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Platon

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Modèle:Infobox Philosophe Platon (en grec ancien Modèle:Grec ancien / Plátôn, Athènes, 427 av. J.-C. / 348 av. J.-C.) est un philosophe grec, disciple de Socrate. Surnommé le « divin Platon », il est souvent considéré comme un des premiers grands philosophes de la philosophie occidentale. Selon une célèbre formule d'Alfred North Whitehead, « La plus sûre description d'ensemble de la tradition philosophique européenne est qu'elle consiste en une série d'annotations à Platon. »<ref>A. N. Whitehead, Process and Reality, 1929</ref>.

La philosophie platonicienne se caractérise par son extrême richesse. On a l’impression qu’il n’y a pas de problèmes ou de questions que Platon n’ait déjà soulevés. Platon s’est tourné aussi bien vers la philosophie politique que vers la philosophie morale, la théorie de la connaissance, la cosmologie ou vers l’esthétique. Ses positions sont encore souvent discutées ou défendues par la philosophie contemporaine. Karl Popper a critiqué en plein XXe siècle le « communisme de Platon », tandis que le platonisme est une position qui fut défendue de nos jours aussi bien par Frege que par Russell.

Sommaire

Biographie

La vie de Platon est assez mal connue ; comme pour beaucoup d'autres philosophes de l'Antiquité, il est souvent difficile de faire la distinction entre ce qui relève de l'histoire, de la légende ou simplement du ragot.

Il naquit sous l'archontat d'Aminias, un 21 mai, à Athènes dans le dème de Collytos en 428/427 et y mourut vers 348 lors d'un repas de noces. Il appartenait à une famille aristocratique : son père, Ariston, prétendait descendre du dernier roi d'Athènes (Codros), et sa mère, Périctioné, descendait d'un certain Dropidès, proche de Solon. Elle était également la cousine de Critias, l'un des Trente Tyrans.

Favorinus, dans son Histoire universelle<ref name="DioVie3.3">Modèle:DioVie, III, 3.</ref>, fait naître Platon dans la maison de Phidiadès, fils de Thaïes, à Égine où son père avait reçu un lot de terre, quand les Athéniens s’étaient décidés à expulser les habitants de l'île, et à y envoyer une colonie. La chronologie ne rend pas impossible cette tradition ; seulement elle oblige d'admettre que Platon est né dans l'année même où eut lieu cette colonisation. Cependant l'historien ajoute que son père Ariston ne revint à Athènes que lorsque les Lacédémoniens vainqueurs rétablirent les Éginètes dans la possession de leur île et en eurent chassé les envahisseurs, c'est-à-dire à une époque où Platon avait vingt-six ans, et, comme ce détail ne s'accorde nullement avec ce que nous savons de l'éducation de notre philosophe, dont les maîtres habitaient Athènes, on préfère généralement rejeter tout le récit de Favorinus, et suivre celui d'Apollodore<ref name="DioVie3.3" />, qui place le lieu de la naissance à Athènes, ou du moins dans le dème de Collyte, situé à un quart d'heure de marche de la ville<ref>Antiléon, cité par Diogène Laërce, III, 3.</ref>. La date est moins certaine encore : on la fixe habituellement à la troisième année de la 87e olympiade, au 7 du mois thargélion, qui correspondrait au 21 mai de l'an 429 avant notre ère.

Le jour précis, que sembleraient fixer avec certitude les fêtes par lesquelles ses disciples en célébrèrent longtemps l'anniversaire<ref>Plutarque, Symp. Qu., 1, VIII, 1, I ; Apulée, de Dogm. Plat., 1.</ref>, présente cependant des particularités qui éveillent des soupçons. Socrate était né le 6 du même mois thargélion, et les anciens eux-mêmes avaient été frappés de ce rapprochement. « Le poète Ion, » dit Plutarque<ref>Plut., Symp. Qu., l, 1.</ref> « a eu raison de dire que, malgré la différence qui se trouve entre la sagesse et la fortune, leurs effets sont très-souvent semblables. Du moins elles semblent avoir disposé fort à propos la naissance de Socrate et celle de Platon, en faisant d'abord qu'elles se suivissent de fort près ; ensuite, que celle du plus âgé, et qui devait être le maître de l'autre, précédât immédiatement dans l'ordre des jours celle du second. » Malgré le doute que fait naître involontairement le rapprochement trop significatif de ces deux jours de la naissance de Platon et de celle de Socrate, il n'y a peut-être là rien que de fortuit. Mais il y a autre chose encore : tandis que Socrate était né le jour où Athènes célébrait par un sacrifice solennel la naissance de Déméter Chloé, jour propice entre tous, et où l'on purifiait la ville<ref>Diogène Laërce, II, 44 ; Élien, Hist. var., II, 25. C'était également le jour de naissance d'Alexandre.</ref>, son disciple venait au monde le jour où Athènes et les colonies ioniennes fêtaient à Délos la naissance d'Apollon, le dieu des arts, de la poésie, de l'éloquence, le dieu de l'harmonie, de la grâce et de la beauté. On connaît la prédilection des néo-platoniciens pour ces mythes symboliques destinés à exprimer sous une forme populaire et poétique certaines idées ou certains rapports. À cet amour naturel chez eux de l'allégorie et du symbole, se joignait le désir d'opposer aux légendes du christianisme naissant des traditions non moins merveilleuses, et de lui enlever le privilège de s'emparer des imaginations et des âmes par l'attrait prestigieux du surnaturel, toujours puissant, et à cette époque tout-puissant sur les esprits. De là toutes sortes de mythes, et particulièrement ceux dont Platon fut l'objet, et qui le rattachent tous à Apollon.

