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Lumières (philosophie)

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Modèle:Homonyme

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Fragment du frontispice de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert : on y voit la Vérité rayonnante de lumière ; à droite, la Raison et la Philosophie lui arrachent son voile (peint par Charles Nicolas Cochin et gravé par Benoît-Louis Prévost en 1772

Le mot Lumières définit métaphoriquement le mouvement intellectuel, culturel et philosophique qui a dominé, en Europe et particulièrement en France, le Modèle:XVIIIe siècle auquel il a donné, par extension, son nom de siècle des Lumières. Les Lumières ont marqué le domaine des idées et de la littérature par leurs remises en question fondées sur la « raison éclairée » de l’être humain et sur l’idée de liberté. Par leurs engagements contre les oppressions religieuses, morales et politiques, les membres de ce mouvement, qui se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde, combattant l’irrationel, la superstition et la tyrannie des siècles passés, ont procédé au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique de leur temps. L'influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands évènements de la fin du XVIIIe siècle que sont la Révolution française et la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique.

Le mouvement de renouveau intellectuel et culturel des Lumières, qui a touché tous les domaines, est connu, en anglais, sous le nom d’Enlightenment, en allemand sous le nom d’Aufklärung, Illuminismo en italien, ou Ilustración en espagnol.

On parle aussi des Lumières pour désigner les intellectuels, écrivains, philosophes emblématiques de ce mouvement de pensée.

Sommaire

Histoire des Lumières

XVIIe siècle et âge de raison

Conventionnellement, on dit que les Lumières vont de 1715, date de la mort de Louis XIV, à 1789, date de la Révolution française. Le présent historique prend le parti de les séparer, mais les limites du mouvement des Lumières sont parfois repoussées jusqu’à couvrir tout le XVIIe siècle, bien que l’on parle plus souvent alors d’âge de la raison. Certains, comme l’historien britannique Jonathan Irvine Israel dans Les Lumières radicales. La philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750) <ref>Jonathan Israel, Les Lumières radicales. La philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750), Paris, Éditions Amsterdam, 2005. ISBN 2915547122</ref> traitent les deux mouvements dans la continuité. Aux Modèle:S2, l’Europe fut en proie à de fréquentes et sanglantes guerres de religion. Après la paix de Westphalie (1648) et la fin de la première révolution anglaise, une certaine stabilité engendra un brusque détournement du mysticisme et de la révélation personnelle religieuse, qui furent alors perçus comme des facteurs d’instabilité, ayant entraîné la ruine des royaumes. Si l’on s’en tient à la stricte séparation des Modèle:S2, l’Âge de Raison correspond au développement d’une philosophie axiomatique, fondée sur la connaissance et la stabilité rationnelle.

Révolution dans les sciences

Dès le Modèle:XVIe siècle, Montaigne faisait déjà preuve de scepticisme. Troublé par les querelles religieuses, il se retira dans son château pour rédiger ses Essais.

D’un point de vue épistémologique, le scepticisme prit une forme plus extrême chez Descartes.

Le mouvement des Lumières a été en grande partie un prolongement des découvertes de Copernic au Modèle:XVIe siècle, peu diffusées sur le moment, puis surtout des théories de Galilée (1564-1642).

La prise de conscience que la Terre tournait autour du soleil (héliocentrisme), et non l’inverse (géocentrisme), remettait en cause bon nombre d’idées reçues : non seulement, les universités et les écoles, alors sous l’autorité de l’Église, se montraient peu disposées à comprendre les nouveaux développements des sciences, mais encore ces changements remettaient en cause certains passages de la Bible (psaume 92 (93), révisé depuis par les exégètes) et la théorie aristotélicienne de la force motrice.

Les développements des sciences mathématiques, physiques et de la médecine bousculaient ainsi l’organisation du savoir dans les universités.

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Un philosophe des Lumières : Denis Diderot

Ce changement appelé la révolution copernicienne se manifesta par une quête continuelle sur la nature du « savoir », qui avait commencé avec des scientifiques et des philosophes antérieurs à Galilée : Tycho Brahé, Francis Bacon (1561-1626)…

Descartes, après sa carrière de scientifique, sentit le besoin de renouveler les méthodes scientifiques (Discours de la méthode, 1637). Il poursuivit cette tâche dans le domaine purement philosophique (méditations métaphysiques en 1641 et les Principes de la philosophie en 1644). Cette quête d’axiomes, de certitudes éprouvées, se poursuivit dans le mouvement du cartésianisme tout au long du XVIIIe siècle.

Pascal (1623-1662) dont la sensibilité était plus spiritualiste, ne partageait pas complètement la démarche très axiomatique et subjective de Descartes.

