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Tibet

Un article de Vev.

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Tibet
Localisation Chine continentale : provinces de
l'Ü-Tsang, de l'Amdo et du Kham.
Langues Geman Deng
Groma
Tibétain
Capitale Lhassa
Superficie Modèle:Formatnum:2,500,000  km2
Population Modèle:Formatnum:5,240,000 Tibétains
Modèle:Formatnum:3,630,000 Chinois Han
Modèle:Formatnum:1,650,000 Autres éthnies
            Tibet historique revendiqué par les tibétains en exil
Territoires désignés comme tibétains par la RPC
Région autonome du Tibet
Revendiqué par l'Inde comme partie de l'Aksai Chin
Revendiqué par la RPC comme partie de la RAT
Autres zones de la sphère d'influence historique tibétaine

On dénomme Tibet l'aire asiatique habitée par le peuple des Tibétains. Cette zone linguistique tibétaine et aussi "le grand Tibet historique" revendiqué par le "gouvernement" tibétain en exil est composé de trois régions : le Ü-Tsang (aujourd'hui intégré à la province chinoise du Xizang, ou Région autonome du Tibet), l'Amdo (aujourd'hui majoritairement intégré à la province chinoise du Qinghai) et le Kham (celui de l'ouest intégré à la Région autonome du Tibet, celui de l'est intégré à la province chinoise du Sichuan). Le nombre de Tibétains dans l'ensemble de ces régions est de Modèle:Formatnum:5,240,000, selon le bureau des statistiques de Chine. Le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala (Inde) donne une estimation proche de ce chiffre de 6 millions de Tibétains vivant actuellement au Tibet. Il faut ajouter qu'environ Modèle:Formatnum:150,000 Tibétains ont fui le Tibet et vivent actuellement en exil, principalement en Inde.

La superficie du Tibet varie de Modèle:Formatnum:1,221,600  km2 pour la région administrative, à Modèle:Formatnum:2,500,000  km2 pour le Grand Tibet revendiqué par le gouvernement tibétain en exil <ref>un expert français dément le grand Tibet</ref>. La population de la Région autonome compte Modèle:Formatnum:2,540,000 Tibétains auxquels s'ajoutent Modèle:Formatnum:160,000 Chinois Han. La capitale historique, centre qui, traditionnellement, concentre l'autorité religieuse et temporelle du Tibet, est Lhassa.

Sommaire

Généralités

Image:TAR-TAP-TAC.png
Les entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine.

Il était composé de trois régions :

  • le dBus-gTsang ou Ü-Tsang (prononcé [ytsaŋ] en tibétain central), en chinois « Wei-Zang 卫藏 », correspond à la Région autonome du Tibet actuelle,
  • l’A-mdo, en chinois Anduo 安多 au nord, faisant partie aujourd'hui des provinces chinoises du Qinghai, du Gansu, et du nord du Sichuan (district de rNga-ba 阿坝),
  • le Khams, en chinois Kang 康, à l'est et au sud-est, qui fait aujourd'hui partie de la partie est de la région autonome et de deux provinces chinoises : le Yunnan et le Sichuan (district de dKar-mdzes 甘孜).

Les Tibétains parlent le tibétain, une langue de la famille tibéto-birmane, et sont majoritairement bouddhistes, plus précisément le bouddhisme vajrayâna.

L'économie du Tibet est peu développée. Les principales activités sont l'élevage du mouton, de la chèvre et du yack, la culture des céréales (dans les vallées du Sud et du Sud-Est) et l'exploitation du bois (dans le Sud). Le tourisme est aujourd'hui possible, bien qu'encore encadré, et représente une part importante de l'économie.

Histoire

Image:Young monks of Drepung.jpg
Jeunes moines bouddhistes du monastère de Drépung.

Le Tibet a une histoire aussi riche que longue. Les évènements de ces 100 dernières années ont donné une double interprétation à son histoire (domaine de l'historiographie). Ajouté à l'intérêt de tous pour cette culture millénaire et mystérieuse, son histoire soulève beaucoup de passion.

Image:Flag of Tibet.svg
Version du drapeau du Tibet (1912-1959) présentée par le 13e Dalai Lama, Thubten Gyatso, en 1912, qui continue à être employée par le gouvernement tibétain en exil mais proscrite par la République populaire de Chine. Son origine remonterait au VIIe siècle sous le règne du roi du Tibet Songtsen Gampo.
Image:Flag of the Republic of China 1912-1928.svg
« Les Cinq peuples rassemblés », le Drapeau de la République de Chine de 1912 à 1928, représentant les Hans, les Mandchous, les Mongols, les Ouïgours et les Tibétains - les cinq peuples principaux de la République de Chine<ref>en:Five Races Under One Union</ref>
Image:Qing china.jpg
Carte de la Chine des Qing en 1892 ; le Tibet y est représenté rattaché à la Chine

Après l'invasion et le contrôle par le pouvoir mongol de la Chine au Modèle:XIIe siècle et la fondation de la dynastie Yuan par Kubilai Khan, les relations politiques entre les chefs des écoles du Bouddhisme tibétain et l'Empereur de Chine, Mongol à l'époque, débutèrent. Kubilai Khan interagit avec les Sakya qui conserveront leur rôle politique.

De 1643 à 1949, le Tibet était gouverné par le Dalaï Lama et le gouvernement tibétain, parfois en tant que chef d'État, parfois en tant que vassal de l'Empereur de Chine et soit comme 1er grand Lama ou partageant le pouvoir avec le Panchen Lama.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une situation de concurrence se développe entre la Russie et la Grande-Bretagne, la Grande-Bretagne cherchant à contrôler le Tibet depuis l'Inde, et la Russie cherchant à l'en empêcher pour maintenir son influence en Asie centrale. Par leur expédition militaire conduite par le colonel Francis Younghusband, qui écrase dans le sang en 1904 la défense tibétaine, les Britanniques finissent par s'imposer au Tibet, et s’y attribuent des privilèges commerciaux et diplomatiques .

En 1908, la Chine, profitant du départ des troupes britanniques, reprend provisoirement le contrôle du Tibet, jusqu'à la révolution de 1911 qui marque l’effondrement de l’Empire Qing et l’installation de la République de Chine. Les troupes et les autorités officielles chinoises sont expulsées du Tibet en 1912 et, en 1913, le 13e Dalaï Lama, Thubten Gyatso, édite une proclamation réaffirmant l'indépendance du Tibet. Celle-ci est peu soutenue par la communauté internationale.

En 1949, l'Armée populaire de libération entre au Tibet et rencontre peu de résistance de la part d'une armée tibétaine faible et mal équipée.

En 1956 a débuté à Litang dans le Kham une révolte des Tibétains contre l'occupant chinois, qui s'est étendue aux autres secteurs du Kham, puis en 1957 et 1958 dans les secteurs de l’Amdo, puis en 1958 et 1959, dans le Ü-Tsang, la Région autonome du Tibet, avant de s'étendre à l'ensemble du territoire. En 1959, l'insurrection éclate à Lhassa, le Dalaï Lama fuit le Tibet pour se réfugier en Inde. Il sera suivi d'environ Modèle:Formatnum:100000 Tibétains. Cette révolte fut sévèrement réprimée par les autorités chinoises. Le nombre de victimes tibétaines, important sujet de désaccord entre la Chine et le gouvernement tibétain en exil, est généralement estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Selon Amnesty International, depuis 1987, plus de 214 tentatives de manifestations pacifiques pour l'indépendance ont été réprimées et les manifestants arrêtés expédiés dans des camps de travail. Tous ont été condamnés à des peines allant de 3 à 20 ans de prison.

En 1989, une manifestation de Tibétains finit dans un bain de sang.

