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Siècle des Lumières

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Modèle:Homonyme

Modèle:Francocentré
Image:Fragonard, The Swing.jpg
Les Hasards heureux de l’escarpolette de Fragonard (1767).

Le siècle des Lumières tire son nom du mouvement intellectuel, culturel et scientifique connu sous le nom de Lumières. Il correspond fondamentalement au XVIIIe siècle européen. La révolution anglaise de 1688 en constitue le premier temps. Artistiquement, il correspond à la période rococo puis du néo-classique, et musicalement, à la période baroque puis classique.

Sommaire

Significations usuelles

On trouve dès les années 1670, la mention de « siècle éclairé » dans certains écrits historiques ou philosophiques relatant les expériences et les progrès scientifiques du temps<ref> Les philosophes "des Lumières" ont pour objectif d'éclaire leur siècle, d'amener une lumière nouvelle sur les questions restées sans réponse.« (…) nous voilà dans un siècle qui va devenir de jour en jour plus éclairé, de sorte que tous les siècles précédents ne seront que ténèbres en comparaison (…) » Pierre Bayle, Nouvelles de la république des lettres, 1684</ref>. L’inflexion anticléricale et combative que prend la philosophie des Lumières dans les années 1750 devait marquer l’expression<ref>«(…) la Raison et la Loi fondée sur la Raison, doivent être les uniques reines des mortels, et (…) lorsqu’une religion établie commence à pâlir et à s’éteindre devant les lumières d’un siècle éclairé (…) c’est cette Raison qu’il faut alors presque diviniser. » Nicolas Antoine Boulanger, Préface aux Recherches sur l’origine du Despotisme Oriental, 1761 </ref>. Dans la France prérévolutionnaire, la formule est consacrée par les représentants des Lumières puis par les révolutionnaires eux-mêmes<ref>« Jamais siècle n’a été appelé plus souvent que le nôtre le siècle des lumières. » Mably, Le Banquet des politiques, 1776. On trouve souvent les formules "siècle des lumières et de la philosophie" ou "siècle des lumières et de la liberté".</ref>. L’historiographie a retenu l’expression : « Le siècle des Lumières : siècle un, profondément, mais combien divers. La raison éclaire tous les hommes, elle est la lumière, ou plus précisément, ne s’agissant pas d’un rayon, mais d’un faisceau, les Lumières<ref> Albert Soboul, La Civilisation et la Révolution française, Paris, Arthaud, 1978, p. 19.</ref>. »

Histoire des Lumières

Explorations, commerce et relations internationales

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La France au XVIIIe siècle.

Après le traité des Pyrénées (1659), la France prit une position dominante en Europe, dans la plupart des domaines.

Au XVIIe siècle, le développement du commerce international des Provinces-Unies au détriment de l’Espagne et du Portugal avait poussé le Hollandais Hugo Grotius à renouveler les règles du droit international et à jeter les bases du droit naturel moderne. Le centre de gravité de la compétition internationale se déplaça vers le Nord de l’Europe.

Le commerce vers les Indes poussait trois puissances dans la compétition : les Provinces-Unies, l’Angleterre et la France.

Au XVIIIe siècle, la rivalité franco-anglaise se manifesta pendant la guerre de Sept Ans, en Europe et en Amérique. La défaite française poussa la France à chercher une revanche, ce qu’elle fit en aidant les colonies anglaises d’Amérique dans leur processus d’indépendance.

La navigation et l’exploration géographique s’étendirent à des zones plus lointaines : l’Océan Pacifique et l’Extrême-Orient. L’Anglais James Cook et le Français Jean-François de La Pérouse étaient en compétition.

Les colonies américaines supportaient de plus en plus mal les lourdes taxes que leur imposait le royaume d’Angleterre dans les échanges commerciaux.

Le développement du commerce international témoigna d’un processus global et d’une recherche de règles spécifiques, qui agrandirent la portée du renouvellement des idées sur le monde : définition du droit commercial, processus d’indépendance américaine, droit international et droit naturel. L’Europe renforçait globalement la suprématie qu’elle avait acquise sur le monde à la Renaissance à la suite des grandes explorations.

Régence (1715-1723)

En 1715, Louis XIV laissait pour successeur un enfant de cinq ans. Louis XV succéda à son arrière grand-père, le Roi Soleil, qui avait fait de la France la première puissance européenne. Pendant les huit années qui suivirent, le duc d’Orléans, neveu du défunt roi, assura la Régence.