Leibniz (1646-1716) développa les mathématiques et le calcul infinitésimal. Sa philosophie des monades se démarquait également de celle de Descartes. Les philosophes anglais, comme Thomas Hobbes et David Hume, adoptèrent une démarche empirique, mettant l’accent sur les sens et l’expérience dans l’acquisition des connaissances, au détriment de la raison pure.

Spinoza prit parti pour Descartes, surtout dans son éthique. Il se démarqua pourtant de son aîné dans son Traité de la réforme de l'entendement (Tractatus intellectus amendatione), où il montra que le processus de perception engage non seulement la raison, mais aussi les sens et l’intuition. La conception de Spinoza était centrée sur une vision de l’UniversDieu et la Nature ne font qu’un.

Cette idée deviendra centrale au siècle des Lumières, depuis Newton (1642-1727) jusqu’à Jefferson.

Un changement notable fut l’émergence de la philosophie naturaliste à travers toute l’Europe, incarnée par Newton (1642-1727). Ses idées, sa réussite indéniable à confronter et assembler les preuves axiomatiques et les observations physiques en un système cohérent, source de prédictions, donnèrent le ton de tout ce qui allait suivre son exemplaire Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. Pour montrer le progrès entre l’Âge de la Raison et le mouvement des Lumières, l’exemple de Newton reste en effet indépassable, en ce que le scientifique utilisa des faits observés empiriquement, comme la dynamique des planètes de Kepler ou l’optique, pour construire une théorie sous-jacente expliquant ces faits a priori : la théorie de la gravitation universelle. Ce mouvement correspond à l’unification d’un pur empirisme, comme celui de Francis Bacon et de l’approche axiomatique de Descartes (1596-1650).

Mais Newton ne fut pas le seul à prendre part à la révolution systématique de la pensée. L’idée de « lois » uniformes expliquant les phénomènes naturels eut des répercussions dans bien d’autres domaines. Si la période précédente fut celle du raisonnement sur des principes premiers, le mouvement des Lumières ouvrit la voie à l’examen systématique de Dieu, via l’étude de sa création et l’énoncé de ses principes idéals. Une telle entreprise peut aujourd’hui paraître par trop ambitieuse, mais à l’époque il s’agissait d’une puissante révolution de pensée, qui faisait de la légitimité sa notion fondatrice et emblématique. La recherche des sources d’une telle légitimité fut le moteur de bien des découvertes, dans des domaines très divers.

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Kant, auteur de Qu’est-ce que les Lumières ?

La croyance en un monde intelligible ordonné par le dieu chrétien a représenté le plus fort élan du questionnement philosophique sur la connaissance. D’un côté, la philosophie religieuse se concentrait sur la piété, la toute-puissance et le mystère de la nature ultime de Dieu ; de l’autre, des idées telles que le déisme soulignaient que le monde était visiblement compréhensible par la raison humaine et que les lois le gouvernant l’étaient tout autant. L’image de Dieu comme « Grand Horloger » pénétra alors les esprits, tandis que les observateurs du monde prenaient conscience que ce dernier semblait bel et bien parfaitement ordonné et que, dans le même temps, on réalisait des machines de plus en plus sophistiquées et précises. Cette constance à rechercher et énoncer des lois, à déterminer les comportements particuliers, fut également un élément important dans la constitution d’une philosophie où le concept d’individualité prévalait, en somme où l’individu avait des droits basés sur d’autres fondements que la seule tradition. On parle alors d’avènement du sujet pensant, en tant que l’individu peut décider par son raisonnement propre et non plus sous le seul joug des us et coutumes. Ainsi, John Locke rédigea ses deux Traités du gouvernement civil dans lequel il avance que le droit de propriété n’est pas familial, mais totalement individuel et retiré du travail consacré au terrain concerné, ainsi que de sa protection face à autrui. Une fois l’idée émise qu’il y avait des lois naturelles et des droits naturels, il devenait possible de s’aventurer dans les domaines nouveaux qu’on appelle maintenant l’économie et la philosophie politique.

Dans son célèbre essai Qu'est-ce que les Lumières ?, Emmanuel Kant donne la définition suivante : « Les Lumières c'est la sortie de l’homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable. L'état de tutelle est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. On est sois même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insufisance de l'entendement mais à une insufisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. »

Les Lumières se basent donc sur la croyance en un monde rationnel, ordonné et compréhensible, exigeant de l’homme l’établissement d’une connaissance également rationnelle et organisée. Cela commence par l’idée que les lois gouvernent, aussi bien les cieux, que les affaires humaines et que le pouvoir du Prince émane de la loi et non l’inverse. La conception de la loi en tant que contrat social théorisée par Rousseau comme relation réciproque entre les hommes, plutôt qu’entre les familles ou des groupes, devint de plus en plus remarquable, accompagnée du souci de la liberté individuelle comme réalité imprescriptible - le seul droit tiré de Dieu. Le mouvement des Lumières créa ou réinventa donc les idées de liberté, propriété et rationalité, telles qu’on les connaît toujours aujourd’hui et telles qu’introduites dans la première philosophie politique : l’idée et le désir d’être un individu libre, liberté d’autant plus garantie que l’État assure la stabilité des lois.

