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Chypre

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Modèle:Infobox Île Cet article est une présentation générale de l'île de Chypre. Pour l'État, voir République de Chypre. Pour la partie occupée par l'armée turque, voir République turque de Chypre du Nord. Pour les territoires de l'île appartenant au Royaume-Uni, voir Akrotiri et Dhekelia.Image:Disambig.svg


Chypre (grec Κύπρος ; turc Kıbrıs) est une île située en Asie dans l’est de la Méditerranée, au sud de la côte turque et à l'ouest de la côte syro-libanaise. Elle est peuplée d’environ 820 000 habitants, dont l’élément « grec » est majoritaire et l'élément « turc » minoritaire, ainsi que par des « Britanniques » installés dans des enclaves militaires sous souveraineté de la Couronne. La partie nord de l'île étant occupée par l’armée turque depuis 1974, celle-ci est divisée de facto.

  • la République de Chypre est la seule internationalement reconnue. Elle dispose d'un siège à l'ONU et est membre de l'Union européenne (UE). Elle est réputée exercer sa souveraineté sur l'ensemble de l'île cependant elle ne contrôle pratiquement que la partie sud (non occupée) de l'île.
  • la partie nord, autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN), n'est reconnue que par la Turquie et est peuplée par des Chypriotes musulmans de culture turque, mais aussi par des Turcs qui ont la nationalité de Turquie issus des vagues migratoires initiées depuis 1974. Depuis 2004, l'Organisation de la conférence islamique accorde à cet État, le statut d'observateur sous le nom de l'État turc de Chypre. Certains États ont exprimé une volonté de traiter la RTCN comme un État (Azerbaïdjan, Pakistan, Albanie, Bosnie, etc.). Des troupes turques occupent la partie nord de l'île depuis 1974 : avec l'adhésion de la République de Chypre (qui prétend représenter l'ensemble du territoire excepté la partie annexée par les Britaniques) à l'Union européenne, une partie du territoire européen est ainsi peuplée par des Turcs et considérée comme occupée par un candidat en négociation d'adhésion avec l'UE.
  • l'enclave britannique : au sud de l'île, à Akrotiri et à Dhekelia, deux bases militaires de l'armée anglaise ont été conservées en pleine souveraineté par les Britanniques après l'indépendance de l'île.

Malgré l'échec des initiatives timides de l'Europe (CEE) et le rejet du plan de L'ONU (plan Kofi Annan approuvé par l'UE ) en 2004 par la partie grecque à 75 %, la République chypriote est entrée dans l'Union européenne. Même si l'Union européenne se disait opposée à accepter une île divisée, la partie nord est de facto exclue, du fait de l'occupation militaire turque, malgré l'approbation du plan de l'ONU à 65 %. Le statut de l'île est donc devenu un point de contentieux majeur des relations entre la Turquie et l'Union européenne.

Sommaire

Histoire

Habitée dès le VIe millénaire, l'île vit apparaître la céramique vers le milieu du IVe millénaire. Les sites néolithiques furent abandonnés vers 3000 av. J.-C. L'âge du bronze, qui débuta vers 2300, fut une période de prospérité grâce à l'exploitation des mines et au développement du commerce. Dans l’Antiquité, l’île de Chypre appartient à un large monde hellénique.
Vers 1450 av. J.-C., les Mycéniens y fondèrent une colonie ; c'est à partir de 1200 av. J.-C. que commencent à être fondées les cités-royaumes grecs de Chypre.
Vers 1000 av. J.-C., s'était établi à Kition, une colonie de Phéniciens.

On extrait de l'île de Chypre, du cuivre, que les Romains appellent aes cyprium (littéralement « métal de Chypre »). Ce mot se transforme au fil du temps pour devenir « cuivre » en français. Chypre est ensuite incluse dans l’Empire romain, puis dans l’Empire byzantin.

Richard Cœur de Lion conquiert l’île (1191) et la donne à Guy de Lusignan, qui fonde le royaume latin de Chypre (1192-1489). Dans le contexte de la perte des États latins d'Orient, Limassol devient la capitale et le siège de l'ordre du Temple. Elle passe ensuite sous le contrôle de Venise (1489-1571), avant d’être conquise par les Turcs ;à Famagouste Marcantonio Bragadin est torturé et exécuté contrairement aux engagements ; après la victoire navale de Lépante (7 octobre 1571), Venise accepte la perte de l'île avec la paix du 7 mars 1573.

