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1984 (roman)

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Modèle:Série littérature 1984 (titre original : Nineteen Eighty-Four) est un célèbre roman de George Orwell, écrit en 1948.

Il décrit une Grande-Bretagne, postérieure à une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, où s'est instauré un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois du stalinisme et de certains éléments du nazisme. La liberté d'expression en tant que telle n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d’immenses affiches trônent dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde » (« Big Brother is watching you »).

Le roman devait s'appeler à l'origine The Last Man in Europe (« Le dernier homme en Europe »), ou encore 1949, l'année de parution, mais Orwell se vit opposer un refus de son éditeur.

Sommaire

Caractéristiques du monde de 1984

L’histoire se passe à Londres, en 1984. Le monde, depuis les grandes guerres nucléaires des années 1950, est divisé en trois grands « blocs » : l’Océania (Amériques, Royaume-Uni, Océanie et Afrique), l’Eurasia (Europe et Russie) et l’Estasia (Chine, Inde, Mongolie, Tibet et Japon) qui sont en guerre perpétuelle les uns contre les autres. Ces trois grandes puissances sont dirigées par différents régimes totalitaires revendiqués comme tels : respectivement l’Angsoc (ou socialisme anglais), le néo-bolchévisme, et le culte de la mort (ou oblitération du moi).

L’Angsoc, régime de l’Océania, divise le peuple en trois classes sociales : le Parti intérieur, classe dirigeante au pouvoir partagé, le Parti extérieur, travailleurs moyens, et les prolétaires, sous-classe d’humains s’entassant dans les quartiers sales. Le chef suprême du Parti est Big Brother, visage immortel et adulé placardé sur les murs de la ville. Tous les membres du Parti sont constamment surveillés par la Police de la Pensée et chaque geste, mot ou regard est analysé au travers des télécrans qui balayent les moindres lieux. Winston Smith, membre du Parti extérieur, occupe un poste de rectification d’information au commissariat aux archives, dans le Ministère de la Vérité. Son travail consiste à supprimer toutes les traces historiques qui ne correspondent pas à l'Histoire Officielle.

La correspondance d’Orwell indique que son projet était de lancer un avertissement contre les totalitarismes, particulièrement à une gauche britannique (dont il faisait partie) qu'il soupçonnait de complaisance envers Staline, du moins pour ce qui était de certains intellectuels comme George Bernard Shaw ou Herbert George Wells.

De nombreux éléments sont puisés dans la réalité de la fin des années 1940 qui a inspiré Orwell de manière flagrante : la description d'un Londres décrépit, avec ses cratères dus à des « bombes fusées », ses files d'attente devant les magasins, ses maisons victoriennes en ruine, ses privations de toutes sortes, évoque fortement le Londres de l'immédiat après-guerre et ses pénuries (les tickets de rationnement ont été une réalité jusqu'en 1953) sans compter les effets encore visibles des bombardements allemands (les V1 et V2). Le bâtiment qui aurait inspiré le « ministère de la Vérité » serait celui du ministère de l'Information dans le quartier Bloomsbury, Senate House, aujourd'hui propriété de l'université de Londres.

Résumé

Modèle:Spoiler Winston Smith, habitant de Londres en Océania, est chargé de réécrire l'Histoire dans le cadre de son travail au Ministère de la Vérité. Ce travail consiste à détruire ou à réviser (totalement ou en partie) les journaux de l'époque antérieure de manière à ce que le Parti n'ait jamais tort, quels que soient ses changements de politique.

Il prend conscience qu'il n'a pas de pensées si orthodoxes qu’il devrait en avoir aux yeux du Parti. Susceptible d'être traqué par la Police de la Pensée, il cache ses hérésies et sa haine du Parti derrière un visage de marbre, mais implose intérieurement de révolte. Il commence à écrire un journal : il veut laisser une trace du passé et de la vérité, et comprendre le pourquoi de cette dictature.

Il tombe amoureux de Julia, une jeune femme du commissariat aux romans, membre de la ligue anti-sexe. Ils s’aiment et font l’amour clandestinement dans une mansarde louée dans le quartier des prolétaires. Ils savent qu’ils seront condamnés, que tôt ou tard ils devront payer le prix de tous ces crimes envers le parti. Ils rêvent cependant d’un soulèvement, d’une résistance ; ils croient au mythe d’une Fraternité qui existerait quelque part et unirait les gens comme eux contre le Parti. C’est pourquoi ils finissent par aller à la rencontre d’O’Brien, personnage intelligent et charismatique, membre du Parti intérieur dont Winston a l’intime conviction qu’il est un partisan de la Fraternité. O’Brien leur fait parvenir « Le Livre » de Goldstein, l’ennemi du peuple et du Parti, objet de la haine et de la peur la plus intense en Océania. Il y est expliqué tous les tenants et les aboutissants des systèmes politiques et des manipulations psychologiques mis en place en Océania.

