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Religion

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Modèle:NPOV

Le terme religion Modèle:Étymologie désigne un ensemble de rites, croyances, règles éthiques et pratiques, voire de dogmes, adoptés par une société, un groupe ou un individu.
La religion est le plus souvent en rapport avec une notion de divinité ou de réalité transcendante. Le terme religion naturelle, cependant, désigne une doctrine qui s'appuie sur les seules inspirations de la raison et du cœur. On désigne souvent par religion les pratiques et rituels d'une communauté sociale

Sommaire

Racines du fait religieux

Étymologie

Image:Shiva.png
Représentation monumentale du dieu Shiva.

Le mot religion vient du latin religio, dont le nuage sémantique est très riche : au sens propre scrupule, conscience, engagement, obligation, puis par sens dérivé : crainte des dieux, sentiments religieux, croyances, superstitions, pratiques religieuses; enfin caractère sacré, objet ou chose sainte (ou de culte), signe sacré, sainteté. Le sens latin du terme religio se comprend mieux quand on rappelle que la pratique religieuse romaine publique était très ritualiste, faite de rituels qui devaient être scrupuleusement exécutés, et recommencés depuis le départ en cas d'erreur. Le mot "religion" n'a pas d'équivalent précis dans les langues anciennes, hébreu, grec et latin. La notion de religion serait une "invention" des temps modernes. La théorisation du phénomène, son étude, sa définition apparaissent avec la Renaissance et les grandes découvertes qui amènent les Européens à s'interroger sur la spécificité du christianisme et sa ressemblance aux autres "religions"..

L'étymologie reste cependant incertaine et controversée depuis l'antiquité. On dit volontiers que le mot vient du latin re-ligare, "re-joindre" ou "re-lier", compris généralement comme indiquant la relation de l'humain au divin, mais aussi des humains les uns aux autres, lien à la fois sur le plan de la cohésion sociale et sur celui de l'attachement affectif. Cet étymon est proposé par Lactance et Tertullien, mais il s’agit d’une signification tardive probablement fondée sur la confusion entre religo (de religio, avoir égard à quelque chose) et religo (de ligo, lier). Une autre voie est indiquée par Augustin d'Hippone, qui suggère l'étymologie archaïque suivante : relegere, "relire, reprendre", par opposition à neglegentia, "négligence". Chez Cicéron (De natura deorum, II, 10) on trouve religio, "scrupule", qui évoque le respect et la crainte face aux forces surnaturelles et le souci d’être scrupuleux dans l'observation des rites.

En Chine et au Japon, le mot religion est la combinaison de deux sinogrammes :

  • shû (japonais) ou zōng (chinois), désignant à l'origine le temple (, le toit, la maison) d'où vient l'esprit (, monition, influence spirituelle), et par extension un groupe uni par le culte des mêmes ancêtres,
  • kyô (japonais) ou jiào (chinois), signifiant "enseignement", "école"

Le terme shûkyô fut tout d'abord utilisé par les Japonais ; les Chinois l'empruntèrent au tout début du XXe siècle (zōngjiào).

Il évoque la transmission (kyô/jiào) d'un savoir, d'une tradition, de rites, de légendes constituant une sorte de catéchisme, au sein d'un groupe (shû/zōng). Le lien généalogique (lignées maîtres-disciples) qu'implique le sens originel de zōng reste important en Chine, où il joue un rôle plus déterminant que la nature exacte de l'idéologie pour le rattachement à une dénomination religieuse. Dans le Zen japonais également, la généalogie religieuse des maîtres est considérée comme une référence importante pour évaluer l'authenticité et la qualité d'une école.

On comprend ainsi qu'il s'agit à la fois des croyances et des cultures d'un groupe humain et des pratiques qui en découlent.

L'étymologie montre que la religion relie l'homme à la divinité, et à ses racines originelles, et à la société où il évolue. Ces dimensions (ainsi que le rapport à la mort, implicitement présent dans les cultes des Lares) se retrouvent effectivement à l'origine des religions. Historiquement, dans les sociétés primitives, il n'y a pas de séparation entre le sacré et la société elle-même: la société n'a pas "une religion", c'est la nature même de la société qui est religieuse, la religion est coextensive à la société, et toutes les activités de l'homme qui prennent un aspect transcendant. L'évolution des civilisation a progressivement conduit à laïciser la plupart des activités de l'homme (écriture, art, législation, sexualité ...) qui étaient initialement des actes sacrés. Parallèlement, les questions religieuses se sont marginalisées, et tendent à se spécialiser sur la spiritualité. Mais la religion ne se réduit pas pour autant à une spiritualité personnelle et privée; il n'est pas possible de parler de religion sans mentionner d'une manière ou d'une autre la manière dont elle a structuré sa société, et continue encore à le faire.

Foi, sens et croyances

Image:Catrinas 2.jpg
Catrina, un des personnages les plus célèbres du « jour des morts » célébré tous les ans au Mexique.

Pour les paléontologues, la conscience de la mort est constitutif de l'humanité : le rite funéraire est l'indice qui signale l'émergence d'une certaine forme de culture, mais surtout celle du sentiment religieux, qui permet de distinguer l'humain des autres anthropoïdes<ref>Bien que ce soit un sujet de débat, on ne réserve plus exclusivement le terme de culture aux êtres humains. Voir Whiten et Boesch, La culture des chimpanzés, in Pour la science, dossier n°57, octobre/décembre 2007.</ref>.

