôle du gouvernement mais l'entourage du roi n'est pas convaincu de sa stature d'homme d'État. Louis doit faire ses preuves et prouver son autorité.

Six mois plus tard, le 5 septembre 1661, jour de ses 23 ans, le roi, suivant les conseils de Jean-Baptiste Colbert, fait arrêter Nicolas Fouquet par d'Artagnan et supprime également le poste de surintendant aux Finances. Même si Fouquet a effectivement commis quelques malversations, il n'en a pas commis plus que Mazarin ou Colbert. Il s'est même montré plutôt efficace durant les huit ans passés à son poste et, grâce à lui, les finances de la France se sont un peu remises des dépenses liées à la guerre de Trente Ans et à la Fronde de 1648. Mais le roi a besoin de montrer qui dirige le pays et d'éliminer celui qu'il considère comme un trop grand ambitieux.

Après trois ans d'un procès truqué par le roi, Fouquet est remplacé par Colbert en 1665. Le règne personnel du Roi-Soleil commence.

Les grandes réformes

Image:Colbert-nanteuil.jpg
Jean-Baptiste Colbert succèdera à Fouquet après avoir organisé son "élimination".

La première partie du règne de Louis Modèle:XIV est marquée par de grandes réformes administratives et principalement l'augmentation de la pression fiscale. C'est ainsi que s'opère le passage d'une monarchie judiciaire (où la principale fonction du roi est de rendre justice) à une monarchie administrative (le roi est à la tête de l'Administration). Les finances, dirigées par le surintendant Colbert, viendront supplanter la justice en tant que première préoccupation du Conseil d'en-haut. Celui qui aurait normalement dû être en charge de la justice, le chancelier, qui, sous Louis Modèle:XIV sera François-Michel Le Tellier, va lui-même délaisser la justice pour se consacrer essentiellement aux affaires de guerre.

Il crée le code Louis en 1667, sorte de code civil, le code criminel en 1670, le code forestier, l'édit sur les classes de la Marine en 1669, l'ordonnance de commerce en 1673.

Image:Fm-le tellier-voet.jpg
François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois, secrétaire d'État à la Guerre, rival de Colbert au sein du conseil royal

Au fil du temps, deux clans vont se mettre en place à ses côtés et cohabiter tout en rivalisant l'un avec l'autre. Le clan Colbert va gérer tout ce qui touche à l'économie, la politique étrangère, la Marine et la culture alors que le clan Le Tellier-Louvois va avoir la mainmise sur la Défense. Le roi fait ainsi sienne la devise « diviser pour mieux régner ». En ayant deux clans rivaux sous ses ordres, il est certain qu'ils s'auto-contrôleront et que cela empêchera toutes dérives permettant à un de ses ministres de réussir un coup d'État contre lui.

Jusqu'en 1671, le clan Colbert domine mais, quand commencent les préparatifs de la guerre de Hollande, les réticences de Colbert qui rechigne à se lancer à nouveau dans de grandes dépenses commencent à le discréditer aux yeux du roi. De plus, l'écart d'âge entre Colbert (52 ans à l'époque) et le roi (33 ans) fait que le roi se rapproche naturellement de Louvois qui n'a que 30 ans et la même passion : la guerre. Jusqu'en 1685, c'est le clan Louvois qui est le plus influent.

Sa politique étrangère

Depuis la naissance de Louis Modèle:XIV, la France a continuellement été en guerre contre l'Espagne et plus généralement contre l'hégémonie des Habsbourg en Europe. Elle participe directement au dernier tiers de ce qu'on a appelé ensuite la guerre de Trente Ans conclue en 1648 par les traités de Westphalie. La France doit ensuite gérer des conflits intérieurs liés à la Fronde menés par le prince de Condé mais dont l'Espagne est le principal soutien.