La Régence fut marquée par une violente réaction contre tout ce qui avait caractérisé la fin du règne précédent. Versailles fut provisoirement délaissé et la Cour s’établit à Paris, où elle mena une vie de plaisirs, de fêtes et d’impiétés… Modèle:Références nécessaires

Le système de Law

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Caricature de Law et de son système (1720).

À la mort de Louis XIV, le Trésor était vide et les revenus des deux années suivantes étaient déjà dépensés. Dans le but de résoudre cette crise monétaire, le système de l’économiste écossais Law, devenu Contrôleur général des Finances en 1720, visait à augmenter la masse monétaire en ayant recours à la création et à la généralisation du papier-monnaie. Cette réforme devait produire une hausse d’activité commerciale ainsi que l’extinction progressive de la dette publique. Law va donc introduire le papier-monnaie en 1716 et créer une banque privée qui deviendra la Banque Royale en 1718. Les actions montant en flèche, leur valeur baissa. Pris de peur, le public perdit confiance dans les billets et exigea leur remboursement en or et en argent. La valeur des billets émis dépassant de beaucoup l’encaisse de la banque, celle-ci fit faillite et Law prit la fuite. Le système avait donc échoué. Le commerce maritime en avait reçu une vive impulsion, mais en France la confiance du public dans les banques fut détruite pour longtemps.

Louis XV (1723-1774)

Au début de 1723, Louis XV fut déclaré roi. Mais jusqu’en 1743, il se déchargea du pouvoir, d’abord sur le Régent qui mourut quelques mois plus tard, puis sur le duc de Bourbon et enfin sur son ancien précepteur, le cardinal de Fleury qui parvint à rétablir les finances. Après la mort de ce dernier en 1743, les premiers actes du roi semblèrent montrer qu’il était disposé à gouverner lui-même. La publication de l'Encyclopédie fut interdite.

Louis XV avait de l’esprit et du bon sens, mais il manquait de volonté et de confiance en lui. Au lieu d’exercer lui-même le métier de roi, il abandonna la direction du royaume au duc de Choiseul, lequel favorisa indirectement l’opposition des parlements et des philosophes. En 1770, avec l’arrivée du triumvirat MaupeouAiguillonTerray, le pouvoir se durcit.

De plus, la France jouissait d’une relative prospérité : la consommation progressa et les prix des biens manufacturés ou importés augmentèrent.

Louis XVI (1774-1793)

Le 10 mai 1774, à la mort de Louis XV, son petit-fils devint roi sous le nom de Louis XVI. Il fut dominé par son épouse, Marie-Antoinette et par les nobles privilégiés. Le nouveau roi choisit de bons ministres qui développèrent le pays et son économie mais le projet d’établir l’égalité devant l’impôt provoqua de vives réactions chez les nobles. Les finances étaient désastreuses et l’argent manquait : le royaume était alors en pleine crise. La situation du royaume se dégrada très vite. Le roi cédait à toutes les revendications des nobles et de la bourgeoisie qui, conscients de l’injustice, en profitèrent pour revendiquer leurs droits.

À partir de 1788, la France sombra dans la crise économique. Si, en 1783, la signature du traité de Versailles avait mis fin à la guerre d’indépendance américaine, elle avait consacré l’idéal républicain auprès d’une partie de la société, lassée de l’absolutisme.

La Révolution (1789-1799)

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La Prise de la Bastille par Jean-Pierre Houël (1789).

Louis XVI convoqua les États généraux qui se réunirent à Versailles début mai 1789. Après un processus complexe de dissensions, notamment sur le mode de représentativité de ses membres et l’étendue de leurs fonctions, une très grande partie du Tiers état, mais aussi un grand nombre de nobles et de membres du clergé se réunissent hors du contrôle royal, où ils se proclament illégalement Assemblée Nationale, ayant un pouvoir législatif et non plus seulement consultatif comme celui des États généraux. La Constituante abolit l’absolutisme et la féodalité. Elle adopta la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et une constitution donna à la France « une et indivisible ».

La guerre avec les pays voisins, voulue à la fois par Louis XVI, non plus roi de France mais roi des Français, et par la majorité des membres de l’Assemblée législative, précipita la chute de la royauté et la proclamation de la république. Les excès des tendances révolutionnaires et contre-révolutionnaires, la crise économique et le pouvoir grandissant de l’armée, favoriseront le coup d’État de Napoléon Bonaparte en 1799.