Ce jour de naissance, coïncidant avec l'anniversaire de la naissance d'Apollon, semble donc choisi, comme les autres mythes qui le concernent, pour exprimer l'impression que faisait son génie et l'idée qu'on en concevait : il est trop significatif, trop expressif pour ne pas être suspect (Z). Un si beau génie ne pouvait être le fils d'un homme :

Il fut donc le fils d'Apollon, qui avait ordonné au mari de sa mère de ne pas s'approcher de sa femme pendant les dix premiers mois de son mariage<ref>Diogène Laërce, III, 2 ; Plut., Symp., VIII, qu. 1; Olymp., Vit. Plat. ; Apul., de Dogm. Plat., 1 ; Orig., c. Cels., I.I, 37, et I. VI, 8.

Origène compare la conception surnaturelle de Jésus avec le récit de la conception de Platon par Apollon, et dans un endroit (1. VI, Image:Cool.gif il est d'avis que des malintentionnés seuls peuvent douter de tels récits ; dans l'autre passage (I, 37), il dit que le récit concernant Platon appartient aux mythes, par lesquels on a voulu expliquer la sagesse et la capacité extraordinaire de certains grands hommes ; mais il laisse ici de côté le récit de la conception de Jésus : il pose donc en fait la similitude des deux récits, donne à l'un une interprétation mythique et se tait sur l'autre. Ce qu'il y a de remarquable dans ces traditions, c'est que la légende parait s'être formée autour du nom de Platon, presque de son vivant, si du moins il faut en croire l'assertion de Diogène Laërce, III, 2, qui nous affirme que le bruit courant a Athènes d'une naissance surnaturelle était attesté non-seulement par Anaxilidas, dont l'époque nous est inconnue, mais par Cléarque de Soles, disciple d'Aristote, et encore par Speusippe, fils de la sœur de Platon (sororis Platonis filius. S. Jérôme, Adv. Jovin., 1, 23).</ref> : ce qui ne veut pas tout à fait dire, comme l'interprète saint Jérôme, que les traditions grecques faisaient du prince de la philosophie le fils d'une vierge<ref>S. Jérom., c. Jovin., 1.I, 23. « Sapientiæ principem non aliter arbitrantur nisi de partu virginis editum. »</ref>. Nous voyons ces mythes se reproduire à toutes les époques de sa vie. À peine a-t-il vu le jour, que ses parents vont faire un sacrifice sur le mont Hymette et consacrer leur fils à Pan, aux Muses et à Apollon. C'est là, pendant le sacrifice, que des abeilles viennent déposer leur miel sur la bouche de l'enfant endormi, afin que se vérifiât en sa personne ce vers d'Homère<ref>Prolqq.; c. 2 ; Apulée, de Dogm. Plat., c. 1 ; Olympiod., c. 1.</ref> :

[texte grec].

Le jour où son père le présente à Socrate, il se trouve que celui-ci venait de raconter à ses amis un songe qu'il avait eu la nuit précédente. Il lui avait semblé voir s'envoler de l'autel consacré à l'Amour, dans l'Académie, un petit cygne qui se réfugia dans son sein, et s'élança ensuite vers les cieux, charmant les dieux et les hommes d'une suave mélodie<ref>Diog. L., III, 5; Apul., de Dogm. Plat.', 1. I ; Pausan., Allica.</ref>. Platon lui-même, quelques moments avant de mourir, se voit, en songe, transformé en cygne, - c'est l'oiseau d'Apollon - et, pour échapper aux mains des oiseleurs, volant d'arbre en arbre<ref>Prolgg., c. 1 ; Olympiod., c. 1.</ref>. Enfin, on remarque qu'il a atteint dans sa vie le nombre sacré et parfait 81, ce qui annonçait, dit Sénèque, une nature plus qu'humaine.

De là, en l'honneur de ses mânes, un sacrifice offert par des mages qui se trouvaient par hasard à Athènes<ref>Sénèque, ep. 58. « Rati amplioris fuisse sortis quam humanæ, quia consummasset perfectissimum numerum quem novem novies multiplicata componunt. »</ref>. En effet, ce nombre de 81 est le carré de 9, et 9 est le nombre des Muses, filles et compagnes d'Apollon. Tous ces mythes semblent donc marquer l'impression que fit son génie sur les anciens et expriment l'idée qu'ils s'en formaient. Comme Homère, dont ils aiment à le rapprocher, Platon est pour eux le type vivant et humain de la beauté morale, de la mesure et de l'harmonie dont Apollon est le type divin<ref>Prolgg., c. 1. Olympiod., c. 6, le compare également à Homère.</ref>.

