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Atlantide

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L’Atlantide (du grec ancien Modèle:Grec ancien / Atlantìs, sous-entendu Modèle:Grec ancien / nễsos, « île », c'est-à-dire « île d'Atlas ») est une île légendaire qui aurait été engloutie dans la pré-Antiquité. Elle est mentionnée pour la première fois par Platon dans le Timée puis le Critias.

Sommaire

Origine du mythe

Lié symboliquement dans la mythologie grecque à ceux de Pandore et de Prométhée, le mythe de l'Atlantide résonne depuis près de 2 350 ans comme un avertissement sur l'incroyable pérennité des connaissances humaines d'une histoire de plus de 11 600 ans. En effet, Platon le fit publier dans ses vieux jours vers 340 av JC et le géologue Jacques Collina-Girard a longuement étudié les possibilités d'une transmission orale de lointains événements historiques et géologiques.


Récit du Timée

Le philosophe introduit le mythe dans le Timée, au cours d'un récit fait par Critias, un riche athénien disciple de Socrate et parent de Platon lui-même. Selon Critias, son arrière-grand-père, Dropidès, s'est vu confier par le législateur Solon (Modèle:VIe siècle av. J.-C.) une confidence que lui-même tenait d'un prêtre égyptien du temple de Saïs.

Aux dires du prêtre,

« En ce temps-là, on pouvait traverser cette mer Atlantique. Elle avait une île, devant ce passage que vous appelez, dites-vous, les colonnes d'Hercule. Cette île était plus grande que la Libye (nom antique de l'Afrique) et l'Asie réunies. (...) Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux. »
(trad. Albert Rivaud)

Le prêtre entreprend ensuite de narrer la lutte des Hellènes, menée par Athènes, puis d'Athènes seule, contre les soldats Atlantes venus des îles « du fond de la mer Atlantique », événements qu'il situe 10 000 ans avant son ère. Peu après la victoire, des tremblements de terre surviennent à Athènes ainsi que dans l'Atlantide, cataclysmes correspondant aux brusques bouleversements climatiques appelés Younger Dryas.

« Dans l'espace d'un seul jour et d'une nuit terribles, toute votre armée athénienne fut engloutie d'un seul coup sous la terre et, de même, l'île Atlantide s'abîma dans la mer et disparut. Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cet océan de là-bas est difficile et inexplorable, par l'obstacle des fonds vaseux et très bas que l'île, en s'engloutissant, a déposé. »
(trad. Albert Rivaud)

Le Timée donne ensuite une description générale de la civilisation atlante, de son expansion, de la guerre contre Athènes et de la destruction finale de l'Atlantide.

Pour en savoir plus, voir l'article consacré au Timée.

Récit du Critias

Le Critias entre davantage dans les détails, contant l'origine des habitants (nés de l'union de Poséidon et d'une mortelle, elle-même fille d'un autochtone) et leurs mœurs, la géographie de l'île, son organisation sociale et politique. La fin du Critias est perdue. Le récit s'interrompt au moment où Zeus décide de punir les Atlantes décadents.

Si la légende nous semble transmise par Platon, celui-ci ne l'utilise néanmoins qu'accessoirement pour illustrer son propos, qui est le devenir d'Athènes. Il est désormais considéré par un nombre croissant de spécialistes de l'antiquité et de Platon que le récit de l'Atlantide n'est qu'une fiction entièrement élaborée par Platon à partir de références mythologiques nombreuses et de ses idées politiques et philosophiques (voir infra).

Platon a décrit de façon précise l’Atlantide, qu'il présente comme un monde idyllique. On peut en résumer les détails comme suit :

  • L’île est située au-delà des Colonnes d'Hercule (considérées aujourd'hui comme l'actuel détroit de Gibraltar, mais il n'est pas certain qu'à l'époque dont parle Solon celles-ci soient à situer à cet emplacement), où se trouvent des fonds vaseux, restes de l'île disparue. Depuis cette île, on a accès au continent situé plus loin.
  • Le roi éponyme de l'Atlantide est Atlas, fils du dieu de la mer Poséidon et de la nymphe Cleito.
  • L’île est divisée en dix royaumes gouvernés par Atlas et ses neuf frères puis par leurs descendants. Chaque royaume possède sa propre capitale, copiée sur la cité-mère, capitale du royaume d'Atlas, dessinée par Poséidon lui-même. La cité-mère est située autour d’un mont. Elle est circulaire et entourée de fossés navigables.
  • L'île est riche en ressources naturelles, parmi lesquelles figure un métal mystérieux, l'orichalque.
  • La religion des Atlantes était centrée sur Poséidon, le père des dynasties royales, et incluait le sacrifice annuel d’un taureau que l'on devait capturer pour ensuite l'égorger sur un autel en forme de colonne.
  • Les Atlantes deviennent corrompus au fil du temps. Ils fondent par les armes des colonies des deux côtés de leur île, conquérant une partie de l’Afrique jusqu’à l’Égypte, et de l'Europe jusqu'à l'Italie. Athènes est le seul État capable de s’opposer à leur expansion.
  • L’Atlantide, ainsi que l'armée athénienne, ont été engloutis lors d'un immense raz-de-marée associé à des tremblements de terre, en un jour et une nuit. Platon ne donne pas d'explication géologique à cette catastrophe.
  • Ces événements ont lieu 9 000 ans avant l'époque de Solon.
Pour en savoir plus, voir l'article consacré au Critias.

L'Atlantide dans les textes anciens

Contrairement à l’avis général, l'Atlantide en tant que telle apparaît très peu dans les textes anciens grecs ou latins.

  • La colonne sur laquelle les prêtres auraient lu à Solon l’histoire de l’Atlantide, si elle a jamais existé, n’a pas été retrouvée.
  • Diodore de Sicile, historien grec du Modèle:Ier siècle av. J.-C., évoque également l'Atlantide (Bibliothèque historique, III).
  • Hérodote (v. 484425 av J.-C.) parle des Atlantes comme étant les habitants de la région du mont Atlas (Enquête, I, 202). Néanmoins rien ne confirme qu’ils aient été autre chose que cela. Il n’y a pas de lien apparent avec Atlantide.
  • Thucydide (v. 460 ?—400 av J.-C.) dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse fait remonter l'histoire de la Grèce à la thalassocratie de Minos. En aucun cas on ne peut y voir une allusion à l'Atlantide.