Les autorités chinoises ont installé des caméras de surveillance à Lhassa pour contrôler les manifestations éventuelles. De nombreuses associations internationales dénoncent une répression de la religion au Tibet, comme l'illustrent par exemple la mise en résidence surveillée de Gedhun Choekyi Nyima, en 1995, juste après sa reconnaissance comme 11e Panchen Lama par le 14e Dalaï Lama, ou la destruction en 2001 de l’institut bouddhiste de Serthar fondé par Khenpo Jigme Phuntsok, également mis en résidence surveillée et disparu dans des circonstances douteuses, ou encore la condamnation à une peine de prison à vie de Tenzin Delek Rinpoché en 2005. La plupart des grands maîtres du bouddhisme tibétain ont été contraints à l'exil, comme l'ont illustré la fuite de Rigdzin Namkha Gyatso Rinpoché en 1998, et celle à la veille de l'an 2000 du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje<ref>La fulgurante épopée des Karmapas : entretien avec Francesca Yvonne Caroutch</ref>.

Rapports entre la République populaire de Chine et les Tibétains

Selon le gouvernement tibétain en exil, plus d'Modèle:Formatnum:1.2 millions de Tibétains seraient morts directement ou indirectement en conséquence de l'occupation du Tibet par République populaire de Chine entre 1949 et 1979 <ref>Chinese population - Threat to Tibetan identity. « The exiled Tibetan government, however, revealed in 1984 that since the invasion over 1.2 million Tibetans died as a direct result of China's invasion of their nation. This figure was compiled after years of analysis of documents, refugee statements and interviews, and by official delegations sent to Tibet by the Tibetan Government between 1979 and 1983. The fact-finding delegations travelled to most parts of Tibet ». "Over 1.2 Million Tibetans Died Under Chinese Rule," Tibetan Review, March 1984, p 7.</ref>,<ref>'Tibet: Proving Truth from Facts', The Department of Information and International Relations: Central Tibetan Administration, 1996. p. 53. « Over 1.2 million Tibetans have died as a direct result of the Chinese invasion and occupation of Tibet. Today, it is hard to come across a Tibetan family that has not had at least one member imprisoned or killed by the Chinese regime. ».</ref>,<ref name="Myths and Facts Re-examined">Le document chinois Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined, Yan Hao (Institute of Economic Research, State Department of Planning Commission, Beijing) présente un tableau détaillé avancant le chiffre de 1 278 387 morts tibétains, page 19 (Table 4 : Distribution of Tibetan deaths directly resulting from China’ s invasion, by causes of death and regions (1949–79)) dont la source indiquée est "l'Office du Tibet, Human Rights, 1984".</ref>,<ref name="Killings and destructions">La page Human rights sur http://www.tibet.com, le site basé à Londres du gouvernement tibétain en exil, au chapitre "1949-1979: Killings and destructions" on peut lire: « Over 1.2 million Tibetans have died as a direct result of the Chinese invasion and occupation of Tibet. Today, it is hard to come across a Tibetan family that has not had at least one member imprisoned or killed by the Chinese regime. According to Jigme Ngabo, "after the suppressions of 1959 and 1969, almost every family in Tibet has been affected in some way". » et « According to information compiled by the Tibetan Administration in exile, over 1.2 million Tibetans died between 1949 and 1979. » avec un tableau détaillé donnant le chiffre total de 1 207 387 morts tibétains.</ref>,<ref name="The Truth about Tibet">Tendzin Choegyal, le conseiller du Dalai Lama, dans un discours fait en 1999 au Hillsdale’s Center pour un seminaire sur les alternatives constructives, intitulé "Faith and Freedom Around the World" : « More than 1.2 million Tibetans are dead as a result of the Chinese occupation ». Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet" Imprimis (publication of Hillsdale College, Michigan), April 1999. [1]</ref>,<ref name="Un tibet pour le XXIe Siècle">Un dossier du groupe interparlementaire d'amitié liant le Sénat français au Tibet, intitulé "Un tibet pour le XXIe Siècle" , chapitre "2.3. Bilan de l'occupation du Tibet par la Chine" avance : « Massacres et déni des droits individuels : si l'on doit donner une comptabilité des pertes en vies humaines depuis 1949, on estime à plus de 1,3 million le nombre de Tibétains (un cinquième de la population) morts directement ou indirectement du fait de l'occupation ».</ref>.

Les Tibétains en exil, notamment en Inde et au Népal, dénoncent un risque de disparition de leur culture. Ainsi, durant la Révolution culturelle chinoise, au Tibet, l'Institut Chakpori de médecine tibétaine fut totalement détruit par l'armée chinoise. En 1961, le 14e Dalaï Lama refonda à Dharamsala l'Institut de médecine et d'astrologie tibétaine. L'Institut Chakpori de médecine tibétaine fut refondé à Darjeeling également en Inde.

Au Tibet, de nombreux Chinois han, l'ethnie majoritaire de la Chine, viennent s'installer<ref>Lors du recensement mené en 2000, la population de la région autonome du Tibet comptait 6% de Chinois han, et l'ensemble des entités administratives tibétaines 20%</ref>, alors qu'en même temps, les Tibétains (chinois Zang) trouvent difficilement du travail[réf. nécessaire] et les Monastères sont sévèrement contrôlés. Sous prétexte de lutte contre l'indépendantisme, les Tibétains sont fermement contrôlés par le pouvoir central. Les Monastères au Tibet servent souvent davantage un intérêt touristique que spirituel. À Pékin, un temple lamaïque tibétain, le temple de Yonghe, lamaserie en activité aujourd'hui, est une des principales attractions touristiques, et une station de métro porte même son nom.

Les relations entre la Chine et le Tibet sont anciennes et remontent au Modèle:XIIe siècle, ainsi la majorité des bâtiments impériaux chinois comportent depuis plusieurs centaines d'années les quatre principales écritures que sont les sinogrammes, le mandchou, le mongol et le tibétain.

Dans toute la Chine, les religieux ont subi des interdictions et répressions depuis la prise de pouvoir du parti communiste, surtout pendant la Révolution culturelle. À l'inverse, avant la prise de pouvoir des communistes, le servage était légal et pratiqué au Tibet. Les communistes ont utilisé cet argument pour justifier leur intervention au Tibet.

Image:Yong He Temple Beijing 02.jpg
Moine dans le temple de Yonghe Gong à Pékin.

La division de l'aire de peuplement tibétaine en plusieurs provinces et régions autonomes pose aussi problème. Les autorités chinoises affirment qu'elles respectent la différence culturelle tibétaine (par exemple en assouplissant pour les minorités le contrôle démographique sévère imposé aux Hans), que la liberté religieuse est de nouveau assurée et que le développement économique du Tibet a permis de désenclaver le pays (notamment grâce à la construction de voies ferrées, qui vont servir à sortir les ressources minières du Tibet). La Région autonome du Tibet est sous la surveillance du pouvoir central et la présence de l'armée et de la police s'y ferait sentir plus que dans d'autres parties de la Chine.Modèle:Ref nécessaire

Liaison ferroviaire directe Pékin-Lhassa

Le 1er juillet 2006, Hu Jintao inaugure le premier train pour Lhassa au Tibet à la gare de Golmud, dans la province du Qinghai. Cette nouvelle liaison ferroviaire (la ligne ferroviaire Qing-Zang), qui est dans le prolongement de la ligne de chemin de fer en provenance de Pékin devrait, disent les autorités chinoises, favoriser l'intégration économique, le développement économique et touristique du Tibet, et d'après Bruno Philip, accélérer la sinisation du Tibet<ref>Pékin inaugure le train du Toit du monde, voué à désenclaver et à siniser le Tibet</ref>.

Les défenseurs de la cause tibétaine craignent que cette nouvelle ligne ferroviaire contribue à accélérer l'immigration chinoise au Tibet ainsi qu'à le vider plus rapidement de ses ressources naturelles déjà surexploitées. Le gouvernement tibétain en exil estime notamment que « le chemin de fer facilitera le contrôle chinois du Tibet et entraînera l’arrivée de nombreux migrants chinois ».

Lors de l’ouverture de la voie de chemin de fer, le Dalaï Lama demandait aux Tibétains d’attendre pour évaluer le bénéfice ou les nuisances que pourraient apporter cette nouvelle ligne de chemin de fer. Le Dalaï Lama accueillait favorablement la voie ferrée « à la condition qu’elle bénéficie à la majorité des Tibétains ». Mais, fin janvier 2007, le Dalaï Lama affirma que Pékin utilisait la nouvelle liaison ferroviaire pour inonder le Tibet de mendiants, de prostituées et de sans-emploi, mettant en danger la survie de la culture et des traditions tibétaines<ref>Tibet : Tanggula Express, un train sur le toit du monde</ref>,<ref>(en)Rail link brings AIDS, beggars to Tibet -Dalai Lama</ref>.

