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Mondialisation

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Le terme Modèle:Guil désigne le développement de liens d'interdépendance entre hommes, activités humaines et systèmes politiques à l'échelle du monde. Ce phénomène touche la plupart des domaines avec des effets et une temporalité propres à chacun. Il évoque aussi parfois les transferts internationaux de main-d'œuvre ou de connaissances.

Ce terme est souvent utilisé aujourd'hui pour désigner la mondialisation économique, et les changements induits par la diffusion mondiale des informations sous forme numérique sur Internet.

Sommaire

Définitions

Le terme « mondialisation » apparaît dans la langue française en 1964 dans le cadre de travaux économiques et géopolitiques; il signifie l'accroissement des mouvements de biens, de services, de main-d’œuvre, de technologie et de capital à l’échelle internationale.<ref>L'industrialisation, ses ressorts réels et son idéologie stimulent la mondialisation de certains marchés et la lutte entre les «marchés» occidentaux et les «marchés» soviétiques (PERROUX, Écon. XXe siècle, 1964 p.286), cité par le Trésor de la langue française informatisé</ref> Il désigne initialement le seul mouvement d'extension des marchés des produits industriels à l'échelle des blocs géopolitiques de la Guerre froide. Longtemps cantonné au champ académique, il se généralise au cours des années 1990, d'une part sous l'influence des thèses d'émergence d'un « village global » portées par le philosophe Marshall McLuhan, et surtout par le biais des mouvements antimondialistes et altermondialistes, qui attirent, par leur dénomination même, l'attention du public sur l'ampleur du phénomène.

Dans le monde anglophone, la popularisation du terme globalization et son usage comme terme fourre-tout a accentué le débat académique. Il est maintenant admis que le terme désigne le développement de l'interdépendance au niveau mondial. À partir de cette définition générale chaque grand courant académique met l'accent sur la dimension qui lui parait la plus pertinente. Par exemple, certains universitaires comme Manuel Castells <ref>http://en.wikipedia.org/wiki/Manuel_Castells</ref> se concentrent sur le lien entre les dimensions économiques et sociales. D'autres, comme John Urry <ref>http://en.wikipedia.org/wiki/John_Urry</ref>, mettent l'accent sur la complexité croissante qui caractérise tous les échanges humains (économiques, culturels et politiques). On peut aussi noter que le terme et sa popularité sont liés aux problématiques de développement, comme le montre Jan Nederveen Pieterse<ref>http://en.wikipedia.org/wiki/Hybridity</ref>. Les polémiques qui agitent le milieu universitaire anglophone reflètent l'existence d'un débat planétaire. Urry est anglais mais Castells est espagnol et Pieterse hollandais.

Le lecteur de ces lignes doit donc garder à l'esprit que les termes globalization et mondialisation et les sens qui leur sont attribués reflètent toujours le point de vue et le courant de pensée des énonciateurs.

Origines et évolutions

La distinction entre ces deux termes est propre à la langue française. Le mot anglais (US) original est globalization, repris par la plupart des autres langues. En Anglais, les différentes approches globalization/mondialisation sont explorées par différent courants de pensées. Le terme anglophone globalization couvre largement le même débat que la différence sémantique francophone. Comme dans le monde francophone, différentes personnes donneront différents sens aux termes, mettant l'accent sur la dimension économique, culturelle ou politique, en fonction de leur appartenance, consciente ou non, à tel ou tel courant de pensée.

D'un point de vue étymologique, monde (univers) et globe sont suffisamment proches pour que mondialisation et globalisation soient synonymes dans leur emploi initial en langue française (1964 pour le premier, 1965 pour le second).

Toutefois, la proximité de Modèle:Guil avec l'anglais et la particularité de mondialisation a amené une divergence sémantique.

En français, le terme Modèle:Guil désigne l'extension supposée du raisonnement économique à toutes les activités humaines et évoque sa limitation au globe terrestre. Par contre le terme "mondialisation" désigne l'extension planétaire des échanges qu'ils soient culturels, politiques, économiques ou autres. Dans ce cadre l'expression monde peut désigner en outre l'espace proche de la terre, accessible par des moyens aéronautiques ou spatiaux (satellites), ou prendre des significations propres à chaque culture (le monde chinois…). En revanche, l'expression Modèle:Guil s'est imposée pour désigner la constitution d'un marché mondial intégré des capitaux. Par ailleurs, les problèmes d'environnement se posent désormais à l'échelle mondiale, par exemple la déforestation ou la pollution due au développement des transports.