Les grandes religions cherchent à répondre aux questions essentielles sur le sens de la vie, instituant en particulier une espérance devant le mystère de la mort. Elles parlent à ce sujet d'un Au-delà, de vie éternelle, de réincarnation, de résurrection, d'immortalité, d'éternité. Dans les temps modernes, en Occident, à la suite de Descartes, Auguste Comte élabora de même une sorte de culte des morts. Les détracteurs y voient une fuite du réel et une expression de la peur: elle serait l'expression organisée de la soif de sens de l'être humain et son désir d'expliquer ce que son savoir ne peut expliquer. On parle plus volontiers d'une quête de sens, plus ou moins rationnelle et en tous cas multiforme.

Depuis que l'homme est au monde, il ne cesse de s'interroger sur la façon dont le monde fonctionne, sur la place qu'il occupe dans celui-ci, sur sa raison d'être. Dans sa tentative d'expliquer l'univers et les phénomènes physiques, la première expression intellectuelle de l'homme a été une expression religieuse. L'homme implique souvent une ou plusieurs déités ou d'autres forces surnaturelles. Ce chapitre religieux pose les questions du rapport au monde, en particulier à la nature, dans les animismes, où toutes les forces de la nature sont sacralisées. Les religions sont souvent imprégnées de diverses croyances, qui peuvent apparaître comme des superstitions, ou des comportements irrationnels pour un esprit extérieur se voulant cartésien.

La religion structure également le rapport à l'autre, humain ou non. Une autre problématique dont traite la religion en tant que facteur de cohésion sociale est celle du pur et de l’impur, et du rapport à son autre, c'est-à-dire, au non-religieux dont elle trace les contours. On peut penser ce rapport en termes essentialistes, ceux de sacré et de profane, ce que font, en fait, tous les théologiens qui n'osent plus parler de leurs convictions que par le détour d'un métalangage. Mais on peut aussi aller plus loin, ne pas s'arrêter là où la théologie le demande, et aborder la religion comme on le fait pour n'importe quel autre aspect de la vie sociale. Dans cette approche, la religion ne se pense plus comme une option mais comme l'un des procédés non-optionnels, universels, par lesquels une société se perçoit, trouve et prend sa place dans le monde. Selon Durkheim, la religion, c'est la société elle-même en train de s'auto-légitimer et de s'auto-adorer.

Enfin, sur un plan subjectif, les religions sont associées à l'expression d'une "expérience spirituelle" (extase mystique, révélation, éveil) dont on trouve la trace dans toutes les cultures. L'homme se fonde sur cette expérience spirituelle pour donner un sens au monde, ou du moins en réfère-t-il au divin pour en saisir le sens ("sens" doit s'entendre dans ses deux significations, à la fois comme herméneutique et comme direction). Ce chapitre de la religion pose la question du rapport à Dieu ou aux dieux.

Image:Searchtool.svg Articles détaillés : Spiritualité et Surnaturel.

Évolution des formes religieuses

Anthropologie et Formes mythologiques

Image:Le vol du chamane.jpg
Représentation du vol du chaman du monde d'en bas au monde d'en haut, d'après les plaques de Perm.

En anthropologie, le champ couvert par le terme religion doit être défini par les anthropologues eux-mêmes : « Le mot “religion” n'est pas un terme trouvé sur le terrain, c'est un terme créé par les chercheurs pour leur propre besoin. En conséquence, c'est à eux que revient la tâche de le définir. Il s'agit d'un concept générique, de second degré, qui joue le même rôle dans la mise en place de l'horizon disciplinaire de l'étude de la religion que les concepts de “langage” et “culture” en linguistique et anthropologie. Sans un tel horizon, il n'y a pas de discipline de l'étude de la religion »<ref>(en)Critical Terms for Religious Studies (Jonathan Smith)</ref>. L'analyse historique et scientifique de l'origine des cultes antérieurs à notre ère n'en est devenue que plus spéculative.

Considérant les techniques, les sépultures avec des objets proprement cultuels de l'Homme de Néandertal témoignent des premiers cultes dans le Paléolithique moyen vers -100.000 ans au Moustérien. À cette même époque l'homo sapiens intégra les cultes mortuaires de l'Homo neanderthalensis comme semblent l'indiquer les découvertes récentes de La grotte de Skhul dite grotte des enfants. Considérant l'Art, les cultes préhistoriques font aussi témoignage. Selon une hypothèse couramment admise, les cultes sont apparus avec l'invention du langage, qui date d'il y a 200 000 ans.

Les formes religieuses typiques dont on retrouve la trace dès la préhistoire sont l'animisme[réf. nécessaire], le fétichisme[réf. nécessaire], le polythéisme. Ces formes ne constituent pas "une" religion particulière, on trouve autant de forme qu'il y a de forme sociale.

Toutes ces formes se "perdent dans la nuit des temps": bien que documentées dans la période historique, il n'est pas possible de leur assigner une origine historique précise.

Les mythologies remontent souvent à la transition entre préhistoire et période historique, la protohistoire. On peut citer comme exemples de mythologies celles de Sumer, de Babylone, les Dieux égyptiens, voire la mythologie grecque...

Ces formes perdurent dans les religions ou spiritualité de différentes zones de la planète : chamanisme d'Eurasie (Nord sibérien), religions d'Afrique, d'Amazonie, d'Océanie, d'Amérique, etc. On peut également citer d'autres religions maintenant quasiment disparues, le plus généralement polythéistes, maintenant classées en mythologie ou religions antiques, originaires principalement d'Eurasie, d'Afrique, ou d'Amérique.

On peut penser que les cultes anciens de notre ère prennent leurs racines dans ces cultes préhistoriques et ces mythologies.

Textes sacrés

Image:Tora JMW.jpg
Rouleaux de la Torah (exemplaire autrichien des années 1830).