Pourtant le côté aride du plateau du Tibet n'offre que très peu de perspective d'emplois et les conditions extrêmes liées à l'altitude du plateau entraînent des conditions de vie difficile.

Droits de la personne au Tibet

Tout juste après l'entrée des troupes de la Chine communiste au Tibet, la pratique du servage, encore en vigueur sous le Dalaï Lama, et auquel a été soumis le peuple tibétain, est supprimée par les autorités de Pékin. En revanche, la liberté religieuse, certaines facettes de la culture tibétaine et la contestation politique sont réprimées.

La Commission internationale des juristes a qualifié dans un rapport de 1959 les massacres perpétrés au Tibet par les autorités chinoises de génocide<ref>(en)Communiqué de presse de la CIJ de 1959</ref>, l'ensemble des événements liés à l'occupation ayant entraîné la mort de plus d'1,2 million de Tibétains entre 1949 et 1979 selon le gouvernement tibétain en exil et les associations des Tibétains en exil luttant pour la liberté du Tibet et le respect des Droits de l'Homme pour les Tibétains.

Reuters rapporte que les autorités chinoises sont actuellement poursuivies par la cour de justice espagnole pour génocide à l'encontre du peuple tibétain<ref>(en)[2]</ref>.

Par ailleurs, outre la torture dans les prisons et le fait que celle-ci n'épargnerait pas les mineurs, les ONG font également état de méthodes particulières appliquées aux femmes tibétaines. Alors que les autres minorités ne font pas partie de la politique de contrôle des naissances en Chine, les femmes tibétaines y sont incluses et seraient stérilisées et obligées d'avorter au delà du premier enfant, d'après la Commission des droits de l'Homme, rapport de 1999<ref>Rapport de la sous-commission établi en application de la résolution 8 (XXIII) de la Commission des Droits de l'Homme</ref>.

Image:Mao et lama.jpg
Autel comportant les portraits de Mao Zedong et du Panchen lama dans un lieu de fête populaire tibétain en 2007, on ne retrouve plus que le portrait du lama, de culture chinoise, dans les lieux religieux, les photos du Dalaï Lama étant désormais interdites.

Les photos du Dalaï Lama sont interdites, sous peine de prison<ref name="Prakash20060614">Pierre Prakash, « Des geôles de Lhassa à Dharamsala » dans Libération (journal) du 14 juin 2006, [lire en ligne]</ref>, mais pas celles du Panchen Lama, qui a été remplacé et qui est maintenant de culture chinoise. Les manifestations pour l'indépendance du Tibet sont violemment réprimées : deux nonnes bouddhistes qui avaient réclamé la libération du Tibet ont été enfermées dans la prison de Drapchi, à Lhassa en 1990<ref name="Prakash20060614" />. Lhundrub Sangmo et Rizin Choekyi ont été libérées respectivement en 1999 et en 2002, après avoir vécu un véritable calvaire dans leurs geôles (tortures, brimades et manque de nourriture). 140 prisonniers d'opinion tibétains sont aujourd'hui détenus dans la prison de Drapchi<ref name="Prakash20060614" />.

Depuis 1987, d'importantes manifestations ont eu lieu en faveur de l'indépendance. Durement réprimées (des centaines de morts), elles furent suivies d'un an de loi martiale (1989-90).

La dernière en date, selon le TCHRD, s'est produite le 1er août 2007 à Litang, lors des cérémonies du 80e anniversaire de l’Armée de la libération populaire chinoise. Un nomade tibétain de 52 ans, Ronggay Adrak, a appelé au retour du Dalaï Lama, à la libération du Panchen Lama et à la liberté pour le Tibet avant d’être arreté par la Police de Kardzé. Malgré la promesse faite par les autorités et des manifestations de soutien des populations, Ronggay Adrak serait toujours détenu. La situation reste très tendue et plus de Modèle:Formatnum:3000 personnels de force de l’ordre seraient mobilisés<ref>(en)A Tibetan arrested in Lithang for political demonstration</ref> ou <ref>(fr)Des centaines de Tibétains arrêtés suite à une manifestation à Lithang</ref>.

Selon les autorités chinoises, les Tibétains ne seraient pas soumis à des discriminations particulières car ils disposent des mêmes droits que l'ensemble des citoyens de la République Populaire de Chine, avec les mêmes devoirs et les mêmes restrictions.

Selon les autorités chinoises, depuis le début des années 1990, la situation des droits de l'Homme s'est améliorée et le niveau de vie des Tibétains a considérablement augmenté.

Selon le gouvernement tibétain en exil et le Dalaï Lama, même s'ils reconnaissent que la situation de la Chine s'améliore, ils affirment que la situation au Tibet ne fait qu'empirer, en particulier pour les Droits de l'Homme qui sont bafoués, et pour l'environnement qui se dégrade gravement. Dans les prisons les tortures sont systématiques pour les prisonniers politiques tibétains, qui sont plus de 100. La liberté religieuse est loin d'être respectée, comme l'illustre la fuite au passage de l'an 2000 du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje. Les Tibétains subissent une discrimination notamment pour les emplois, de nombreux avantages étant donnés aux Chinois.

Pourtant, le gouvernement chinois à mis en place des réserves naturelles protégées afin de preserver faune et flore. Seuls les éleveurs de Yak peuvent y exercer librement leur travail. Des circuits touristiques y sont autorisés, mais gardés sous la vigilance de services de propreté, des panneaux solaires sont utilisés pour produire l'énergie nécessaire à certaines installations, des cabines fumeurs (l'environnement y est hautement inflammable) et des toilettes vertes y sont amménagées.

Géographie

Image:Sand dunes and snowy mountains near Samye Monastery.jpg
Dunes et montagnes près du monastère Samy.

S'étendant d'est en ouest sur une distance d'environ Modèle:Formatnum:2400  km, et du nord au sud sur environ Modèle:Formatnum:1,000  km, le plateau du Tibet est situé entre les longitudes 78°24' et 104°47' Est et les latitudes 26°2' et 40°3' Nord au cœur du continent asiatique. C'est un pays gigantesque d'environ 2,5 millions de km² (soit 5 fois la France) avec une altitude moyenne de Modèle:Formatnum:4,200  m, qui rassemble les plus hautes montagnes du monde.

Le nom occidental Tibet, apparenté au nom mongol Töbüt n'est pas lié au nom indigène bod. En chinois, le nom ancien du Tibet est Tufan 吐蕃 (incorrectement prononcé Tubo par beaucoup de Chinois), mais le nom actuel de la région Xizang 西藏 signifie littéralement "la maison des trésors de l'ouest", gTsang occidentale, faisant référence à cette région du Tibet.

Les noms de lieux tels que gZhi-ka-rtse ont été changés en Xigaze depuis la promulgation du système unifié de romanisation par la RPC : le Pinyin. Aussi, un même lieu au Tibet peut avoir de nombreuses « orthographes » : le nom en caractères chinois, dont la transcription peut être en pinyin ou en Wade-Giles (anglo-saxons) et le nom en tibétain, qui peut aussi être translittéré de différentes façons. La meilleure solution est d'utiliser la translittération Wylie de l'orthographe tibétaine, selon l'usage des tibétologues aussi bien occidentaux que chinois, bien que celle-ci rende compte de l'orthographe et non de la prononciation.

Environnement

Image:Zangwen-highly flammable.jpg
panneau prévenant des hauts risques d'incendie, dans le parc protégé de Pota tso en tibétain zang, chinois han et anglais.

