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Environnement

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Image:The Earth seen from Apollo 17.jpg
Avec le temps, la notion d'environnement, de l'échelle locale est passé à celle du paysage puis à une échelle plus globale, celle de la planète

L'environnement est souvent perçu comme étant tout ce qui nous entoure ; c'est-à-dire l'ensemble des éléments naturels et artificiels au sein duquel se déroule la vie humaine.
La réalité est plus complexe, puisque via la respiration, l'alimentation, la boisson, la pénétration percutanée, et certaines radiations, les éléments dits de l'environnement pénètrent et modifient en permanence le milieu intérieur des êtres vivants, ce pourquoi on parle aussi maintenant de santé environnementale.

Sommaire

Définitions évolutives, relatives et nuancées

Le mot environnement n'a pris son sens actuel, lui-même assez large que récemment.
Émile Littré dans son Dictionnaire de la langue française (1872-1877) lui donne le sens suivant : « Action d'environner ; résultat de cette action », et évoque comme sens antérieur, historique : une phrase du XVIe siècle (Palissy, 255) « Et ne scauroit on faire une lieue au travers qu'elle n'en monte à plus de six, à cause des environnements [circuits] qu'il faut faire pour en sortir ».

Les définitions classiques du XXe siècle de l'environnement évoquent l'environnement naturel ; « le milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l'air, l'eau, la terre, les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs interrelations » (c'est la définition francophone retenue par la norme ISO 14001:1996). Plus largement, l'environnement serait l'ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines. Ce sens a été largement diffusé par la création des ministères de l'environnement, et des lois de protection de l'environnement dans le troisième quart du XXe siècle.


Depuis la fin du XXe siècle, le langage commun et journalistique évoque souvent l'environnement économique, parfois comparé à l'environnement naturel où à certaines de ses supposées "règles" ;
Il semble qu'on puisse classer les comparaisons entre « environnement naturel » et « environnement économique » entre deux visions opposées :

  • la première, est plutôt libérale et présente le macro-environnement économique et financier comme l'environnement de l'entreprise : hostile, maintenant mondialisé, constamment changeant, auquel l'entrepreneur doit constamment s'adapter. Cet environnement plus ou moins sauvage et concurrentiel où l'innovation (nouvelles idées, nouveaux produits, nouveaux modes de communication) et la compétitivité sont facilement assimilées à des relations de types prédateurs-proies ou struggle for life, est celui des « requins de la finance » et des stratégies de conquête commerciales, qui justifient les « sacrifices humains », la délocalisation et paradoxalement parfois la destruction de l'environnement.
  • la seconde utilise des métaphores qui évoquent des relations plus harmonieuses, partagées et négociées, de type symbiotiques, complémentaires, générant des bénéfices mutuels et des interactions durables entre entre entreprises et entre l'homme, l'entreprise et l'environnement naturel.

Ces deux visions rappellent que économie et écologie ont étymologiquement le même sens, mais que respectivement elles opposent ou rapprochent. entre ces deux approches opposés, un nombre croissant d'acteurs cherchent un développement durable, ou soutenable.

À la fin du XXe siècle, en politique, ou dans les milieux associatifs, le terme fait plutôt référence au monde naturel ou à la naturalité d'une partie de l'environnemnet modifié par l'homme ou tel que globalement perçu par l'homme, comme ressource, pas, peu, difficilement, lentement ou coûteusement renouvelable, et comme subissant les impacts croissants du développement et des pollutions, de la fragmenation ou d'une destruction.

- Il évoque aussi la qualité de vie et les aménités.
- Les efforts visant à limiter la pollution et nuisances (sonores notamment), à réduire le gaspillage énergétique, à améliorer le traitement des déchets etc. Ces efforts sont parfois classé dans une notion un peu vague ; l'environnementalisme.

Le souci humain pour son environnement, entre autres, a créé des mouvements associatifs et politiques dits « écologistes », « environnementalistes » ou « verts ». Ces mouvements envisagent une nouvelle politique ou une société évoluant de manière à concilier le développement humain et la restauration, la protection et une bonne gestion de l'environnement. Certains évoquent la notion d'écologisme, éventuellement de droite ou de gauche, incontestablement de plus en plus présent et reconnu dans notre société comme l'atteste le relatif succès des Verts en Europe et les sondages qui depuis quelques années classent l'environnement (selon les lieux et moments) au 1er, 2e ou 3e plan des préoccupations avec le chômage et la lutte contre l'insécurité.
Le terme environnement ne doit pas être confondu avec le terme écologie, qui fait référence à la science des processus et cycles de vie dans le monde naturel, sans se limiter à l'humanité.