Pour comprendre quels changements interviennent réellement entre l’Âge de Raison et le mouvement des Lumières, la comparaison entre Thomas Hobbes et John Locke est une bonne approche. Hobbes, qui traverse les trois quarts du Modèle:XVIIe siècle, a entrepris de classer de façon systématique les émotions humaines, ce qui l’amena à construire un système rigide garantissant par coercition la stabilité du chaos primaire - qui est la source de son travail (voir le Léviathan). À l’inverse, Locke voit en la Nature la source de l’unité et de tous les droits, que l’État doit s’assurer de reprendre et de protéger, non pas d’étouffer. Ainsi, la « révolution » culturelle entre les deux siècles fait intervenir la relation de l’homme à la Nature : on passe d’une vision noircie et chaotique, à une admiration de l’ordre naturel fondamental.

Diffusion du savoir - l’Encyclopédie

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Jean le Rond d’Alembert.

Un second changement important dans le mouvement des Lumières par rapport au siècle précédent, trouve son origine en France, avec les Encyclopédistes. Ce mouvement intellectuel prend comme fondement l’idée qu’il existe une architecture scientifique et morale du savoir, une structure prévalante et ordonnée et que sa réalisation est un moyen de libération de l’homme. Le philosophe Denis Diderot et le mathématicien d’Alembert publient en 1751 l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.

Quelle que soit la force symbolique du projet de Diderot et d’Alembert, la diffusion du savoir ne fut pas le seul fait des encyclopédistes : le processus de diffusion des idées nouvelles se trouva amplifié par le "progrès" des techniques de diffusion de l’information : on passa du livre au journal et à la presse. Les premières gazettes, apparues en Italie à la fin du XVIIe siècle, se répandirent dans toute l’Europe pendant le XVIIIe siècle ; les gazettes (notamment celle de Théophraste Renaudot) ainsi que des passages de l’Encyclopédie sont lues par les nobles, les ducs, et les bourgeois dans des salons, les personnes présentes donnent leur avis sur les écrits des philosophes. Les journaux et la correspondance permirent des échanges plus rapides dans toute l’Europe, réalisant une nouvelle forme d’unité culturelle. Ceci ne fut pas sans poser des questions sur la liberté d’accès et de diffusion de ces informations. On connaît le rôle joué par la presse dans la diffusion des idées, pendant la Révolution française notamment.

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Caricature représentant le tiers état écrasé par la noblesse et le clergé

Critique de l’organisation sociale

Le mouvement des Lumières est, sur toute sa durée, le substrat de deux pressions sociologiques antagonistes : d’une part, une forte spiritualité accompagnée d’une foi traditionaliste en la religion et l’Église ; d’autre part, la montée d’un mouvement anticlérical critiquant les divergences entre théorie religieuse et pratique, qui s’est surtout manifesté en France.

Dans ce dernier pays, la société était subdivisée en trois ordres : la noblesse, le clergé et le tiers état. Ces ordres correspondaient à la subdivision héritée de la période médiévale : ceux qui combattent, ceux qui prient, et ceux qui travaillent.

L’unification politique de la France à la Renaissance avait eu pour conséquence qu’une fraction importante de la noblesse disposait de droits et de privilèges sans rapport avec ses obligations militaires (Régine Pernoud). D’autre part, une nouvelle classe apparaissait avec le développement des échanges commerciaux : la bourgeoisie, qui souhaitait davantage de liberté dans le domaine économique. Le peuple devenait sous-représenté dans le tiers état, par rapport à son importance numérique.

L’anticléricalisme ne fut donc pas la seule source de tension en France : certains nobles contestaient le pouvoir monarchique et la haute bourgeoisie souhaitait bénéficier des fruits de ses efforts. Les membres du haut clergé, notamment les chanoines, bénéficiaient à cette époque de prébendes disproportionnées par rapport à leurs responsabilités effectives. La libéralisation des mœurs engendrait la contestation de l’absolutisme et de l’ordre ancien. Le courant janséniste en France fut aussi, selon un historien américain, une source de division.

Dans ce contexte, le système judiciaire se révélait archaïque. Même si le droit du commerce avait été codifié au XVIIe siècle, le droit civil n’était pas unifié ni codifié.

C’est ainsi que se développa la contestation, incarnée par Voltaire.

Exilé en Angleterre entre 1726 et 1729, il y étudia les travaux de August Loke, Isaac Newton et la monarchie anglaise. Voltaire se rendit populaire par sa dénonciation des injustices (affaire Calas). Cet admirable pamphlétaire n’a cependant pas laissé un système philosophique structuré.