L'équilibre écologique du plateau tibétain est très fragile en raison du climat et de l'altitude qui rallentissent le renouvellement biologique. On y trouve une importante biodiversité de la faune et de la flore comparable à celle de la forêt amazonienne. Une partie du Tibet est aujourd'hui encore considéré comme une des dernières zones écologiques vierges de notre planète ; il s'agit du nord-ouest du Chang Tang ou Plateau Tibétain, au sud du désert du Taklamakan dans le Xinjiang. Michel Peissel l'a partiellement exploré avec son équipe<ref>Le Dernier Horizon, Michel Peissel, éditions Robert Laffont, 2001 (ISBN 2221092724)</ref>. Les régions tibétaines s'étendent de la haute steppe glacée jusqu'aux déserts des hauts plateaux, aux forêts tropicales, et aux prés alpestres. Le Tibet est également la source de l'ensemble des grands fleuves d'Asie, comprenant le Gange, le Salween, le Huang He (ou fleuve Jaune), le Mékong, le Brahmapoutre, le Yangzi Jiang (ou Yangtzé), le Sutlej et l'Indus ; ils sont alimentés par une précipitation moyenne de Modèle:Formatnum:100  mm dans le nord du pays jusqu’à plus de Modèle:Formatnum:1,000  mm dans le sud-est.

La pérennité de l'environnement du Tibet est mis en danger par l'exploitation de mines, notamment d’uranium à Têwo (préfecture autonome tibétaine de Gannan, province de Gansu) ouverte en 1980 par le département d’État de l’industrie nucléaire comme source la plus importante d’uranium. Le matériel radioactif de la mine a été incorrectement manipulé, induisant une incidence élevée de cancers et de malformations congénitales chez les populations avoisinantes. Avant que la mine ne soit ouverte en 1980, le secteur était peuplé d’une grande variété de poissons, d’oiseaux, de plantes et d’espèces animales, mais est depuis devenu une terre stérile. Le bétail souffre également d’un taux de mortalité exceptionnellement élevé. Les médecins locaux rapportent que près de la moitié des décès dans le secteur sont dus à des cancers, dissimulés en raison "de secrets d’État". Aucune mesure préventive n’est prise de protéger la vie humaine et animale<ref>(fr)Le chinois Sun Xiaodi a reçu le prix international de militantisme anti-nucléaire</ref>,<ref>(fr)Contamination radioactive au Tibet</ref>.

À proximité des rives du lac Kokonor, dans le comté de Haiyan, au sein de la préfecture autonome de Haibei, Deng Xiao Ping supervisa la construction d'un centre de recherche d'armes nucléaires sur le plateau tibétain au début des années 1960 appelé la Neuvième Académie<ref>La politique militaire nucléaire de la Chine au Tibet et son impact</ref>. C'est là, entre 1958 et 1964 que fut développé la première bombe atomique chinoise et 2 ans plus tard la première bombe à hydrogène chinoise. À la fin des années 1970, une usine d'enrichissement d'uranium fut construite sur le site du lac Kokonor qui produisait quotidiennement près de Modèle:Formatnum:400  kg. Dans le livre «Industrie nucléaire contemporaine» écrit par Li Jue, directeur de la Neuvième Académie, les Chinois reconnaissaient que jusqu'en 1991, l'usine de Haiyan était toujours leur centre principal de recherche milliaire nucléaire. Leurs déchets nucléaires auraient été longtemps stockés dans le lac lui-même et dans les années 1970 de nombreux enfants des nomades ont été atteints de leucémies et de malformations. Le lac Kokonor, le plus grand lac d'eau salée du Tibet est contaminé par la radioactivité.

La Chine débuta la construction de son premier centre de stockage de déchets nucléaires au Tibet en 1993, dans une région aride de la province de Gansu, rapportait une dépêche du 11 novembre l’agence Reuter. La Chine prévoyait alors la construction de trois autres centres de stockages pour promouvoir son développement en énergie nucléaire. Le premier centre de Gansu aura une première capacité de stockage de Modèle:Formatnum:60,000  m2 de déchets radioactifs, qui seront augmentés à Modèle:Formatnum:200,000  m2. À l’époque, aucune précision n’avait été apportée sur le mode de traitement et de stockage des déchets radioactifs<ref>(en)China to Start Building Centres for Nuclear Waste; First to Be in Gansu</ref>. L'agence de presse chinoise Xinhua a reconnu que des déchets nucléaires étaient déposés au Tibet. Le 19 juillet 1995, elle rapportait l'existence d'une décharge de Modèle:Formatnum:20  m2 pour les polluants radioactifs dans la préfecture autonome tibétaine de Haibei, près des rives du lac Kokonor<ref>(en)China Admits to Nuclear Waste on Tibetan Plateau</ref>.

Il existe plusieurs sites fortement contaminés par la radioactivité au Tibet. Pourtant, les effets des polluants radioactifs déversés dans l’eau du plateau tibétain se feront sentir bien au-delà car 10 des plus grands fleuves d’Asie y prennent source. De plus, les vents de haute altitude qui soufflent au Tibet peuvent transporter la radioactivité à de grandes distances.

Ressources naturelles

Le Tibet a de nombreuses ressources naturelles notamment en minerais (réserves d'or considérables), de pétrole, de gaz, de bauxite, de cuivre, d'étain et de lithium.[réf. nécessaire] Décidées par Pékin, l'ouverture des voies d'accès et l'exploitation des gisements miniers ont souvent été réalisées sans considération pour l'environnement. Le résultat : des niveaux alarmants de pollution qui affectent l'hydrographie, l'atmosphère et les sols.

Des zones forestières autrefois verdoyantes comme le Kongpo au sud-est du Tibet, ont été transformées en un paysage lunaire. En 1949, les forêts recouvraient Modèle:Formatnum:221,800  km2, soit près de la moitié de la superficie de la France. En 1985, la moitié de la surface de la forêt était rasée. Selon une étude récente du World Watch Institute, la déforestation atteindrait maintenant Modèle:Formatnum:85  %.

Le déboisement cause de sévères problèmes d'érosion et de glissements de terrain, tandis que le niveau de vase dans des fleuves tels que le Yangzi Jiang (Yang-tseu-kiang) ont atteint des niveaux sans équivalent dans le monde. Les effets dépassent maintenant le Tibet et se traduisent par des inondations dévastatrices en Chine, Inde et Bangladesh. Le gouvernement chinois a reconnu le rôle de cette déforestation massive dans les inondations catastrophiques de ces dernières années : en 1998, plus de Modèle:Formatnum:10000 morts, 250 millions de sinistrés, et des millions de sans-abris suite aux crues du Yangzi jiang.

Climat

Image:Plateau du tibet-Arbres à barbe.jpg
Modèle:Formatnum:3,700  m d'altitude, la végétation est encore dense autour des lacs.

Le climat du Tibet est très continental, froid et sec. Paradoxalement, la température moyenne annuelle est supérieure à celle de l'atmosphère à une altitude équivalente (rayonnement de la terre). Cet effet provoque d'importants gradients nord-sud de pression, et participe activement au phénomène de mousson. Les changements de températures sont assez brusques sur le plateau du Tibet, Par un temps ensoleillé et chaud, la température peut chuter brusquement, si des nuages viennent couvrir le ciel.

Géologie

Image:DEMTibet.png
Modèle Numérique de Terrain du plateau tibétain et des chaînes de montagne périphériques .

Le plateau tibétain résulte de la collision depuis 50 millions d'années entre les plaques indienne et Eurasienne. Il est de loin le plus haut (plus de Modèle:Formatnum:5,000  m) et le plus vaste plateau au monde (plus de cinq millions de km²). Il est bordé par différentes chaînes de montagnes (Tien Shan au NW, Qilian Shan au NE, Himalaya au Sud. Sa taille exceptionnelle résulte directement de la collision de l'Inde et de l'Eurasie, à une vitesse rapide (Modèle:Formatnum:15  cm/an avant la collision, Modèle:Formatnum:5  cm/an actuellement). Les déformations associées à cette collision se retrouvent dans une grande partie de l'Asie, jusqu'en Sibérie. Le très faible relief du plateau, malgré la haute altitude est lié aux limites rhéologique de la croûte continentale : la collision provoque son épaississement (60 à Modèle:Formatnum:90  km d'épaisseur, soit plus du double d'une croûte normale. La croûte continentale contient des isotopes radioactifs du thorium, de l'uranium et du potassium qui produisent de la chaleur. Cette plus forte concentration d'isotopes radioactifs provoque un réchauffement de la croûte : elle devient « molle », et ne permet plus de supporter un épaississement plus important. On observe alors une déformation extensive (failles normales au sein même de la zone en compression) et la propagation de la déformation horizontalement. Les temblements de terre sont fréquents sur le plateau du tibet. Les maisons sont construits autour de gros pilliers fait de troncs d'arbres entiers, afin de compenser ses tremblements.