Une modification de notre perception de l'environnement est liée aux enjeux écologiques majeurs, locaux et globaux, qui émergent fortement à la fin du XXe siècle dans les domaines du social, de l'écologie et du politique et de la culture et du savoir...) : Le mot « environnement » tend à prendre une dimension de plus en plus mondiale, intégrant la mondialisation et ses effets et une forte dimension prospective. Cette prise de conscience a notamment eu comme points d'orgue le Sommet de la terre de Rio en Juin 1992, suivi d'un travail d'état des lieux traduit notamment par le Millenium Ecosystems Assessment.

La relation entre l'homme et son environnement est aujourd'hui au centre d'âpres débats philosophiques et épistémologiques aux conséquences socio-économiques importantes. Une première conception prométhéenne considère l'environnement comme une matière à sculpter, un territoire à structurer, à (a)ménager. Il semble que les positions individuelles et collectives puissent se situer entre deux visions du monde ;

  • une première conception de l'environnement qui affirmerait la domination de l’homme sur la Nature dont il tire les ressources lui permettant de se nourrir, de se vêtir et, au sens large, de s'adonner à une activité industrielle. Cette conception reçoit l'appui de la Bible et légitime une exploitation des ressources naturelles basée sur des critères uniquement économiques.
  • Une seconde conception, opposée, qui situerait l'homme au niveau de son environnement, et qui insiste sur la responsabilité du premier dans la bonne gestion des ressources à sa disposition et sur l'interdépendance entre les activités humaines, l'évolution de l'environnement et le bien-être des populations.

Étymologie

L'étymologie précise du terme « environnement » est inconnue. On trouve « environemenz » en français dès 1265 dans le sens de « circuit, contour » puis à partir de 1487 dans le sens « action d'environner » <ref>Modèle:CNRTL</ref>.

Le terme environnement est polysémique, c'est-à-dire qu'il recouvre de nombreuses acceptions.

On doit distinguer l'évolution du mot (1) et l'évolution du sens (2).