En 1878, le sultan cède l'administration de Chypre en garantie des réformes auxquelles il s'est engagé au Royaume-Uni. À l’issue de la Première Guerre mondiale, le Royaume-Uni annexe unilatéralement Chypre et la transforme en une colonie de la Couronne. En 1931 a lieu un premier soulèvement populaire des Chypriotes grecs pour réclamer l’union avec la Grèce : l'Enosis.

En 1955, les Chypriotes grecs reprennent les armes contre le pouvoir britannique et mènent une lutte pour l'indépendance de l'île. Les Britanniques afin de préserver leur position et de réprimer le mouvement anti-colonial (mené majoritairement par les Chypriote grecs) recrute des milices chypriotes turques pour renforcer les troupes coloniales. Les accords de Zurich et de Londres de 1959 mettent fin à la lutte anticoloniale. Chypre devient une république indépendante en 1960, ainsi que membre de l’ONU et du Commonwealth. Le Royaume-Uni, la Turquie et la Grèce deviennent les États garants de l'équilibre constitutionnel. Le traité de garantie accorde, en particulier, un droit d'intervention militaire, sous certaines conditions, aux trois puissances garantes, pour rétablir l'ordre constitutionnel si celui-ci venait à être modifié. La constitution garantit à la minorité chypriote turque un poids politique important (30 % des postes dans la fonction publique et 40 % dans la police) au regard de son poids démographique (18 % de la population) et un droit de veto sur les décisions du parlement dans un système communautaire que certains jugent analogue à celui du Liban. Il est à signaler que, selon la partie grecque, ces quotas se révélèrent si disproportionnés que durant la période 1960-1962, le nouvel État chypriote eut certaines difficultés à les remplir, par manque de candidats chypriotes turcs.

En 1961, Chypre devient membre du Conseil de l’Europe. En 1963, le président Makarios propose des amendements à la Constitution de 1960. Cette proposition, connue sous le nom des « treize amendements de Makarios », visait à répondre à la situation de blocage institutionnel persistant depuis plusieurs mois. En effet, les représentants chypriotes grecs et chypriotes turcs usant alternativement, et de manière systématique, de leur droit de veto, sur les propositions issues de l'autre communauté, le blocage était inévitable. Les questions fiscales et de partage de l'administration des villes furent, en 1963, à l'origine de la paralysie complète des institutions sur ces sujets. Aussi, les propositions de Makarios avaient-elles pour but de dénoncer le droit de veto chypriote turc, et plus généralement la pondération excessive des pouvoirs institutionnels. Ce coup de force du président chypriote contribua à exacerber les tensions entre les deux communautés, conduisant à de violents affrontements intercommunautaires en décembre 1963. Cet épisode sanglant très controversé dans son déroulement, marque certainement la fin des espoirs de cohabitation pacifique entre les deux communautés, qui n'auront de cesse de se séparer, et de s'affronter dans une lutte fratricide. Profitant de cette situation de tension, la Turquie reprend et actualise une ancienne revendication : la partition de l’île et la communauté turque, historiquement très liée à Ankara, met en œuvre, partout où elle le peut dans l'île, ce programme de séparation. En ce début d'année 1964, Chypre est à feu et à sang. Les provocations, de toutes parts, se multiplient, et la réponse apportée par le gouvernement est inadaptée. Parallèlement, des milices extrémistes, notamment EOKA B pour les Chypriotes grecs, avivent les tensions en commettant des exactions, certes limitées mais extrêmement violentes. Ces incidents sanglants seront l'occasion pour les Chypriotes turcs de mettre en œuvre leur plan de partition et de se retirer unilatéralement de toutes les instances gouvernementales de l'île pour affaiblir la légitimité du gouvernement et ainsi paralyser l'État chypriote. Les Chypriotes grecs profitent de la politique de la chaise vide, décidée en janvier 1964, par les représentants chypriotes turcs, dans toutes les instances représentatives, pour faire passer des lois rééquilibrant les pouvoirs conformément au prorata démographique. Les Chypriotes turcs, s'enfoncent quant à eux dans la logique de la séparation, provoquant de ce fait les conditions de leur mise à l'écart. Le TMT, milice chypriote turque, provoque de manière concertée des incidents, auxquels les Chypriotes grecs répondent de manière toujours plus disproportionnée. Les dirigeants chypriotes turcs poursuivent, durant tout l'hiver 1964, cette politique du pire dans le but de démontrer que leur sécurité est en jeu et que la partition est la seule solution préservant leur existence même. Cette politique se concrétisera, dans les premiers jours de juin, par l'appel de la communauté chypriote turque à la Turquie, pour qu'elle intervienne militairement afin d'assurer leur protection : les troupes turques sont stationnées à Iskenderun et prêtes à intervenir (ce qui accrédite l'hypothèse du plan concerté entre la Turquie et les représentants chypriotes turcs). Toutefois, l'invasion militaire de Chypre sera empêchée in extremis par le président américain Johnson qui intervient personnellement les 5 et 6 juin 1964, afin de calmer les velléités turques, et l'opération projetée par Ankara se soldera par une campagne de bombardement des villages chypriotes grecs, mais sans intervention terrestre. Les États-Unis, à travers l'ancien chef du département d'État, Dean Acheson, tenteront une médiation secrète entre la Grèce et la Turquie (par ailleurs alliés au sein de l'OTAN) sur la question chypriote afin d'éviter une guerre entre ces deux pays susceptibles de déstabiliser le flanc sud-est de l'OTAN. Ces tentatives se soldent par un échec faisant de Chypre le terrain d'affrontements incessants entre les milices chypriotes grecque et turque ce qui conduira l'ONU à envoyer un important contingent de casques bleus (UNFICYP) sur l’île en mars 1964.