L'invention de l'écriture ouvre à la fois la période historique, et les premiers grands textes sacrés de l'humanité. C'est cette période qui voit notamment apparaître l'hindouisme, retracé jusque vers 5000 av. J.-C., et ses Veda; le monothéisme, retracé jusqu’à Abraham vers 1850 av. JC, le judaïsme, retracé jusqu’à Moïse vers 1250 av. JC, avec la Bible.

Il existe deux grands berceaux des religions contemporaines sur Terre, qui ont émergé il y a trois à quatre mille ans:

Le Popol Vuh des Mayas montre que ce mouvement était également présent dans le nouveau monde. Se rattachent également à cette forme les différents livre des morts rencontrés dans diverses civilisations (égyptien, tibétain, maya).

Enseignements

Image:Ushiku Daibutsu 2006.jpg
Bouddha Amitabha représenté en position d'enseignement (Vitarka-mudrâ).

A partir du premier millénaire avant notre ère, l'émergence de la pensée philosophique issue d'un auteur marque un tournant dans la forme des religions: les nouvelles formes se rattachent à l'enseignement personnel d'un maître. On voit ainsi apparaître de cette manière:

... sans compter les grands courants de la pensée philosophique non nécessairement rattachés à l'idée de religieux.

Ces formes de religion ont en commun de fournir une explication à nos grandes questions philosophiques. Elles n'en ont cependant pas l'exclusivité, et ces questions ont été abordées par tous les grands systèmes philosophiques qui émergèrent dans le premier millénaire avant notre ère.

Dans l'Antiquité gréco-romaine, les philosophes abordent les mêmes questions sur un plan purement métaphysique, en les détachant de la pratique religieuse.

En Asie, le bouddhisme, le confucianisme, shintoïsme etc.. forment plutôt une philosophie en tant que mode vie, une spiritualité ou une forme de religion polythéiste.

École, confessions, religions

Image:Disputation.jpg
Gravure de Johann von Armssheim (1483), représentant une disputatio entre docteurs chrétiens et juifs.

Toute religion qui possède un grand nombre de croyants, qui connaît une certaine expansion géographique ou qui subsiste depuis longtemps connaît des diversifications qui donnent naissance à de nouvelles manière d'appréhender le corpus existant. Ces nouvelles appréhensions peuvent accoucher de courants qui continuent d'appartenir à la même institution (on peut prendre pour exemple les différentes sensibilités co-existant dans l'église catholique, qui vont de la théologie de la libération à l'Opus Dei) ou créent une nouvelle confession qui, tout en se réclamant des mêmes textes sacrés, en tirent d'autres conséquences (on peut penser au bouddhisme : celui du grand véhicule, celui du petit véhicule et le bouddhisme zen, on peut aussi penser au catholicisme, à l'orthodoxie et au protestantisme pour le christianisme<ref>On pourrait citer aussi les nombreuses « hérésies », comme le gnosticisme, le nestorianisme, le monophysisme, le pélagisme, qui sont autant d'exemples du même phénomène.</ref>).

La place de ces nouveaux courants sera déterminée par le type de religion (monothéiste ou polythéiste), par la plus ou moins grande précision dans la définition des dogmes, par l'importance plus ou moins grande de la hiérarchie dans le groupe, voire même par le moment de l'histoire où cette nouvelle appréhension peut avoir lieu<ref>Une religion au sommet de son rayonnement est souvent plus souple avec les expérimentations théoriques que ne le sera une autre qui est sur le déclin.</ref>. Ainsi, une appréhension nouvelle d'un corpus existant donnera lieu à la création d'une école si celle-ci n'aboutit pas à un schisme, d'une confession s'il y a schisme, et d'une nouvelle religion si le nouveau corpus se veut syncrétique, par exemple.


Les cultes de création plus récente

Image:Krishna people vienna.jpg
Adorateurs du dieu indien Krishna, à Vienne.

Toutes les époques ont connu la création de nouveaux cultes ou de nouvelles religions, le monde contemporain, malgré (ou à cause) du désenchantement du monde diagnostiqué par Marcel Gauchet, ne fait pas exception :

Principales religions dans le monde

Classement théologique, philosophique ou anthropologique

On peut classer les religions selon le nombre de leur dieux, les relations qu’ils entretiennent entre eux, avec l’univers et les fidèles, ou la présence de certains concepts ou pratiques en leur sein :

Les religions monothéistes ne reconnaissent qu'un seul Dieu : christianisme, islam, judaïsme en sont les exemples les plus typiques. Ces trois religions sont appelées abrahamiques, car elles reconnaissent toutes les trois la figure d'Abraham comme premier patriarche.

Les religions polythéistes reconnaissent plusieurs dieux, différemment liés. L'ensemble polythéiste peut être subdivisé en différents types : hénothéisme, monolâtrie par exemple.

Le panthéisme est une philosophie selon laquelle tout est Dieu.

Les religions révélées sont des religions qui affirment détenir leur connaissance de source divine, soit par des apparitions (théophanies), soit par l'inspiration à des prophètes de textes considérés comme d’origine divine. Les religions abrahamiques en sont un exemple.

Les religions peuvent être fondées sur une orthodoxie (christianisme) ou une orthopraxie (judaïsme, hindouisme).

La présence de certaines croyances ou pratiques (animisme, chamanisme etc..) peut aussi caractériser les religions et permettre un regroupement. La distinction entre religions sacrificielles ou non sacrificielles est particulièrement importante en anthropologie.

Classement historique et géographique

Image:Weltreligionen.png
Carte du monde indicant la religion dominant dans chaque pays. Source : Atlas Wikimédia des religions

On distingue quelquefois les religions éteintes, les religions actives et les nouvelles religions émergeantes. Les premières, également appelées religions antiques, reparaissent parfois dans la dernière catégorie lorsqu’elles font l'objet d’une tentative de résurrection (néo-druidisme, néo-paganisme...).

