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Héraclès

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Image:Athena Herakles Staatliche Antikensammlungen 2301 A full.jpg
Héraclès allongé, amphore à figures rouges, v. 520 av. J.-C.
Image:Herakles lion Louvre E812.jpg
Héraclès et le lion de Némée (560-540 av. J.-C ; Provenance : Reggio di Calabria)
Image:Herakles Nessos Louvre E803.jpg
Héraclès, Déjanire et Nessos (vers 575-550 av. J.-C.)
Image:Herakles Kerberos Louvre A481.jpg
Héraclès et Cerbère 510 av. J.-C. Provenance : Camiros (Rhodes), Vers 510 av J.C.)
Image:Herakles Eurystheus boar Louvre F202.jpg
Héraclès, Eurysthée et le Sanglier d’Érymanthe (vers 525 av. J.-C, Étrurie)
Image:Herakles and Telephos Louvre MR219.jpg
Héraclès et son fils Télèphe, statue romaine de l’époque impériale, musée du Louvre

Héraclès (en grec ancien Modèle:Grec ancien / Hêraklễs), de son premier nom Alcide, fils de Zeus et d’une mortelle, est un des héros les plus vénérés de la Grèce antique. La mythologie grecque lui prête un très grand nombre d’aventures qui le voient voyager à travers le monde connu des Doriens puis de toute la Méditerranée à partir de l’expansion de la grande Grèce, jusqu’aux Enfers, et dont les plus célèbres sont les douze travaux, qui ne représentent pourtant qu’une petite part de sa geste héroïque.

Il correspond à l’Hercule romain, avec qui il est souvent confondu, bien qu’Hercule se montre parfois moins violent que son alter ego grec et connaisse quelques aventures spécifiques en Italie.

Il est intéressant d’en rapprocher l’épopée babylonienne de Gilgamesh : certains auteurs établissent ainsi une filiation entre l’épopée de Gilgamesh, La Gloire d’Uruk, rédigé dans la Mésopotamie du XVIIIe siècle avant Jésus-Christ, et le mythe de Hercule, La Gloire de Hera, consigné par Homère au VIIIe siècle avant Jésus-Christ. En effet, la similitude est frappante entre un Gilgamesh<ref>Voir à ce sujet l’ouvrage de l’anthropologue syrien Firas Al-Sawah فراس السواح (en arabe uniquement) : جلجامش: ملحمة الرافدين الخالدة (دراسة شاملة مع النصوص الكاملة وإعداد درامي)، طب 1، دمشق، 1996 - gilgamesh: malhamat ar-râfidayn al-khâlida (dirâsa shâmila ma'a al-nuçûç al-kâmilat wa i'dâd drâmy, dimashq, 1996, Gilgamesh : l’épopée mésopotamienne éternelle (étude complète avec le récit entier et présentation dramatique), Damas, 1996.</ref>, roi de Uruk, deux tiers dieu et un tiers humain, effectuant une série d’œuvres devant le mener à l’immortalité, et Hercule, Gloire de Héra, moitié dieu et moitié homme, effectuant 12 travaux qui le mèneront à son tour à l’immortalité.

Sommaire

Conception d’Héraclès

La conception d’Héraclès n’est pas anodine, en effet, Zeus se préparait à affronter les géants immortels face aux dieux. Aussi décida-t-il de donner vie à un demi-dieu doté d’une force prodigieuse, capable de vaincre les fils de Gaia.

Zeus jeta son dévolu sur Alcmène, l’épouse d’Amphitryon, roi de Thèbes. Un jour, Amphitryon engagea son armée contre les Leucadiens. Profitant de cette absence, Zeus prit l’apparence d’Amphitryon, prolongea la durée d’une nuit et coucha avec Alcmène qui croyait qu’il était Amphitryon. De retour de campagne, Amphitryon apprit le subterfuge par la bouche du dieu lui-même qui le convainc d’accepter la situation et de ne pas répudier son épouse. Cette même nuit, Amphitryon décida de réagir et entame la conception de sa propre descendance : Iphiclès.