L'Atlantide dans la littérature et les arts

Le mythe de l'Atlantide a alimenté nombre d'œuvres littéraires et artistiques, parmi lesquelles :

  • Littérature:
    • Cycle de Pendragon Tome I : Taliesin, de Stephen Lawhead. Stephen Lawhead a réinterprété différemment l'histoire de l'Atlantide et l'expose ainsi : L'Atlantide aurait été un groupement d'Îles, à l'Est, surnommé Les Îles des Immortels ou Avalon. Formé de neuf grands royaumes, dont le neuvième, régi par le Grand Roi, devait règner sur tous les autres. Ainsi commence l'histoire de Charis, Princesse d'Atlantide, fille du Roi Avallach, qui, grâce à Throm, un prophète, prévoira la catastrophe et parviendra à sauver quelques-uns de siens et à les emmener sur l'Île de Bretagne, et y fondera un nouveau royaume, sur cette terre hostile qui malgré tout deviendra la leur. Charis trouvera un jeune prince de Bretagne, Taliesin ap Elphin, avec qui elle mettra au monde l'Enchanteur que nous connaissons tous, Merlin l'Enchanteur, le Merlin qui rentrera dans la Légende arthurienne. Taliesin mourra d'une flèche barbare, et Charis, quant à elle, deviendra celle que nous connaissons sous le nom de la Fée Viviane, ou la Dame du Lac.
    • The New Atlantis (L'Atlantide nouvelle) est une utopie de Francis Bacon.
    • L'Atlantide de Pierre Benoit prend quelques libertés avec le mythe d'origine en plaçant l'Atlantide en plein cœur du Sahara et en considérant que la catastrophe qui l'a ruinée est le retrait brusque de la mer et non son arrivée subite.
    • Jules Verne pour sa part fait apparaître l’Atlantide lors d’une promenade au fond de l’océan organisée par le capitaine Nemo dans Vingt mille lieues sous les mers. Dans la nouvelle L'éternel Adam, les derniers survivants de l'humanité découvrent également les ruines de l'Atlantide.
    • L'Atlantide apparaît également dans Harry Dickson.
    • Opération Atlantide est le titre d'une des aventures de Bob Morane, dues à Henri Vernes (1956).
    • Tolkien s'est appuyé sur le mythe de l'Atlantide pour créer l'île fictive de Númenor, Atalantë en langue des elfes elle aussi engloutie en raison de la décadence des Númenoréens.
    • Atlantis est le nom d'une revue et d'un groupe de chercheurs en ésotérisme créé par Paul Le Cour
    • Atlantis, les fils du rayon d'or, roman de science-fiction de Pierre Bordage, présente les Atlantes comme une civilisation très évoluée mais qui stagne.
    • Civilisations englouties, livre visio-historique de Graham Hancock (2002).
    • L'Empreinte des Dieux de Graham Hancock (1996).
    • L'énigme de l'Atlantide d'Edouard Brasey (2001).
    • Atlantide de Clive Cussler est un roman dans lequel l'écrivain fait vivre à son célèbre personnage (Dirk Pitt) la découverte du continent perdu (1999).
    • Atlantis de David Gibbins
    • Atlantide, la solution oubliée de Jacques Hébert (2003) est un livre sous forme d'enquête menée à l'aide d'indices; c'est une redécouverte des écrits de Platon, sous l'aspect d'une enquête policière.
    • Dans la série de romans les Dossiers du futur, l'écrivain de science-fiction égyptien Nabil Farouk a abordé le mythe de l'Atlantide dans les romans Modèle:Numéro47 : le Dernier Guerrier, et Modèle:Numéro89-93 : Volkano, présentant l'Atlantide comme une civilisation très développée, alliée des Égyptiens il y a 10 000 ans.
    • Atlantides, les Îles Englouties est un recueil de nouvelles et romans ayant trait à l'Atlantide plus ou moins directement. On y trouve les productions de Cutliffe Hyne, Jules Vernes, H. Ridder Haggard, Jean Carrère et bien d'autres.
    • Le cercle des immortels Série de livre de Sherrilyne Kenyon qui retrace la vie d'hommes ayant vendus leurs âmes à la déesse Artémis et dont le chef Acheron était un prince Atlante.
    • Le monde perdu sous la mer d'Arthur Conan Doyle. 1926, le professeur Maracot, Cyrus Headley et Bill Scanlan s'embarquent pour explorer les fonds de l'océan dans un caisson d'acier, lorsqu'ils sont attaqués par un monstre. Le peuple des Atlantes les sauve alors et les emmènent dans leur cité engloutie.
  • Séries télévisées :
    • La série télévisée Stargate a repris la légende de l'Atlantide pour créer une série dérivée, Stargate Atlantis, représentant le mythe comme une cité construite par une race appelée les Anciens et la situant aujourd'hui dans la galaxie de Pégase. À l'origine, la cité aurait été construite sur Terre puis déplacée sur une nouvelle planète au sein de la galaxie de Pégase. La série raconte comment cette cité des Anciens, supposés être un peuple aux connaissances et à la sagesse infinies furent assiégés par une race qu'ils avaient contribué à créer. Afin de se prémunir contre leurs bombardements, ils engloutirent la cité au font de l'océan où elle resta protégée par l'eau, et de l'eau par un puissant bouclier. Ils retournèrent vers la Terre lorsqu'ils ne purent plus combattre. C'est ainsi que les auteurs antiques connurent l'histoire de la cité d'Atlantis, racontée par les Anciens, pères de nos civilisations.
  • Animation japonaise :
    • Dans Nadia, le secret de l'eau bleue, des descendants de l'Atlantide cherchent à reconstruire la « nouvelle Atlantide ».
    • Dans Les Mystérieuses Cités d'or, il est fait référence à l'Atlantide, situé au milieu de l'Atlantique, comme ennemi du continent de Mu, situé au milieu du Pacifique. L'un et l'autre des deux continents auraient fini par utiliser l'arme solaire, se détruisant ainsi mutuellement. Ceci expliquerait que les deux continents ne soient pas présents sur la carte de nos jours.
    • Dans Vision d'Escaflowne, les personnages évoluent dans un monde créé par les Atlantes.
    • Dans le dessin animé Yû-Gi-Oh, l'Atlantide fait une apparition au cours de laquelle un empereur maléfique, Dartz, tient tête à Yûgi et à ses amis pour tenter de reconquérir le monde. Cette saison n'apparaît pas ailleurs pas dans la bande dessinée originale.
  • Jeux vidéo
    • Dans Atlantis, Secrets d'un monde oublié : le jeune Seth part à la recherche de Rhéa, la reine d'Atlantis et plonge au cœur d'une intrigue mélant complots politiques et religieux tout en sillonnant 5 continents. Jeu d'aventures de Cryo.
    • Dans Atlantis II : guidé par un moine tibétain, Ten (lointain descendant de Seth) doit accomplir la prophétie millénaire des anciens Atlantes. Jeu d'aventures de Cryo.
    • Dans Atlantis, Le nouveau monde : incarnant tour à tour une jeune archéologue dans les années 2020 (incarnée par la célèbre Chiara Mastroianni) qui part à la recherche d'un antique bâtiment égyptien dans le désert du Hoggar, une femme des plaines froides du paléolithique et un jeune voleur dans la Bagdad des Mille et une Nuits vous partez dans une mystérieuse et dangereuse aventure : la quête de l'Atlantide. Jeu d'aventures de Cryo.
    • Dans Indiana Jones et le mystère de l'Atlantide : le célèbre archéologue part à la recherche de la cité engloutie. Jeu d'aventures de LucasArts utilisant le moteur SCUMM.