  1. En-viron-ne-ment vient du terme « virer » (tourner)<ref>Voir , Dict. étym. de la L.F., PUF, 1950, O. Bloch/ W.v. Warburg, « virer » : D'un lat. de basse ép. virare, issu de vibrare, soit par dissimilation des deux labiales, soit sous l'influence de gyrare (de gyrus « cercle, tour » du grec gyros) ; aussi a. pr. virar; gyrâre est conservé dans l'it. girare, l'esp. girar, l'a. pr. girar. L'a. fr. girer, rare et surtout dans des textes d'auteurs d'origine italienne (Bru netto Latini, etc.), est empr. - Dér. et Comp. : virage, 1812 ; virement, 1546 ; environ, vers 1080 (Roland), d'abord prép. signifiant « autour de », usitée jusqu'au 17ème s. s. ; puis adv. depuis le 16ème s.. ; pris substantiv. d'abord au sing. dans è l'environ 14ème s. (Froissart) puis au plur. au 17ème s. s. ; formé avec l'a. fr. viron « tour », usité surtout comme adv. ; d'où environner, 12ème s., qui a signifié aussi « faire le tour »; revirer, 12ème s. revirement, 1587. V. chavirer.</ref> qui trouve son origine dans le grec « gyros » (cercle, tour) puis dans sa transformation latine « gyrare » et « in gyrum » <ref>Voir Dictionnaire étymologique de la langue françoise, Ménage, Gilles, 1750, p.537, « ENVIRON ». Comme nous avons tiré virer de gyrare, il est aussi certain que nous avons fait environ de in gyrum, que je trouve signifier proprement environ, et autour. Les petites Annales de France, où est décrit un Siège fait par Charlemagne : Eodem anno verni temporis, obsedit dominus Rex Carolus Herisburgo, et Franci sedebant in gyrum. Aymoin liv. 4 chap.57 – munitionem in gyrum, in modum arietum, instruxit. Glaber Rodulphus liv. 3. Fuit pax cum Regibus in gyro regni sui positis. De Roberto Rege loquitur. Caseneuve. Tome 1. « ENVIRON ». C’est un mot composé d’en, et de viron. Il n’y a guère plus de cent ans qu’on disoit viron pour environ. Charles de Bourgueville dans ses Antiquités de la ville de Caen, livre 2. page 78. Viron ce temps-là, Monsieur Charles de Bretigny, Eveque de Castres et Abbé de Caen. Viron a été fait de gyrus, Gyrus, gyro, gyrons, VIRON. M.</ref>; dans le latin « virare », « vibrare » (tournoyer) ; dans le gaulois « viria » (anneau, bracelet) <ref>Voir Nouveau Dict. étym. et historique, Larousse, 1968, « virer » : v. 1155, Wace, tourner ; du bas lat. virare, de vibrare, faire tournoyer, ou du gaulois viria, anneau.// environ , 1080, de l’anc. fr. viron, ronde, pays d’alentour, et adv. « environ » ; d’abord prép. « autour de » (jusqu’au 17ème s.), puis adv. (16ème s.) ; subst. à l’environ (1360, Froissard)</ref>. Les trois origines se sont mélangées avec le temps. De « virer », l'ancien français a fait « viron » signifiant « tour » ou « ronde ». Puis, le préfixe « en » a été ajouté à « viron » pour donner « environ » (entour, autour) (attesté en 1080) <ref>Voir (P) Robert, Le Robert, Dict. alpha. et analytique de la L.F., 1974 « environ » : prép. adv., n. m., pl. (12ème s. ; anc. frontière. viron, de virer. V. Entour. Voir référence précédente</ref> qui provient de la transformation de « in gyrum » et de « envirum » (attesté en 980)<ref>Voir Le Petit Robert, 1984 « environ » : 12ème s. ; envirum, 980 ; a. frontière. viron, de virer ; Cf. Entour)</ref>. D'« environ » on a fait « environner » (faire le tour), attesté au XIIe siècle. Environ au pluriel « environs » signifiait « alentours ». Puis « à l'entour » a pris la forme d'« environneement » avec deux « e » (attesté en 1154). Pour perdre son deuxième « e » et donner « environnement » (action d'environner, résultat de cette action) ou « environnements » (tours, contours, circuits, voire détours), attesté du XIIIe siècle au XVIe siècle.<ref>Voir Le grand Robert de la L.F., 2001, « Environnement » : 1300, « contour » ; de environner. Voir Littré, Dict. de la L.F., Gallimard/ Hachette, tome 3, 1967 (on trouve la même chose dans la version de 1860) « environnement », (an-vi-ro-ne-man), s. m. Action d'environner ; résultat de cette action. - Hist. 16ème S. « Et ne scauroit on faire une lieue au travers qu'elle n'en monte à plus de six, à cause des environnements (circuits) qu’il faut faire pour en sortir », PALISSY, 255</ref>
  2. Durant toute cette évolution étymologique, de virer, viron, environ, environner, environneement, environnement, environment, le radical « vir » a toujours signifié la forme du « tour » et de l'« arrondi », qui a donné entour, autour, contours, et par extension « tous les contours » voire l'« ensemble des contours ». Aujourd'hui la définition d'« environnement » traduit encore cette idée de « tour », d'« entour », d'« alentours », d'« autour ». Le « ce qui est autour », le « ce qui fait le tour », le « ce qui forme le tour » et le « ce qui est dans l'entour » traduisent bien le concept de « milieu » à l'échelle locale et le concept de « géosphère », « biosphère », d'« écosphère » et de « technosphère » à l'échelle globale. On peut donc remarquer que du simple « mouvement » (tourner, tournoyer, faire le tour), à la simple « forme » (entour, contours, anneau) qui traduirait davantage un « contenant », le terme d'« environnement » a peu à peu désigné non seulement le mouvement et le contenant, mais aussi le « contenu ». Le terme anglo-américain « environment » est directement tiré du vieux français « environnement ».

Le terme français « environnement » a été mis en relation avec le latin depuis cinq siècles déjà par Robert Estienne dans son dictionnaire Français-Latin en 1539 (p.183). On y lit textuellement « environnement: circundatio, circonscriptio terrae, stipatio ».