Le milieu du Modèle:XVIIIe siècle correspond ainsi à l’apogée de la philosophie des Lumières.

Pour Voltaire, il est clair que si le Prince obtient du peuple qu’il croie en des choses déraisonnables, alors ce peuple fera des choses déraisonnables. Ce constat simple a pourtant introduit ce qui sera la principale critique à propos des Lumières, qui s’incarnera dans le romantisme et qui se résume par la constatation critique que la construction raisonnable crée autant de problèmes qu’elle en résout. Selon les philosophes des Lumières, le point crucial du progrès intellectuel consistait en la synthèse de la connaissance, éclairée par la raison humaine, afin de créer une autorité morale qui serait seule souveraine. Le point de vue contraire se développa, mettant en avant le fait que de façon intrinsèque, ce processus serait corrompu par le poids des conventions sociales, montrant ainsi la « nouvelle vérité » raisonnable comme une mauvaise imitation de la Vérité immanente et insaisissable

Le mouvement des Lumières trouva alors un certain équilibre, entre l’appel à la liberté « naturelle » et la liberté de cette liberté, c’est-à-dire la reconnaissance d’une autonomie de la Nature face à la raison. Correspondent à ce stade les réformes de plusieurs monarchies, par l’intermédiaire de lois nouvelles allant dans le sens des sujets et d’une réorganisation parcellaire de la société. L’idée d’un ordre éclairé entre également dans la pensée scientifique avec, par exemple, le travail du biologiste Carl von Linné.

En Allemagne, Emmanuel Kant se montra critique à la fois par rapport aux prétentions de la Raison (critique de la raison pure), mais aussi à celles de l’empirisme anglais (critique de la raison pratique). Par rapport à la métaphysique très subjective de Descartes, le philosophe allemand souhaita développer une vision plus objective de cette branche de la philosophie.

Les grands penseurs de la fin du mouvement des Lumières (Adam Smith, Thomas Jefferson ou encore le jeune Goethe) adoptèrent dans leurs pensées le schème, dérivé d’une métaphore biologique, des forces d’auto-organisation et d’évolution. L’achèvement des Lumières est alors pressenti, avec le constat suivant : le Bien est le fondement de la Nature, mais celle-ci n’est pas ordonnée par elle-même. Bien au contraire, c’est la raison et la maturité humaine qui doivent en trouver la constante structure, en retirer la stabilité naturelle. Le romantisme en prendra le contre-pied parfait.

Changements politiques

Dès la fin du XVIIe siècle, John Locke avait défini la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. La démocratie commença à se mettre en place en Angleterre. Montesquieu reprit l’idée de séparation des pouvoirs et l’étendit à un troisième pouvoir, le pouvoir judiciaire dans De l'esprit des lois (1748).

Une véritable démarcation se mit rapidement à l’œuvre dans les inconscients collectifs des différents pays d’Europe, entre les anciennes institutions et les idées nouvelles. Dans les années 1750, on tenta en Angleterre, en Autriche, en Prusse et en France de « rationaliser » les monarchies et leurs lois.

L’idée lumineuse d’un gouvernement « rationnel » s’incarna dans la Déclaration d’Indépendance américaine et, dans une moindre mesure, dans le programme des Jacobins au cours de la Révolution française. On peut citer également la Constitution américaine de 1787.

La Révolution française, en particulier, représente une application violente et en un sens messianique de la philosophie des Lumières, notamment lors de la brève période de pouvoir des Jacobins. Le désir de rationalité conduisit à une tentative d’éradiquer l’Église et le christianisme dans son ensemble ; ainsi, la Convention nationale changea le calendrier, système de mesure du temps, et le système monétaire... tout en plaçant l’idée d’égalité, sociale et économique, au plus haut point des priorités de l’État.

Les Lumières, source de la Révolution française

La France a connu, au Modèle:XVIIIe siècle, près de quatre-vingts ans de paix intérieure et de prospérité économique. La France était alors le pays le plus peuplé et le plus prestigieux d’Europe alors que l’Amérique était encore très peu peuplée. La langue et la culture de la Cour de Versailles rayonnaient de Berlin, en Prusse, à Saint-Pétersbourg, en Russie. À mesure que se développait l’esprit philosophique, dans les salons, les cafés ou les clubs, l’autorité monarchique se délita, sapée tant par des tentatives de réformes sans lendemain que par l’opposition aristocratique. Forte de sa puissance financière, la bourgeoisie d’affaires manifesta son désir d’annexer le pouvoir politique, ambition qui se concrétisera à partir de 1789.

Les Lumières, source de la Révolution américaine

Les colonies européennes

Mais les Lumières eurent un retentissement au moins aussi important, par ses conséquences à long terme, de l’autre côté de l’Atlantique.