Naissance d’Héraclès

Sur ordre d’Héra, la naissance d’Héraclès fut retardée par Ilithyie et ceci afin d’éviter qu’il ne règne sur Tirynthe et Mycènes au profit de son cousin Eurysthée. Ce dernier naquit avant terme, la gestation ne dura que sept mois.

Peu de temps après la naissance d’Héraclès, Hermès enleva l’enfant et le plaça dans le lit d’Héra endormie. L’enfant affamé s’approcha de la déesse et commença à téter. Il téta si fort que le lait divin se répandit dans le ciel en une traînée blanchâtre, la Voie lactée. De ce breuvage, Héraclès devint immortel.

La vengeance d’Héra

Héra (Junon), lassée des infidélités de Zeus (Jupiter), tenta, pour se venger, de se débarrasser à maintes reprises d’Héraclès (Hercule).
Héraclès (alors nommé Alcide, du nom d’Alcée, père d’Amphitryon) et son frère jumeau Iphiclès ont huit mois et dorment dans la même chambre lorsque Héra (Junon) plaça dans le berceau de chacun une vipère. Réveillé par le sifflement des serpents Iphiclès se mit à crier, ce qui alerta les parents tandis qu’Héraclès (Hercule), silencieux, s’amuse et étrangle à mains nues les deux serpents. Cet exploit, premier d’une longue série est souvent cité, et entre autres dans Cyrano :

« Roxane : Mais, puisqu’il est cruel, vous fûtes sot
De ne pas, cet amour, l’étouffer au berceau !
Cyrano : Aussi l’ai-je tenté, mais… tentative nulle :
Ce… nouveau-né, Madame, est un petit… Hercule.
Roxane : C’est mieux !
Cyrano : De sorte qu’il… strangula comme rien…
Les deux serpents… Orgueil et… Doute. »

Une autre version raconte qu’Amphitryon ignorait qui était son véritable fils. Lorsque les deux enfants atteignirent l’âge de huit mois, il plaça lui-même les serpents dans les berceaux afin de mettre à l’épreuve les bambins. Le résultat ne se fit pas attendre en comparant la réaction d’Iphiclès à celle d’Héraclès.

L’adolescence d’Héraclès

Les meilleurs formateurs

Héraclès et Iphiclès, comme tous les jeunes nobles, reçurent une éducation avec les meilleurs formateurs.

  • Castor et Pollux leur enseignèrent le dressage des chevaux et le combat en armes.
  • Chiron fut leur éducateur en médecine et en astronomie.
  • Linos, frère du musicien Orphée et petit-fils d’Apollon, fut leur maître pour les lettres et la musique. Indiscipliné et turbulent, au contraire de son demi-frère, Héraclès reçut une punition qui ne sera pas à son goût. Il tua son professeur en lui défonçant le crâne avec la lyre sur laquelle Linos obligeait son élève à des exercices longs et difficiles. Héraclès fut accusé de meurtre, puis acquitté, en vertu de la sentence de Rhadamanthe qui lui accorda la légitime défense.
  • Parce que Héraclès devenait une menace de par sa fougue et son manque de maîtrise de soi, Amphitryon l’éloigna de la cour. Il envoya son fils adoptif surveiller ses troupeaux à la campagne où son éducation fut reprise par Teutoros, un bouvier scythe qui lui enseigna le tir à l’arc (Dans certaines légendes, il est rapporté que ce fut Rhadamante, qui épousa Alcmène à la mort d’Amphitryon, qui lui apprit le tir à l’arc, ou encore Eurytos, le roi d’Œchalie).

Héraclès chez Thespios

Héraclès fut invité chez le roi Thespios (régent de Thespis, ville voisine de Thèbes) dans deux buts précis :

  • tuer le lion du mont Cithéron ;
  • engendrer une descendance dans la lignée des dieux.