On peut également regrouper les religions par aires géographiques, qui sont souvent aussi des aires culturelles. La proximité géographique va souvent de pair avec des emprunts et influences mutuelles, voire une communauté de sources. Dans le monde indien, on remarque que l'hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme, sont profondément liées, comme avec le sikhisme, influencé par l'hindouisme et l'islam<ref>Pour plus de détails, on peut également consulter cette carte des religions dans le monde</ref>.


Problèmes de dénombrement

À travers l'Histoire, les hommes ont adopté de multiples religions. Certaines se sont répandues dans le monde entier et sont très pratiquées. Divers types de classements sont possibles. Il est difficile d’obtenir des statistiques exactes et précises concernant le nombre d’adhérents aux différentes religions et d’incroyants, ce pour plusieurs raisons :

  • Difficulté de mise en œuvre, diversité et validité des modes de comptage : une documentation disponible n’existant pas toujours, le recueil de statistiques est une entreprise qui consomme beaucoup de temps et de ressources ; les différents modes de comptage - inscription sur des listes officielles, estimation selon d’autres critères (ethnique p.ex.), auto-déclaration - peuvent donner des résultats différents, chaque mode comportant ses risques d’erreur.
  • Manque d’objectivité : les statistiques religieuses sont souvent établies par des organismes rattachés à un ensemble idéologique donné ; il peut y avoir sur- ou sous-comptage délibéré de certains groupes. Certains environnements imposent ou interdisent certaines idéologies, empêchant l’accès à l’opinion réelle des sondés.
  • Définition des ensembles religieux et idéologiques : les statistiques sont établies par des personnes appartenant à une zone géographique et culturelle donnée. Certaines religions y sont bien connues, donc clairement définies ; d’autres religions "exotiques" peuvent être mal identifiées. Par ailleurs, même pour les religions bien connues, le regroupement peut varier : mormons, témoins de Jéhova et nouvelles sectes d’inspiration chrétienne peuvent ainsi être inclus dans l’ensemble des chrétiens ou comptés à part. Les incroyants peuvent avoir des difficultés à se situer dans un groupe précis (athée, agnostique, libre-penseur), ce choix réclamant un travail introspectif et des connaissances philosophiques de base pour être fait en connaissance de cause.
  • Adhésion exclusive et multi-adhésion : si certaines religions réclament un rattachement exclusif, il existe des zones culturelles (monde chinois p.ex.) où la multi-adhésion est courante, brouillant les statistiques.
  • Les statistiques générales ne font pas apparaître le degré d’adhésion réelle aux pratiques ou concepts.

Les statistiques au niveau mondial sont une tâche particulièrement ardue, et la source la plus consultée<ref>World Christian Encyclopedia (Oxford University Press), sur laquelle s’appuie l’Encyclopedia Britannica et en grande partie Adherents.com</ref> repose depuis plus de deux décennies sur le travail de David B. Barret et de ses collaborateurs, particulièrement en ce qui concerne le christianisme. Cet ancien missionnaire anglican devenu évangéliste déclare déplorer le manque de concurrence.<ref>Brève présentation de D.B.Barrett et de son travail (anglais)</ref>

Chiffres

Image:AdherentsReligionsPourcentageMondial.png
Source : Worldwide Adherents of All Religions, Mid-2005, Encyclopaedia Britannica
Estimations (complétées) de l'importance des grandes familles de religions (2005) :
Statistiques de D. Barrett (complétées)<ref>David B. Barrett</ref> Chiffres d'adherents.com (complétés)<ref>adherents.com</ref>

Éléments des religions

On s'accorde souvent pour nommer religion l'ensemble des pratiques et des rites propres à chacune de ces familles de croyances. Une religion repose sur au moins trois piliers : un mythe fondateur, le principe d'un dogme (qui n'est pas discutable) et un ensemble de rituels et pratiques.

Univers invisible

La plupart des religions supposent l'existence de relations entre les humains et des forces ou des personnes invisibles, qu'ils soient dieux, anges, démons ou esprits des morts. Le miracle est la manifestation spectaculaire de ces relations, son authenticité serait garantie par le fait qu'il est impossible à expliquer rationellement.

Le croyant qui essaie d'agir sur ces forces et ces êtres (par une communication fondée sur l'invocation ou l'évocation de l'esprit) peut avoir deux buts:

  • Il peut chercher à être guidé ou informé - acquérir de l'information- il fait alors appel à l'art divinatoire.
  • Il peut chercher à se rendre favorable l'action de ces puissances invisibles, par des demandes, prières, ou liturgies propitiatoires.

Ces pratiques sont probablement l'aspect le plus critiqué par le rationalisme, précisément parce qu'on ne peut les soumettre à la critique expérimentale. L'examen critique d'une telle relation peut se comprendre à deux niveaux. D'une part, la réalité du résultat revendiqué peut être contestable: le "miracle" n'a pas eu lieu, les témoignages sont trompeurs (volontairement ou non). D'autre part, le phénomène extraordinaire d'un thaumaturge n'est pas nécessairement une théurgie (dû à l'intervention d'un esprit extérieur), mais peut être la manifestation de pouvoirs occultes qui sont dans la nature de l'homme mais ne sont pas habituellement maîtrisés (approche de l'occultisme moderne).


Liturgies, rites

Des rites sont des signes, symboles et pratiques "en actions", qui unissent les croyants entre eux et avec la ou les puissances supérieures qu'elles reconnaissent.

Les croyants ou fidèles tendent à se réunir pour des cérémonies et célébrations pouvant comporter des rituels et des prières. Les rites adéquats prennent généralement une forme fixée pour le culte, dont l'ensemble constitue une liturgie.