Louis Modèle:XIV, le guerrier

Le 23 juin 1658 à Dunkerque, les Français récemment alliés aux Anglais (gouvernés à l'époque par Lord Oliver Cromwell) remportent une victoire importante contre Condé et l'Espagne lors de la [[Bataille des Dunes (165Image:Cool.gif|bataille des Dunes]]. Ce fut une des premières grandes victoires du jeune Louis qui n'a que 20 ans à l'époque.

Image:France 1552 to 1798-fr.png
Territoire sous règne français et conquêtes de 1552 à 1798

Louis Modèle:XIV a consacré 32 années sur 54 à faire la guerre. Au début de son règne, l'autre grande puissance en Europe est l'Espagne. En 1715, c'est le Royaume-Uni, et en particulier l'Angleterre, qui est devenu le concurrent le plus redoutable.

Le roi laisse Colbert gouverner et avec l'aide de Michel Le Tellier puis du marquis de Louvois, il réorganise l'armée : unification des soldes, création de l’hôtel des Invalides en 1670, réforme du recrutement. Cette nouvelle impulsion politique limite la désertion et augmente le niveau de vie de la gent militaire. Il demande à Vauban de construire une ceinture de fortifications autour du territoire (politique du pré carré). Il dispose alors d'une armée de Modèle:Formatnum:300000 hommes ce qui en fait de loin la première armée d'Europe, capable de tenir tête à des coalitions rassemblant de nombreux pays européens. Pour renforcer le pouvoir de la France dans le monde, Louis Modèle:XIV engage le royaume dans une multitude de guerres et batailles :

Ces guerres agrandissent considérablement le territoire français. Sous le règne de Louis Modèle:XIV, la France conquiert la Haute-Alsace, Metz, Toul, Verdun , le Roussillon, l'Artois, la Flandre française, Cambrai, la Franche-Comté, la Sarre, le Hainaut et la Basse-Alsace. Ces acquisitions consacrent l'hégémonie française en Europe et ceux qui, comme le doge de Gênes, se risquent à défier le roi ne tardent pas à en payer les conséquences.

Cependant, l'état de guerre permanent mène l'État au bord de la banqueroute, le forçant à lever de lourds impôts sur le peuple, mais aussi sur la noblesse (impôts de la Capitation, du Dixième). Même la famille royale doit payer des impôts.

La Marine

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Représentants de l'État visitant la galère "la Réale" en construction à l'arsenal de Marseille. Tableau attribué à Jean-Baptiste de la Rose.

A la mort de Mazarin, en 1661, la Marine royale, ses ports et ses arsenaux sont en piteux état. Seule une dizaine de vaisseaux de ligne est en état de fonctionnement correct. À la même période, la marine anglaise comptait 157 vaisseaux (dont la moitié sont des vaisseaux importants, embarquant de 30 à 100 canons), soit un rapport de 1 à 8 avec la Marine française. Les flottes de la république des Provinces-Unies en comportent 84.

Contrairement à une idée très répandue, Louis Modèle:XIV s’intéressa personnellement et contribua avec Colbert à l’essor de la marine de guerre française. Dès 1662, il crée le corps des galères, qui a l'avantage de constituer une flotte à la fois militaire et commerciale. Il préside une fois par semaine le conseil de la Marine et suit avec le plus grand soin les détails de la mobilisation des ressources, fixant chaque année l’ampleur des armements, nommant en personne tous les officiers de vaisseau ou encore choisissant le nom de chaque vaisseau fabriqué.

Le roi souhaite que son armée de mer devienne aussi puissante et redoutée que son armée de terre, non tant pour combattre que pour disposer d'un instrument de dissuasion permettant de ne pas combattre.

Le 7 mars 1669, il crée le titre de secrétaire d’État à la Marine et nomme officiellement Colbert premier titulaire du poste. Dès lors, Colbert et son fils vont mobiliser des ressources humaines, financières et logistiques sans précédent qui ont permis, pratiquement ex nihilo, de faire de la France une puissance militaire navale de premier rang.