Pour la suite des événements, il existe trois versions :

  1. Thespios laissa Héraclès courtiser Procris, sa fille aînée.
  2. Thespios est le père de cinquante filles capricieuses. Aussi, il compta sur Héraclès pour les engrosser et ainsi les assagir. Pendant cinquante nuits, les filles se succédèrent et se trouvèrent enceintes. De ces unions naquirent cinquante-et-un fils : les Thespiades. Procris, l’aînée des filles, eut en effet des jumeaux : Antiléon et Hippée.
  3. Thespios enivra Héraclès et envoya ses filles l’une après l’autre, la même nuit. Ayant l’esprit tellement brouillé, Héraclès crut s’unir à la même fille mais cinquante fois.

Dans certains récits, ces événements surviennent après qu’Héraclès tue le lion et est, en récompense, hébergé par Thespios.

Le lion du mont Cithéron

Le lion du mont Cithéron, près de Thèbes, terrorisait le royaume de Créon et de Thespios. Aucun chasseur n’osait affronter l’animal.

À dix-huit ans, Héraclès réalisa le second de ses exploits en tuant le fauve à l’aide de sa massue taillée d’une seule pièce dans un olivier sauvage déraciné sur l’Hélicon. Héraclès dépeça la bête et se couvrit la tête de sa peau en guise de casque. Selon certains, il s’agirait de la peau du lion de Némée.

La guerre contre les Minyens

Périérès, le conducteur du char de Ménécée (roi de Thèbes et père de Créon), blessa mortellement Clyménos le roi d’Orchomène en lui lançant une pierre alors qu’il se trouvait dans le sanctuaire d’Onchestos lors d’une des fêtes de Poséidon.

Ramené à demi-mort à Orchomène, avant d’expirer, il fit promettre à son fils, Erginos, de le venger. Erginos accepta et engagea son armée contre le roi Créon qui fut défait. Dans le but d’humilier les vaincus, Erginos les dépouilla de leurs armes et obligea Créon à lui fournir annuellement et durant 20 ans, un cheptel de 100 bêtes. Afin de percevoir cette redevance, Erginos envoyait annuellement une délégation.

Après son exploit sur le mont Cithéron, Héraclès redescendit vers Thèbes et croisa la route de ces émissaires. Ne supportant pas l’humiliation imposée à Créon, Héraclès trancha le nez et les oreilles à chacun d’eux et en fit un pendentif. Les percepteurs furent ainsi réexpédiés au palais d’Erginos.

Héraclès ne s’en tint pas à cette démonstration. À son tour, il mena les Thébains au combat face au roi des Minyens. Dans cette lutte, Amphitryon perdra la vie. Campée devant les murailles, l’armée de Créon entama le siège d’Orchomène. Une nuit, Héraclès se glissa dans l’enceinte de la ville et incendia le palais d’Erginos. La région fut dévastée et les Minyens se virent à leur tour imposés d’une taxe annuelle de 200 têtes de bétail.

Plus tard Héraclès épousa la fille du roi de Thèbes, avec qui il eut plusieurs enfants : les Alcaïdes. Leur nombre varie de deux, trois ou huit. Les trois principaux sont Thersimaclos, Créontidas et Deicoon.

Lycos l’usurpateur et la folie d’Héraclès

Version la plus répandue

Image:Hercule Bosio Louvre LL325-1.jpg
Hercule combattant Achéloüs, par François Joseph Bosio (1824)

Héraclès quitta Thèbes pour un moment. À son retour, le roi Créon était décédé et il trouva sur le trône un certain Lycos qui passait pour être le meurtrier de Créon. Lycos venait d’Eubée où il s’était réfugié entre la défaite des sept chefs et l’expédition des Épigones contre Thèbes.