Démographie

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Groupes ethnolinguistiques de langue tibétaine (1967) (Voir la carte complète, qui comporte une légende)

L'ethnie tibétaine est historiquement la principale composante de la population du Tibet. Les groupes ethniques monba, lhoba, mongol et hui (Chinois musulmans) y sont également présents. Selon la tradition, les premiers ancêtres du peuple tibétain, représentés par les six bandes rouges du drapeau tibétain, sont les Se, les Mu, les Dong, les Tong, les Dru et les Ra.

La question de la proportion des Chinois Han dans la population du Tibet est politiquement très sensible. Le gouvernement tibétain en exil affirme que la République populaire de Chine pratique une politique qui favorise l'immigration han dans le but de rendre les Tibétains minoritaires dans leur propre pays, ce que nient vigoureusement les autorités chinoises.

Vision de la communauté tibétaine en exil

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Maisons traditionnelles du Kham
Image:Kham tibet young girl smiling 2004.jpg
Jeune fille tibétaine dans une vallée de la région du Kham

Entre les années 1960 et 1980, de nombreux prisonniers (plus d'un million, selon Harry Wu) ont été envoyés dans des camps de travail (laogai) de la province tibétaine de l'Amdo (Qinghai), où ils ont trouvé de l'emploi après leur libération. Depuis les années 1980, la mise en œuvre de la libéralisation économique et une plus grande mobilité à l'intérieur de la Chine ont amené un afflux de Chinois Han au Tibet. Leur nombre réel reste cependant contesté. Le gouvernement tibétain en exil donne le chiffre de 7,5 millions de non-Tibétains dans le grand Tibet, pour 6 millions de Tibétains. Selon lui, c'est la conséquence d'une politique active de submersion démographique du peuple tibétain qui réduit les chances d'indépendance politique du Tibet, en violation de la Convention de Genève de 1946 qui interdit aux puissances occupantes l'installation de colons dans les territoires qu'elles contrôlent<ref>(en) Population transfer and control, The Office of Tibet, 1996.</ref>.

Le gouvernement tibétain en exil conteste les statistiques fournies par le gouvernement chinois car elles ne tiennent compte ni des membres de l'Armée populaire de libération en garnison au Tibet, ni de l'importante population flottante de migrants non enregistrés<ref>« Although Chinese officials asserted that 92 percent of the officially registered population in the TAR was Tibetan, they acknowledged that these figures did not include the large number of "temporary" Han residents, including military and paramilitary troops and their dependents, many of whom had lived in the TAR for years. Furthermore, freer movement of persons throughout China, government-sponsored development, and the prospect of economic opportunity in the TAR have led to a substantial increase in the non-Tibetan population, including both China's Muslim Hui minority and Han Chinese, in Lhasa and other urban areas, as migrant workers from China's large transient population sought to take advantage of the new economic opportunities. Most of these migrants professed to be temporary residents, but small businesses run by Han and Hui citizens, mostly restaurants and retail shops, predominated in almost all TAR cities. Many observers estimated that more than half of Lhasa's population was Han Chinese, and even official estimates put the number of temporary Han Chinese residents in Lhasa at over 100,000 out of a total population of 409,500. Elsewhere in the TAR, the Han percentage of the population was significantly lower. In rural areas, the Han presence was often negligible. », China (includes Tibet, Hong Kong, and Macau) - Country Reports on Human Rights Practices, 25 février 2004. Consulté de 16 novembre 2007.</ref>,<ref>Susette Cooke, « La culture tibétaine menacée par la croissance économique », Perspectives chinoises, n°79, 2003, §23, En ligne, mis en ligne le 2 août 2006. Consulté le 11 novembre 2007.</ref>. La ligne ferroviaire Qing-Zang reliant Xining à Lhasa est également un sujet majeur de préoccupation, dans la mesure où elle facilite l'afflux de nouveaux immigrants.

Le gouvernement tibétain en exil cite un article du Quotidien du Peuple publié en 1959 pour affirmer que la population tibétaine a baissé de façon significative depuis 1959. Selon cet article, les chiffres du Bureau national de statistiques de la RPC montrent que la population de la région autonome du Tibet était alors de Modèle:Formatnum:1273969 personnes. Dans les secteurs tibétains du Kham, on comptait Modèle:Formatnum:3381064 Tibétains. Au Qinghai et dans les autres secteurs tibétains incorporés au Gansu, on comptait Modèle:Formatnum:1675534 Tibétains. La somme de tous ces chiffres conduisait à une population tibétaine de Modèle:Formatnum:6330567 en 1959<ref>People's Daily, Beijing, November 10, 1959, in Population transfer and control</ref>. En 2000, le nombre total de Tibétains dans l'ensemble de ces régions était d'environ Modèle:Formatnum:5400000 selon le Bureau national de statistiques<ref>Modèle:Formatnum:5416021 lors du recensement de 2000: (en)(zh) China Statistical Yearbook 2003, p. 48</ref>. Ces chiffres impliqueraient qu'entre 1959 et 2000 la population tibétaine a décru d'environ un million de personnes, soit un déclin de 15 %. Au cours de la même période, la population chinoise a doublé, et la population mondiale a triplé<ref>L'évolution démographique dans le monde : I - La Chine</ref>. Cette analyse fournit un argument supplémentaire concernant l'estimation du nombre de morts tibétains durant la période allant de 1959 à 1979. Elle suggère l'existence d'un déficit démographique de la population tibétaine dont les causes et l'évolution temporelle restent à préciser.

Ces chiffres étant plus de deux fois supérieurs à ceux de 1953 et 1964 (d'origine chinoise), respectivement 2,77 et 2,50 millions de tibétains<ref name="50-90">(zh) 1950—1990年藏族人口规模变动及其地区差异研究 (les chiffres de la RAT en 1953 et 1964 présentés dans cette étude correspondent à des évaluations, tous les autres chiffres proviennent de recensements)</ref>, il est possible qu'ils incluent des habitants non tibétains. Il n'en demeure pas moins que les chiffres de source chinoise font apparaître une diminution de la population entre 1953 et 1964, clairement visible sur le graphique présenté au chapitre suivant ; ses causes restent toutefois à déterminer précisément<ref>« In the official doctrinaire explanation the sharp decline in population, which ran contrary to the national trend, is attributed to the prevalence of feudal serfdom. 'Cruel persecution and oppression of the labouring people by the ruling classes was the root cause for the decline in population. The serfs and slaves had to do corvée labour like beasts of burden. Many of them were prohibited from getting married or having children. The heavy work for women after birth, and epidemic deseases were among the reasons for the shrinking population.' No mention is made, however, of the state of intermittent civil war which has existed since the Chinese entered Tibet in 1951, and the flight of refugees which occured especially after the 1959 uprising. », Changing Population Characteristics in Tibet, 1959 to 1965, Michael Freeberne, Population Studies, Vol. 19, No. 3 (Mar., 1966), p. 317. Extrait en ligne</ref>,<ref>« The decline in population between 1953 and 1964 can be explained by several factors, including the deaths following the various revolts of the 1950s and that of 1959; the famines of the late 1950s and early 1960s (mainly in the Tibetan areas outside Tibet itself); and continuing decline due to factors similar to those already attributed to the period before 1950 [(the high proportion of males in the monastic order, together with the custom of polyandry; widespread venereal diseases; high infant mortality rates as well as frequent smallpox epidemics and in some places endemic goitre; a declining ecological base; and a violent lifestyle in Kham, then part of the Chinese province of Xikang, at least in the 1930s and 1940s)]. Another major factor is emigration, which accounted for many thousands of people through the 1950s and after and formed the basis of the Dharamsala community [...] », People’s Republic of China: Background paper on the situation of the Tibetan population, A Writenet Report by Professor Colin P. Mackerras, p. 19-20. Consulté le 16 novembre 2007 [pdf]</ref>.