La différence sémantique peut s'envisager sous un autre angle. Certains voient dans le terme globalisation la simple transposition du terme anglais en français, globalisation étant synonyme de mondialisation. D'autres voient une différence de nature entre les deux termes et considèrent la globalisation comme une étape après la mondialisation, qui la dépasserait et consisterait en une dissolution des identités nationales et l'abolition des frontières au sein des réseaux d'échange mondiaux.

Mondialisation

Complètement générique, le terme mondialisation désigne un processus historique par lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur dépendance mutuelle et leurs échanges matériels autant qu'immatériels s'accroître sur des distances significatives à l'échelle de la planète. Elle consiste en l'interdépendance croissante des économies et contribue à l'expansion des échanges et des interactions humaines<ref>La mondialisation : faut-il s'en réjouir ou la redouter?</ref>.

Les mondialisations

La genèse du terme explique que ce processus soit le plus souvent envisagé sous le seul aspect de la mondialisation économique, développement des échanges de biens et de services, accentuée depuis la fin des années 1980 par la création de marchés financiers au niveau mondial. Toutefois s'y ajoutent :

  • l'aspect culturel qu'apporte l'accès d'une très large partie de la population mondiale à des éléments de culture de populations parfois très éloignés d'une part et aussi la prise de conscience par les pays développés dans leur ensemble de la diversité des cultures au niveau mondial<ref> (voir Culture, Diversité culturelle, Culture et mondialisation)</ref>.
  • l'aspect politique que représente le développement d'organisations internationales et d'ONG<ref>La mondialisation comporte enfin des dimensions culturelle, politique et environnementale plus vastes... La mondialisation : faut-il s'en réjouir ou la redouter ?</ref>.
  • l'aspect sociologique de la mondialisation résumé par Zygmunt Bauman, sociologue et professeur émérite des universités de Varsovie et de Leeds : « La mondialisation est inéluctable et irréversible. Nous vivons déjà dans un monde d’interconnexion et d’interdépendance à l’échelle de la planète. Tout ce qui peut se passer quelque part affecte la vie et l’avenir des gens partout ailleurs. Lorsque l’on évalue les mesures à adopter dans un endroit donné, il faut prendre en compte les réactions dans le reste du monde. Aucun territoire souverain, si vaste, si peuplé, si riche soit-il, ne peut protéger à lui seul ses conditions de vie, sa sécurité, sa prospérité à long terme, son modèle social ou l’existence de ses habitants. Notre dépendance mutuelle s’exerce à l’échelle mondiale (…) » <ref>Le Nouvel Observateur – 24/30.05.07>></ref>.

En toute rigueur, il conviendrait ainsi de parler des mondialisations, afin de distinguer le domaine considéré (économie, culture, politique) et la période historique envisagée.

Un phénomène inéluctable ?

Le caractère inéluctable ou naturel du processus de mondialisation est souvent mis en avant (voir la citation précédente).

Cependant, cette idée, présentée comme une « idée reçue » par les mouvements d’extrême gauche, peut être nuancée lorsqu'on s'intéresse de plus près aux aspects commerciaux et financiers du phénomène. En effet, d'une part « la part des exportations dans la production mondiale de 1913 ne sera dépassée qu'en 1970 et stagne depuis lors », et d'autre part « les mouvements nets de capitaux sont actuellement plus modestes qu'au début du XXe siècle »<ref>Petit bréviaire des idées reçues en économie, les Éconoclastes, page 56 et 63</ref>.

Ainsi, pour Martin Wolf, "la mondialisation relève sinon d'un mythe, du moins d'un abus de langage"<ref>The global economy myth, cité par "Les Éconoclastes"</ref>.

Mondialisme

Si la mondialisation est un processus qui se traduit dans les faits, le mondialisme est une idéologie. Celle-ci affirme le caractère inéluctable de la mondialisation et son incompatibilité avec la structure de l'État-nation, son caractère inhérent à vouloir apporter la paix définitive par l'instauration d'un gouvernement mondial passant par un humanisme. Le mondialisme en tant que tel ne constitue cependant pas une idéologie constituée. On le retrouve au sein d'idéologies plus vastes, allant du néolibéral à l'internationalisme d'extrême-gauche.

Un glissement du sens du terme vers sa seule acception néo-libérale a donné naissance aux termes d'antimondialisation et d'altermondialisation pour désigner des courants de pensée visant respectivement à limiter le processus de mondialisation ou à en modifier le contenu.