La chanson "Atlantis" de Donovan, dans laquelle il relate l'histoire de la cité engloutie.

Traces et hypothèses

Deux positions inconciliables s'opposent quant à la compréhension des récits sur l'Atlantide :

  • D'une part on peut en effet considérer ces récits de Platon comme une pure fiction, un mythe sans lien avec l'histoire réelle, position qui fut soutenue clairement dès le XVIe siècle et qui est celle de nombreux historiens de la Grèce antique, dans la lignée des travaux de Pierre Vidal-Naquet (voir ci-dessous). Pour cette école il est donc illusoire de rechercher la trace physique de l'Atlantide qui ne fut qu'un récit métaphorique.
  • D'autre part on peut considérer que le récit de Platon se rapporte à des faits réels, en supposant une déformation plus ou moins grande de ces faits par l'auteur grec. Cette position a été tenue par un nombre considérable de personnes différentes du chercheur à l'amateur passionné et a donné lieu à d'innombrables tentatives de localisation. Dans la lignée de cette position, plusieurs équipes se sont lancées à la recherche de ce continent mythique, notamment par des explorations sous-marines. Certaines ont amené la découverte de quelques ruines englouties, rien ne suggérant cependant leur appartenance à une civilisation autre que celles déjà connues dans le bassin méditerranéen ou ailleurs.

Hypothèse minoenne

Certains, comme le Commandant Cousteau, suite aux travaux de l'archéologue grec Galanopoulos, ont identifié l'Atlantide à la civilisation crétoise détruite à la suite de l'éruption de Théra (Santorin) vers -1500. De nombreux détails de la culture atlante décrite par Platon font penser à la civilisation minoenne.

=

Au Pont Euxin ===[réf. nécessaire]

La possible avance technique des Hittites dans certains domaines, surtout en métallurgie (ils fondaient et exportaient le fer), la connaissance de la roue, l'importance que pour eux revêtaient Teshub, dieu de l'orage ainsi que l'observation des foudres, peuvent faire supposer que les populations du pourtour de la mer Noire et particulièrement d'Anatolie avaient une certaine idée de ce que nous appelons aujourd'hui l'électricité[réf. nécessaire].

Les dernières découvertes en matière de construction établissent que la connaissance de la pierre reconstituée (ciment et béton) est bien plus ancienne que nous ne l'imaginions, en particulier sous forme de mégalithes (pour une meilleure résistance aux séismes, très fréquents dans cette région et à cette époque).

Nombre de connaissances étaient communes aux Hittites, aux Cimmériens, aux Colchidiens, aux Phéniciens, aux Perses, aux Troyens, aux Minoens, aux Philistins, peuples dans lesquels certains ont voulu voir les peuples de la mer mentionnés par les Égyptiens. On peut penser que ces peuples aient pu n'en faire qu'un du temps de l'apogée de l'empire Atlante[réf. nécessaire]. Cette situation prit fin vers -7 500 par l'effondrement du barrage naturel du Bosphore situé sur la faille tectonique euro-asiatique, à cause d'un séisme provoqué sans doute par la chute d'un chapelet de météorites[réf. nécessaire] submergeant la surface occupée par l'actuelle Mer Noire. La trace et le souvenir de ces évènements nous sont rapportés par L'Épopée de Gilgamesh, plus ancienne évocation du déluge, répercutée par d'autres traditions ainsi que par l'Ancien Testament.

Telle fut l'hypothèse émise à la suite de la publication des ouvrages du baron Cuvier en 1825, où celui-ci supposait le débordement de la Mer Noire dans la mer Égée. On admet désormais le contraire à la suite des travaux menés par les géologues américains William Ryan et Walter Pitman du Lamont Doherty Earth Observatory de New York en 1999 et par le Français G. Lericolais de l'IFREMER. La Méditerranée a rempli la Mer Noire qui était auparavant un lac d'eau douce. Un abysse profond marque effectivement le point de rupture qui dut constituer à une certaine époque des chutes d'eau comparables aux plus grandes qu'on connait actuellement.

Proche des colonnes d'Hercule

D'autres ont émis l'hypothèse d'une île située au-delà des colonnes d'Hercule (le détroit de Gibraltar), engloutie par la remontée des eaux à la fin de la dernière glaciation.