L’objectif fixé par Colbert était d’atteindre une flotte de 120 vaisseaux dont 72 d’au moins 50 canons. À sa mort en 1683, la Royale comptait 117 vaisseaux, Modèle:Formatnum:1200 officiers et Modèle:Formatnum:53000 matelots. De 1661 à la mort de Louis Modèle:XIV en 1715, 381 vaisseaux et frégates furent construits.

Sa politique économique

Économie

La politique économique de Louis Modèle:XIV est simple : le roi dépense à la guerre tout l'argent que Mazarin puis Colbert s'évertuent à faire rentrer dans les caisses de l'État.

Sous Mazarin, cette pression fiscale est à l'origine de nombreuses rébellions aussi bien au niveau de l'aristocratie (la Fronde) que du peuple (les jacqueries) :

Après Mazarin, Colbert a lui aussi multiplié les initiatives économiques :

Le développement des colonies

Image:PavillonLouisXIV.svg
Pavillon du Roi-Soleil

Malgré tout, les colonies sont plus une priorité pour Colbert que pour le roi. On a besoin de chair à canon pour mener les guerres en Europe et on n'envoie que très peu de gens aux colonies : les engagées et les jeunes orphelines surnommées « les filles du roi » au Canada (Nouvelle-France). Colbert entrevoit, lui, les ressources potentielles dans le développement des colonies mais dans sa correspondance avec les intendants de la Nouvelle-France, il est strict : les colonies servent au royaume et ne doivent pas se développer au détriment de l'industrie française. Pour favoriser l'accroissement naturel, il crée des amendes pour les colons masculins célibataires de plus de 20 ans et les filles de plus de 16 non mariés. En outre, il alloue la somme de 300 livres aux familles de plus de 10 enfants.

Le Code noir

En mars 1685, Louis Modèle:XIV promulgue le « Code noir », autorisant le plein usage des esclaves dans les colonies. Ses détracteurs y voient une institutionnalisation de l'esclavage. Il était conçu comme une limitation des sévices et permettait de donner un statut aux esclaves. Avant son établissement, les esclaves étaient considérés comme un bien matériel, au même titre qu'une chaise. Avec ce code, il leur est reconnu un droit à la propriété, limité mais existant, un droit à la retraite et une obligation de bon traitement pour les propriétaires ainsi que l'obligation de bien les nourrir. Ce code, bien que mal appliqué du fait de la pression des colons sur la justice, aurait eu le mérite d'avoir voulu accorder un cadre à la traite des Noirs de l'époque.

Sa politique religieuse

Les réformes religieuses

Louis Modèle:XIV est partisan du gallicanisme, une France chrétienne unifiée mais indépendante du pape. Le 13 décembre 1660, le roi fait savoir au Parlement qu’il a décidé d’éradiquer le jansénisme, ce qui ne l'empêche pas de choisir Simon Arnauld de Pomponne pour secrétaire d'État, en 1671, après la Paix de l'Église. Pour les mêmes raisons, il combattit également le protestantisme et la compagnie du Saint-Sacrement.

Si au début de son règne, Louis Modèle:XIV connait quelques différends avec la papauté ([[Alexandre VII|Alexandre Modèle:VII]] a même été menacé de guerre en 1662), le règne du Roi-Soleil connaît une orientation plus religieuse à partir de 1684. La reine Marie-Thérèse et Colbert meurent en 1683 et l'austère Madame de Maintenon devient l'épouse secrète du monarque. On dit qu'elle fut l'une des farouches partisanes de la révocation de l'édit de Nantes. Aujourd'hui, cet argument est de plus en plus contesté par les historiens.

Révocation de l'édit de Nantes

Image:Révocation edit de nantes.jpg
Après la révocation de l'édit de Nantes, le protestantisme devient interdit sur le territoire français

L'édit, signé à Nantes le 13 avril 1598 par le roi de France [[Henri IV de France|Henri Modèle:IV]], autorisait la liberté de culte aux protestants dans certaines limites, et leur accordait la possession de certaines places fortes militaires.