La première définition technique anglo-saxonne de « environment » est apparue dans les années 1920 : conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur tous les organismes vivants et les activités humaines. Puis l'utilisation du vocable « environnement » s'est développée à partir des années 1960 pour englober et signifier actuellement les ressources naturelles biotiques (faune, flore) et abiotiques (air, eau, sol) et leurs interactions réciproques, les aspects caractéristiques du paysage et les biens que composent l'héritage culturel.<ref>Voir Le grand Robert de la L.F., 2001, « Environnement » : (1921, techn. ; répandu v. 1960 ; d’après l’angl. Environment). Absolt. Ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d’agir sur les organismes vivant et les activités humaines. Etymologie du terme américain (US) "environs" : 1665, from Fr. environs, pl. of O.Fr. environ "compass, circuit," from environ (adv.) "around," from en- "in" + viron "circle, circuit," from virer "to turn." Etymologie du temre américain (US) "environment" : environment 1603, "state of being environed" (see environs); sense of "nature, conditions in which a person or thing lives" first recorded 1827 (used by Carlyle to render Ger. Umgebung); specialized ecology sense first recorded 1956. Environmentalism was coined 1923 as a psychological term (in the nature vs. nurture debate); the ecological sense is 1972 (environmentalist in this sense is attested from 1970). </ref>

Environnement ; notion relative

  • D'un point de vue plus sociologique, l'environnement est le milieu physique, construit, naturel mais aussi l'environnement humain constitué par la famille, les amis, la tribu, le quartier, le village, ou tout groupe, collectivité et société (dont entreprise, l'administration, etc.).

La limite physique entre l'individu et « ce qui est autour de lui » est difficile à déterminer. Deux exemples peuvent illustrer cette limite floue :

  1. Notre peau semble être une barrière matérielle susceptible d'être la limite entre notre milieu intérieur et « l'environnement » extérieur. Pourtant, à chaque inspiration, l'air de notre environnement entre en nous, perd de l'oxygène et ressort enrichi en vapeur d'eau et en gaz carbonique qui viennent de l'intérieur de nous-mêmes. Certaines des molécules d'oxygène absorbées vont être incluses dans notre organisme. D'autres seront rejetées sous forme de Modèle:CO2. Il en va de même pour l'alimentation et l'excrétion, et plus subtilement pour les hormones absorbées ou émises par les plantes ou les animaux. Même notre ouïe et notre vision font « entrer » des informations environnementales (ondes et vibrations) en nous. Bien des ondes électromagnétiques nous traversent de part en part sans impact, d'autres le font avec plus d'impact. On comprend ici que l'environnement influe sur les individus, espèces et processus qu'il inclut, mais qu'également, il est en permanence modifié par eux.
  2. Ce n'est pas parce qu'il y a un sol, une atmosphère et une hygrométrie qui leur conviennent que des arbres dans une forêt. Les arbres ont aussi grandement contribué à produire et fixer le sol sur lequel ils vivent. Ils contribuent à produire l'oxygène de l'air et une hygrométrie plus élevée (Cf. évapotranspiration). Ce sol résulte pour l'essentiel de la décomposition de leurs feuilles ou aiguilles mortes, du bois mort, et des bactéries et champignons symbiotes ou des espèces qu'ils abritent. La terre et le paysage forestier ne sont pas que l'environnement des arbres, ils sont aussi leur production.

Le concept d'environnement est donc relatif, mais il permet notamment de désigner des ressources vitales et aménitaires qu'il faut protéger autour de nous. Il permet aussi de désigner des systèmes vivants qui nous entourent, nécessaires pour que les espèces puissent s'y perpétuer, et pour que la plupart de ces ressources naturelles puissent se renouveler.

Évolution de la perception de l'environnement

La prise de conscience de l'existence d'un environnement fini et fragile méritant notre intérêt et une protection semble s'être développées par vague et de manière différente selon les époques et les cultures.