J. Collina-Girard, géologue de l'Université de Provence (Aix-Marseille 1), a relevé un haut-fond immergé à l'ouest du détroit de Gibraltar (Banc Spartel ou Majuan), qui « formait une île de 10 à 12 km, avec des îlots satellites, au milieu d'une passe étroite s'ouvrant à l'ouest sur une mer intérieure ». Il faut toutefois préciser que ce dit '"Banc Spartel" se trouve précisément entre le sud de l'Espagne, Andalousie, et le nord de l'Afrique, ce qui semble soutenir la thèse de Platon qui établit que l'Atlantide aurait été le point d'accès de plusieurs îles entre elles. Par ailleurs, selon l'étymologie du mot Atlante, on y trouve aussi bien l'océan dit Atlantique que la racine du mot Atlas correspondant probablement à la chaîne de montagne de l'Atlas, commune à l'Afrique du Nord. Renforçant l'idée que le peuple le plus proche serait celui du nord ouest de l'Afrique, thèse soutenue par Georgeos Diaz-Montexano. En effet, le mot Afrique vient de la lanque Tamazigh (dite Tifinagh ou encore Berbère) : " 'Ifriquiya"...? Selon J. Collina-Girard, cet archipel fut entièrement submergé à la fin du paléolithique, en 9 000 av. J.-C. par une remontée eustatique accélérée (3-4 m par siècle), soit à la date indiquée par Platon. L'hypothèse du rôle de tsunami analogue à celui qui s'est produit à Lisbonne, évoquée comme plausible par J.Collina-Girard en 2003 a été récemment confirmée par un géologue de l'IFREMER, Marc-André Gutscher (Geology, 2005). Celui-ci a noté, à partir de publications de chercheurs espagnols, que plusieurs tsunamis s'étaient produits dans cette zone et que l'un des plus importants (6 fois plus que celui de Lisbonne) eut lieu précisément à la date indiquée par Platon. Une véritable "Atlantide géologique" existe donc devant le détroit de Gibraltar.

Les autres spéculations concernant une Atlantide située devant le détroit de Gibraltar, sont le prolongement de théories d'avant-guerre[réf. nécessaire] concernant le site de Tartessos sur les côtes du Golfe de Cadix, qu'on suppose un port ensablé.

L'Atlantide pourrait se situer devant le détroit de Gibraltar, entre Gadeira (Cadix, Andalousie) et l'Atlas marocain. Telle est la théorie défendue lors de l'été 2000 par un Hispano-Américain [1], Georgeos Diaz-Montexano. Ses recherches sont basées sur ses traductions des textes de Platon, le Timée et le Critias. Comme d'autres avant lui, il a démontré l'existence d'erreurs de traduction et d'interprétation de certains mots. Selon lui, ces erreurs ont été la cause principale du fait qu'experts et scientifiques ont douté de l'historicité de l'Atlantide à cet endroit. En 2003, le même Georgeos Diaz y a dirigé une expédition et a déclaré en avoir apporté les résultats auprès de l'UNESCO. [2] Il s'agirait de ruines de pans de murs, cyclopéens sans doute, et de creusets servant à la fonte des métaux. La plupart de ces pièces archéologiques ont été trouvées entre -10 et -40 mètres de profondeur, à l'endroit même où, selon sa traduction, se trouvait l'île d'Atlantide.

Quoi qu'il en soit, l'immersion de ce territoire due à des facteurs multiples, s'étant produite entre - 12 000 et - 9 000, on en déduit que ce qui été repéré et récupéré ne peut être très différent de ce que l'humain était en mesure de produire tant à la fin du paléolithique supérieur qu'au début du néolithique.

Au large de Chypre

En novembre 2004, une équipe conduite par Robert Sarmast a affirmé avoir découvert sur un petit plateau sous-marin au large de Chypre, par 1 500 m de fond, deux longs murs droits de 2 km de long chacun. Depuis il a réuni les fonds nécessaires pour effectuer les fouilles. Il en a sorti une gigantesque stèle ornée d'inscriptions probablement religieuses, ainsi que certains objets de valeur laissant entendre que le site n'a jamais été pillé, et que c'est donc bien un cataclysme qui a fait sombrer la cité. Le site se situant entre deux plaques tectoniques, c'est un tremblement de terre suivi d'un glissement de terrain qui serait à l'origine de la catastrophe, qui n'est pas encore datée. Les deux murs seraient les restes d'un temple. Il a sorti un livre : Discovery of Atlantis (Broché) - Robert Sarmast - 1er juin 2006 - en rupture - ; ainsi qu'un documentaire paru sur Arte.

Les "découvertes" de Robert Sarmast n'ont pas reçu de confirmation de la part de la communauté scientifique : aucun artefact humain ne semble avoir été réellement découvert et des géologues professionnels ont fortement critiqué les interprétations de relevés de sonar marin qu'il a présentées : son Atlantide ne serait qu'un volcan sous-marin âgé de 100 000 ans.

Une nouvelle campagne d'exploration de Sarmast était prévue pour septembre 2006.

En Sardaigne

« Au-delà de Charybde et Scylla », c'est l'hypothèse du journaliste Sergio Frau du quotidien italien La Repubblica [3], publiée récemment dans son ouvrage Le colonne d'Ercole-Un'inchiesta. [4]

La localisation des colonnes d'Hercule relevant autant du mythe que de la géographie antique, elle fut déplacée vers l'Occident au cours des millénaires. L'auteur constate également que la Sardaigne correspond pour la forme et les dimensions à celles de l'île du récit de Platon.

Moyen-Orient

Image:Greatrift.jpg
La péninsule de Sinaï et l'actuel Israël, Égypte et la Palestine

Jaime Manuschevich allègue <ref>"The Atlantis, the deciphered myth"; Jaime Manuschevich, 2002</ref> que le vrai endroit de la civilisation mythique est le territoire qui correspond aujourd'hui à Israël et au Sinaï et que cette région était une île dans la vallée du grand rift, entourée par la vallée de Jezreel sur le nord, la mer Morte et la mer Rouge sur l'est et le golfe de Suez et la mer méditerranée sur l'ouest jusqu'en 5600 av. J.-C.

En outre, Manuschevich propose que la civilisation atlante corresponde au peuple natoufien, le premier peuple sédentaire, dont le centre principal politique et portuaire était Jéricho.

Il a vécu dans la région aux dates établies par Platon (-11.600).
Rappelons tout de même que Platon cite précisément les "Colonnes d'Hercule", éponyme objectivement introuvable dans cette région du monde, de surcroît à cette époque...