La personnalité qui pénétra le plus les Lumières en Amérique du Nord fut sans doute Thomas Jefferson. Ce planteur originaire de Virginie, cultivé dans tous les sens du terme puisqu’il possédait une belle bibliothèque, était très marqué par les philosophes anglais (John Locke) et français (Jean-Jacques Rousseau). De ce dernier, il tenait son attachement au droit de propriété. Il rédigea la déclaration d’indépendance de la Virginie en juin 1776, ainsi que la déclaration d'indépendance des États-Unis, qui fut proclamée la 4 juillet 1776 au congrès de Philadelphie.

La diffusion des Lumières

Les Lumières se distingue des mouvements intellectuels qui l’ont précédé par leur destinataire : l’opinion publique. Les progrès de l’alphabétisation et de la lecture permettent le développement de ce qu’on a appelé un « espace public » : les débats intellectuels et politiques dépassent le cercle restreint de l’administration et des élites, impliquant progressivement des secteurs plus larges de la société.

Les salons et les cafés

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Une soirée chez Madame Geoffrin de Gabriel Lemonnier

Ce sont d’abord les cafés, où on lit et on débat, comme le café Procope, à Paris qui sont le rendez-vous nocturne des jeunes poètes ou des critiques qui discutent passionnément des derniers succès de théâtre ou de librairie.

Mais ce sont surtout les salons mondains, ouverts par tous ceux qui ont quelque ambition, ne serait-ce que celle de paraître. Ils sont caractérisés par la mixité intellectuelle ; les gens s’y expriment, y trouvent une occasion de satisfaire leur soif de savoir et y entretiennent leur vision du monde. Mais il faut y être introduit. Les grandes dames reçoivent artistes, savants et philosophes. Chaque hôtesse a son jour, sa spécialité et ses invités de marque. Le modèle est l’hôtel d’Anne-Thérèse de Lambert, au début du siècle.

Les gens de talent s’y retrouvent régulièrement pour confronter leurs idées ou tester sur un public privilégié leurs derniers vers. Mondaines et cultivées, les créatrices de ces salons animent les soirées, encouragent les timides et coupent court aux disputes. Ces fortes personnalités, très libres par rapport à leurs consœurs, sont souvent elles-mêmes écrivains et épistolières.

La mixité est particulièrement réussie en France, au XVIIIe, dans ces « États Généraux de l’esprit humain » où s’épanouit la philosophie des Lumières. Des femmes cultivées, intelligentes y sont de véritables partenaires avec qui on peut remettre en question des idées religieuses, politiques, scientifiques, qui sont capables de donner un élan aux débats...

L’analyse du tableau de Lemonnier représentant le salon de Marie-Thérèse Geoffrin permet de découvrir philosophes, artistes et savants du siècle des Lumières. Dans son hôtel particulier de la rue Saint-Honoré, elle tenait l’un des salons les plus importants de l’époque, où se croisaient gens de lettres, artistes, ministres et ambassadeurs.

Une des particularités de cette peinture est d’être accompagnée d’une planche explicative qui reprend en silhouette les personnages figurant sur le tableau et qui, par un système très simple de renvois numérotés, précise l’identité de chacun.

On peut reconnaître Marie-Thérèse Geoffrin sur le tableau à droite au premier rang. Au fond, le buste de Voltaire semble régner sur l’assistance ; à sa gauche le ministre Choiseul. On voit également Fontenelle, Montesquieu, Diderot et Marmontel tandis que l’acteur Lekain lit la pièce L’Orphelin de la Chine de Voltaire, alors en exil.

Les académies, les bibliothèques et les loges

Les académies étaient des sociétés savantes qui se réunissaient pour s’occuper de belles-lettres et de sciences, pour contribuer à la diffusion du savoir. En France, après les fondations monarchiques du XVIIe siècle (Académie française, 1634 ; Académie des inscriptions et belles-lettres, 1663 ; Académie royale des sciences, 1666 ; Académie royale d'architecture, 1671), naissent encore, à Paris, l’Académie royale de chirurgie (1731) et la Société royale de médecine (1776). Le clergé et, dans une moindre mesure, la noblesse y prédominent.

Ces sociétés provinciales regroupent les représentants de l’élite intellectuelle des villes françaises. Leur composition sociale révèle que les privilégiés y occupent une place moindre qu’à Paris : 37 % de nobles, 20 % de gens d’Église. Les roturiers constituent 43 % des effectifs : c’est l’élite des possédants tranquilles qui siège là. Marchands et manufacturiers sont peu présents (4 %).