Les différentes religions demandent souvent à leur fidèles d'être en état de pureté avant de pouvoir faire certains actes, comme prier, présider à une cérémonie religieuse, etc. La définition précise de la pureté et la manière de l'atteindre (par exemple par des ablutions) varie avec la religion.

Les cérémonies ne sont pas nécessairement à caractère religieux; elles continuent à être un facteur de symbolisme et de cohésion sociale y compris dans le domaine profane.


Exercice spirituel

Image:Taoist priestesses.PNG
Prêtresses taoïstes.

Une spiritualité est avant tout une manière d'être en relation avec "quelque chose" de transcendant: une forme (Dieu?) ou plusieurs (dieux, ancêtres, esprits, etc.) une puissance supérieure ou un état autrement insaisissable ("cieux", "enfers", "invisible", "autre monde", etc.) ou tout autre but spirituel : par la méditation, par la prière, par le mysticisme.

Pratiquement toutes les grandes religions proposent une approche spirituelle de type mystique, c'est à dire une « approche expérimentale du divin ». Pour Ignace de Loyola, auteur catholique des Exercices spirituels, il s'agit, « par l’examen de conscience, la méditation, la prière et la contemplation, de chercher et de trouver la volonté de Dieu sur l’organisation de sa vie et le salut de son âme. »<ref>Ignace de Loyola, Exercices spirituels, 1548, « Annotations préalables », 1.</ref>

Le but de l'exercice spirituel dépend naturellement de la doctrine religieuse au sein de laquelle il est pratiqué, mais ces exercices se retrouvent dans toutes les religions, voire en dehors de tout contexte religieux (comme dans la plupart des branches du yoga): méditations, jeûnes et autres mortifications corporelles, invocations rituelles. Ces exercices ont généralement pour effet de permettre une meilleure maîtrise de l'esprit (et notamment de le libérer des distractions corporelles), et éventuellement, d'atteindre des états de conscience atypiques (État modifié de conscience, transes, extases), parfois avec l'aide de psychotropes (dans des pratiques shamaniques ou magiques, notamment).

Ces exercices spirituels sont par nature des pratiques individuelles: ils répondent à une démarche personnelle, toujours volontaire, et cette voie n'est le plus souvent suivie que par une infime minorité, même dans les sociétés religieuses. Ils sont néanmoins généralement intégrés dans une pratique communautaire, que ce soit à travers les rites qui les accompagnent, ou l'existence d'une vie communautaire spécifique (monachisme) destinée à soutenir la volonté du pratiquant et lui épargner toute distraction par rapport à son but spirituel.

Symbolisme

Image:Religious syms.svg
Quelques symboles religieux.
De gauche à droite:
1. Chrétien, Juif, Hindou
2. Islamique, Bouddhiste, Shintô </br /> 3. Sikh, Baha'i, Jaïn.

Les religions font grand usage de symboles, le plus souvent particuliers à chacune. Le symbole est en effet un support nécessaire dans le domaine de la métaphysique, du fait que l'objet spirituel ne peut pas être directement vu ou manipulé: le symbole est une représentation de l’absent et de l’imperceptible.

Un symbole permet de transférer le discours ou l'action sur un objet sensible spécialement consacré à cette représentation. Le symbole peut être un objet, une représentation picturale (comme le Mandala dans l'Hindouisme ou le Boudhisme) ou un concept (comme le mantra, représentation sonore de la divinité), mais également des actes, constitutifs de la liturgie. Une cosmogonie est une façon d'expliquer le monde et son origine (et par là, son organisation "naturelle"), souvent empreinte de symbolisme. Dans les formes les plus anciennes de la religion, les récits mythologiques sont souvent très fortement symboliques.

Pour les adeptes qui lui accordent une signification religieuse, un symbole prend (par sa nature même) un caractère sacré, et doit être respecté à ce titre (c'est ce qui conduit à la mise en place des tabous dans les socitétés primitives). En effet, l'utilisation d'un symbole religieux en dehors de son contexte religieux propre (donc dans une contexte profane) constitue littéralement une profanation, évènement grave pour le fidèle de la religion, parce qu'il tend à rompre le lien entre le symbole et l'objet spirituel qu'il représente. Une profanation volontaire est généralement considérée comme un blasphème, c'est à dire un acte qui manifeste une absence de respect pour le fidèle et sa religion, et appelle des sanctions.

Historiquement, la gravure sacrée de symboles a été à l'origine des hiéroglyphes, et finalement de notre écriture. Le symbolisme n'est pas nécessairement religieux pour pouvoir déclencher des passions : les espèces monétaires sont par exemple une forme de symbole extrêmement utilisée dans les temps modernes.

Doctrines et croyances

Image:Unibibliotek Salzburg Artes liberales.jpg
Les sept arts libéraux au service de la théologie, sous la direction énergique de Pierre Lombard. Salzburg, XV° siècle

Les religions transmettent des enseignements et des codes de lois religieuses, censés montrer le juste et l'injuste, le bien et le mal, aux fidèles. Elles les dote d'une morale, plus ou moins contraignante, censée orienter le croyant et sa communauté vers son bonheur et, par conséquent, l'éloigner de ce qui pourrait causer son malheur. La doctrine religieuse ne se limite pas au seul domaine du surnaturel, mais peut développer des conséquences dans tous les domaines de la connaissance, et de société.

Parmi les codes de lois religieuses, on peut citer le droit canonique romain, les dix commandements, les hadiths, etc..

Une éthique est un ensemble de principes moraux, de commandements, de droits et de devoirs. Les questions éthiques sur la société ont toujours intéressé les religions. Au XIXe siècle, le catholicisme a élaboré une doctrine sociale, qui a été mise en pratique dans le catholicisme social.