Sa généalogie réelle<ref>Nous trouvons sa généalogie maternelle tout au long dans Proclus, in Tim., qui corrige celles d'Iamblique et de Théon sur quelques points importants.</ref> lui donnait une origine non moins glorieuse que celle que lui attribuait cette mythologie symbolique : il appartenait aux plus grandes et plus illustres familles d'Athènes<ref>(3) Suivant Antiléon, au IIe livre de sa Chronologie, il était du dème de Collyte (Diog. L., III, 2), qui appartenait à la tribu Ægéide.</ref>, et par son père comme par sa mère était de race royale et même divine. Ariston, son père, faisait remonter l'origine de sa famille jusqu'à Codros, fils de Mélanthos, lequel descendait lui-même de Nélée et de Neptune<ref>Diog. L., III, 1.</ref>.

Suivant l'usage des grandes familles de son pays, Platon prit le nom de son grand-père Aristoclès, qu'il changea plus tard, pour prendre celui sous lequel il est universellement connu, et qui lui fut donné, soit à cause de la largeur de sa poitrine<ref>Platon était beau et fort, si l' ou en croit Épictète, Entretiens, I, 8, 13, et un beau buste que Visconti, Iconoq. grecq., I, 169, pI. XVIII, considère comme authentique : il avait les épaules hautes, et ce fut pendant quelque temps la mode, parmi les disciples de son école, d'imiter cette attitude, comme on imita plus tard le bégayement d'Aristote et la tête penchée d'Alexandre.</ref>; soit à cause de la beauté de son large front, soit enfin à cause du caractère large et étendu de son esprit<ref>Diog. L., III, 4; Olympiod., Sénèque, ep. 58 ; Apul., de Dogm. Plat. Init., I. I ; Sext. Empiric., Adv., Math., I, 258 ; Hésychius qui cite à l'appui du, nom de Platon le vers de Timon ; Tzetzès Chil., VI, 419; XI, 853.</ref>. Le vrai nom de Platon serait donc Aristoclès, nom de son grand-père, Platon étant supposé être un surnom signifiant largeur, peut-être en référence à sa taille : c'est son maître de gymnastique qui le lui aurait donné. Une autre explication est qu'il parlait abondamment (mais il avait une voix grêle), ou encore qu'il avait le front large.

La famille de sa mère, Périctione<ref>Périctione a épousé, en premières ou deuxièmes noces, outre Ariston, père de Platon, un Pyrilampe, père d'Antiphon, qui est appelé (Parménide., 126, b) frère, par sa mère, de Glaucon et Adimante.</ref>, a joué un grand rôle dans l'histoire intérieure d'Athènes et dans ses révolutions et agitations politiques. Elle se rattachait par Glaucon et Critias à Dropide, frère ou cousin de Solon, qui descendait également de Codrus. Critias, fils de Callæschros, son grand-oncle, Charmide, son oncle maternel, avaient pris parti pour le gouvernement oligarchique, et après s'y être fait, le premier surtout, une triste célébrité, étaient morts le même jour dans le combat que Thrasybule livra aux Tyrans<ref>Modèle:XénHel, 11, 4, 19.</ref>, et dont le succès délivra Athènes de leur violente et sanglante domination. Platon avait donc les relations les plus intimes avec le parti aristocratique, et semble n'avoir pas été insensible à l'illustration de sa famille, qu'il mentionne dans le Charmide<ref>155 a.</ref> et le Timée<ref>20 d. Ces mentions firent que l'on rejeta le dialogue du Charmide, parce qu'il ne paraissait pas conforme avec le mépris que doit faire un vrai philosophe des avantages de la naissance, que Sénèque, ep. 44, prête à Platon : « Plato ait neminem regem non ex servis oriundum, neminem servum non ex regibus ? »</ref>. C'est par cette parenté, et par suite de ses rapports intimes avec Critias et Charmide, qu'on a voulu expliquer le caractère de ses idées politiques et ses préférences marquées, bien qu'accompagnées de réserves expresses<ref>Par exemple, l'éducation qui, à Sparte, négligeait l'âme et ne s'occupait que du corps, la politique ambitieuse et avide de domination, la passion guerrière, l'immoralité des femmes, sont sévèrement appréciées par Platon. République, VIII, 547, e et 548 ; Lois, II, 673, c. ; I, 637, c. ; VI, 781 a ; VII, 806, c.</ref>, pour le régime aristocratique dont Lacédémone était le type.