Dans le passé : Certaines interprétation animistes du monde, ou d'attitude telle que le bouddhisme semblent avoir localement favorisé un certain respect de la vie et des ressources naturelles, mais le concept d'environnement tel que nous le connaissons ne semble pas avoir été relevé par les ethnologues ni par les historiens.
L'art (poésie, dessin, gravure et peinture en particulier..) a été en Asie et en occident un premier vecteur d'une valeur particulière donnée à l'environnement, et en particulier aux paysages.
La littérature relative à la découverte de territoires inexplorés a développé l'étonnement, la curiosité scientifique ou ethnologique pour d'autres environnements, « exotiques ».
Au XIXe siècle, en occident, le romantisme a exalté la naturalité de l'environnement et la beauté des paysages sauvages, parfois en les opposants aux paysages et à la misère des mondes ouvriers, urbains et périurbains industriels.

Depuis deux siècles : En occident, les guerres coloniales, la première et surtout à la seconde révolution industrielle, mais aussi les guerres mondiales puis la guerre froide semblent - dans un contexe de démographie et de croissance exponentielle - avoir peu à peu contribué à faire émerger une conscience collective d'une planète précieuse, voire fragile, aux limites finies.
L'arrière-plan conflictuel des 19ème et 20ème siècles a généré une économie de guerre qui a dopé l'industrie lourde, mais qui a aussi accéléré l'exploitation voire la surexploitation de nombreuses ressources naturelles qui sont devenues de plus en plus stratégique. Avec la course aux armements et en particulier aux armes de destruction massive dont la bombe atomique, apparait dans les années 1970 la crainte d'une troisième et dernière Guerre mondiale qui pourrait détruire toute forme de vie supérieure sur la planète. C'est aussi l'époque de catastrophes écologiques visibles (successions de marées noires) qui sensibilisent le public et certains décideurs à la protection des écosystèmes. Dans le même temps les crises pétrolière (dont celle de 1975) font comprendre ou admettre une dépendance croissante des économies et des pays à des ressources limitées dont le pétrole, l'eau potable, le bois, la ressource halieutique, les sols cultivables...
Après une phase marquée par une révolte partagée contre les grandes pollutions (marées noires en particulier), suivie de réels effort de lutte contre certaines pollution (épuration des eaux usées, interdiction de rejets polluants massifs dans la nature..), l'attention se porte maintenant vers les pollutions moins visibles (séquelles de la Catastrophe de Tchernobyl, POPs, pesticides, perturbateurs endocriniens..).

Environnement et connaissance : La perception de l'environnement a également évolué avec une meilleure connaissance par tous et chacun de la planète.
Ceci était déjà manifeste au XVIe siècle avec de la découverte et l'étude par l'occident de très nouveaux territoires terrestres et maritimes en Afrique, Asie et Amérique du Sud, puis avec leur exploitation parfois brutale durant la période coloniale, qui a peu à peu mis à mal le mythe du « bon sauvage » mais aussi le mythe de la prodigualité infinie de la nature.
D'autres territoires (arctique et antarctique) et un monde sous-marin immense et inconnu ont montré un environnent caractérisé par une altérité plus forte et parfois une fragilité plus évidente. Ils ont été respectivement notamment vulgarisés par Paul-Émile Victor et le commandant Cousteau.
Dans le même temps la connaissance rétrospective du « paléoenvironnement » progressait avec la paléoécologie et la mise à jour de preuves scientifiquement indiscutables de crises écologiques majeures passées qui ont fait disparaître durant des millions d'années, à 5 reprises au moins, jusqu'à 80 % de la biodiversité planétaire. Cette science du passé montrant par ailleurs les liens fort qui lient l'environnement et le climat.

Nouveaux médias et outils : Ils ont permis des changements de perspective et de paradigmes, en bouleversant la vision par l'homme de son environnement. C'est le cas de la télévision et ses milliers de documentaires naturalistes, mais aussi la photographie aérienne, puis satellitaire ainsi que la modélisation prospective.

Protection et découverte de l'Environnement ont longtemps été confondues avec celle les paysages ; A la fin du XIXe siècle, c'est le développement de l'automobile qui marque en Europe un intérêt fort pour les paysages remarquables comme espace à découvrir avant qu'ils ne soient dégradés, paradoxalement d'ailleurs par les routes. À titre d'exemple l'Automobile Club de France a été un vecteur important de sensibilisation à la découverte de nouveaux paysage, mais en contribuant à les rendre moins sauvages et de plus en plus visité.