Avant la fin de leur lecture, Winston et Julia sont arrêtés par la Police de la Pensée et amenés au Ministère de l'Amour. Winston y retrouve O'Brien lui-même, qui n'a en fait jamais été membre de la Fraternité, bien au contraire, car il est justement chargé de traquer les "terroristes par la pensée". O'Brien lui apprend que Winston était repéré comme peu fiable bien avant que lui même n'en prenne conscience<ref> « O’Brien entra. Winston se dressa sur ses pieds. Le choc de cette visite lui avait enlevé toute prudence. Pour la première fois, depuis de nombreuses années, il oublia la présence du télécran. – Ils vous ont pris aussi ! cria-t-il. – Ils m’ont pris depuis longtemps ! dit O’Brien presque à regret, avec une douce ironie. Il s’écarta. Derrière lui émergea un garde au large torse, muni d’une longue matraque noire. – Vous le saviez, Winston, dit O’Brien. Ne vous mentez pas à vous-même. Vous le saviez, vous l’avez toujours su. Oui, il le voyait maintenant, il l’avait toujours su » 1984, Georges Orwel, 3eme Partie Chapitre 1</ref> .

Winston sera torturé et humilié pendant des jours et des semaines jusqu'à ce qu'il perde toutes ses convictions morales et soit prêt à accepter sincèrement n'importe quelle vérité, aussi contradictoire soit-elle (2 et 2 font 5), pourvu qu'elle émane du Parti<ref> – Vous êtes un étudiant lent d’esprit, Winston, dit O’Brien gentiment. – Comment puis-je l’empêcher ? dit-il en pleurnichant. Comment puis-je m’empêcher de voir ce qui est devant mes yeux ? Deux et deux font quatre. – Parfois, Winston. Parfois ils font cinq. Parfois ils font trois. Parfois ils font tout à la fois. Il faut essayer plus fort. Il n’est pas facile de devenir sensé. 1984, Georges Orwel, 3eme Partie Chapitre 3

« Mais il y avait eu un moment, il ne savait combien de temps, trente secondes, peut-être, de bienheureuse certitude, alors que chaque nouvelle suggestion de O’Brien comblait un espace vide et devenait une vérité absolue, alors que deux et deux auraient pu faire trois aussi bien que cinq si cela avait été nécessaire. » 1984, Georges Orwel, 3eme Partie Chapitre 3</ref> .

Sa rééducation se finit lorsque mis devant sa terreur la plus forte (des rats), il trahit Julia et la renie<ref>« Vous avez pleurniché en demandant grâce. Vous avez trahi tout le monde et avoué tout. Pouvez-vous penser à une seule dégradation qui ne vous ait pas été infligée ? Winston s’était arrêté de pleurer, mais ses yeux étaient encore mouillés. Il les leva vers O’Brien. – Je n’ai pas trahi Julia, dit-il. O’Brien le regarda pensivement. -- Non, dit-il, non. C’est parfaitement vrai. Vous n’avez pas trahi Julia. » 1984, Georges Orwel, 3eme Partie Chapitre 3

«Les rats savaient maintenant ce qui allait venir. (…). Winston pouvait voir les moustaches et les dents jaunes. Une panique folle s’empara encore de lui. (…) Mais il avait soudain compris que, dans le monde entier, il n’y avait qu’une personne sur qui il pût transférer sa punition, un seul corps qu’il pût jeter entre les rats et lui. Il cria frénétiquement, à plusieurs reprises : – Faites-le à Julia ! Faites-le à Julia ! Pas à moi ! Julia ! Ce que vous lui faites m’est égal. Déchirez-lui le visage. Épluchez-la jusqu’aux os. Pas moi ! Julia ! Pas moi ! » 1984, Georges Orwel, 3eme Partie Chapitre 5</ref> .