Le versant militaire de l'édit de Nantes, à savoir la possibilité pour les protestants de conserver des places fortes militaires, avait été révoqué sous le règne de [[Louis XIII|Louis Modèle:XIII]] lors de la paix d'Alès en 1629.

Le versant religieux de l'édit de Nantes fut révoqué par Louis Modèle:XIV en octobre 1685 (édit de Fontainebleau, contresigné par le chancelier Michel Le Tellier). Le protestantisme devient dès lors interdit sur le territoire français. Cette révocation entraînera l'exil de beaucoup de huguenots vers des pays protestants : l'Angleterre, les États protestants d'Allemagne, les cantons protestants de Suisse, les Provinces-Unies et ses colonies, comme celle du Cap. On estime à environ Modèle:Formatnum:200000 le nombre d'exilés, dont beaucoup d'artisans ou de membres de la bourgeoisie.

Les protestants les plus pauvres étaient soumis depuis 1679 aux dragonnades. Ainsi, le catholicisme était rétabli, les temples transformés en églises ; mais chez beaucoup d'entre eux, l'adhésion au catholicisme restait superficielle. Les récents travaux de Michel Morrineau et de Janine Garrisson ont beaucoup nuancé les conséquences économiques de la révocation. Ainsi, on s'aperçoit qu'en 1686 l'économie française a été particulièrement faste. La formation d'une diaspora française en Europe a permis de créer de nouveaux marchés d'exportation, mais aussi d'asseoir l'essor européen de la langue française au siècle suivant. La révocation de l'édit de Nantes a aussi pour conséquences indirectes des soulèvements de protestants dans le Languedoc dont la guerre des Camisards constitue le paroxysme.

Le protestantisme était à l'époque de Louis Modèle:XIV minoritaire en France, et n'a jamais constitué plus de Modèle:Formatnum:10  % de la population française y compris lors des guerres de religion au XVIe siècle. Cette révocation permit donc, en France, une limitation de la religion protestante et une conversion progressive au catholicisme.

En "domestiquant" la noblesse, le roi "domestiqua" aussi la religion. Si de nombreux nobles s'affichèrent protestants au XVIe siècle, c'était davantage affaire de politique que de foi, bien que certains adhérèrent pleinement à la religion de Calvin. Louis Modèle:XIV, en créant une cour reposant sur l'équilibre des forces entre factions nobiliaires, réussit à convertir bon nombre de nobles protestants, qui, pour acquérir une charge à la cour durent se convertir à la religion du roi : le catholicisme. Le protestantisme en France sur le plan symbolique contredisait ce qu'Elisabeth Labrousse a bien formulé sur son ouvrage portant sur la révocation : le royaume de France ne devait être que sous le règne de l'Unique "un roi, une foi, une loi". À la mort de Mazarin, Louis Modèle:XIV, avec l'appui de ses ministres restreignit petit à petit les privilèges accordés aux protestants par la monarchie en 1598, jusqu’à vider le texte de sa substance. La révocation n'est pas un coup de tête soudain du monarque, mais une lente et douce agonie du parti protestant en France qui, sans chefs et polémistes charismatiques, ne pouvait résister à la propagande et aux moyens mis en place par les catholiques, qu'ils soient dévots, gallicans ou même jansénistes.

La politique de Louis Modèle:XIV vis-à-vis du judaïsme

Paradoxalement, autant Louis Modèle:XIV fut hostile à l'Église réformée, autant fut-il plutôt favorable aux Juifs. Son règne marque en effet un tournant dans la politique du pouvoir royal vis-à-vis du judaïsme. En 1648, le traité de Westphalie attribue les Trois-Évêchés et l'Alsace à la France. Les Juifs qui y habitent ne sont pas exclus du royaume bien que l'édit de 1394 expulsant les Juifs de France soit encore théoriquement applicable. En outre, en 1657, Louis Modèle:XIV est reçu solennellement avec son frère à la synagogue de Metz. Sa politique, peut-être parce que Colbert voit dans les Juifs une population favorisant l'activité économique, permet le développement de la communauté juive lorraine qui croît sensiblement durant son règne.