Platon avait deux frères ; Adimante et Glaucon, qui figurent dans la République<ref>C'est le sentiment de Plutarque, de Fratern. amore, c. 12, et de Proclus. Si l'on tient compte de la chronologie, cependant, ces deux personnages, qu'on retrouve dans le Parménide, avec un demi-frère nommé Antiphon, ne pourraient pas être les frères de Platon, parce que les deux fils d'Ariston, de la République, figurent à un combat livré en 456, auprès de Mégare, et parce que ce dialogue est censé avoir lieu vers 430 av. J. C., époque à laquelle les frères de Platon n'étaient pas nés. Quant au Parménide, comment Antiphon, s'il était frère cadet de Platon, pouvait-il se trouver, avec Pythodore, ami de Zénon, et chez lequel Parménide et Zénon étaient descendus, à une date où Socrate lui-même n'était qu'un jeune homme de quinze ou seize ans ?</ref>, et une sœur nommée Potone, dont le fils Speusippe succéda à son oncle dans l'Académie<ref>Diog. L., III, 4.</ref>.

Aucun des éléments qui, d'après les idées des Grecs, constituaient une parfaite éducation<ref>Olymp., Vit. Plat.</ref>, ne lui manqua. Il eut pour maître de gymnastique Ariston d'Argos, et l'on veut même qu'il ait assez bien profité de ses leçons pour remporter deux prix aux jeux Olympiques et aux jeux Isthmiques<ref>Olymp. ; Diog. L., III, 4, Vit. Anonym., Porphyr, ap. Cyrill. c. .Julian. ; Servius ad Virg. Æn. VI, 688 : « Athleta enim fuit qui post omnium victoriam se philosophiæ dedit. » Ces renseignements sont peut-être suspects ; mais nous n'avons aucun moyen de les contrôler, ni aucune raison de les rejeter. Avant de connaître Socrate, Platon était trop jeune pour se présenter à ces jeux ; et après l'avoir connu il aurait rougi de le faire, s'étant converti à la philosophie. Mais c'est juger d'après nos idées modernes : Euripide n'avait pas dédaigné ces exercices de la lutte ; Socrate, dans sa vieillesse, dansait encore.</ref>. La musique lui fut enseignée par Dracon, élève du célèbre Damon, et par Métellus d'Agrigente. Tous ses dialogues, et particulièrement le Timée, attestent qu'il avait poussé fort loin les études théoriques de cet art, qui, dans l'antiquité, se rattachaient étroitement aux mathématiques. Ce fut Denys le grammairien, mentionné dans les Amants, qui l'initia à cet ensemble de connaissances libérales que les anciens appelaient la grammaire<ref>Diog. L., III, 4.</ref>, et longtemps avant son voyage en Égypte il avait peut-être entendu à Athènes le célèbre mathématicien Théodore de Cyrène<ref>Diog. L., III, 6 ; Théétète, 143 e ; Xénophon, Mém., IV, 2, 10.</ref>, qui était venu visiter cette ville avant la mort de Socrate.

L'importance des mathématiques a sans doute été grande à ses yeux ; Platon fut un des plus grands promoteurs de cette science<ref>Cicéron, de Orat., 1, 50 : Platonem omnes in illis artibus (la Géométrie et la Musique) præstantissimum fuisse fatentur.</ref>, et s'il faut en croire une tradition rapportée par Proclus, c'est à lui qu'est due l'invention de la méthode analytique et des sections coniques<ref>Diog. L., III, 24 ; Proclus, ad Euclid., II. Il ne dédaignait pas même les mathématiques appliquées ; Modèle:AthDei, IV, 174, c., lui attribue l'invention d'une horloge de nuit semblable à la clepsydre ; et on connait l'histoire du problème de l'autel de Délos, que le dieu avait ordonné de faire du double plus grand. (Plut., de Gen. Socr., c. 7 ; Marcell., c. 14.</ref>.

D'après des documents de famille qu'avait conservés Speusippe, son esprit, dès l'enfance, vif et rapide, docile et modeste, ardent et laborieux, mit à profit cette éducation-libérale<ref>Apul., de Dogm. Plat., 2 : « Speusippus, domesticis instructus documentis, pueri ejus acre in percipiendo ingenium et admirandae verecundiae ; indolem laudat, et pubescentis primitias labore atque amore studendi imbutus refert, et in viro harum incrementa virtutum et ceterarum convenisse testatur. » v</ref> ; mais, malgré les espérances légitimes que pouvaient faire naître et les grands appuis de sa famille et ses propres talents, il renonça de bonne heure à la vie politique<ref>On le voit prendre la parole non-seulement pour défendre Socrate, mais aussi pour défendre Chabrias que tout le monde abandonnait. Diog. L., III, 23.</ref>, la seule cependant qui fût digne d'un homme, suivant le sentiment de toute l'antiquité, et que lui-même considérait non-seulement comme le plus grand honneur, comme le plus grand devoir d'un bon citoyen, mais comme la perfection et pour ainsi dire le couronnement de la vie philosophique<ref>Rep., VI, 496, a. ; VII, 519.</ref>. Si l'on en croit la VIIe lettre, dont l'authenticité est acceptée, et dont le témoignage paraît considérable aux yeux mêmes de ceux qui la contestent, il aurait essayé de la politique, et même pris quelque part au gouvernement des Trente, mais il y aurait vite renoncé, dégoûté par les excès et les fureurs des partis<ref>Ep. VII.</ref> :