Relaché, Winston n'est plus qu'une épave vide de sentiments et de dignité, passant sa vie au bistro. Par hasard il revoit Julia, qui elle aussi l'a renié sous la torture et cette trahison mutuelle a rompu leur attachement<ref> « Elle lui jeta un autre rapide regard de dégoût. – Parfois, dit-elle, ils vous menacent de quelque chose, quelque chose qu’on ne peut supporter, à quoi on ne peut même penser. Alors on dit : « Ne me le faites pas, faites-le à quelqu’un d’autre, faites-le à un tel. » On pourrait peut-être prétendre ensuite que ce n’était qu’une ruse, qu’on ne l’a dit que pour faire cesser la torture et qu’on ne le pensait pas réellement. Mais ce n’est pas vrai. Au moment où ça se passe, on le pense. On se dit qu’il n’y a pas d’autre moyen de se sauver et l’on est absolument prêt à se sauver de cette façon. On veut que la chose arrive à l’autre. On se moque pas mal de ce que l’autre souffre. On ne pense qu’à soi. – On ne pense qu’à soi, répéta-t-il en écho. – Après, on n’est plus le même envers l’autre. – Non, dit-il, on n’est plus le même. Il n’y avait pas, semblait-il, autre chose à dire. » 1984, Georges Orwel, 3eme Partie Chapitre 6</ref> .

Un jour, où pendant la guerre nécessaire et incessante qui oppose les 3 blocs totalitaires, la propagande prétend qu'une nouvelle brillante victoire aurait retourné magistralement une situation très compromise, il devient un admirateur béat de Big Brother.

Analyse

1984 s'inspire d'un ouvrage de l'écrivain russe Ievgueni Zamiatine intitulé Nous Autres et paru en 1920, lui aussi description d'une contre-utopie totalitaire.

Contexte

Image:1984 fictious world map.png
Le monde en 1984 selon George Orwell
Note : La description dans le livre n'est pas aussi détaillée. La carte est donc basée sur certaines spéculations. En outre, à la fin du livre, l'Océania a conquis toute l'Afrique.

Parabole du despotisme moderne, conte philosophique sur le pire XXe siècle, si le totalitarisme orwellien opère de francs emprunts au nazisme et au fascisme, il est néanmoins, avec son Parti unique, son régime d'assemblée, sa confusion des pouvoirs, ses plans de productions triennaux, son militarisme de patronage, ses parades et manifestations « spontanées », ses files d'attentes, ses slogans, ses camps de rééducation, ses confessions publiques « à la moscovite » et ses affiches géantes, très clairement inspiré du système soviétique.

Subsidiairement, censé être une dégénérescence totalitaire d'un certain « socialisme anglais » (« angsoc »), on a voulu parfois n'y voir qu'une satire au vitriol (voire un procès d'intention excessif) contre la Grande-Bretagne travailliste de Clement Attlee (1945) et son ambitieux programme de nationalisation (acier, charbon, chemins de fer, banque l'Angleterre, etc.) dans un pays ruiné par la guerre [réf. nécessaire].

Homme de gauche d'une absolue sincérité, Orwell était un socialiste « de terrain » qui se méfiait d'une certaine « gauche » (cruellement raillée dans un de ses premiers romans : Et vive l'aspidistra !, à travers le personnage ridicule de Ravelston) et de son éloignement de la réalité sociale et matérielle du monde ouvrier. Orwell détestait en outre les communistes, a fortiori « de salon », et méprisait par exemple Jean-Paul Sartre. La misère matérielle restait pour lui la misère matérielle, que le « Parti » soit au pouvoir ou que ce soient les « capitalistes ». Il n'y a aucun doute donc, contrairement à ce que l'on croit parfois, sur ses convictions socialistes très profondes, ou du moins « social-démocrates ». Méfiant à l'égard d'une certaine gauche, Orwell acceptait en outre mal d'être récupéré par la « droite », ce qui a été surtout le fait de l'accueil nord-américain de 1984.

Certaines invraisemblances évidentes de 1984, elles aussi, sont un reflet des inquiétudes d'Orwell : dans le roman, les États-Unis sont censés faire eux aussi partie de l'Océania (qui regroupe en fait les pays anglo-saxons - voir carte). Orwell voyait dans les États-Unis, un peu à la manière des « temps modernes » de Chaplin, la quintessence du monde moderne technomaniaque qui est aussi l'un des avertissements de 1984.

Par ailleurs, la thèse qu'Orwell expose à travers le manifeste du traître Emmanuel Goldstein (Du collectivisme oligarchique) suppose que le pouvoir peut employer la misère à des fins politiques : Goldstein attribue les pénuries sévissant sous l'« angsoc » à une stratégie délibérée du pouvoir plutôt qu'à un échec économique.

Avant 1984, Orwell était déjà un écrivain de gauche connu pour ses enquêtes sur les foyers ouvriers misérables dans le Yorkshire ou les chômeurs de Middlesbrough (La Jetée de Wigan). Sa méfiance envers la « gauche morale » satisfaite, qu'il soupçonne déjà (à travers le conférencier « anti-Hitler » ridicule de Encore un peu d'air frais) dès 1938, de faire le lit du totalitarisme, était au moins égal à son mépris pour la droite conservatrice.