Suite à la dictature des colonels qui se met en place en Grèce, de nombreux opposants se réfugient à Chypre. Le 15 juillet 1974 la garde nationale dirigée par des officiers grecs lance une tentative de coup d’État contre le président Makarios avec l'aide du groupe armé de l'EOKA B (à ne pas confondre avec l'EOKA qui souhaitait réaliser l' Enosis, c'est dire l'unification de Chypre à la Grèce). Le 20 juillet, la Turquie intervient militairement prétextant la protection des intérêts de la communauté turque en lançant l'opération Attila, et occupe le nord de l’île en deux jours (s’assurant le contrôle de 38 % du territoire). En Grèce, le refus de l’armée de s’impliquer plus avant dans ce conflit marque la fin de la dictature des colonels. Une fois la république chypriote restaurée, la Turquie refuse de se retirer et impose la partition du pays de part et d’autre de la « ligne verte » (appelée « ligne Attila » par les Turcs). 200 000 Chypriotes sont contraints à l’exode entre 1974 et 1975, chassés du territoire occupé par la Turquie; les Turcs forcés de s’installer au nord en 1975 à la demande de leur leader Rauf Denktash lors de pourparlers à Vienne (Autriche). Le 13 février 1975 se met en place un État, « la République des turquisants » de Chypre du Nord en 1983 qui n'est reconnu que par la Turquie. L'ONU a désapprouvé cette occupation dans sa résolution 541 du 18 novembre 1983. L’Unicyp prend le contrôle de la ligne verte et fait respecter le cessez-le-feu. La Turquie mène alors des campagnes successives d'émigration forcée vers la partie occupée de Chypre (systématiquement condamnées par des résolutions de l'ONU) afin renforcer son poids démographique et turquiser le nord de l'île.

En 2003 la perspective de l’entrée de Chypre dans l’Union européenne permet un premier dégel, avec l’ouverture de points de passages sur la ligne verte et une mission de bons offices du secrétaire des Nations unies, Kofi Annan. Mais le plan Annan, intervenant après trente ans de négociations infructueuses et proposant d’instaurer un État confédéral et autorisant chaque état confédéré ainsi créé à empêcher l'installation de plus d'un tiers de résidents de l'autre communauté sur son sol, accepté à plus de 65 % par les habitants du nord de l'île, est rejeté à 70 % par ceux du sud lors d’un référendum. Pour la première fois au cours de ce référendum, des manifestations massives ont eu lieu dans la partie occupée de Chypre, au cours desquelles la communauté chypriote turque a contesté ouvertement la tutelle d'Ankara et exprimé son souhait de voir la Turquie moins se mêler des affaires institutionnelles chypriotes turques. Le Modèle:1er mai 2004, la République de Chypre entre dans l’Union européenne avec une partie de son territoire toujours occupée militairement par la Turquie. La reprise des négociations entre les deux communautés, et tout progrès vers une solution à ce conflit qui sépare de fait les deux communautés depuis plus de quarante ans, semble désormais largement conditionnée par l’avancée des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Europe. La création depuis 2005 de points de passage d'un côté vers l'autre permettant aux populations de recréer des contacts donne une lueur d'espoir en vue d'une amélioration de la situation.