Sa politique culturelle

Louis le Bâtisseur

Dans l'esprit du roi, la grandeur d'un royaume doit aussi se mesurer par son embellissement. Sur les conseils de Colbert, un des premiers chantiers du roi sera la restauration du palais et du jardin des Tuileries confiée à Louis Le Vau et à André Le Nôtre. Les décors intérieurs sont confiés à Charles Le Brun et aux peintres de la brillante Académie royale de peinture et de sculpture. Outre le château de Versailles que Louis Modèle:XIV fait agrandir petit à petit tout au long de son règne, il fait aussi construire le château de Marly afin d'inviter ses intimes. Dans ces deux châteaux, tout comme à Saint-Germain, le château qui vit le début de son règne, il confia la restauration des jardins à Le Nôtre. Dans Paris, on lui doit aussi, entre autres, le Pont Royal (financé sur ses propres deniers), l'observatoire, les Champs-Elysées, les Invalides, la place Vendôme, mais aussi la place des Victoires qui commémore la victoire sur l'Espagne, l'Empire, le Brandebourg et la Hollande. Deux arcs de triomphe rues Saint-Denis et Saint-Jacques célèbrent les victoires du Roi-Soleil lors de ses guerres européennes. Il fait modifier aussi profondément la structure de villes françaises telles que Lille, Besançon, Belfort, Briançon en les fortifiant grâce aux travaux de Vauban. Certaines villes telles que Versailles pour la cour ou Neuf-Brisach pour défendre les acquisitions d'Alsace sont crées ou développées. Pour faciliter le développement de la Royale, il développe les ports et arsenaux de Brest et de Toulon, crée un port de guerre à Rochefort, des ports de commerce à Lorient et Sète et fait construire le port franc et l'arsenal des galères à Marseille.

  • En 1680, création de la Comédie-Française.
  • En 1681, ouverture du canal du Midi, qui relie l'Atlantique à la Méditerranée, en passant par Toulouse.
  • En novembre 1682, le roi place le collège royal Louis le Grand à Paris sous son haut patronage.
  • En 1702, Paris est divisée en vingt quartiers. Création de l'éclairage public et d'une police dans les rues de la capitale.

Louis Modèle:XIV, Patron des Arts

Image:Moliere2.jpg
Molière, un des artistes favoris de Louis Modèle:XIV

Après l'arrestation de Fouquet, le roi semble vouloir imiter sa vie fastueuse. Il se montre extrêmement dépensier en allouant des sommes immenses aux frais de la cour royale. Il se comporte en mécène et patron des arts en finançant les grandes figures culturelles de l'époque tels que Molière (en signe d'amitié, le roi accepta d'être le parrain de son premier enfant), le musicien Jean-Baptiste Lully ou le décorateur Charles Le Brun ainsi que le jardinier Le Nôtre. Il place l'Académie française sous son contrôle et devient son "protecteur". Il dépense aussi d'importantes sommes dans l'amélioration du Louvre avant de finalement choisir le château de Versailles comme résidence royale. Il y emménagea en 1682 après plus de 20 ans de travaux.

Fin de règne et succession

Des problèmes de succession et la santé dégradée du roi assombrissent la fin de son règne. En 1711, son fils Louis de France (le Grand Dauphin) meurt de la variole à 49 ans. L'année suivante, son petit-fils devenu dauphin, le duc de Bourgogne (29 ans) et le deuxième fils de celui-ci (5 ans) meurent lors d'une épidémie de rougeole. Le dauphin avait déjà perdu son aîné en 1705, il ne lui reste qu'un fils, le futur [[Louis XV de France|Louis Modèle:XV]].