Vision de la République populaire de Chine

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Les entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine
Image:Démographie Tibet 1953-2000.png
L'évolution démographique tibétaine entre 1953 et 2000<ref name="50-90" />,<ref name="ZH" />

La République populaire de Chine ne se considère pas comme une puissance occupante et dément avec force les allégations de submersion démographique. Elle ne reconnaît pas non plus l'existence du « Grand Tibet » revendiqué par le gouvernement tibétain en exil. Selon elle, cette idée a été forgée par des impérialistes étrangers dans le cadre d'un complot destiné à diviser la Chine ( L'Empire japonais avait créé un Manzhouguo dans la région Mandchourie pendant la seconde guerre mondiale. La Mongolie, qui a gagné son indépendance grâce au soutien de l'Union soviétique sur laquelle elle s'est alignée par la suite, constitue pour la Chine un précédent qui a marqué les esprits). Elle s'appuie sur le fait que les territoires de population tibétaine qui n'appartiennent pas à la région autonome n'étaient pas contrôlés par le gouvernement tibétain avant 1959, mais administrées depuis des siècles par les provinces avoisinantes<ref>(zh) Xinhua News report</ref>. Selon la RPC, le nombre de Tibétains dans la région autonome était de 2,4 millions lors du recensement mené en 2000, pour Modèle:Formatnum:190000 non-Tibétains, et le nombre de Tibétains dans l'ensemble des entités autonomes tibétaines (légèrement plus petit que le Grand Tibet revendiqué par les Tibétains en exil) était de 5 millions, pour 2,3 millions de non-Tibétains. Dans la région autonome elle-même, la plus grande partie des Han se trouvent à Lhassa. Les politiques de contrôle démographique telles que la politique de l'enfant unique s'appliquent uniquement aux Chinois Han, et non aux minorités comme les Tibétains<ref>(en) The law of birth control, The People's Republic of China</ref>.

Jampa Phuntsok, un tibétain d'origine de Chamdo , président de la Région autonome du Tibet, a également affirmé que le gouvernement central n'avait aucune politique de migration vers le Tibet en raison des conditions difficiles liées à l'altitude, que les 6 % de Han dans la RAT constituent un groupe très fluide venu principalement pour les affaires ou le travail, et qu'il n'y a pas de problème d'immigration<ref>(zh) SINA News report</ref>.

En ce qui concerne la population d'ethnie tibétaine proprement dite, le gouvernement chinois affirme que, selon le premier recensement national mené en 1954, il y avait Modèle:Formatnum:2770000 Tibétains en Chine, dont Modèle:Formatnum:1270000 dans la région autonome, alors que, selon le quatrième recensement mené en 1990, il y avait Modèle:Formatnum:4590000 de Tibétains en Chine, dont Modèle:Formatnum:2090000 dans la région autonome. Selon lui, ces chiffres constitueraient la preuve que la population tibétaine a doublé depuis 1951, et que les allégations des Tibétains en exil ne seraient que mensonge<ref>(zh) Population of Tibet 1950-1990</ref>.<ref>Développement des services médicaux et poussée démographique au Tibet Selon le recensement national de 1953, le nombre des Tibétains, y compris ceux du Tibet, était de 2,77 millions; lors du recensement de 1990, on comptait 4,59 millions de Tibétains dans toute la Chine.</ref>

Le tableau ci-dessous<ref name = "ZH">Department of Population, Social, Science and Technology Statistics of the National Bureau of Statistics of China (国家统计局人口和社会科技统计司) and Department of Economic Development of the State Ethnic Affairs Commission of China (国家民族事务委员会经济发展司), eds. Tabulation on Nationalities of 2000 Population Census of China (《2000年人口普查中国民族人口资料》). 2 vols. Beijing: Nationalities Publishing House (民族出版社), 2003 (ISBN 7-105-05425-5).</ref> donne les chiffres de population, selon le recensement mené dans toute la Chine en 2000, pour toutes les entités autonomes tibétaines ainsi que pour les juridictions de Xining et de Haidong. La présence de ces deux dernières juridictions dans le tableau permet de présenter l'ensemble des chiffres de la province du Qinghai, et correspond également à la vision du gouvernement tibétain en exil qui les revendique comme partie intégrante du « Grand Tibet ». Les chiffres présentés ne prennent pas en compte les membres de l'Armée populaire de libération en service actif.

Les principaux groupes ethniques par région dans le Grand Tibet (recensement 2000)
Total Tibétains Chinois Han Autres
Région autonome du Tibet : 2 616 329 2 427 168 92,8 % 158 570 6,1 % 30 591 1,2 %
- Juridiction de Lhassa 474 499 387 124 81,6 % 80 584 17,0 % 6 791 1,4 %
- Préfecture de Qamdo 586 152 563 831 96,2 % 19 673 3,4 % 2 648 0,5 %
- Préfecture de Shannan 318 106 305 709 96,1 % 10 968 3,4 % 1 429 0,4 %
- Préfecture de Xigazê 634 962 618 270 97,4 % 12 500 2,0 % 4 192 0,7 %
- Préfecture de Nagchu 366 710 357 673 97,5 % 7 510 2,0 % 1 527 0,4 %
- Préfecture de Ngari 77 253 73 111 94,6 % 3 543 4,6 % 599 0,8 %
- Préfecture de Nyingchi 158 647 121 450 76,6 % 23 792 15,0 % 13 405 8,4 %
Province du Qinghai : Modèle:Formatnum:4822963 Modèle:Formatnum:1086592 22,5 % Modèle:Formatnum:2606050 54,0 % Modèle:Formatnum:1130321 23,4 %
- Juridiction de Xining 1 849 713 96 091 5,2 % 1 375 013 74,3 % 378 609 20,5 %
- Préfecture de Haidong 1 391 565 128 025 9,2 % 783 893 56,3 % 479 647 34,5 %
- Préfecture autonome tibétaine de Haibei 258 922 62 520 24,1 % 94 841 36,6 % 101 561 39,2 %
- Préfecture autonome tibétaine de Huangnan 214 642 142 360 66,3 % 16 194 7,5 % 56 088 26,1 %
- Préfecture autonome tibétaine de Hainan 375 426 235 663 62,8 % 105 337 28,1 % 34 426 9,2 %
- Préfecture autonome tibétaine de Golog 137 940 126 395 91,6 % 9 096 6,6 % 2 449 1,8 %
- Préfecture autonome tibétaine de Gyêgu 262 661 255 167 97,1 % 5 970 2,3 % 1 524 0,6 %
- Préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi 332 094 40 371 12,2 % 215 706 65,0 % 76 017 22,9 %
Territoires tibétains de la province du Sichuan :
- Préfecture autonome tibétaine et qiang de Ngawa 847 468 455 238 53,7 % 209 270 24,7 % 182 960 21,6 %
- Préfecture autonome tibétaine de Garzê 897 239 703 168 78,4 % 163 648 18,2 % 30 423 3,4 %
- Comté autonome tibétain de Muli 124 462 60 679 48,8 % 27 199 21,9 % 36 584 29,4 %
Territoires tibétains de la province du Yunnan :
- Préfecture autonome tibétaine de Dêqên 353 518 117 099 33,1 % 57 928 16,4 % 178 491 50,5 %
Territoires tibétains de la province du Gansu :
- Préfecture autonome tibétaine de Gannan 640 106 329 278 51,4 % 267 260 41,8 % 43 568 6,8 %
- Comté autonome tibétain de Tianzhu 221 347 66 125 29,9 % 139 190 62,9 % 16 032 7,2 %
Total pour le Grand Tibet :
Avec Xining et Haidong Modèle:Formatnum:10523432 Modèle:Formatnum:5245347 49,8 % Modèle:Formatnum:3629115 34,5 % Modèle:Formatnum:1648970 15,7 %
Sans Xining et Haidong 7 282 154 5 021 231 69,0 % 1 470 209 20,2 % 790 714 10,9 %

Culture

Médecine tibétaine traditionnelle

La médecine tibétaine traditionnelle est une des plus anciennes médecines au monde. Elle utilise jusqu'à deux mille types de plantes et cinquante minéraux. Une des personnalités clé dans son développement fut le médecin Yutok Yonten Gonpo Modèle:VIIIe siècle renommé, qui a produit les Quatre tantras médicaux intégrant le matériel des traditions médicales de Perse, Inde et de Chine. Les tantras comprennent un total de 156 chapitres sous forme de Tangkas, qui parle de la médecine tibétaine archaïque et les essences de médecines dans les autres endroits. Elle est généralement pratiquée par des lamas, comme à Xianggelila.