Conceptions de la mondialisation

Aussitôt que la mondialisation s’est imposée comme phénomène planétaire, on a cherché à la définir. Deux conceptions, qu’on peut dire « unitaire » et « conflictuelle et plurielle » s’affrontent autour de l’explication de ce phénomène<ref>Cet article traite de ces théories "conceptionelles"Mondialisation : deux expressions contradictoires</ref> <ref>Le monde : pluriel et singulier</ref>.

Conception unitaire

Selon la conception unitaire, la mondialisation évoque la notion d’un monde uni, d’un monde formant un village planétaire, d’un monde sans frontière. Ceci dans une approche géographique, idéologique ou économique. Cette conception est soutenue par des organisations internationales ou institutions internationales (notamment le FMI, l’OMC et autres), par le courant idéologique notamment le mondialisme. Elle est également partagée par quelques analystes<ref>Mondialisation : deux expressions contradictoires</ref>.

Définir la mondialisation comme l’unification du monde signifie que l’on parle de l’interpénétration des cultures, des technologies et des économies (intégration dans l’économie mondiale). De ce fait, les expressions comme culture mondiale ou civilisation mondiale, gouvernance mondiale, économie mondiale, voire citoyen mondial sont de plus en plus utilisées.

Si l’approche unitaire de la mondialisation bénéficie des atouts du XXIe siècle (c’est-à-dire le progrès et révolution de la technologie qui renforce l’intégration physique, l’internationalisation et l’expansion des mouvements financiers ; et la position du capitalisme, seul système économique et centre de l’économie mondiale), il est suivi, cependant, par toutes les critiques fusant sur l’économie de marché ou le capitalisme.

La conception qui définit la mondialisation comme l’unification du monde contient par ailleurs une position intellectuelle qui prône plus d’ouverture pour arriver à une paix mondiale, une suppression totale des frontières. En revanche, même si cette conception présenterait l’avantage de créer dans l’homme le germe de l’espoir, elle resterait cependant restrictive dans la mesure où elle négligerait les autres manifestations de la mondialisation.

Conception conflictuelle et pluraliste

Opposée à la conception unitaire, la conception conflictuelle et pluraliste considère la forme actuelle de la mondialisation comme la source de nos problèmes. Elle met en avant une approche de coopération plutôt que de mise en concurrence, qui est le principe de base de la forme actuelle de la mondialisation. Les sympathisants les plus farouches de cette conception sont les courants altermondialiste et antimondialiste. Elle est également partagée par quelques analystes indépendants. Les problèmes que pose cette approche de la mondialisation sont ceux de l'hétérogénéité, de l'incompatibilité, de la fragmentation et de l'intégration, de l'ordre et du désordre, de l'inégalité, de l'exclusion et de la solidarité, de la domination, de l'exploitation, des affrontements idéologiques et des relations humaines qui sont souvent régies par des rapports de force.

Cette conception présenterait selon ses tenants l’avantage d’appréhender un peu plus clairement les éléments divers de ce phénomène aux multiples aspects alors que la première s’articulerait autour d’un seul point. Du fait d’être défendue par les altermondialistes, cette conception est généralement vue comme une théorie économique et sociale proche du socialisme, notamment parce qu'elle prend la défense des plus pauvres. La vision de l'altermondialisme est davantage de coopération que de mise en concurrence des populations.

Historique

Voir aussi l'article mondialisation économique

Si le vocable « mondialisation » est récent, il désigne cependant différentes périodes de l'Histoire, dont certaines anciennes <ref> La mondialisation -- processus qui donne, selon la définition des dictionnaires, aux diverses activités et aspirations une "extension qui intéresse le monde entier" -- a commencé depuis bien longtemps. Des milliers d'années avant que n'apparaisse la racine du mot -- "monde" ou "globe"... Qu'est-ce que la mondialisation? Cet article est conseillé pour la datation du phénomène</ref>.

Dans l'Antiquité

Contestée il y a encore peu, l'idée qu'une sorte de processus assimilable à la mondialisation ait eu lieu dans l'antiquité est de plus en plus reconnus par les spécialistes[réf. nécessaire]comme le démontre le fait qu'un colloque sur ce sujet ait été récemment organisé au sénat.

On peut situer une première expression de ce processus à partir du second millénaire avant Jésus-Christ: une vaste zone commerciale s'étendant de l'indus au monde minoen via les cités du croissant fertile. Cette première tentative sera de courte durée du fait de l'arrêt des échanges commerciaux causé par l'irruption d'envahisseurs indo-européens à la fin du second millénaire.

Une seconde tentative aura lieu à partir de la fondation de l'empire perse qui permet que s'établisse un contact commercial indirect entre les colonies phéniciennes et grecques, et les cités indiennes, entre Gibraltar et le Gange. Les grecs vont ainsi découvrir prendre pleinement conscience de l'étendue du monde comme le montre les relations d'Hérodote, et, plus encore, de Ctésias de Cnide, médecin du grand roi perse.