Branche française

Image:Koning Lodewijk XV- Child.jpg
Louis Modèle:XV, l'arrière petit-fils de Louis Modèle:XIV lui succédera en 1722 après la régence de son oncle, Philippe d'Orléans

Quant à l'autre, le duc de Berry, il meurt en 1714 des suites d'une chute de cheval. Hormis le roi d'Espagne, le seul descendant mâle légitime de Louis Modèle:XIV est alors le duc d'Anjou, fils cadet du duc de Bourgogne et son arrière-petit-fils. Né en 1710, c'est un petit garçon de santé fragile. Comme il ne reste qu'un petit nombre de princes du sang dans d'autres branches, Louis Modèle:XIV décide de renforcer la famille royale en donnant, dans son testament de 1714, le droit de succession au duc du Maine et au comte de Toulouse, deux fils illégitimes qu'il avait eu de Madame de Montespan. Cette décision violait les lois fondamentales du royaume, qui avaient toujours écarté du trône les enfants illégitimes, et rencontra une incompréhension souvent scandalisée. Il semble que le roi ait en fait été prêt à contredire les vieilles lois de succession pour écarter du trône son neveu Philippe d'Orléans, successeur potentiel et dont il se méfiait beaucoup. Mais c'est finalement son arrière-petit-fils "officiel" et petit-fils du grand dauphin, le duc d'Anjou, âgé de cinq ans, qui devient roi sous le nom de [[Louis XV|Louis Modèle:XV]], la régence étant exercée, durant sa minorité, par le duc d'Orléans, neveu et gendre de Louis Modèle:XIV.

Branche espagnole

Le deuxième fils du grand dauphin devient roi d'Espagne en 1700 sous le nom de [[Philippe V d'Espagne|Philippe Modèle:V]]. Il renonce à ses droits à la succession du trône de France à l'issue de la guerre de Succession d'Espagne, par le traité d'Utrecht. Louis Modèle:XIV réalise ainsi son rêve de mettre un membre de la dynastie des Bourbons (son petit-fils en l'occurrence) sur le trône d'Espagne. Malgré de nombreux renversements suivis de restauration, la Maison de Bourbon conserve la couronne d'Espagne jusqu’à notre époque. L'actuel roi d'Espagne, [[Juan Carlos Ier d'Espagne|Juan Carlos Modèle:Ier]], est ainsi un descendant de Louis Modèle:XIV.

Les derniers jours

Louis Modèle:XIV meurt le Modèle:1er septembre 1715 à 8h15 du matin, la veille de ses 77 ans, d'une gangrène sénile à la jambe, entouré de ses courtisans, après avoir agonisé pendant deux ou trois jours. Ses derniers conseils au futur roi [[Louis XV|Louis Modèle:XV]] furent de ne pas l'imiter dans son goût pour les bâtiments, de soulager la misère de ses peuples, "ce que j'ai le regret de ne pas avoir fait", et de vivre en paix avec ses voisins. Il avoua même : "J'ai trop aimé la guerre." Sur son lit de mort, il déclare aussi : « Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours. » Son règne aura duré 72 ans et 100 jours (54 années de règne effectif si on retire la période de la régence de 1643 à 1661). Il est enterré, muni des Sacrements de l'église catholique, comme se doit de l'être le "Roi Très Chrétien", dans la basilique Saint-Denis.

Sa disparition ne semble pas avoir soulevé beaucoup d'émotion parmi les courtisans ni parmi le peuple, lassés d'un long règne à la fin assombrie. Le Parlement de Paris cassa son testament dès le lendemain 2 septembre, ouvrant une ère de retour en force des nobles et des parlementaires. Pour la plupart de ses sujets, le souverain vieillissant était devenu une figure de plus en plus lointaine. Le cortège funèbre de Louis Modèle:XIV fut même hué ou raillé sur la route de Saint-Denis. Cependant, de nombreuses cours étrangères, même traditonnellement ennemies de la France, eurent conscience de la disparition d'un monarque d'exception : l'Electeur de Saxe n'eut besoin d'aucune précision de nom lorsqu'il annonça solennellement à ses ministres : "Messieurs, le Roi est mort."

Descendance

Louis Modèle:XIV a de nombreux enfants légitimes et illégitimes.