En Amérique latine

Les Phéniciens

Image:Pedra da Gavea proche.jpg
Le visage énigmatique de Pedra da Gavea, Rio de Janeiro

Le sommet de la montagne de Pedra da Gavea surplombant la ville de Rio de Janeiro a été interprété comme une gigantesque sculpture semblant représenter un visage européen et barbu. Il pose une énigme archéologique étonnante[réf. nécessaire]. Ce qui serait une immense tête est visible à des kilomètres à la ronde<ref>http://www.almacarioca.com.br/hist02.htm</ref>. Un brésilien, Bernardo da Silva Ramos annonça dans les années 1920 qu'il y auraient découvert des inscriptions phéniciennes sur le côté de la falaise de Pedra da Gavea, qui se traduiraient ainsi : "Badezir, Phénicien de Tyr, Fils aîné de JethBaal"[réf. nécessaire]. Badezir ou Badezor ou encore Baal-Ezer II en phénicien fut un roi de Tyr et régna vers 850 avant J.-C. Son père fut également roi de Tyr et de Sidon de 896 à 863 avant J.-C. sous le nom de JethBaal ou EthBaal ou encore Ithobaal Ier. Baal-Ezer II eut une sœur : Jézabel que leur père Ithobaal Ier maria au roi d'Israël Achab. Elle devint reine d'Israël. Ces découvertes prétendues n'ont pas fait l'objet de publications scientifiques.

Ainsi, à la suite de l'identification de la civilisation phénicienne, d'aucun ont voulu voir ce monde légendaire qu'est l'Atlantide en Amérique latine. En 1889 par exemple, le vicomte Onfroy de Thoron publia un essai de 142 pages intitulé Les Phéniciens dans l'île de Haïti et sur le continent Américain. Les vaisseaux de Hiram et de Salomon sur un fleuve de l'Amazonie. Ces hypothèses demeurent cependant infondées et fantasmagoriques...

La question serait plutôt de savoir si l'origine de la légende Atlante ne serait pas due aux Phéniciens plutôt qu'aux Grecs...[réf. nécessaire]

Voir Mythe et légende atlante en Amérique latine

Les Vikings

À partir du Modèle:XIVe siècle et la découverte des Amériques, les navigations phéniciennes en Atlantique ont alimenté la légende et le mythe. L'on s'est posé la question de savoir, avant Christophe Colomb, si les Phéniciens n'avaient pas été les premiers à avoir traversé l'Atlantique et ce thème est périodiquement repris, donnant cours à diverses hypothèses. Mais il faut savoir aussi qu'il a été prouvé que des Vikings ont traversé l'Atlantique et posé le pied en Amérique à la fin du Xesiècle, bien avant Christophe Colomb. Pour l'instant, les premiers Occidentaux qui sont arrivés dans le continent américain seraient donc des Islandais avec à leur tête Leif Erikson le chanceux.

Dans l'Océan Indien

L'étude de Jacques Hébert parue récemment aux éditions Carnot sous le titre Atlantide, la solution oubliée (voir également Les Survivants de l'Atlantide dans le numéro 8 de la collection « Les dossiers des grands mystères de l'histoire », ) soutient qu'elle fut engloutie non pas à l'ouest dans l'océan Atlantique mais au large de la Somalie dont Socotra, une île du Yémen à l'embouchure du golfe d'Aden, serait un des vestiges.

En Antarctique

Pour les chercheurs canadiens Rand et Rose Flem-Ath, auteurs de When the Sky Fell (Quand le ciel tombait, 1995), l'Atlantide aurait été située en Antarctique. Ils basent leur conclusion autant sur la théorie de Hapgood touchant les déplacements de l'écorce terrestre que sur leurs propres découvertes et recoupements. Le documentaire Le mythe du déluge présente cette théorie avec beaucoup de détails.

Ces deux chercheurs ont commencé leur travail après la constatation d'une similitude troublante. Si une civilisation aussi avancée que celle des Atlantes existait dix mille ans avant J-C, il est possible qu'elle ait prévu le cataclysme et que l'évacuation de la population ait été anticipée. Si tel n'a pas été le cas, il est néanmoins possible que certains survivants aient cherché refuge dans des terres épargnées par le raz de marée, en tout cas en altitude. Des sites comme le lac Titicaca, dans la cordillère des Andes, ainsi que les plateaux de Thaïlande et d'Éthiopie répondent à ce critère de sécurité. Or c'est dans ces régions qu'apparut l'agriculture, vers 9 600 ans avant notre ère.

La théorie de Charles Hapgood, soutenue à l'époque par Einstein, stipule que l'écorce terrestre qui repose sur un magma liquide peut se déplacer soudainement sur ce magma sous l'effet de forces, et ceci en complément de la théorie du mouvement des plaques continentales. Pour Rand et Rose Flem-Ath, la croûte terrestre aurait connu un déplacement soudain de l'ordre de 3 200 km, il y a environ 10 000 ans ; des terres habitables auraient glissé dans le cercle polaire et connu la glaciation. Comme toute la croûte terrestre aurait connu ce déplacement, cela permettrait d'expliquer d'autres phénomènes comme la disparition des mammouths, la congélation de la Sibérie et le dégel de l'Amérique du Nord. Cependant cette théorie, qui n'a pas su trouver d'observation la validant, n'est plus retenue par les géologues et climatologues.

Pour appuyer cette théorie, les deux chercheurs mettent en lumière toute une série de découvertes. La carte dessinée par Piri Reis en 1513, s'inspire elle-même de cartes antérieures, réalisées par des marins anonymes. L'Afrique, l'Amérique du Sud et une partie de l'Antarctique y figurent. La carte est fiable au demi-degré près, une précision qui ne semblait pourtant guère possible avant 1735. La carte d'Oronteus Finaeus (1531) utiliserait également des sources plus anciennes. L'Antarctique fait apparaître le tracé de reliefs et de cours d'eau, ce qui laisse supposer que l'homme s'était rendu sur le continent austral et s'y était peut-être même établi, avant que la glace ne le recouvre. La découverte moderne du continent n'eut lieu que trois siècles plus tard (1820). Il faut cependant tenir compte du fait que l'existence d'un continent austral avait été supposée dès l'époque de la Grèce antique en vertu du principe de symétrie qui devait gouverner les lois de l'univers, conçu par les Grecs comme un cosmos harmonieux : la représentation d'un continent austral s'explique donc peut-être avant tout par les conceptions philosophiques et géographiques héritées des Grecs. Dès lors il n'est pas surprenant que l'on trouve parmi les très nombreuses cartes élaborées un tracé de reliefs correspondant, par coïncidence, aux reliefs réels. L'hypothèse d'une falsification tardive n'est pas non plus à rejeter.