Voisines des Académies, souvent peuplées des mêmes hommes avides de savoir, les bibliothèques publiques et chambres de lecture se sont multipliées, fondées par de riches particuliers ou à partir de souscriptions publiques. Elles collectionnent les travaux scientifiques, les gros dictionnaires, offrent une salle de lecture et, à côté, une salle de conversation. Toutes ces sociétés de pensée fonctionnent comme des salons ouverts et forment entre elles des réseaux provinciaux, nationaux, européens, échangeant livres et correspondance, accueillant les étrangers éclairés, lançant des programmes de réflexion, des concours de recherche. On y parle physique, chimie, minéralogie, agronomie, démographie. Dans les Treize colonies britanniques en Amérique du Nord, James Bowdoin (1726-1790), John Adams (1735-1726) et John Hancock (1737-1793) fondent l’American Academy of Arts and Sciences à Boston durant la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique. En 1743, Benjamin Franklin fonde la Société philosophique américaine. Au début du XIXe siècle, Thomas Jefferson avait l’une des plus riches bibliothèques privées du pays. Parmi les réseaux éclairés, le plus développé est celui de la franc-maçonnerie, quoique réservé aux couches supérieures.

Née en Angleterre et en Écosse, la franc-maçonnerie, groupement à vocation humaniste et initiatique, concentre tous les caractères des Lumières : elle est théiste, tolérante, libérale, humaniste, sentimentale. Elle connaît un succès foudroyant dans toute l’Europe où l’on compte des milliers de loges en 1789. Les milieux civils, militaires et même religieux, liés aux appareils d’État, y sont tout particulièrement gagnés. Ni anticléricales (elles le seront au XIXe siècle) ni révolutionnaires, les loges ont contribué à répandre les idées philosophiques et l’esprit de réforme dans les lieux politiquement stratégiques. La discussion intellectuelle l’emporte sur le caractère ésotérique ou sectaire. Surtout, les élites y font, plus encore que dans les Académies, l’apprentissage du primat de l’égalité des talents sur les privilèges de la naissance.

La presse a réussi à faciliter la diffusion des textes philosophiques (notamment l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert) et a apporté un développement de la réflexion chez les gens dit du peuple. La presse enfin contribue à la constitution d’un espace public savant, malgré la censure, toujours active. Le Journal des Sçavans, le Mercure de France, les périodiques économiques sont en fait plutôt ce que nous appellerions des revues. Par le recensement d’ouvrages et par les abonnements collectifs des sociétés de pensée, un public éloigné des centres de création peut prendre connaissance des idées et des débats, des découvertes du mois, sinon du jour.

L’écho des Lumières

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Projet de reconstruction de l’Opéra de Paris d’Étienne-Louis Boullée, 1781

Mouvement intellectuel caractéristique du siècle, les Lumières ont évidemment influencé l’art de leur temps. Pour autant, elles n’ont pas dicté une esthétique spécifique. Elles ont en revanche créé un urbanisme particulier. La ville des Lumières est le fruit des efforts conjoints des pouvoirs publics et des architectes soucieux du bien public : elle doit être claire, aérée, hygiénique et fonctionnelle. L’architecte Claude Nicolas Ledoux (1736-1806) est celui qui va le plus loin dans l’utopie d’un habitat totalement fonctionnel et utilitaire. Il construit à partir de 1775 la fameuse ville idéale de la saline de Chaux, dans le Jura, véritable cité usinière ne laissant aucune place à la fantaisie ou à l’improvisation.

D’une façon générale, la sensibilité des Lumières porte à une sentimentalité morale : le temps de l’ironie voltairienne passé, on veut s’apitoyer, avec Rousseau (la Nouvelle Héloïse, 1761) et les tableaux de Greuze, chercher le beau et le bon éternels. Plus le siècle s’avance, plus la littérature et l’art répudient la gratuité des formes, la légèreté, regardées comme aristocratiques et mondaines, pour aller vers le sérieux, l’authentique et le naturel, c’est-à-dire vers ce qui est conforme à la morale utilitaire du public bourgeois d’où le goût croissant pour le néoclassicisme, qui met en avant l’antique, non pas l’antique allégorique de l’époque classique mais un antique historique plus sobre, à la façon du peintre David.

Malgré leur volonté militante, les Lumières n’ont touché que les élites, même élargies aux fractions montantes des bourgeoisies. L’écho, dans ces milieux dominants, est certes considérable en Angleterre et en France, mais plus restreint en Allemagne et en Italie ; le public éclairé est très peu nombreux en Espagne ou en Russie, où seuls quelques intellectuels, hauts fonctionnaires et grandes familles participent au mouvement. Le peuple, lui, n’est pas touché : l’immense majorité des paysans, même français, n’a jamais entendu parler de Voltaire ou de Rousseau.

Malgré tout, les Lumières ont ébranlé les certitudes anciennes. Et l’ébranlement ne s’est pas arrêté aux portes du social et du politique : les Lumières ont inspiré la génération révolutionnaire. Ce qui ne signifie nullement qu’elles aient consciemment appelé de leurs vœux la Révolution de 1789.