L'environnement est au cœur des interrogations sur la vision du monde et de sa création ou Création<ref>Création avec une majuscule n'est utilisé que quand la création est envisagée sous l'hypothèse d'une intervention "divine".</ref>. Sur ces questions, le bouddhisme a été en avance dans ses réflexions. Il existe aujourd'hui des réunions sur le thème de l'environnement et du développement durable entre les grandes religions et spiritualités.

Quand elles sortent du domaine purement spirituel, les doctrines d'inspiration religieuse sont un objet de critique souvent polémique pour les tenants de la liberté de pensée et de la liberté de conscience. La justification spirituelle de ces doctrines est considéré comme étrangère au domaine traité, qui revendique sa propre autonomie cognitive; et cette origine religieuse est perçue comme un argument d'autorité, obstacle à la liberté individuelle et à l'autonomie de la raison.

Les croyances ne sont pas toujours liées à une religion, comme la croyance aux OVNI, par exemple. Inversement, certains dogmes ou croyances religieuses, comme la réincarnation, peuvent être acceptés isolément sans adhérer au système religieux d’où ils sont empruntés.

Image:Searchtool.svg Articles détaillés : Théologie, Croyance, Dogme et Vérité.

Religion et société

Peut-on séparer la religion du social ?

Image:Coronation of Queen Elizabeth II 5.jpg
La reine Élisabeth II, comme tous les souverains du royaume-uni, est à la fois chef de l'état et de l'église anglicane.

Quand il paraît naturel à un occidental de se questionner sur la place que la religion doit avoir dans la société, cette seule distinction des deux termes religion et société peut paraître absurde dans d'autres aires culturelles. En effet, la distinction du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel, initiée lorsque le christianisme a remplacé la religion d'état à Rome, n'a pas cours dans la plupart des sociétés traditionnelles où l'on peut dire que le social en son entier est religieux. L'appartenance à une caste, l'exercice d'une profession, la manière dont on prépare la nourriture, les personnes que l'on fréquente, celles avec lesquelles on se marie, la manière dont on s'habille, tout, dans les sociétés traditionelles, renvoie de droit à une signification religieuse. Mais si la religion, en tant qu'ensemble de règles ou système de discours, imprègne les actes les plus quotidiens (jusqu'aux décorations de l'habitat) et détermine les rapports hiérarchiques, cela n'empêche pas l'existence de tâches dédiées, plus particulièrement religieuses, et de tâches plus quotidiennes, moins chargées de ce scrupule et de cette attention que réclame dans toutes les sociétés la manipulation du sacré. Ces tâches sont effectuées par des personnes consacrées, dont la position peut faire penser à celle du clergé chez nous. Ainsi, tout en se gardant de confondre le fonctionnement de notre société sécularisée avec des fonctionnements radicalement différents, on peut se questionner sur les différents types de clergé, et la place qu'ils peuvent avoir dans les différentes organisation sociales que l'on peut rencontrer.


Religion et pouvoir politique

La question des relations entre la religion et le pouvoir sur la société (pouvoir politique) est apparue à différentes époques, notamment dans le monde occidental. Cette question se prolonge traditionnellement dans la pensée occidentale, à travers la distinction entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, ou bien la distinction entre pouvoir religieux et politique (par exemple au Modèle:XIIIe siècle, chez Thomas d'Aquin) ou bien plus récemment autour des concepts modernes de « laïcité », de séparation de l'Eglise et de l'Etat, (loi de 1905 en France, sous la IIIe République).

Dans l'organisation des sociétés, le pouvoir spirituel est mêlé plus ou moins fortement au pouvoir temporel, voire assimilé comme une entité indissociable (où n'existerait pas une telle distinction). Ces relations entre ces pouvoirs distincts peuvent s'exprimer plus ou moins fortement : d'une exclusion ou influence mineure du pouvoir religieux (et des valeurs religieuses) sur l'organisation et le gouvernement d'une société, jusqu'à la domination de l'organisation de la société par la religion et ses représentants (théocratie, par exemple).

Le pouvoir spirituel peut ainsi transformer son parti (?) en patrie (?).

Identité religieuse

Image:Veil.jpg
Femme voilée.

La socialisation d'un individu repose toujours sur une appropriation des normes et des valeurs d'un groupe auquel il se rattache. Quand ce groupe est religieux, la religion fournit une identité collective : une manière de se comporter en groupe, de se reconnaitre.

La socialisation qui se produit par l'appartenance et l'identification à un groupe conduit parfois à rejeter et dévaloriser ceux qui ne sont pas membres du groupe; et quand la socialisation se fait autour d'une identité religieuse, le rejet et la condamnation de l'autre peut parfois prendre le caractère d'un extrémisme religieux. Cette logique identitaire est capable d'alimenter des conflits pouvant aboutir à une guerre de religion.

Relations inter-religieuses

Voir : Relations entre religions

Les civilisations ont entre elles des relations quelquefois conflictuelles, l'une des raisons pouvant être religieuse du fait des différences de croyances. Le dialogue inter-religieux vise à harmoniser les relations entre religions.

Art

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Le développement spectaculaire de la calligraphie arabe est dû à un interdit religieux.
« L'art et la religion ne sont pas deux choses, mais plutôt l'envers et l'endroit d'une même étoffe. » Alain, Préliminaires à la mythologie.