Ces deux chercheurs établissent aussi des liens entre la civilisation égyptienne et celles d'Amérique du Sud. Des statues découvertes en Amérique du Sud présentent une physionomie ne correspondant pas à celle des peuples pré-colombiens. De nombreuses similitudes existent entre les pyramides d'Égypte et celle des civilisations aztèque, olmèque, toltèque ou maya. Leur édification supposerait l'emploi de techniques si avancées sur leur temps qu'elles défierait toute explication rationnelle. Le Sphinx serait bien plus ancien qu'on ne le pensait. En témoignent sur le site, les traces d'une érosion liée à des pluies diluviennes n'ayant pu survenir qu'il y a 10 000 ans, ce qui va à l'encontre de l'attribution des pyramides à la civilisation égyptienne, née en 4 000 seulement avant J-C. Sa tête en forme de pharaon, trop petite par rapport aux proportions générales, aurait été resculptée à l'époque des pharaons. Des scientifiques ont découvert que les pyramides d'Égypte seraient disposées suivant un schéma correspondant à une zone de la constellation d'Orion, telle que celle-ci apparaissait en 10 450 avant J-C, c'est-à-dire bien avant les débuts de la civilisation égyptienne, mais à une époque pouvant être celle des Atlantes.

Comme chaque nouvelle théorie tranchant sur les théories généralement admises, celle-ci est rejetée par une grande majorité de scientifiques. Selon certains, des études satellitaires et sismiques de la partie de l'Antarctique où la glace est la plus mince permettraient de trancher, bien que le travail des glaciers, par sa force colossale étalée pendant des millénaires, ait pu raboter toute trace de civilisation sur les sites probables de présence humaine. S'il devait en rester quelques indices, ces derniers seraient probablement broyés et polis comme des galets par l'érosion, comme par une sorte d'immense rouleau compresseur, et enfouis sous une épaisse couche de sédiments, déplacés par des fleuves de glace atteignant souvent plus d'un kilomètre d'épaisseur.

Les carottes glaciaires prélevées en Antarctique depuis les années 1960 (carotte Vostok, carotte Byrd nombreuses carottes du projet EPICA, en particulier celle du Dome C) attestent de manière incontestable de la glaciation complète du continent antarctique depuis des centaines de milliers d'années - depuis plus de quatre cycles glaciaires en fait - : toute hypothèse d'un brusque déplacement du continent antarctique est, au regard des connaissances géologiques et climatiques actuellement reconnues par la communauté scientifique, un non-sens.

Une civilisation atlantique

Des phénomènes géophysiques tels les transgressions marines et la fonte des inlandsis ont changé la géographie de l'Océan Atlantique à la fin de l'ère glaciaire. Il est assez probable qu'en longeant les glaces par cabotage, on pouvait passer de l'Europe à l'Amérique et que le détroit de Béring, la "Béringie", ne fut pas le seul passage de peuplement de ce continent.

En outre, certaines affinités linguistiques entre le basque et l'algonquin, définies comme langues pré-indo-européennes, laissent supposer, selon les travaux de Paula Baker Sten, Summary View Point on the Relation between the Basque and Cree language or A Bone to Pick, qu'il y eut un courant migratoire en ce sens.

Il convient toutefois de noter qu'on accable traditionnellement le basque, à cause de son système verbal extrêmement original, précisément non indo-européen, des conjectures les plus fantaisistes. Certaines formes de la flexion verbale dites "absolutives" le font notamment ressembler au Géorgien, langue du Caucase ; si l'origine de la langue et de la culture basques demeure effectivement mystérieuse, il s'agit et pour cause de rester extrêmement prudent - ou, le cas échéant, précis - et ne pas céder à la référence facile, pour n'en pas galvauder l'interprétation...

Une civilisation assez homogène put sans doute se développer sur les côtes de l'Europe, de la façade Est des États-Unis et du Canada, du Groenland, en quelque sorte sur le pourtour d'un grand lac intérieur, plus ou moins fermé au sud par les archipels des Canaries et des Açores, davantage émergés qu'aujourd'hui, à la fin du paléolithique.

Les pyramides de pierre encore mal équarries qu'on trouve aux îles Canaries[réf. nécessaire] comme en Bretagne[réf. nécessaire], laissent penser qu'il ne devait pas s'agir d'une civilisation différente de la civilisation mégalithique dont on trouve les traces datant de la même époque en Méditerranée.

En Mer du Nord

Selon les théories émises par Jürgen Spanuth d'abord, puis par Jean Deruelle, Sylvain Tristan et Roger Mermet ensuite, il se serait agi d'un gigantesque polder dont les digues auraient été le point de départ d'une civilisation mégalithique en Mer du Nord, au large de la Hollande, et dont les îles de la Frise et particulièrement celle d'Heligoland, [5] constitueraient ce qu'il reste de son territoire, contreforts servant de digues naturelles.

Au delà de l'Irlande

À la suite de la théorie précédente en Mer du Nord, l'hypothèse que le Gulf Stream aurait joué le rôle de catalyseur de vie dans l'Atlantique Nord, précisément au plateau du Rockall aujourd'hui submergé, a été émise. La région du Rockall [6] posséderait les mêmes caractéristiques que la « plaine de Platon ». En effet, Platon insiste beaucoup sur la description géographique de la plaine rectangulaire de l'Atlantide, mesurant 3 000 stades par 2 000 (environ 600 km x 400 km). Dans ce cas, cette localisation correspondrait également à celle de l'île mythique d'Avalon dont le souvenir est conservé par la tradition celtique.

Lieux secrets et vilains messieurs

En 1998, un gourou allemand nommé Bock emmène ses adeptes pour un voyage initiatique (et payant) sur l'emplacement de l'Atlantide, dans le nord-est de la Finlande. Sur place, il refait ses calculs et s'aperçoit que l'Atlantide se trouvait en fait de l'autre côté de la frontière russe. Les adeptes n'ont pas de visa pour la Russie et doivent rebrousser chemin. L'histoire ne dit pas si les adeptes ont payé pour un nouveau voyage en Russie l'année suivante. Entourloupe inoffensive, comparée à certains usages idéologiques du mythe atlante. Au XVIe siècle, l'empire transatlantique de Charles Quint est présenté comme une résurrection de l'empire atlante. Au XVIIe siècle, le Suédois Olof Rudbeck identifie l'Atlantide-Hyperborée à la Suède et en tire une légitimation de l'impérialisme suédois. Aux XIXe et XXe siècles, de nombreux auteurs présentent l'Atlantide comme le berceau de la race aryenne. Himmler, le chef des SS, était d'ailleurs un atlantomane convaincu.