« Du temps de ma jeunesse, je ressentais en effet la même chose que beaucoup dans ce cas ; je m'imaginais qu'aussitôt devenu maître de moi-même, j'irais tout droit m'occuper des affaires communes de la cité. Et voilà comment le hasard fit que je trouvais les choses de la cité. Le régime d'alors étant en effet soumis aux violentes critiques du plus grand nombre, une révolution se produisit. (…) Et moi, voyant donc cela, et les hommes qui s'occupaient de politique, plus j'examinais en profondeur les lois et les coutumes en même temps que j'avançais en âge, plus il me parut qu'il était difficile d'administrer droitement les affaires de la cité. Il n'était en effet pas possible de le faire sans amis et associés dignes de confiance -et il n'était pas aisé d'en trouver parmi ceux qu'on avait sous la main, car notre cité n'était plus administrée selon les coutumes et les habitudes de nos pères. » (Lettre VII)

Il s'initia à la peinture, écrivit des poèmes, des dithyrambes, des vers lyriques et des tragédies.

Il fut élève de Cratyle (disciple d'Héraclite d'Éphèse) et d'Hermogène (disciple de Parménide), puis devint l'élève de Socrate vers l'âge de 20 ans. À la suite de cette rencontre, Platon abandonna l'idée de concourir pour la tragédie et brûla toutes ses œuvres. Platon transmettra l'enseignement de son maître en se l'appropriant et en le transformant.

Après la mort de Socrate (à laquelle il n'assista pas), il partit pour Mégare. Il voyagea ensuite en Égypte, à Cyrène, en Italie (où il rencontra Philolaos et Timée) et en Sicile. Il fut reçu à la cour de Denys, à Syracuse, et gagna à la philosophie Dion, beau-frère du tyran.Mais il ne tarda pas à déplaire au tyran,soit à cause de son enseignement ,soit à cause de son rayonnement sur les personnages de la cour.

Près de Colone et du gymnase d'Acadèmos, il créa une école, l'Académie, sur le modèle des pythagoriciens.

Le jeune Aristote (dit le « lecteur » par son maître) suivra ses enseignements, puis s'en détachera pour fonder sa propre école : le Lycée.

La philosophie de Platon

Socrate et Platon

La rencontre entre Socrate et Platon a été essentielle pour l'évolution de la pensée de ce dernier. C'est en effet dans la pensée de Socrate que Platon a trouvé les germes de nombre de ses théories que ce soit en éthique, en philosophie politique ou en ce qui concerne la théorie des Idées.

L'influence de Socrate sur Platon a été si grande que l'œuvre de ce dernier a été écrite en partie à la mémoire de Socrate son maître comme le montrent surtout le Phédon, le Banquet et l'Apologie de Socrate.

Ce lien si intime qui lie la pensée de Platon explique qu'il est souvent difficile de distinguer le Socrate historique du Socrate de Platon d'autant plus que les textes de Platon sont de loin les témoignages les plus riches que nous possédions sur Socrate.

Le dialogue chez Platon

La caractéristique la plus évidente des textes platoniciens est qu'ils sont écrits sous forme dialoguée. Il existe deux approches différentes de ce fait.

La première affirme qu'il ne s'agit que d'une caractéristique extérieure et sans importance sur les conceptions platoniciennes. Cette approche a été systématisée et défendue depuis le Modèle:S mini- à la suite des travaux et des traductions de l'érudit allemand Schleiermacher. Cette approche se retrouve par exemple chez Robin en France ou Natorp en Allemagne. Elle est encore de nos jours défendue par beaucoup dont par l'École de Tübingen (Tübinger Schule) présente en Allemagne (avec Krämer par exemple) et en Italie (avec Reale).

Une deuxième approche au contraire considère que la forme dialoguée est importante pour la compréhension des textes eux-mêmes et qu'elles ne constituent pas un simple procédé littéraire. C'est le cas en Allemagne de Wieland et aux États-Unis de Leo Strauss. La forme dialoguée pourrait bien avoir un effet philosophique spécifique : il n'est pas certain que le point de vue proprement platonicien s'exprime dans la bouche de l'un ou l'autre personnage du dialogue, fût-ce Socrate lui-même. Ce serait alors au lecteur lui-même de former son propre jugement, évidemment suggéré par l'échange entre les personnages du dialogue. On admet cependant d'une façon générale que plus Platon avance dans l'écriture des dialogues successifs, plus le personnage de Socrate deviendrait le porte-parole de ce qui deviendrait peu à peu la "doctrine platonicienne". Mais même dans les dialogues de "maturité", le texte fait état d'incertitudes qui justifient l'usage de la forme dialoguée.