Les relations qui unissent l'art et la religion sont aussi complexes, voire contradictoires, que celles qui unissent la religion et la science. En effet, la religion, dans toutes ses manifestations, est mélée d'art : poèmes mystiques, églises, mosquées et temples, danses, objets sacrés, représentations picturales, tout ce qui touche à la religion a été, à un moment ou à un autre, sujet pour un artiste. De ce fait, les thèmes religieux ont toujours été une inspiration pour les artistes et celui-ci véhicule une partie des traditions, valeurs et concepts religieux, contribuant à les entretenir et les répandre, parfois à les façonner. Dans certaines sociétés, le concept d'art est indissociable de celui de religion, l'art se définissant en partie par des fonctions rituelles dans la pratique religieuse : on peut prendre comme exemple les œuvres de l'art africain traditionnel (arts premiers).

Néanmoins, la pratique artistique a dû subir des limitations du fait des autorités religieuses, parfois simplement du fait de leur statut de mécène et de clients. Ces limitations ont pu être vécues comme des contraintes, mais ont parfois été tournées à leur avantage par les artistes : l'interdiction de l'opéra a créé l'oratorio, et l'interdit de représentation des êtres vivants dans l'islam a provoqué un déveloloppement spectaculaire de la calligraphie. L'usage de l'art comme moyen de critiquer les religions ou leurs abus ont eu parfois des conséquences dramatiques du fait d'extrêmistes, comme l'assassinat du réalisateur Théo Van Gogh.


Religion et philosophie

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Portrait de Jean-Jacques Rousseau par Allan Ramsay. L'écrivain genevois se revendiquait « philosophe chrétien ».

La réflexion philosophique entretient des rapports complexes avec les différentes pensées religieuses. Les philosophes, selon leur présupposés méthodologiques ou personnels, ont été amenés à soutenir des positions allant de l'adhésion à une religion, comme Malebranche, au rejet de toute forme de croyance, comme ce fut le cas du baron d'Holbach. Un certain nombre de domaines sur lesquels la philosophie travaille font aussi partie du champ religieux, comme l'éthique ou la métaphysique, ce qui a posé des problèmes de cohabitation, en particulier dans l'europe catholique de la renaissance<ref>Les philosophes grecs eurent eux aussi maille à partir avec les croyances de leur temps, sous le chef du crime d'impiété dont plus d'un a du se défendre.</ref>.

Le point de désaccord entre la philosophie et la religion est principalement celui du statut de la vérité : elle est l'objet d'une recherche purement rationnelle pour le philosophe tandis que le croyant pense que la vérité se transmet, et qu'elle a été, tout au moins en partie, révélée, et qu'on peut la trouver dans les textes sacrés qu'il reconnaît<ref>La lettre encyclyque Fides et Ratio de Jean-Paul II se veut un argumentaire du point de vue catholique sur cette épineuse question du statut de la vérité : Texte de l'encyclique en français.</ref>. Ce qui n'empêche pas le croyant de se livrer à une réflexion utilisant les concepts des philosophes, la théologie chrétienne étant née de la rencontre du christianisme naissant et des concepts des philosophes grecs et romains. Malgré cette dichotomie, pendant tout le moyen-âge européen, il n'y a eu de philosophie que chrétienne. Est-ce à dire que la théologie et la philosophie sont solubles l'une dans l'autre ? Assurément non. Mais comme la philosophie peut s'intéresser à des problèmes religieux, la religion peut s'intéresser à des problèmes proprement philosophiques, comme le rapport du langage à la réalité et la possibilité de la connaissance humaine<ref>On se souvient que la question « Que puis-je connaître ? » est une des trois grandes questions de la philosophie pour Kant.</ref>. La philosophie restera d'ailleurs longtemps tributaire de la manière dont les théologiens ont posé les questions avant qu'elle ne retrouve une certaine autonomie. On notera donc l'importance pour la philosophie d'auteurs comme Anselme de Cantorbery, Duns Scot, Guillaume d'Occam ou Thomas d'Aquin.

Par ailleurs, certains courants philosophiques ont eu tendance à vouloir remplacer le fait religieux. Le déisme pose un dieu créateur mais en refuse l'institution religieuse. Le culte de la Raison (voire de la déesse Raison entendue comme allégorie) fut proposé durant la Révolution française. Le saint-simonisme athée, se nommait lui-même « nouveau christianisme »<ref>Claude Henri de Saint-Simon, Nouveau christianisme, éditions de l'aube, Paris, 2006, 87 p., (ISBN 2752602669).</ref> ou « religion saint-simonienne ». La « religion de l'humanité » (religion positiviste) d’Auguste Comte, était quant à elle sans dieu mais dotée d'un catéchisme et d'un calendrier. Comte prédisait le remplacement définitif des religions par la science, du fait de la loi des trois états.

Critique de la religion

Critique classiques

Les religions laissent rarement indifférent, et peuvent faire l'objet de critiques sur leurs dogmes, leur mode de fonctionnement, leur éventuelle intolérance, etc...

Dans l'Antiquité gréco-romaine, les philosophes tentaient déjà d'expliquer l'origine des croyances. Ainsi, Lucrèce, dans De natura rerum, émet l'hypothèse que les hommes ont inventé les dieux pour expliquer les merveilles et les mystères de la nature : pour comprendre ce qu'ils ne maitrisaient pas. Critias pensait que la religion (et la crainte des dieux) avait été inventée pour imposer à chacun le respect de la société : discipline, morale, sens du bien et du mal. Les anthropologues, psychologues et sociologues s'en tiennent encore pour la plupart à ces deux explications. Pascal Boyer, <ref>Et l'homme créa les dieux</ref> s'appuyant entre autres sur les sciences cognitives et la biologie évolutionniste, y ajoute une explication naturaliste.