Toutes les personnes qui ont vécu sous un régime stalinien[réf. nécessaire], comme l'ancien dissident Alexandre Zinoviev, s'accordent pour saluer l'intuition des mécanismes politiques et psychologiques de ce type de régime dont fait preuve Orwell.

Thèmes de 1984

De nombreuses idées d'Orwell dans 1984 sont devenues des archétypes, voire des poncifs.

Trucage de l’Histoire et propagande

Image:Stalincult.jpg
Culte de Staline, référence principale de Big Brother

Le Parti a la mainmise sur les archives et fait accepter sa propre vérité historique en la truquant ; il pratique la désinformation et le lavage de cerveau pour asseoir le régime. Il fait aussi disparaître des personnes qui lui deviennent trop encombrantes et modifie leur passé, ou les fait passer, faux témoignages des intéressés à l'appui, pour des traîtres, des espions ou des saboteurs. C'est le principe de la « mutabilité du passé ».

« Qui détient le passé détient l’avenir. »

Une réelle question philosophique apparaît derrière l'action du Parti : la théorie du Parti est que le passé n'existe pas en soi. Il n'est qu'un souvenir dans les esprits humains. Le monde n'existe qu'à travers la pensée humaine et n'a pas de réalité absolue. Ainsi, si Winston est le seul homme à se souvenir que l'Océania a été une semaine plus tôt en guerre contre l'Eurasia et non contre l'Estasia, c'est lui qui est fou et non les autres. Pourtant le fait est réel, mais seulement dans la mémoire de Winston. Le Parti impose une gymnastique de l'esprit aux hommes (appelé "doublepensée" en novlangue): il faut assimiler tous les faits que le Parti leur jette, et surtout d'oublier qu'il en a été autrement. Plus fort encore, il faut oublier le fait d'avoir oublié...

Télécrans

Au domicile et sur les lieux de travail des membres du Parti, ainsi que dans les lieux publics, sont disposés des « télécrans », système de vidéo-surveillance et de télévision qui diffusent en permanence les messages du Parti. Les télécrans permettent à la police de la Pensée d’entendre et de voir ce qui se fait dans chaque pièce où s'en trouve un. Seuls les membres du parti intérieur peuvent arrêter le télécran qui se trouve à leur domicile pendant une courte période.

Destruction du sens logique

Le « sens logique » des assujettis au régime est altéré. En novlangue, par exemple, un même mot comme « canelangue » peut avoir un sens laudatif s’il est appliqué à un membre du parti ou péjoratif s’il est appliqué à un ennemi du Parti. Il devient donc impossible de l'utiliser pour dire du mal d'un membre du Parti. La population est abreuvée de slogans comme :

  • « La guerre, c'est la paix. »
  • « La liberté, c'est l’esclavage. »
  • « L'ignorance, c'est la force. »
  • « 2 + 2 = 5 » (à ce slogan, Winston réagit sur son journal en déclarant : « La liberté, c'est le pouvoir de dire que deux plus deux égalent quatre. »)

Bouc émissaire et manifestations de haine collective

L’ensemble des maux qui frappent la société est attribué à un opposant, le « Traître Emmanuel Goldstein », dont le nom et la description physique ressemblent beaucoup à Lev Bronstein alias Léon Trotsky. Ce traître est l'objet de séances d'hystérie collective obligatoires, les « deux minutes de la haine ».
Ce Goldstein peut aussi être considéré, tout comme Big Brother, comme une personnification du mal, à l'instar de l' « Ennemi du Peuple » dont se servait Staline, dont le régime totalitaire aura largement inspiré le roman dans son ensemble.

Appauvrissement planifié de la langue

Le novlangue fait l’objet d’appauvrissements planifiés dont le but est de rendre impossible l’expression et la formulation de pensées subversives. À l’époque où est censé se passer le roman, le novlangue constitue encore une nouveauté, qui coexiste tant bien que mal avec l’anglais classique.

Embrigadement des enfants

Pour avoir plein pouvoir sur les familles, les enfants sont endoctrinés très jeunes. On les encourage à dénoncer leurs parents au moindre symptôme de « manque d'orthodoxie ».

On pourrait rapprocher ce comportement avec celui des enfants durant le fascisme italien ou encore avec Staline, qui récompensait ces jeunes qui dénonçaient leurs parents, et avait fondé un véritable culte national autour du jeune mouchard Pavel Morozov.

Bibliographie, études

Adaptations et références

1984 a donné lieu à plusieurs adaptations cinématographiques :

Des medias se sont également inspirés du livre d'Orwell pour montrer un monde futuriste totalitaire et répressif

Notes et références de l'article

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Voir aussi

Articles connexes

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