Rapports avec l'Union Européenne

  • Le 19 février 1972 Chypre signe l'Accord d'association (entrée en vigueur le le 1er février 1999).
  • Le 4 juillet 1990 Chypre présente la question d'adhésion;
  • Le 31 mars 1998 ouverture des négociations d'adhésion (terminées le 13 décembre 2002).
  • Le 14 avril 2003 le Conseil Européen approuve l’adhésion<ref>Décision du Conseil de l'Union européenne du 14 avril 2003 relative à l'admission de la République tchèque, de la République d'Estonie, de la République de Chypre, de la République de Lettonie, de la République de Lituanie, de la République de Hongrie, de la République de Malte, de la République de Pologne, de la République de Slovénie et de la République slovaque à l'Union européenne ([pdf] GU EU L 236 du 23.9.2003)</ref>
  • Le 16 avril 2003 Chypre signe le Traité d'adhésion (entrée en vigueur le Modèle:1er mai 2004)<ref>Traité entre le Royaume de Belgique, le Royaume de Danemark, la République fédérale d'Allemagne, la République hellénique, le Royaume d'Espagne, la République française, l'Irlande, la République italienne, le Grand-Duché de Luxembourg, le Royaume des Pays-Bas, la République d'Autriche, la République portugaise, la République de Finlande, le Royaume de Suède, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (États membres de l'Union européenne) et la République tchèque, la République d'Estonie, la République de Chypre, la République de Lettonie, la République de Lituanie, la République de Hongrie, la République de Malte, la République de Pologne, la République de Slovénie, la République slovaque relatif à l'adhésion de la République tchèque, de la République d'Estonie, de la République de Chypre, de la République de Lettonie, de la République de Lituanie, de la République de Hongrie, de la République de Malte, de la République de Pologne, de la République de Slovénie et de la République slovaque à l'Union européenne ([pdf] GU EU L 236 du 23.9.2003)</ref>;
  • Le 13 février 2007 Chypre demande que soit examinée sa subordination aux critères de convergence.

Géographie

La superficie de Chypre est de 9 251 km².

On y retrouve une grande variété, avec ces massifs montagneux de Troodos et de Pendadactylos qui s’élèvent sous la force volcanique exercée par les plaques tectoniques de l’Afrique et de l’Eurasie ; un climat sec dans la région de Nicosie, et bien sûr un climat très méditerranéen avec la mer apportant un peu de fraîcheur durant les longs mois d’été.

Politique

Partis politiques (par ordre alphabétique) :

...

Mythes

  • Aphrodite (en latin Vénus) :

Déesse de l'amour, Aphrodite, aussi appelée Vénus, est née de l'écume de la mer. Elle aurait été amenée par le vent d'ouest, le Zéphir sur les rivages de Chypre. Une tradition situe le lieu de naissance d'Aphrodite au lieu du littoral nommé Pétra tou Roumiou (« le rocher du Romain »), un ensemble de falaises et de rochers impressionnants, un peu à l'est de l'ancienne Paphos. On dit que ce rocher, planté dans la mer à quelques dizaines de mètres du rivage, à la pointe d'une crique, aurait été jeté là par un titan qui l'aurait arraché à la chaîne montagneuse du Pentadactyle, au nord de Nicosie. Le « Pentadactylos » (de penta, cinq et dactylos, doigt) désigne une montagne dont la forme bien particulière correspond, selon la légende, à l'empreinte laissée par la main qui arracha le haut de la montagne pour le jeter à la mer. De l'écume provoquée par la chute de ce rocher dans l'eau serait née la déesse de l'Amour, Aphrodite.

Codes

Chypre a pour code :

Voir aussi

Site france diplomatie : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/chypre_218/index.html

Liens internes

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Wikinews propose des actualités concernant « Chypre ».

Liens externes

Bibliographie

  • Kassianides Yoann, La politique étrangère américaine à Chypre (1960-1967), L'Harmattan, Paris, 2005, (ISBN : 2-7475-8459-3).
  • Copeaux Etienne, Mauss-Copeaux Claire, Taksim! Chypre divisée, Aedelsa, Lyon, 2005. L'ouvrage le plus récent en français, basé sur une enquête parmi la population, entre 1995 et 2005. Les auteurs, chercheurs au CNRS, sont spécialistes de la Turquie contemporaine et de la mémoire des conflits. Compte rendu en ligne.

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