La philosophie chez Platon

Le philosophe est une des figures centrales des dialogues de Platon. C'est la nature et la place de ce type d'homme qui est souvent l'objet de ses réflexions. Le philosophe, selon Platon, doit devenir un législateur et un réformateur politique afin d'obtenir l'instauration de la justice dans la cité. Toutefois, selon certains dialogues comme la République il faut le forcer à le devenir, car il est fort probable qu'il ne consente pas à « retourner dans la caverne». Mais, si ceci est réalisé à tour de rôle par tous les philosophes, et pour le bien de tous, il est fort probable qu'ils acceptent.

Il est par ailleurs intéressant de remarquer que Platon n'ait écrit aucun dialogue portant le nom de "Le philosophe", alors qu'il a légué un Sophiste et un Politique. En fait, si la question du philosophe revient souvent chez cet auteur, le portrait de ce dernier est à constituer à partir de plusieurs dialogues, et souvent en creux, par opposition à des figures opposées au philosophe – à savoir avant tout le sophiste.

Théorie de la connaissance

Problème de la connaissance sensible

Outre les difficultés d'une science du bien, Platon doit lutter contre le relativisme sophistique selon lequel « l'homme est la mesure de toute chose » (Protagoras). Ce relativisme anéantit en effet la connaissance en la faisant dépendre d'un état subjectif et empirique de l'individu. Le problème qui se pose à Platon est donc celui de la fondation du savoir ; on peut le formuler ainsi : l'intelligence que nous avons des choses doit avoir une origine non sensible, sans quoi toute pensée serait nécessairement fausse.

Théorie des Idées

Platon a développé toute une philosophie des Idées. Selon lui, les Idées sont la vraie réalité, celle dont dérive l’être des choses dans le monde ; elles sont donc permanentes. Notre pensée implique un niveau qui ne provient pas de l’expérience, mais qui va influencer notre perception de l’expérience. L’expérience en effet ne nous permet pas d’atteindre l’absolu des Idées. Notre connaissance des Idées provient de ce que Platon appelle la réminiscence. Selon Platon, notre âme perd à sa naissance le clair souvenir des Idées. Le « je sais que je ne sais rien » de Socrate est ainsi un « Je sais que j’ai oublié » chez Platon où la connaissance vraie n’existe qu’au niveau des Idées. L’homme, quant à lui, se tient dans l’entre-deux, puisque même les réalités empiriques appartiennent au domaine de l’approximation.

Méthode de la connaissance

Outre la dialectique des dialogues socratiques, Platon a développé plusieurs méthodes de conduite du raisonnement :

  • méthode des conséquences, qui consiste à examiner toutes les conséquences d'une hypothèse ;
  • méthode de division, qui consiste à diviser l'objet que l'on cherche à définir en procédant à l'analyse des espèces et des différences qu'il contient.

C'est la réminiscence qui selon Platon nous permet de connaître les Idées. Cette thèse suppose l'immortalité de l'âme qui, en séjournant dans un monde intelligible supérieur au monde empirique, se souvient des réalités divines qu'elle y a vues.

Philosophie politique et morale

La philosophie politique est inséparable de la philosophie morale selon Platon (tout comme pour toute la philosophie grecque classique). Exposer l’une signifie donc exposer l’autre. Nous commencerons par la philosophie morale laquelle à son tour est inséparable de ce qu’on pourrait appeler la « psychologie » de Platon.

Théorie de l'âme

La théorie de l'âme chez Platon est intimement liée à sa philosophie morale d'une part comme le montre la République mais aussi d'autre part avec sa démonstration de l'immortalité de l'âme.

Pour Platon dans le Phédon, l'âme :

  • est un être apparenté aux idées ;
  • a un mouvement propre ;
  • est immortelle ;
  • se divise en trois parties :
    • le noûs (ou "logismos") est l'élément rationnel
    • le thumos, appelé parfois élément irascible, pourrait être traduit par « cœur » ; il est cette partie de l'âme susceptible d'emportement, de colère, de courage
    • l' épithumia, ou élément concupiscible, est le siège du désir, des passions

Platon expose cette constitution tripartite de l'âme dans le Phèdre et dans La République. Le noûs, ou la raison, en tant qu'il a affaire à l'intelligible, est le plus noble des trois. Le second, caractéristique de la volonté d'enrichissement personnel, de bonne réputation et des tentatives de prouesses qui en découlent, n'est utile que s'il se met au service de l'élément raisonnable, afin de maîtriser le troisième, qui mène irrémédiablement au vice. En d'autres termes, la vie bonne suppose que s'établisse, entre ces trois parties de l'âme, une hiérarchie : le noûs gouverne le thumos, qui gouverne l’épithumia. Chacune de ces parties possède ainsi une vertu qui lui est propre : la sagesse, le courage et la tempérance ; l'harmonie de ces trois parties est la vertu de justice.

Platon croyait l'âme immortelle et chercha à le prouver (sans prétendre y parvenir) dans le Phédon, qui raconte le dernier jour de Socrate. Cette immortalité se lie à la thèse de la migration des âmes et leurs purifications après la mort qu'il décrit dans trois mythes, à la fin du Gorgias, de La République et du Phédon.