Loin de mettre un terme à ce processus d'unification commerciale, culturelle et diplomatique du monde antique, le destruction de l'empire perse, et la formation des États hellénistique va l'accroître sensiblement. Ainsi la "mondialisation" hellénistique partage-t-elle de nombreux traits communs avec celle de notre temps:

  • Le brassage des populations: à la suite des conquêtes d'Alexandre les grecs vont s'intaller un peu partout dans l'empire perse (en particulier en Bactriane). En conséquence se créent des cités cosmopolites à l'exemple d'Alexandrie, peuplée de grecs, d'égyptiens, de juifs et d'orientaux.
  • La constitution d'une culture mondiale: la koiné grecque devient la Lingua Franca, et la culture grecque devient culture universelle que s'efforcent d'acquérir les non-grec. S'y joint la constitution d'une welt-Literatur (la bibliothèque d'Alexandrie contenant des textes indiens et bouddhistes).
  • L'intensification et la mondialisation des échanges: le commerce devient particulièrement florissant, essentiellement du fait qu'Alexandre y réinjecte les liquidités jusqu'alors thésaurisés par les Perses. D'autre part la quasi-disparition de toute autorité impériale met à mal les barrières douanières. Se manifestent ainsi nombre de phénomènes typiques d'une économie "mondialisée": des grecs installés en Inde confectionnant des Bouddha qui seront exportés jusqu'au Japon.
  • Le multilatéralisme: constitution d'États plus ou moins égaux par leur taille et par leur force, ce qui entraîne une certaine émulation
  • L'innovation technique: grandes découvertes scientifiques et avancées techniques qui ne seront pas égalées avant longtemps à Syracuse et Alexandrie en particulier.

Avant le XVIIe siècle

Les hommes du Modèle:XVIIe siècle ou des siècles antérieurs avaient des représentations du monde différentes des nôtres. La terre était peuplée de moins de 700 millions d'habitants. On ne peut donc pas vraiment parler de mondialisation.

On constate pourtant que des évènements politiques et culturels majeurs ponctuent l'Histoire :

Ces changements s'accompagnent d'une extension considérable de l'espace connu ainsi que des échanges économiques, technologiques et culturels entre civilisations.

L'étude des échanges de biens de ces époques incite à penser que l'historiographie du XIXe siècle a sous-estimé l'importance des échanges matériels et culturels entre civilisations éloignées jusqu'à la fin du Moyen Âge. Par exemple :

Aux Modèle:Sp, le mouvement de la Renaissance entraîne un grand bouleversement : l'imprimerie apparaît, on prend conscience de la rotondité de la terre, les européens font de grandes découvertes.

Pendant le siècle des Lumières, la diffusion de la presse, la prise de conscience de l'héliocentrisme, l'industrialisation et la colonisation entraînent d'autres types de bouleversements, que Montesquieu analyse en ces termes :

« Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières ».

Le Modèle:XIXe siècle : essor de la révolution industrielle

Image:Maquina vapor Watt ETSIIM.jpg
Machine à vapeur de Watt.

Le XIXe siècle marque véritablement l'essor de la révolution industrielle correspondant à la période appelée contemporaine par les historiens. Le ressort essentiel du processus est alors l'abaissement des coûts de transport, avec la généralisation de la machine à vapeur et celui des coûts de communication avec le télégraphe. Ces deux éléments permettent la mise en communication des différentes parties du globe et d'importants transferts d'hommes, de biens et de savoirs en fonction des inégalités de peuplement, de richesse et de pouvoir.

Le XIXe siècle (entendu au sens des historiens, il commence avec la Révolution française et finit avec la Première Guerre mondiale) voit ainsi se dérouler des flux de population à l'échelle planétaire. Alors qu'en Europe, la Révolution agricole éloigne les paysans de leur campagne et que les villes absorbent avec difficulté la hausse soudaine de la population du vieux continent (elle quadruple entre 1750 et 1900), les occidentaux migrent massivement à travers le monde (Amériques, Australie, Algérie…). Ces flux de population modifient en profondeur la répartition de la main-d'œuvre au niveau mondial.

Au niveau économique, l'industrialisation rend possible le développement d'échanges de produits manufacturés entre pays industrialisés et en cours d'industrialisation, tandis que la colonisation entraîne des flux de matières premières depuis les colonies vers l'Europe. L'impact économique de ces échanges est cependant faible au regard de celui induit par les migrations mondiales.