Athènes : l'Atlantide est une fiction politique de Platon

Et si l'Atlantide de Platon était en réalité Athènes ? L'idée, émise en 1779 par l'Italien Giuseppe Bartoli, a été reprise notamment par Pierre Vidal-Naquet. Platon n'est ni un historien ni un géologue, c'est un philosophe qui cherche à définir la société idéale. Dans le Timée et le Critias, il oppose l'Atlantide maritime, technicienne et conquérante, corrompue par la richesse (comme la démocratie athénienne selon Platon), à une Athènes archaïque, rurale, autarcique et conservatrice. Les dieux donnent la victoire à la meilleure société sur la pire. C'est un message qui s'accorde avec ceux des autres dialogues politiques de Platon, Lois et République. À ce titre le récit de Platon doit être placé aux côtés des utopies et anti-utopies plus récentes, et en chercher les traces physique est un contresens qui conduit à chasser une chimère. Dans ses deux dialogues Platon introduisait une nouveauté : "dire le fictif en le présentant comme le réel" (P. Vidal-Naquet, L'Atlantide et les nations, La démocratie grecque vue d'ailleurs, Paris, 1990). L'histoire de l'Atlantide est donc d'abord pour Pierre Vidal-Naquet l'histoire de l'imaginaire humain. La récente relecture des textes de Platon par B. Sergent s'inscrit dans la continuité de cette analyse et met en valeur la fabrication du mythe par Platon, son usage de l'allusion, le recyclage de nombreux mythes afin de construire sa fiction.

Le bassin méditerranéen à la fin du paléolithique

Il faut se le représenter il y a 15 000 ans quand les glaciers descendaient à la latitude de Lyon. Les terres s’avançaient alors d’une vingtaine de kilomètres par rapport au tracé des côtes d’aujourd’hui, de sorte que la Méditerranée était divisée en deux mers intérieures. La Sardaigne et la Corse étaient alors unies, tandis que la Sicile était rattachée à la pointe de la Calabre et à l’Afrique du Nord. La Sicile jouxtait la Sardaigne, les deux îles étant probablement séparées par un marécage et l’île d’Elbe était rattachée au continent. Il y avait donc une mer orientale limitée par le verrou sicilien et une mer occidentale limitée par le verrou de Gilbraltar, les deux cotés du détroit étant alors unis. Aux temps historiques, les chroniques des scribes égyptiens nommaient la Méditerranée occidentale "le Grand Vert", à moins qu'ils n'aient ainsi voulu nommer l'Atlantique.

Au-delà, comme aujourd'hui, se trouvait l'océan Atlantique dont les pourtours devaient être également très différents de ce qu'ils sont à présent. La tradition [réf. nécessaire] veut que, bien plus tard, vers -6 000, Tartessos sur la côte atlantique espagnole, ait commercé avec le peuple Atlante. Il faut cependant observer qu'à cette date la pratique de l'agriculture commence à peine à se diffuser en Europe et qu'aucun site archéologique ne laisse envisager la présence d'une civilisation sédentaire, hiérarchisée et complexe dans ces régions à cette période.

Le pourtour de la Méditerranée occidentale était alors peuplé de « cro-magnoïdes » dénommés Ouchtatiens (voir également pour la population l'article Guanches), supplantés par les Capsiens venus du Sahara (qui était alors un lac bordé de marécages où il n'est pas exclu que quelque campagne archéologique découvre un jour les restes de villages lacustres ensevelis) puis assimilés, population proto-berbère parlant une langue afro-asiatique dont il reste des reliquats dans la langue sarde actuelle, le berbère et le basque. S’il exista une population « atlante » sur les territoires émergés des trois îles quasiment soudées ensemble, ce ne pouvait être que celle-là[réf. nécessaire].

De -11 000 jusque vers -8 000, le niveau de la mer est de 55 mètres plus bas qu'aujourd’hui. C'est une période de stabilisation climatique durant laquelle commence la sédentarisation dans le croissant fertile. Lorsqu’à la suite d’un réchauffement climatique, la fin de la glaciation s’opère et les eaux remontent.

La légende qui nous a été transmise par Platon, peut-être recueillie de la tradition orale, amalgame probablement de divers événements survenus à des périodes différentes et successives. Suite à l’explosion de Thera (Santorin), on s’est aperçu qu’au sud-est de la Sardaigne s’était produit un effondrement de terrain vers -1 500 provoquant un tsunami dont on peut encore voir les traces sur un nuraghe, une énorme tour mégalithique, à proximité de la zone d'effondrement [réf. nécessaire]. Les « fonds vaseux » dont parle Platon pourraient bien avoir été déterminés par l'effondrement de ce pan de la Sardaigne et mirent plusieurs siècles à reposer, les temps géologiques étant longs et se situant à une autre échelle que la durée moyenne de la vie humaine.

« Atlantis », la cité-mère

Nous savons que les premières cités où l'humain se sédentarise sont lacustres, sur pilotis, souvent dans des marécages[réf. nécessaire]. La ville d’Atlantis est sa cité-mère. Elle n'est toutefois pas citée sous ce nom par Platon (ce nom se référant chez lui à la seule île) et n'est qu'une appellation contemporaine de cette capitale mythique. La légende la situe autour d’un mont, au milieu de fossés navigables. Elle pouvait fort bien se trouver dans des marécages drainés par des fossés au pied d’un volcan, comme le Stromboli dans l’actuel archipel des îles Lipari. Vu le volcanisme actif et les séismes sous-marins fréquents dans cette zone, on ne risque guère aujourd’hui d’y retrouver quoi que ce soit. Mais la cité aurait aussi bien pu se trouver n'importe où ailleurs. La civilisation atlante, s’il en fut une, pourrait avoir essaimé à travers la Méditerranée, tels les Phéniciens dont Tyr était la cité-mère, mais bien avant eux. Ce que l'on trouve parmi les traces et hypothèses ne serait que les restes des différents comptoirs, pouvant éventuellement correspondre aux dix cités du mythe. La Crète minoenne représenterait en somme assez bien la renaissance de cette même civilisation en une phase plus avancée, tant la cité-mère que les autres cités ressemblaient au départ à une cité lacustre et à la fin à une cité aux murs cyclopéens, comme ceux de Mycènes. Les Atlantes pourraient bien avoir été les Pélasges, "constructeurs de tours".