La Cité platonicienne

Platon estime que la science (ou contemplation des Idées) est supérieure à la pratique, à l'art, à la simple technique empirique : l'aspirant au savoir (le philosophe), au-dessus de la foule esclave des passions et des illusions des sens est le seul vrai politique (comme Socrate le pensait de lui-même). La politique de Platon est donc une politique qui prétend régir intégralement la vie des hommes, en les organisant dans un système de fonctions dont la tripartition (philosophes, gardiens et travailleurs) est d'origine indo-européenne. Cette organisation politique doit éviter que les sociétés ne tombent en décadence. Platon refuse en conséquence tout individualisme, tout droit à l'originalité et à la liberté subjective (qui n'est qu'un manque de discipline, le résultat d'une éducation défectueuse), car la vérité est une et absolue : c'est elle seule que l'on doit suivre, et elle est connue du seul philosophe.

Ainsi, par sa thèse fondamentale d'une réalité ultime sur laquelle les philosophes établissent leur autorité, on a pu dire que le platonisme est une doctrine politico-théologique préfigurant les développements totalitaires du communisme.

Platon revient sur le problème de la cité dans ses Lois. Il fait discuter plusieurs vieillards sur la valeur de la constitution de plusieurs cités. Cherchant les meilleurs moyens d'inculquer les vertus, Platon parle notamment des vertus éducatives de la beuverie (Livre I).

Parallèles entre l'homme juste et la Cité juste

C'est dans La République que Platon expose les théories exposées ci-dessus. Le but de cet ouvrage est de définir la justice chez l'homme. Mais avant d'étudier cette notion à l'échelle de l'individu, Platon réalise une étude à plus grande ampleur, dans le cadre de la cité.

Tout d'abord, la Cité juste est définie comme étant celle qui est gouvernée par les philosophes, appuyés par les gardiens (oi phulakes), afin de dominer la masse et de lui imposer les décisions les plus justes possibles.

Platon établit alors un parallèle avec l'âme humaine : dans l'âme du juste, l'élément raisonnable, appuyée par l'élément irascible, domine l'élément concupiscible, l'empêchant ainsi de nuire.

La notion de justice, au final, résulte donc de l'instauration d'un ordre strict et conforme à la nature, afin de réaliser ce qui est bon, et ce, à quelque échelle que ce soit.

Classification des régimes

Dans La République (545c - 576b), Platon décrit la manière dont on passe d'un régime politique à l'autre. Cet enchaînement n'a pas pour Platon une valeur historique : comme dans le Timée, il s'agit de présenter une succession essentiellement logique (chaque régime porte en lui un autre régime) sous une forme chronologique.

  • le gouvernement des philosophes, ou « aristocratie » (gouvernement des meilleurs), est le seul régime parfait ; il correspond à l'idéal du « philosophe-roi » qui réunit pouvoir et sagesse entre ses mains. Ce régime est suivi par quatre régimes imparfaits :
  • la timocratie (régime fondé sur l'honneur)
  • l'oligarchie (régime fondé sur les richesses)
  • la démocratie (régime fondé sur l'égalité)
  • la tyrannie (régime fondé sur le désir) ; ce dernier régime marque la fin de la politique, puisqu'il abolit les lois.

Le déséquilibre dans les cités, par lequel on passe d'un régime à l'autre, correspond au déséquilibre qui s'inscrit dans la hiérarchie entre les parties de l'âme (voir plus haut). De même qu'une vie juste suppose que le noûs gouverne le thumos, et que celui-ci contrôle l’épithumia, la cité juste implique le gouvernement des philosophes, dont le noûs (la raison) est la vertu essentielle. Au contraire, le régime timocratique correspond au gouvernement du thumos (le courage et l'ardeur guerrière, vertu essentielle des soldats, ou gardiens de la cité), et le régime tyrannique à celui de l’épithumia (la tyrannie est un régime ou seules dominent les passions du tyran).

Cosmologie

Utilisation du mythe

Platon utilise le mythe à plusieurs reprises. Cette utilisation, dans le cas de la description du monde s'explique par la difficulté suivante : si, pour connaître une chose, il faut connaître sa causalité, comment connaître l'acte créateur de la cause ?

L'acte de connaissance doit en effet être le reflet d'un acte créateur qui est inconcevable : comment dans ce cas parler de l'origine du monde ? L'acte créateur n'est-il pas au-delà de tout discours rationnel ? Pourtant l'acte créateur fonde la possibilité de la rationalité. C'est ainsi que Platon se demande comment parler de l'origine du monde sensible, puisque la connaissance dialectique, qui articule les Formes intelligibles, est ici inopérante. On ne peut parler du monde que par un discours qui lui ressemble : un mythe vraisemblable, apparenté au sensible. Le mythe vraisemblable décrit une situation en transposant dans l'espace et le temps les relations que la pensée conçoit sans pouvoir les exposer dialectiquement ; le mythe doit donc être interprété, il ne doit pas être confondu avec la réalité. Il faut traduire en rapport d'idées ce que le mythe a assemblé en fait. Le récit de l'organisation du cosmos par le démiurge va en donner un exemple.