Les débuts des États-Unis

Au début du XVIIIe siècle, la Terre était habitée d’environ 700 millions d’habitants. L’Amérique était encore très peu peuplée.

Le traité de Paris marqua la fin de la guerre d'indépendance des États-Unis. Les colons qui restaient attachés à la Couronne britannique (loyalistes), durent émigrer. Beaucoup s’installèrent dans l’actuel Canada.

Le nouvel État fédéral récupéra les territoires situés à l’est du Mississipi. Thomas Jefferson participa activement aux ordonnances du nord-ouest en 1785, 1787, et 1788, qui préparèrent le découpage administratif de ces territoires, avec le système des townships, préparant ainsi la conquête de l'Ouest. Les territoires situés au nord de l’Ohio, cédés par la Virginie aux États-Unis, furent le prototype de cette nouvelle organisation.

Une personnalité également originaire de Virginie, James Madison rédigea la constitution américaine (1787). Jefferson et Madison furent les 3e et 4e présidents des États-Unis.

Au tout début du XIXe siècle, Thomas Jefferson négocia avantageusement l’achat de la Louisiane (à l’ouest du Mississipi) à Napoléon Bonaparte, qui avait d’autres préoccupations en Europe.

C’est ainsi que se forma l’État qui devint à la fin du XXe siècle le plus puissant État du monde. Aujourd’hui encore, l’immense bibliothèque du Congrès (128 millions de volumes) et l’université de Virginie, témoignent de la personnalité de Thomas Jefferson, grand amoureux des bibliothèques et du savoir.

Chronologie du siècle des Lumières

Modèle:Chronologie du siècle des Lumières

Notes et références

<references />

Bibliographie sélective

  • Pierre-Yves Beaurepaire, L’Europe des Lumières, Paris, PUF, 2004
  • Christine Le Bozec, La Normandie au XVIIIe siècle : croissance, Lumières et Révolution, Rennes, Éditions Ouest-France, 2002
  • Pierre Chaunu, La Civilisation de l’Europe des Lumières, Paris, Flammarion, 1997
  • Pierre M. Conlon, Le Siècle des Lumières : bibliographie chronologique, Genève, Droz, 1983
  • Joël Cornette, Absolutisme et Lumières (1652-1783), Paris, Hachette, 2005
  • Joël Cornette, Histoire de la France : absolutisme et Lumières, 1652-1783, Paris, Hachette supérieur, 2005
  • Monique Cottret, Culture et politique dans la France des Lumières : 1715-1792, Paris, Colin, 2002
  • Marcel Brion, Henry Daussy, Le Siècle des Lumières, London, Thames & Hudson, 1974
  • Béatrice Didier, Le Siècle des Lumières, Paris, MA Éditions, 1987
  • Albert Soboul, Guy Lemarchand, Michèle Fogel, Le Siècle des Lumières, Paris, PUF, 1977-1997
  • Norman Hampson, Le Siècle des Lumières, Paris, Seuil, 1972
  • Jacques d’Hondt, Hegel et le siècle des Lumières, Paris, PUF, 1974
  • Emmanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières ?, 1784.
  • Xavier Martin, Nature humaine et Révolution française : du siècle des Lumières au Code Napoléon, Bouère, D.M. Morin, 1994
  • Philippe Minard, La Fortune du colbertisme : état et industrie dans la France des Lumières, Paris, Fayard, 1998
  • Henri Plard, Morale et vertu au siècle des Lumières, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1986
  • Bernard Plongeron, Théologie et politique au siècle des Lumières (1770-1820) Genève, Droz, 1973
  • Gilbert Py, L’Idée d’Europe au Siècle des Lumières, Paris, Vuibert, 2004
  • Louis Réau, L’Europe française au siècle des Lumières, Paris, A. Michel, 1951, 1938
  • Daniel Roche, La France des Lumières, Paris, Fayard, 1993
  • Liliane Hilaire-Pérez, Daniel Roche, L’Invention technique au siècle des Lumières, Paris, Albin Michel, 2000
  • Catherine Salles, Le Siècle des Lumières : 1715-1789, Paris, Larousse, 1987
  • Guy Thewes, Route et administration provinciale au siècle des Lumières : l’exemple des États du Duché de Luxembourg, 1748-1795, Bruxelles, Crédit Communal,
  • Michel Vovelle, Le Siècle des Lumières, Paris, 1977-1988

Articles connexes

Liens et documents externes


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