Valeurs et représentations sociales des Lumières

Changement de représentation

Cette période est marquée par des changements radicaux :

  • Les découvertes scientifiques (héliocentrisme, mécanique, médecine) entraînent l’exaltation des sciences, le rationalisme et l’empirisme philosophique,
  • Les valeurs essentielles défendues par les hommes des Lumières dans toute l’Europe sont la tolérance, la liberté et l’égalité,
  • Ces valeurs débouchent, en Angleterre, en Amérique et en France, sur la définition de nouveaux droits naturels et sur une séparation des pouvoirs politiques,
  • Le savoir se diffuse par l’Encyclopédie (en France) et par la presse,
  • Le goût pour l’Antiquité se manifeste dans l’art,
  • Le commerce international se développe en même temps que l’Europe explore le Pacifique et l’Extrême-Orient,
  • Certains penseurs remettent en cause, en France, l’ordre et la hiérarchie religieuse, ils critiquent la noblesse et la monarchie absolue, ils opposent les idées nouvelles à l’obscurantisme.

On peut dire que cette période marque l’avènement de nouvelles représentations sociales, ce que Michel Foucault appelle un épistémè, et qui répond, à certains égards, au phénomène qui s’est produit à la Renaissance.

Cette citation de Montesquieu est révélatrice de ce changement : « Aujourd’hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos maîtres, celle du monde. Ce qu’on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières. »

Idéal du philosophe

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L’Histoire des deux Indes de l’abbé Raynal, encyclopédie de l’anticolonialisme au XVIIIe siècle

La figure idéale des Lumières est le philosophe, homme de lettre avec une fonction sociale qui exerce sa raison dans tous les domaines pour guider les consciences, prôner une échelle de valeurs et militer dans les problèmes d’actualité. C’est un intellectuel engagé qui intervient dans la société, un « honnête homme qui agit en tout par raison » (Encyclopédie), « qui s’occupe à démasquer des erreurs » (Diderot), « celui dont la profession est de cultiver sa raison pour ajouter à celle des autres », un défenseur des droits de l’humanité, opposé au despotisme...

Parmi les figures des Lumières à avoir critiqué l’esclavage et la colonisation, on compte, entre autres, Denis Diderot dans le Supplément au voyage de Bougainville, Voltaire dans Candide, mais surtout Guillaume-Thomas Raynal et son Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, véritable encyclopédie de l’anticolonialisme au Modèle:XVIIIe siècle auxquels ont collaboré, parmi d’autres, Diderot et d’Holbach.

La religion idéale selon Voltaire

« Servir son prochain pour l’amour de Dieu au lieu de le persécuter, de l’égorger au nom de Dieu ; [une religion] qui tolérerait toutes les autres et qui mériterait ainsi la bienveillance de toutes, serait capable de faire du genre humain un peuple de frères. » Voltaire 1771

Coexistence des sentiments et de la raison

Le rationalisme des Lumières n’exclut en aucun cas la sensibilité. Raison et sentiments ont toujours dialogué au sein même de la philosophie des Lumières. Ses penseurs sont tous capables de rigueur intellectuelle mais aussi de sensibilité.

Idéal encyclopédique : tout connaître

Cette époque cultive un goût particulièrement prononcé pour les écrits totalisants qui rassemblent l’ensemble des connaissances de leur temps, les bilans généraux du savoir. Cet idéal va trouver sa réalisation dans l'Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, publiée entre 1750 et 1770, dont le but était de sortir le peuple de l’ignorance par une diffusion très large du savoir.

Influences de la pensée des Lumières

– l’université de Virginie, inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité défini par l’UNESCO, a été fondée par Thomas Jefferson. Ce dernier dessina les plans d’une partie du campus en suivant les valeurs des Lumières ;
– la place Stanislas de Nancy est le cœur d’un ensemble urbanistique classique, inscrite depuis 1983 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que d’autres places de cette ville comme la place de la Carrière et la place d’Alliance, autour desquelles s’articulent administrations et services de l’époque.
  • Pendant la période révolutionnaire, les idées des philosophes ont inspiré les débats politiques. La plupart des députés de l’Assemblée nationale sont des bourgeois cultivés qui se sont nourris des valeurs de liberté et d’égalité. Par exemple, Robespierre est un rousseauiste convaincu. Pourtant, la plupart des philosophes français sont décédés avant d’avoir vu l’œuvre de la Révolution française, sauf Condorcet, mort en 1794 et l’abbé Raynal, mort en 1796, qui connaîtront tous des déboires avec la Révolution.

Prosopographie des philosophes des Lumières

Comme les humanistes de la Renaissance, les philosophes des Lumières s’intéressent à divers domaines : l’Américain Thomas Jefferson avait reçu une formation juridique mais pratiquait également l’archéologie et l’architecture. Benjamin Franklin eut une carrière de diplomate et de physicien. Condorcet écrivit sur des sujets aussi différents que le commerce, les finances, l’éducation ou la science.