L'organisation du cosmos par le démiurge

Pour connaître le monde, il faut se rapporter à sa cause. La question est de savoir comment exprimer l'antériorité logique d'une cause par rapport à son effet dans le récit.

Ainsi, dans le Timée, Platon décrit le démiurge ; pour que le monde sensible existe, il faut qu'un démiurge le crée. Or, cela ne signifie pas que le démiurge a existé antérieurement au monde : il s'agit d'une simple dépendance ontologique. Il faut donc lire une rationalité derrière le déroulement des faits.

Le démiurge met les éléments constitutifs du monde en ordre, par une unité proportionnelle. Il organise les éléments avec le même rapport entre eux : c'est l'unité proportionnelle du monde visible et corporel. La création se fait donc suivant une mesure ; le temps est fabriqué suivant le nombre. Le monde sensible est un dieu vivant engendré : pour accroître cette ressemblance, le démiurge fabrique une image mobile de l'éternité, résultat d'une activité productrice, qui règle les mouvements des astres pour leur donner un mouvement circulaire uniforme : les astres deviennent les instruments de mesure du temps par leur révolution apparente. Le temps imite l'éternité dans la mesure où il se meut en cercle suivant le nombre, l'éternité étant éternellement identique à elle-même. La partie éternelle de l'âme est directement produite par le démiurge avec les ingrédients même de l'âme du monde.

Le démiurge ne produit pas les corps directement, mais délègue à des dieux subalternes qui les fabriquent tels des potiers. En revanche, l'âme du monde est produite directement de toute pièce par le démiurge.
Le monde est un être vivant, un corps et une âme, engendré à la suite d'une décision réfléchie d'un dieu, selon des procédés artisanaux. Le monde sensible est un cosmos (ordre, arrangement) qui se constitue à partir d'éléments qui lui préexistent. C'est un assemblage de Formes intelligibles et de matière chaotique. Ce n'est donc pas une création ex nihilo.

L'âme du monde est un être vivant qui possède âme, mouvement, animation ; son mouvement est mouvement de connaissance, cause de régularité des cycles célestes. L'âme est automotrice, se meut elle-même et est donc principe du mouvement de chaque être. Elle est donc aussi immortelle et impérissable. L'âme du monde est principe et cause première de l'univers ? En tant que principe premier, elle doit être inengendrée ; or, dans le mythe, le démiurge la fabrique.

Chaque chose, cité, univers, âme, détient un cosmos auquel elle doit se conformer.

Le platonisme après Platon

Image:Delphi Platon statue 1.jpg
Statue présumée de Platon à Delphes

Platon marqua de façon durable la philosophie de l’Antiquité soit par l’influence qu’il exerça (par exemple sur Plotin) soit parce qu’on le considérait comme le philosophe par rapport auquel on devait se situer. Il fut aussi une source d’inspiration ainsi qu’une cible de biens des critiques.

Aristote, Epicure ou les Stoïciens par exemple développèrent une critique plus ou moins systématique de l’éthique, de la théorie de la connaissance ou de la philosophie politique de Platon. Quant à Plotin ou aux Pères de l’Église ils n’ont manqué de voir en Platon un philosophe quasi divin (Plotin) ou en tout cas une source d’inspiration importante.

La signification des œuvres de Platon a fait l'objet de nombreuses controverses depuis l'Antiquité. Certains font de Platon un dogmatique ; d'autres un sceptique. Platon fut tantôt récupéré par des courants mystiques (élévation de l'âme vers le bien au-delà de l'être), tantôt par des philosophies purement rationalistes. La diversité de ses dialogues, leurs formes variées, les nombreuses apories qui y sont soulevées expliquent ces importantes divergences des interprétations.

Dans l'Antiquité, l'ensemble des dialogues fut organisé d'après un ordre progressif de lecture, alors que les modernes, qui prétendent à un savoir plus critique, se sont surtout efforcés d'établir l'ordre réel de leur composition ainsi que leur authenticité. Ces essais d'organisation du corpus dépendent en fait toujours de l'idée que l'on se fait du platonisme, ce qui a conduit des critiques à exclure plus ou moins arbitrairement certains dialogues (et tous les dialogues ont pu ainsi être suspectés).

« La plus sûre description d'ensemble de la tradition philosophique européenne est qu'elle consiste en une série d'annotations à Platon. » (A. N. Whitehead, Process and Reality, 1929)

Traditions platoniciennes

Œuvres

Modèle:Wikisource L'ensemble des œuvres de Platon se compose de 35 dialogues, de lettres, d'un livre de définitions et de six dialogues apocryphes.

  • Authenticité douteuse :
    • Hipparque
    • Rivaux
    • Théagès
    • Clitophon
    • Minos
    • Épinomis
    • Définitions
  • Dialogues apocryphes :
    • Axiochos
    • De la Justice
    • De la vertu
    • Démodocos
    • Sisyphe
    • Eryxias

Notes

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Éditions
Études

Voir aussi : Bibliographie platonicienne 1992-1994 par Luc Brisson.

Liens externes

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