Le descendant du Yutok Yonten Gonpo, Yuthok Sarma Yonten Gonpo, a consolidé d’avantage la tradition en ajoutant 18 travaux médicaux. Un de ses livres inclut des tableaux peignant le remettre à l'état initial d'un os cassé. En plus, il a compilé une série d'images anatomiques d'organes internes.

Religion

Bouddhisme tibétain

Image:Manjusri.JPG
Peinture murale bouddhiste tibétaine représentant Manjusri.

La religion est extrêmement importante pour les Tibétains. Le Tibet est l’écrin traditionnel du bouddhisme tibétain, une forme distinctive de Vajrayana, qui est aussi relié au Shingon, la tradition bouddhiste au japon. Le bouddhisme tibétain est non seulement pratiqué au Tibet, mais aussi chez les mongols en Mongolie, et dans la République de Bouriatie, la République de Touva et la République de Kalmoukie, en plus chez les mandchous[réf. nécessaire]. Le Tibet est aussi le lieu d’une tradition spirituelle originale appelée Bön.

L'un des rites funéraires les plus pratiqués par les tibétains présente des caractéristiques uniques : c'est celui de la sépulture de l'Air, par lequel le corps du défunt est offert aux vautours.

Islam

Dans les villes tibétaines, il y a aussi de petites communautés musulmanes, comme les Kachee (Kache), dont les origines remontent aux immigrants de trois régions principales : le Cachemire (Kachee Yul en Tibétain ancien), le Ladakh et les pays turcs d’Asie Centrale. L'influence islamique au Tibet est aussi venue de Perse. Après 1959, un groupe de Musulmans tibétains a demandé la nationalité indienne du fait de leurs racines historiques au Cachemire et le gouvernement indien a déclaré tous les Musulmans tibétains citoyens indiens cette année là<ref>(en)Masood Butt, 'Muslims of Tibet', The Office of Tibet, January/February 1994</ref>. Il existe aussi une communauté musulmane chinoise bien établie (gya kachee), dont les origines remontent au peuple Hui, un groupe ethnique de Chine.

Les monastères bouddhistes au Tibet

Le Palais du Potala, l'ancienne résidence des Dalai Lamas est un site du patrimoine mondial, comme est le Norbulingka, l'ancienne résidence d'été des Dalai Lamas.

Pendant l’invasion chinoise de 1949, et la Révolution Culturelle de 1960, des sites le plus historiquement significatifs du Tibet ont été vandalisés ou ont été détruits totalement.

L’art tibétain


Les représentations artistiques tibétaines sont intrinsèquement liés au bouddhisme tibétain et représentent ordinairement des divinités ou des Bouddhas de diverses formes allant de statues de bronze et des sanctuaires, à des thangkas très colorées et des mandalas de sables colorés.

Architecture

L'architecture religieuse tibétaine a subi des influences orientales et indiennes, et reflète profondément l'approche bouddhiste. La roue bouddhiste, avec deux dragons, peut être vue sur presque chaque monastère du Tibet. La conception des chörtens tibétain peut varier, des murs arrondis dans le Kham à des formes carrés et des murs à quatre côtés au Ladakh.

Image:Zhongdian-rueda-oracion-c01.jpg
Tour d'une dizaine de mètres de haut, en rotation permanente, à Zhongdian, Xianggelila.

L'architecture tibétaine est caractérisée par la construction fréquente des maisons et des monastères sur des sites élevés et ensoleillés face au sud, et par l'utilisation comme matériaux d’un mélange de pierre, de bois, de ciment et de terre. Les techniques de construction permettent de pallier la rareté des combustibles utilisés pour le chauffage : toits plats pour préserver la chaleur, et fenêtres multiples pour laisser entrer la lumière du soleil. Les murs sont habituellement inclinés de dix degrés vers l'intérieur et soutenus par des gros pilliers fait de troncs d'arbres massifs, à titre de précaution contre les tremblements de terre, fréquents dans ce secteur montagneux.

Avec 117 mètres de hauteur et 360 mètres de largeur, le Palais du Potala est considéré comme l'exemple le plus important d'architecture tibétaine. Anciennement résidence du Dalaï Lama, il contient plus d’un millier de pièces dans treize étages, et abrite des portraits des Dalaï Lamas passés et des statues du Bouddha. Il est divisé en un Palais Blanc extérieur, qui abrite les quartiers administratifs, et des Quartiers Rouges intérieurs, qui abritent la salle de réunion des Lamas, les chapelles, Modèle:Formatnum:10000 sanctuaires et une importante bibliothèque contenant les écritures bouddhistes. Il existe un petit potala, à Zhongdian, au Sud Est du plateau du Tibet, dans la province du Yunnan, dans la région autonome de Xianggelila.


Musique

Image:Ladakhmusic.jpg
Musiciens dans les rues du Ladakh en Inde du nord.

La musique du Tibet reflète l'héritage culturel de la région himalayenne, centrée sur le Tibet mais aussi sur les régions où l’on trouve des groupes ethniques Tibétains : en Inde, au Bhoutan, au Népal ainsi qu’à l'étranger. La musique tibétaine est avant tout religieuse, reflétant l'influence profonde du bouddhisme tibétain sur la culture.

La musique tibétaine implique souvent des chants en langue tibétaine ou en sanscrit, comme partie intégrante de la religion. Ces chants complexes, souvent des récitations de textes sacrés, sont également pratiqués lors de la célébration de divers festivals. Le chant yang, exécuté sans moment de mesure, est accompagné de résonance de tambours et à un niveau bas, de syllabes soutenues. Il existe également des styles spécifiques à diverses écoles de bouddhisme tibétain, comme la musique classique populaire des Gelugpa, et la musique romantique des Nyingmapa, Sakyapa et Kagyupa.

Une autre forme de musique populaire est le style classique Gar, qui est exécuté pour les rites et les cérémonies. La musique Lu est un type de chansons qui présentent des vibrations glottales et aigües. Il y a aussi les chants épiques de héros du Tibet, comme l’épopée de Gesar de Ling.

Festivals

Image:IMG 1016 Lhasa Barkhor.jpg
Le Festival de prière de Monlam.

Le Tibet a de divers festivals qui sont exécutés ordinairement en honneur au Bouddha. Losar est le Festival de Nouvel An tibétain et le Festival de prière de Monlam le suit dans le premier mois du calendrier tibétain qui implique beaucoup de Tibétains dansant et participant dans les événements de sports et partager les pique-niques.

Éducation tibétaine traditionnelle

Avant que l'organisation de l'enseignement soit totalement transformée par les Chinois dans les années 1950<ref>(en) General background to the state of education in Tibet, Tibetan Centre for Human Rights and Democracy, 1997</ref>, mais aussi par les Tibétains en exil en Inde dont l'enseignement attire chaque année un nombre important de jeunes Tibétains vers l'exil<ref>Education in Tibet, TCHRD</ref> , trois modes d'enseignement collectif coexistaient au Tibet : l'enseignement bouddhiste assuré dans les monastères, l'enseignement officiel organisé par le gouvernement tibétain, et l'enseignement privé<ref>Le Tibet Journal, Editions Dharma pour la traduction française, 1985, ISBN 286487010X </ref>,<ref name="Educ 1">Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom</ref>. L'enseignement des métiers manuels s'effectuait le plus souvent par transmission de père en fils, mais également par formation interne au sein des ateliers<ref>Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Other Forms of Education</ref>.