Les USA créent les premiers parcs nationaux. Une loi (park bill) est votée par le Congrès et signée par le Président Abraham Lincoln le 30 juin 1864 créant le Yosemite Grant.[23] qui deviendra en 1872 le premier parc national. 42 ans après (en 1906) la France vote sa première loi sur la protection du paysage, traduisant l'intérêt grandissant de la perception individuelle d'un bien environnemental collectif. C'est le début des analyses de la qualité des paysages, de l'environnement naturel ou semi-naturel (y compris agricole). Par la suite, l'évolution de la loi et de son application démontre l'importance de cette perception (classement des boucles de la Seine peints par les impressionnistes par exemple). C'est encore à cette époque le paysage, et non l'écosystème qui guident les choix des élus et des sites à protéger. Peu à peu, alors que la science progresse, les services rendus par l'environnement prennent de l'importance, justifiant une autre protection de l'environnement, prenant en compte les fonctionnalités et les conditions de fonctionnement et de résilience écologique des écosystèmes, avec la protection d'un réseau écologique, d'un maillage ou d'une trame verte, plutôt que de réserves naturelles seules, qui se sont montrées insuffisantes, faute de respect de l'intégrité écopaysagère.

Sondages : Dans les pays industriellement développés, ils montrent que pour une majeure part de la population :

  • l'environnement tel que ressenti au quotidien est de moins en moins naturel ou rural et de plus en plus urbain, construit et contrôlé ;
  • l'environnement est contrôlé par la collectivité, voire privatisé, mais agit de moins en moins pour l'individu qui le subit de plus en plus (environnement artificiel) ;
  • l'environnement est moins un objet naturel connu et exploité par chacun (au Modèle:XVIIIe siècle, 85 % de la population vivait de son exploitation directe - agriculture, pêche, sylviculture… - contre moins de 15 % au début du XXIe siècle) ;
  • l'environnement est de plus en plus perçu comme une ressource finie, et non plus inépuisable ou renouvelable à l'infini ;
  • l'environnement est un bien commun, que nous avons le devoir de léguer aux générations futures (cf. concepts de développement durable, soutenable ou de décroissance conviviale).

Changements de paradigmes : La préoccupation environnementale est passée en quelques siècles du monde de l'art et de l'émotion esthétique à celui des préoccupations scientifiques et citoyennes, et des tactiques et stratégies politiques, locales et mondiales.
La préoccupation environnementale était locale et régionale au 19ème et début du XXe siècle (parcs nationaux, réserves). Elle est devenue globale, incluant le changement climatique, avec l'émergence de l'idée d'un environnement mondial « bien commun » ou « bien public » fortement validée à Rio en Juin 1992, lors du Sommet de la Terre. De nombreux traités de protection de l'environnement ont depuis été signés sous l'égide de l'ONU ou d'autorités plus régionales, mais ils n'ont à ce jour que freiné la dégradation croissante de l'environnement planétaire.
La préoccupation environnementale prend une place croissante dans la vie de l'enfant via l'éducation à l'environnement. Elle devient un objet de réflexion et de propositions partagées, jusque dans la gouvernance des pays, comme en témoigne par exemple en France le Grenelle de l'environnement (2007) et dans le monde le développement des Agenda 21. Des domaines nouveaux apparaissent encore avec par exemple dans les années 1990, face à la croissance exponentielle de l'éclairage public, une sensibiliation à la fragilité de l'environnement nocturne face au phénomène dit de pollution lumineuse. Les perceptions de l'environnement vont probablement encore évoluer, notamment sous la contrainte du développement urbain (métropoles, périurbanisation, HQE, environnement urbain. Il devient un enjeux majeurs pour les entreprises, aménageurs et décideurs comme pour les citoyens.

Limites spatio-temporelles

  • Le concept est d'abord spatial, mais chacun comprend intuitivement que l'environnement résulte aussi de la longue histoire de la co-évolution des espèces sur la planète. Pour parler de l'environnement « préhistorique », on parle de paléoenvironnement. Sa compréhension est utile pour comprendre par exemple les conséquences de la régression de la biodiversité ou des modifications climatiques.
  • L'environnement est « global » ; à la fois proche et global, et sur la terre, l'environnement proche et global est modifié en permanence par les êtres qui y vivent, les processus qui s'y déroulent et des influences externes (l'activité solaire, etc.).