De sa femme, Marie-Thérèse d'Autriche, le roi a six enfants (3 filles et 3 garçons) dont un seul survécut à l'enfance :

NomNaissanceDécès
Louis de France, Fils de France, le Grand Dauphin Modèle:1er novembre 1661 14 avril 1711
Anne-Élisabeth de France, Fille de France18 novembre 166230 décembre 1662
Marie-Anne de France, Fille de France16 novembre, 166426 décembre 1664
Marie-Thérèse de France, Fille de France, la Petite Madame2 janvier 1667Modèle:1er mars 1672
Philippe-Charles de France, Fils de France, Duc d'Anjou5 août 166810 juillet 1671
Louis-François de France, Fils de France, Duc d'Anjou14 juin 16724 novembre 1672

De ses maîtresses, il a également 16 ou 17 enfants dont huit furent légitimés :

De l'union du roi avec Mademoiselle de La Vallière naissent :

De Madame de Montespan naissent :

En 1679, l'affaire des poisons consommera la disgrâce dans laquelle Madame de Montespan, ex-favorite du roi était tombée quelques mois auparavant.

Le roi aura également d'autres enfants non-reconnus dont :

Citations

  • « C'est toujours l'impatience de gagner qui fait perdre. »
  • « Il est très malaisé de parler beaucoup sans dire quelque chose de trop. »
  • « Ceux qui ont assez de mérite pour réussir le plus souvent, trouvent quelque magnanimité à reconnaître leurs fautes. » (dans "Mémoires pour l'éducation du Dauphin")
  • « Rien n'étant plus indigne que de voir d'un côté toutes les fonctions et de l'autre le seul titre de Roi. » (à propos du Premier ministre, dans "Mémoires pour l'éducation du Dauphin")
  • « L'État c'est moi » (citation attribuée de manière contestée)

Notes et références

<references />

Bibliographie

Modèle:Wikisource

Voir aussi

Articles connexes

Personnalités du règne de Louis Modèle:XIV

Modèle:Colonnes

Liens externes

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ang:Hloþwig XIV Franclandes ar:لويس الرابع عشر bg:Луи XIV (Франция) br:Loeiz XIV (Bro-C'hall) bs:Luj XIV, kralj Francuske ca:Lluís XIV de França cs:Ludvík XIV. cy:Louis XIV, Brenin Ffrainc da:Ludvig 14. af Frankrig de:Ludwig XIV. el:Λουδοβίκος ΙΔ΄ της Γαλλίας en:Louis XIV of France eo:Ludoviko la 14-a (Francio) es:Luis XIV de Francia et:Louis XIV fa:لوئی چهاردهم fi:Ludvig XIV (Ranska) ga:Laoiseach XIV na Fraince he:לואי הארבעה עשר, מלך צרפת hr:Luj XIV., kralj Francuske hu:XIV. Lajos francia király id:Louis XIV dari Perancis io:Louis 14ma it:Luigi XIV di Francia ja:ルイ14世 (フランス王) ka:ლუი XIV (საფრანგეთი) ko:프랑스의 루이 14세 la:Ludovicus XIV lb:Louis XIV. vu Frankräich lt:Liudvikas XIV lv:Luijs XIV nl:Lodewijk XIV van Frankrijk nn:Ludvig XIV av Frankrike no:Ludvig XIV av Frankrike oc:Loís XIV pl:Ludwik XIV Burbon pms:Luis XIV pt:Luís XIV de França ro:Ludovic al XIV-lea al Franţei ru:Людовик XIV (король Франции) scn:Luiggi XIV di Francia sh:Luj XIV simple:Louis XIV of France sk:Ľudovít XIV. sl:Ludvik XIV. Francoski sr:Луј XIV sv:Ludvig XIV av Frankrike th:พระเจ้าหลุยส์ที่ 14 แห่งฝรั่งเศส tr:XIV. Louis uk:Людовик XIV (король Франції) vi:Louis XIV của Pháp zh:路易十四