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La cour de Frédéric II de Prusse avec le philosophe Voltaire

Les origines sociales des philosophes sont diverses : beaucoup sont issus de familles bourgeoises (Voltaire, Thomas Jefferson), d’autres de milieux plus modestes (Emmanuel Kant, Benjamin Franklin, Denis Diderot) ou encore de la noblesse (Montesquieu, Condorcet). Un certain nombre d’entre eux avaient reçu une éducation religieuse (Denis Diderot, Louis de Jaucourt) ou une formation juridique (Montesquieu, Thomas Jefferson).

Les philosophes constituaient des réseaux et communiquaient par lettres. On connaît la correspondance violente entre Rousseau et Voltaire. Les grands esprits du XVIIIe siècle se rencontraient et discutaient dans les salons, les cafés ou les académies. Parce qu’ils critiquaient l’ordre établi, les philosophes étaient poursuivis par les autorités et devaient recourir à des subterfuges pour éviter la prison. François-Marie Arouet prit le pseudonyme de Voltaire. Thomas Jefferson rédigea en 1774 un rapport destiné aux délégués de Virginie du premier Congrès continental, qui se réunissait pour discuter des griefs des colonies à l’égard de la Grande-Bretagne. En raison du contenu du texte, il fut contraint de le publier anonymement. La Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient valut à Denis Diderot d’être emprisonné au fort de Vincennes pour sa remise en cause de la religion. Accusé d’avoir rédigé des pamphlets contre le régent Philippe III d’Orléans, Voltaire fut emprisonné à la Bastille. Montesquieu publia de façon anonyme les Lettres persanes en 1721 en Hollande. De 1728 à 1734, il visita plusieurs pays d’Europe. Les penseurs et les savants formaient une communauté internationale. Ben Franklin, Tom Jefferson, Smith, Hume ou Galiani séjournèrent plusieurs années en France.

Face à la censure et aux difficultés financières, les philosophes recouraient souvent à la protection d’aristocrates et de mécènes : Malesherbes et la marquise de Pompadour, favorite de Louis XV, soutinrent ainsi Diderot. Marie-Thérèse Geoffrin (1699-1777) subventionna une partie de la publication de l’Encyclopédie. Elle organisait un salon bihebdomadaire, recevant des artistes, des savants, des gens de lettres et des philosophes, de 1749 à 1777. L’autre grand salon de l’époque des Lumières était celui de Claudine de Tencin. Dans les années 1720, Voltaire dut s’exiler en Angleterre où il s’enquit des idées de John Locke.

Les Philosophes luttaient généralement moins contre le pouvoir royal que contre l’hégémonie ecclésiastique et nobiliaire : dans sa défense de Jean Calas, Voltaire défendait ainsi la justice royale contre les excès d’une justice provinciale jugée plus fanatique. Bien des monarques européens: Charles III d'Espagne, Marie-Thérèse et Joseph II d’Autriche, Catherine II de Russie, Gustave III de Suède lisaient et appréciaient les philosophes. Comme Voltaire, qui fut accueilli à la cour de Frédéric II de Prusse ou Diderot, qui fut accueilli à la cour de Catherine II, les Philosophes comme d’Holbach se montraient favorables au despotisme éclairé dans l’espérance de voir leurs idées se répandre le plus rapidement possible en touchant directement à la tête de l’état. La suite des événements devait montrer aux Philosophes les limites de leurs ambitions chez des souverains plus despotes qu’éclairés. Seul Rousseau revendiqua avec constance l’égalité politique, qui devint par la suite un idéal révolutionnaire.

Notes et références

<references />

Représentants des Lumières
France Angleterre Écosse Allemagne Pologne États-Unis Italie Espagne Russie
Pierre Bayle John Locke David Hume Friedrich Heinrich Jacobi Hugo Kołłątaj Benjamin Franklin Cesare Beccaria Leandro Fernández de Moratín Nikolaï Novikov
Étienne Bonnot de Condillac Edward Gibbon Adam Smith Johann Gottfried von Herder Jean Potocki Thomas Jefferson Ferdinando Galiani Gaspar Melchor de Jovellanos Mikhaïl Lomonossov
Nicolas de Condorcet Anthony Collins James Boswell Emmanuel Kant Ignacy Krasicki Thomas Paine Giambattista Vico
Denis Diderot Henri Saint Jean de Bolingbroke Francis Hutcheson Gotthold Ephraim Lessing Pietro Verri
D'Alembert James Burnett, Lord Monboddo Moses Mendelssohn Alessandro Verri
D'Holbach Antonio Genovesi
Fontenelle
Claude-Adrien Helvétius
Louis de Jaucourt
Jean-François Marmontel
Montesquieu
Jean-Jacques Rousseau
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