Liberté de religion

La liberté de religion est le droit de choisir et de pratiquer sa religion. Il implique également le droit de changer de religion. On la distingue parfois de la liberté de conscience qui compend également le droit à l'athéisme. Le fait de pouvoir choisir sa religion est considéré aujourd'hui comme un droit fondamental. Le respect de ce droit est un indicateur du respect des libertés individuelles. Dans certains pays, les principes de la liberté de conscience, bien qu'affichés, peuvent être plus ou moins entravés. En Malaisie, par exemple, la liberté de religion est inscrite dans la constitution, mais des dispositions légales interdisent en fait aux musulmans d'abandonner l'islam.

Les apostats seraient (10 millions[réf. nécessaire]) dans le monde. Ils peuvent être des non-croyants ou des convertis à une autre religion. Le phénomène serait en expansion en Europe : s'appuyant sur les lois <ref>Article 40 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés </ref> issues des directives européennes, un nombre de plus en plus important de personnes ayant été baptisées enfants adressent à leur paroisse de baptême une déclaration d'apostasie pour être débaptisés ou parce qu'elles ne veulent plus « cautionner les propos des dirigeants de ces mouvements religieux ». L'Église catholique romaine est de très loin la principale visée.

Voir aussi : Apostasie dans le christianisme - Apostasie dans l'islam

Relation entre science et religion

La religion interfère aussi avec les sciences et les techniques, à travers les rapports de l'homme au monde "visible" ou "invisible", et des représentations sociales que cela entraine.

Les autodafés chrétiens ont été oubliés dans l'écriture de l'Histoire : beaucoup de connaissances ont été éliminées comme le calcul de du diamètre de la terre par Ératosthène.

Que penser de l'abjuration de Galileo Galilei face au tribunal de l'Inquisition Catholique Romain accusé d’hérésie pour la théorie de l’héliocentrisme de Copernic confirmé par ses observations ?

La "révélation" du géocentrisme constituait un des fondement de la religion : l'idée que la terre n'était plus le centre de l'Univers (l'héliocentrisme) n'était pas acceptable.

Les scientifiques contraints de fournir un âge de l'Univers conforme avec celui fourni par la bible sont légions :

Benoît de Maillet qui part de l’hypothèse que toute la Terre a émergé de la mer extrapole les vitesses d’élévation des continents. Il aboutit à un âge de la planète de 2 milliards d’années : sous la pression de l'église catholique il écrira clandestinement sous l’anagramme de Telliamed et ne sera par ailleurs publié que dix ans après sa mort...

Aujourd'hui, l'apprentissage du créationnisme aux États-Unis et dans le monde musulman montre que le débat est loin d'être fermé : plusieurs religions continuent à donner priorité à leurs textes sur les connaissances scientifiques de leur époque (l'Islam avait pourtant appuyé son essor entre le Modèle:S mini et le XIVe siècle sur les sciences et les techniques (voir Sciences et techniques islamiques).

A contrario, l'actuel Dalaï-Lama a déclaré dans un entretien que « si les découvertes de la science démontrent un jour l'impossibilité de l'idée de réincarnation, le bouddhisme abandonnera celle-ci ».

Les connaissances ont progressé également en Occident dans plusieurs monastères. La redécouverte, en occident, de pans entiers de la philosophie grecque (Aristote), par les échanges avec d'autres civilisations, et la traduction de nombreux manuscrits antiques entre 1120 et 1190 a permis de diffuser ces textes dans tout le monde occidental. Des savants juifs (Maïmonide) et musulmans se sont joints aux chrétiens dans cette œuvre, ce qui entraîna une véritable renaissance (voir science du Moyen Âge)<ref>Bernard Quilliet, la tradition humaniste</ref>. La critique de ces mêmes textes au nom de l'observation et de l'expérimentation s'ensuivra (voir par exemple Roger Bacon).

La ville de Paris doit son prestige international à la qualité de l'université de Paris qui fut créée à la suite de ces travaux.

Les relations entre science et foi ont ensuite donné lieu à des débats à caractère métaphysique, depuis le Modèle:XVIIe siècle jusqu’à nos jours. Par exemple, des prises de position jugées inopportunes de l'Église catholique au sujet de Galilée (voir révolution copernicienne) ont contribué, via les écrits philosophiques de Descartes, à jeter un certain discrédit sur le catholicisme, qui s'est répercuté sur les autres religions (accusation d'« obscurantisme »).

Pour le christianisme contemporain, la relation entre la foi et la raison est développée dans l'encyclique Fides et Ratio (1998). Cette encyclique mentionne que les positions positivistes consistant à refuser d'admettre comme valable la connaissance religieuse ont été discréditées par la critique épistémologique :

« Le scientisme est un autre danger qu'il faut prendre en considération. Cette conception philosophique se refuse à admettre comme valables des formes de connaissance différentes de celles qui sont le propre des sciences positives, renvoyant au domaine de la pure imagination la connaissance religieuse et théologique, aussi bien que le savoir éthique et esthétique. Antérieurement, cette idée s'exprimait à travers le positivisme et le néo-positivisme, qui considéraient comme dépourvues de sens les affirmations de caractère métaphysique. La critique épistémologique a discrédité cette position, mais voici qu'elle renaît sous les traits nouveaux du scientisme. »<ref>Fides et Ratio, 1998, § 88</ref>

Certaines religions ont formé un clergé à composante scientifique<ref>jesuites.com</ref> qui, au cours du XXe siècle, était encore estimé. Elles peuvent aussi disposer d'université, de centre de recherche, comme l'Académie pontificale des sciences, et d'outils de recherche, comme l'Observatoire du Vatican.

Le sujet des rapports entre la science et la religion a inspiré à Bertrand Russell un essai<ref>Science et Religion, Folio</ref> comprenant un chapitre examinant si la science est elle-même superstitieuse (en raison du « scandale de l'induction », non clairement élucidé à l'époque).

Voir aussi

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Liens externes

Notes et références

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