L'orichalque

Reste la curieuse histoire de l’orichalque, métal inconnu qui avait fait la richesse des légendaires Atlantes comme l’étain fit celle des Phéniciens. Peut-être s’agissait-il de cuivre ou d’un alliage semblable à celui du bronze nécessitant l’étain, on ne sait.

Certains[réf. nécessaire] ont parlé de l’aluminium, qui ne fut découvert qu’au XIXe siècle de l'ère chrétienne. Peut-être le procédé de fabrication avait-il été trouvé puis perdu par la suite pour n’être redécouvert que des millénaires plus tard. L'absence de ce métal parmi les vestiges archéologiques peut s'expliquer par le fait que celui ci est fortement oxydable et plus facilement recyclable que facile à produire, mais l'hypothèse apparait bien fragile : la maitrise de l'électricité est indispensable à la production de ce métal, et rien ne nous permet d'affirmer que les civilisations anciennes aient su la maitriser, même si certaines conjectures en hasardent l'hypothèse, alléguant que certaines pyramides aient pu aussi avoir la fonction de condensateur d'air à vocation acoustique[réf. nécessaire].

Une curieuse légende[réf. nécessaire] existe au sujet d’un métal inconnu dont le dernier détenteur du secret de fabrication fut assassiné sur ordre de Néron, craignant que l’or et les métaux en cours ne s’en trouvent dévalués et son pouvoir concurrencé.

Les lieux dans lesquels on trouvait en abondance dans l'antiquité les minerais de cuivre, d'argent et d'étain étaient le sud-ouest de la Sardaigne, près du mont Sirai couronné d'un nuraghe au pied duquel se trouve un site Phénicien, le sud de l'Espagne en amont du Guadalquivir et les îles Sorlingues (îles Britanniques) et l'actuelle Grande-Bretagne.

Territoires et cités disparus

Image:Nemo Aronax Atlantis.jpg
Représentation de l'Atlantide

Le mythe rapporté par Platon ne recouvre qu'un aspect de l'argument ; d'autres légendes ou traditions mythiques à travers le monde parlent de territoires engloutis et de cités perdues, comme Avalon, Ys, l'Hyperborée, Bimini, Mu, la Lémurie, etc. Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux du Déluge : ils appartiennent à toutes les civilisations et à toutes les cultures.

Comme en témoigne par exemple la grotte Cosquer près de Marseille, dont l'entrée est située à 36 mètres au-dessous du niveau de la mer, la géographie du pourtour des continents a bien changé avec la fin de la dernière glaciation, de sorte que nombre de territoires autrefois parcourus par l'humain se trouvent aujourd'hui immergés. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le souvenir en soit resté dans l'inconscient des humains et qu'il soit parvenu jusqu'à nous sous forme de mythes relatifs au Déluge et à des terres ou cités englouties.

Plus que de la science-fiction, qui ne fait que transposer un mythe dans un passé inconnu ou un futur incertain, l'Atlantide, comme les autres continents perdus, relèverait davantage de la préhistoire et de la géologie ainsi que du mythe engendré par ces disciplines.

Pour qui refuse de voir en l'Atlantide une fiction philosophique construite par Platon pour critiquer l'Athènes de son temps, deux certitudes peuvent cependant émerger des données à notre disposition, passées en revue parmi les traces et hypothèses : d'une part, du point de vue temporel, tout indique qu'il n'a pu s'agir que d'une civilisation mégalithique de la préhistoire et d'autre part, tout ce qui transparait du mythe platonicien quant à l'organisation de cette civilisation indique qu'il s'agissait d'une thalassocratie.

Notes

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Bernard Sergent, L'Atlantide et la mythologie grecque, Paris, 2006
  • Jean Deruelle, L'Atlantide des mégalithes, Édition Empire.
  • Jean-François Pradeau, Le Monde, la politique. Sur le récit atlante de Platon, Timée (17–27) et Critias, Verlag, 1997.
  • Pierre Vidal-Naquet, L'Atlantide. Petite histoire d'un mythe platonicien, éd. Les Belles Lettres, Paris, 2005 ; ISBN 225138071X.
  • Pierre Vidal-Naquet, « Athènes et l'Atlantide. Structure et signification d'un mythe platonicien », in Le Chasseur noir, La Découverte, Paris, 1991.
  • J. Collina-Girard, « L'Atlantide devant le Détroit de Gibraltar? Mythe et géologie », Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris, Sciences de la Terre et des Planètes, 333, 2001, pp. 233-240.
  • J. Collina-Girard, « La crise finiglaciaire à Gibraltar et l'Atlantide: tradition orale et géologie. », Préhistoire anthropologie médtiterranéennes, 2001-2002, Tome 10-11, pp. 53-60.
  • J. Collina-Girard, « La géologie du Détroit de Gibraltar et le mythe de l’Atlantide », Bulletin de la Société Vaudoise de Sciences Naturelles, 88.3: 323-341), 2003.
  • J. Collina-Girard, « La transgression finiglaciaire, l’archéologie et les textes (exemples de la grotte Cosquer et du mythe de l’Atlantide) » dans Human records of recent geological evolution in the Mediterranean Basin-historical and archaeological evidence. CIESM Workshop Monographs, n° 24, 152 pages, Monaco, www.ciesm.org/publications/Santorini04.pdf, page 63-70), 2004.
  • J. Collina-Girard, « Du vestige géologique au vestige littéraire, Gibraltar et l'Atlantide », LUKHNOS, Connaissance hellénique, n°100, Juillet 2004, Université de Provence, Aix-en-Provence, pp 9-21.
  • J. Collina-Girard, « Atlantide réelle et imaginaire dans le Detroit de Gibraltar ». (Chapitre III : l'Atlantide face à la Science, pages 110-121) dans Atlantides imaginaires, réécriture d'un mythe, Centre International de Cerisy la Salle, Editions Michel Houdiart, Paris, 2004.
  • M.A. Gutscher, « Destruction of Atlantis by a great earthquake and tsunami ? A geological analysis of the Spartel Bank hypothesis », Geology, v 33, n°8, 2005, pp 685-688.
  • Jean Markale Carnac et l'énigme de l'Atlantide Edition le grand livre du mois
  • Dominique Jongbloed,"Civilisations antédiluviennes", ABM éditions, 2007

Liens externes

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