Bien que l'on ne dispose pas de statistiques précises sur le nombre d'écoles et le nombre d'élèves au sein des monastères bouddhistes, il est cependant certain que cette forme d'enseignement était largement prépondérante, mais qu'elle ne prenait en charge qu'une partie des enfants tibétains, ceux qui y étaient envoyés par leurs parents pour devenir moines<ref>« For centuries, monasteries and nunneries in Tibet were the principal centers of learning and education. Tibetan tradition required all families with more than two sons (to) send one of them to a monastery to become a monk. » China's impact on Tibetan cultural and linguistic identity, Tibetan Bulletin online, January-April 2007</ref>,<ref>« In independent Tibet, monasteries and nunneries, numbering over 6,000, served as schools and universities, fulfilling Tibet's educational needs. » Tibet: Proving Truth from Facts - Socio-economic conditions and colonialism</ref>,<ref>« Before the peaceful liberation in 1951, school enrolment in Tibet was no more than 3,000 at its highest » China's Tibet Facts & figures 2002 - Education</ref> ; le chiffre de moins de 2 % d'enfants scolarisés avancé par des sources chinoises paraît néanmoins caricatural<ref>« Less than 2 percent of school-age children attended school and the illiteracy rate amounted to 95 percent on the eve of Tibet's peaceful liberation in 1951. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom. Ce chiffre est à mettre en relation avec la proportion indiquée dans ce même document de 10 % de moines et nonnes dans la population tibétaine : « Before 1959, there were some 2,000 monasteries in Tibet with 110,000 monks and nuns, who made up 10 percent of total population. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Monastic Education</ref>. Selon le gouvernement tibétain en exil, avant 1959, on comptait Modèle:Formatnum:592000 moines<ref> Le Tibet est-il chinois ? Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Albin Michel, 2002, ISBN 2226134263</ref>, tandis que le nombre de nonnes étaient de Modèle:Formatnum:27000<ref>Combats des Nonnes Tibétaines, Havnevik Hanna, 1995, Ed Dharma, ISBN 2864870258</ref>, soit au total près de 10 % de l'ensemble des Tibétains. Ces écoles donnaient aux élèves, aux jeunes moines ou nonnes bouddhistes, une formation religieuse, philosophique et artistique, et leur enseignaient également la lecture et l'écriture de la langue tibétaine, ainsi que les bases de la médecine tibétaine traditionnelle et du calendrier tibétain<ref>« Students of the monastery schools, mainly monks, majored in Buddhist scriptures, but also gained some knowledge of Tibetan language, handwriting, literature and art, philosophy logic, astronomical Calendar and medicine. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Monastic Education</ref>.

L'enseignement officiel, organisé par le gouvernement tibétain autour de 3 centres principaux, était destiné essentiellement à la formation des futurs cadres du pays, à celle des médecins et des spécialistes du calendrier astronomique. L'école de Tse, située au sommet du Palais du Potala et fondée par le 7e Dalaï Lama, formait les cadres du gouvernement du Tibet. Les diplômés de cette école qui désiraient travailler dans la fonction publique devaient subir un enseignement plus poussé dans une école religieuse. Les fonctionnaires laïcs étaient principalement formés à l'école de Tse<ref>Tibet, mon histoire, Jetsun Pema, Éd : Ramsay</ref>. Selon le gouvernement chinois, les futurs cadres étaient pratiquement tous issus de familles nobles<ref>« Schools run by local governments were divided into schools for the training of lay and monk officials. Instead of providing students with systematic study, these schools were actually training centers for nurturing local government officials. Most of the students were from noble families. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Official Education</ref>, alors que les études médicales étaient ouvertes à tous<ref>« Unlike schools set up to train lay and monk officials, its students came from ordinary families. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Official Education</ref>.

Selon des sources chinoises, il existait une seule école de formation des cadres destinée aux laïcs, sise à Lhassa, qui comptait une vingtaine d'élèves, et deux écoles destinées aux religieux, l'une à Lhassa, et l'autre à Xigaze. L'enseignement des futurs cadres laïcs comportait l'éthique, la grammaire et l'écriture de la langue tibétaine, la composition des documents officiels et les techniques de calcul et de recouvrement des taxes. L'enseignement des futurs cadres religieux comportait les cérémonies religieuses, les écritures et objets bouddhistes, la grammaire tibétaine, la composition des documents officiels et les mathématiques<ref name="Educ 2">Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Official Education</ref>,<ref name="Educ 5">Tibetan education as I see it, Qangngoiba Doje Ngoizhub</ref>.

L'enseignement destiné aux futurs spécialistes de la médecine et du calendrier astronomique tibétains était délivré par plusieurs écoles, notamment l'Institut Chakpori de médecine tibétaine fondé au Modèle:XVIIe siècle par le 5e Dalaï Lama et son régent Sangyé Gyatso‎, qui fut détruit en 1959 par l'armée chinoise<ref>Histoire de la médecine tibétaine</ref>, ainsi qu'au Men-Tsee-Khang de Lhassa, fondé en 1916 par le 13e Dalaï lama, Thubten Gyatso<ref>History of Tibetan Medicine</ref>,<ref name="Educ 2" />,<ref name="Facts 2002">China's Tibet Facts & figures 2002 - Education</ref>. Cet établissement sera fermé sous l'occupation chinoise, et les médecins tibétains comme Tenzin Choedrak emprisonnés.

Les familles nobles ou aisées avaient fréquemment recours à des précepteurs qui étaient chargés de l'éducation de leurs enfants à domicile. Dans les villes les plus importantes (notamment Lhassa, Shigatse, Zedang et Gyangzê), des écoles privées ont été créées. Celles-ci, au nombre d'une dizaine dans les années 1840, se sont multipliées pour atteindre la centaine sous la République de Chine. La ville de Lhassa comptait au moins une vingtaine d'écoles privées renommées, comme Dakang ou Gyiri<ref name="Educ 5" />,<ref name="Facts 2002" />,<ref name="Educ 3">Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Private Education</ref>. Les Britanniques ont ouvert un dispensaire dans la ville de Gyantse après la signature des traités consécutifs à leur intervention militaire de 1904. C'est dans cette même ville qu'en 1923, le 13e Dalaï Lama a établi la première école anglaise, qui a dû fermer en 1926 en raison de l'opposition des monastères<ref>“The Birth of a Clinic”? The IMS Dispensary in Gyantse (Tibet), 1904–1910 An English school existed in Gyantse in the period 1923–26; it was closed as part of a general Tibetan movement against modernization at that time</ref>,<ref>« Durant les quelques années qui suivirent [la convention de Simla], le Dalaï Lama tenta de développer un rapprochement avec les Anglais [...]. Une école anglaise fut créée à Gyantsé mais, devant la réaction des grands monastères [...], l'école dut rapidement fermer ses portes. », Jérôme Édou et René Vernadet,

                           Tibet, les chevaux du vent, L'Asiathèque, Paris, 2007 (ISBN 978-2-91-525548-5) , p. 76-77.</ref>. La tentative de généraliser l'enseignement primaire voulue par le 13e Dalaï lama, Thubten Gyatso date de son retour d'exil en Inde, après la chute de la dynastie chinoise Qing en 1911. Il décida d'instituer un enseignement obligatoire de la langue tibétaine pour tous les enfants âgés de 7 à 15 ans, mais se heurta à l'opposition des monastères<ref name="Educ 2" />. Une école anglaise a ouvert à Lhassa en 1944, mais cette tentative fut aussi sans lendemain, cependant que quelques Tibétains envoyaient leurs enfants dans les écoles occidentales en Inde<ref>“The Birth of a Clinic”? The IMS Dispensary in Gyantse (Tibet), 1904–1910 An English school opened in Lhasa in the 1940s but was also short-lived, although by this time some Tibetans were sending their children to Western schools in India</ref>,<ref>« En 1944, à l'inspiration du Régent Takra, une deuxième tentative pour installer une école anglaise s'acheva, elle aussi, par un échec, quelques mois après son inauguration. », Tibet, les chevaux du vent, Ibid.</ref>,<ref>« Cependant l'aristocratie de Lhassa prit l'habitude d'envoyer ses enfants dans les écoles anglaises de Kalimpong et Darjeeling. », Tibet, les chevaux du vent, Ibid.</ref>.

Notes et références

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Bibliographie

Voir aussi

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Voir « Tibet » sur le Wiktionnaire.

Liens externes

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