Craignant l’influence des Alcaïdes sur Thèbes, Lycos décida d’exécuter la descendance de Créon lorsque de justesse, Héraclès se présenta au palais et tua l’usurpateur.

Lors des réjouissances qui suivirent la libération, Héraclès fut halluciné par Héra et prit ses fils pour des bêtes sauvages. Il empoigna son arc et les transperça. Mégara s’interposa et ne fut pas épargnée. D’après le pseudo-Apollodore, Mégara ne fut pas tuée et épousa Iolaos dont les frères avaient été immolés par Héraclès.

Version d’Euripide

Dans la tragédie d’Euripide, La Folie d'Héraclès, la raison de l’accomplissement des travaux n’est pas déterminée.

Après la dernière épreuve à Argos (la descente aux Enfers), Héraclès se rendit à Thèbes et constata l’usurpation de Lycos qu’il tua.

Héraclès amusait tendrement ses enfants lorsque, du haut de l’Olympe, Héra le frappa de folie. Il confondit ses fils à ceux d’Eurysthée et exécuta sa famille. Reprenant peu à peu ses esprits et horrifié par ses actes, il s’exila vers Athènes accompagné de Thésée qu’il avait libéré des Enfers lors de sa dernière quête.

L'oracle et les douze travaux

Après sa folie passagère, Héraclès reprit ses esprits et sombra dans le désespoir. Il s'exila de Thèbes et se rendit chez Thespios qui le purifia. Tourmenté par le drame, Héraclès consulta l'oracle de Delphes, suivant la proposition de son frère Iphiclès. La Pythie lui expliqua qu'il devait, pour expier sa faute, se mettre au service de son cousin, Eurysthée, avec qui il entretenait une vieille inimitié.

Auparavant Héraclès portait le nom d'Alcide en relation avec le nom de son grand-père Alcée, nom qu'il abandonnera sur les conseils de la Pythie pour adopter celui d'Héraclès (« gloire d'Héra ») dans le but éventuel de calmer la déesse. Héraclès se rendit à Tirynthe où Eurysthée lui infligea une terrible punition, inspirée par Héra : ce sont les douze travaux, considérés comme irréalisables (se reporter à l'article détaillé pour plus d'informations).

Une fois ces douze travaux accomplis, ce qui lui prit une dizaine d'années, il redevint libre, son crime de sang étant enfin lavé.

Mort et apothéose

Héraclès épousa ensuite Déjanire, fille d’Œnoé. Face au grand fleuve Événos en proie à une crue exceptionnelle, Héraclès vit que, s’il pouvait facilement le franchir, il ne pouvait le faire en portant Déjanire. Se présenta alors à eux un centaure nommé Nessos qui proposa d’aider Déjanire à franchir le fleuve, tandis qu’Héraclès nagerait de son côté. Lorsqu’Héraclès arriva, il vit que Nessos tentait d’abuser de Déjanire. Il prit alors une flèche enduite du poison de l’Hydre de Lerne et la décocha entre les omoplates de Nessos. À l’agonie, ce dernier tendit sa tunique à Déjanire et lui dit de la tremper dans son sang puis de l’offrir à Héraclès afin de s’assurer ainsi pour l’éternité de sa fidélité.

Bien plus tard Déjanire, craignant de perdre son époux qui s’était épris d’Iole la fille du roi Eurytos, remit la tunique à Lichas qui insista pour qu’il la revêtît. Héraclès sentit cependant que le vêtement le brûlait ; tentant de s’en défaire, il constata que sa peau partait avec, en lambeaux. Il comprit alors le piège dans lequel Déjanire s’était laissé prendre : le sang du centaure était souillé par le poison de l’Hydre de Lerne, qui avait tué Nessos et qui maintenant tuait le fils de Zeus. Faisant ériger un bûcher, il s’y jeta tandis que Déjanire se pendait. Zeus ne put intervenir mais lui offrit une place sur l’Olympe, parmi les dieux.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Héraclès.


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