Pour une échelle géographique et à un moment donné, il regroupe l'ensemble des facteurs abiotiques (physiques, chimiques) et biotiques biologiques, écologique et sociaux susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou différé (futur) sur les êtres vivants, les processus écologiques, éco-paysagers et les activités humaines et la qualité de vie.

En réalité, le sens du mot varie aussi selon la culture et la catégorie socio-professionnelle de celui qui l'emploie. Ainsi, un industriel verra d'abord dans le terme environnement une référence à « pollution », alors qu'un cadre pensera plutôt « cadre de vie », qu'un artisan ou commerçant pensera « ville », pendant qu'un agriculteur imaginera « voisinage », et un employé « Nature ». Une grande collectivité locale (région, département) pensera écosystème, écologie du paysage, Trame verte, alors qu'une petite commune verra la question de la gestion de l'eau et des déchets, ou des nuisances sonores ou de voisinage, ou des espaces verts »... là où le sociologue évoquera l'environnement familial ou de travail...

Le terme environnement est pour ces raisons contesté par certains écologistes et écologues, qui y voient notamment une connotation trop anthropocentriste. Ils parleront plutôt — par exemple — d'écosystèmes, de biomes, de biogéographie, de biosphère, voire de « symbiosphère ».

Les crises écologiques mondiales

Modèle:Voir De nombreux événements récents ont mis en évidence des problématiques diverses affectant la planète. Parmi ceux les plus fréquemment cités :

Un rapport<ref>Les perspectives de l'environnement 2001 OCDE</ref> de l'OCDE a listé les problèmes « qui appellent une action d'urgence »  : la surpêche, la destruction des forêts, le recul de la biodiversité, le changement climatique, les produits chimiques présents dans l'environnement, la pollution de l'air et des eaux, le niveau atteint et à venir des transports, etc.

Journées internationales relatives à l'environnement

Les journées mondiales ou internationales sont souvent officialisées par l'Organisation des Nations unies. Voici celles concernant un enjeu environnemental ou la conservation de la nature.

Associations concernant l'environnement

Parmi les nombreuses associations et organisations non gouvernementales actives sur les questions d'environnement, on trouve :

En France, les associations peuvent être « agréées au titre de l'environnement » par le ministère de l'Écologie et du Développement durable. Ce sont des associations régies par la loi de 1901 qui contribuent à révéler des problèmes ou à trouver et tester des solutions dans les domaines de la protection de la nature et de l'environnement et de l'amélioration du cadre de vie (leur vigilance s'exerce sur l'ensemble du territoire).

Il existe aussi des associations concernant l'éducation à l'environnement et au développement durable (EEDD).

Métiers de l'environnement

De nombreux métiers<ref>http://www.emploi-environnement.com/fr/dico/dico.php4</ref> sont issus des préoccupations environnementales. Parmi ces derniers peut être cité l'ingénieur en environnement industriel. Un ingénieur en environnement industriel a pour mission de trouver des solutions pour que les entreprises soient respectueuses de l'environnement ou au moins des normes dictées par l'État dans ce domaine. Pour cela, il a plusieurs outils à sa disposition : les études d'impact environnementales, les dossiers ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement) et la série des normes ISO 14000. Les métiers de l'audit environnemental peuvent également être cités.

Notes et références

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Voir aussi

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Droit de l'environnement
Formations

Les catégories de la catégorie environnement, dont la catégorie:Environnement par pays

Liens externes

Voir aussi des références de médias alternatifs concernant l'environnement.

Bibliographie

  • Réponses environnement. Entreprises et environnement. Rapport à la commission des comptes et de l'économie de l'environnement. La documentation française. Ministère de l'écologie et du développement durable. Paris 2004. ISBN 2-11-005695-9
  • Claude Chaline et Jocelyne Dubois-Maury, La ville et ses dangers, Masson, Paris 1993.
  • Jean-Claude Fritz, L'humanité face à la mondialisation. Droit des peuples et environnement (en co-direction avec Charalambos Apostolidis et Gérard Fritz), Paris, L'Harmattan, 1997.
  • Jean-Paul BessetRené Dumont, une vie saisie par l'écologie, au vif, stock

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