La colonisation a également pour effet d'intégrer l'essentiel de la planète dans un espace politique commun, et de favoriser des transferts financiers entre pays ainsi que vers les colonies.

Dans le domaine culturel, la multiplication des récits de voyage ou des modes comme le japonisme montrent la montée en puissance dans l'imaginaire européen d'autres cultures, elles-mêmes souvent mises à mal par la colonisation. Jules Verne fait faire à Philéas Fogg Le Tour du monde en quatre-vingts jours, grâce au génie technique européen. À cette époque cependant, le mondialisme trouve sa première expression d'ampleur sur le socle du marxisme avec la fondation des Internationales.

Les chaos du « court Modèle:XXe siècle »<ref>Eric Hobsbawm, l'Âge des extrêmes : le court XXe siècle (1914-1991), 1994</ref>

Les débuts du XXe siècle sont marqués par une méfiance croissante à l'égard des échanges mondiaux, entraînant le repli de nombreux pays sur eux-mêmes au détriment du processus de mondialisation.

  • Le phénomène commence dans le secteur où les échanges étaient les plus importants, celui de flux humains. En mettant en place de quotas à l'immigration (1911 pour les asiatiques, 1921 pour les autres populations), les États-Unis arrêtent brutalement le flux le plus important, tandis que les révolutions russes privent l'Europe d'un important partenaire commercial et financier.
  • La plupart des pays érigent alors d'importantes barrières douanières dans le but de protéger leur économie. Ce brusque cloisonnement des échanges matériels et financiers est un facteur essentiel de la crise des années 1930, qui marque le point d'arrêt quasi-total de la mondialisation.
  • Le rejet de ce processus dépasse alors le simple plan économique pour s'étendre à la politique, avec l'effondrement de la Société des Nations et un refus des cultures étrangères et des étrangers eux-mêmes qui tourne souvent à la xénophobie.
Image:Unified Command map s.jpg
La mondialisation militaire vue des États-Unis : répartition géographique du commandement Interarmées de Combat. Cette présence globale permettant la projection de la puissance armée, sous la forme la plus adaptée à l'action requise par la géostratégie et la tactique, forme la base de l'ensemble des interventions militaires depuis 1947. Ce déploiement contribue pour beaucoup pour l'opinion publique mondiale dans la perception d'un Empire américain.

Si le début du XXe siècle freine la mondialisation, la deuxième moitié du Modèle:XXe relance et accélère ce processus. Après 1945, celui-ci reprend, de manière très inégale en fonction des domaines. La reconstruction de l'Europe ainsi, la mise en place du bloc soviétique puis les décolonisations limitent la portée des échanges de biens et de services. La mondialisation s'inscrit alors plutôt dans la création d'organisations internationales, ONU, Banque mondiale, FMI ou GATT, ainsi que dans la généralisation des produits de la culture des États-Unis, en particulier le cinéma.

Alors que le terme est déjà utilisé, ce n'est que vers 1971 que les échanges de biens retrouvent, en part du PIB mondial, leur niveau de 1910 et que reprend véritablement la mondialisation économique. Appuyée sur la baisse des coûts de transport, celle-ci désigne essentiellement le développement des échanges en biens manufacturés entre pays riches et nouveaux pays industrialisés (Corée du Sud, Taiwan, Brésil, Argentine…), qui représentent 80% du commerce mondial. Au sein du COMECON, la planification favorise de même d'importants échanges de biens, largement en isolation vis-à-vis du reste du monde.

Au début des années 1980, de vastes zones géographiques (Afrique, essentiel de l'Asie) ainsi que les secteurs primaires (agriculture) et tertiaires (services) restent hors du processus de mondialisation économique, tandis que les flux de population restent faibles. Par ailleurs, l'amélioration des flux d'informations ainsi que l'assouplissement des lois portant sur l'investissement étranger favorisent la mise en place de marchés financiers d'échelle internationale.

Aspects de la mondialisation contemporaine

Aspects économiques

L'évaluation des conséquences de la mondialisation économique comprend plusieurs volets, très contrastés selon la richesse du pays considéré.

Pays riches

Pour les pays riches, la mondialisation économique comporte deux bénéfices essentiels. Le premier profite au consommateur, qui a accès à un éventail plus large de biens (diversité) à un prix plus faible que s'ils étaient fabriqués dans le pays même. Quantitativement, cet effet est considérable, et peut être appréhendé en additionnant les gains des consommateurs à l'achat de produits textiles chinois. Le second bénéfice profite aux détenteurs du capital, qui obtiennent un meilleur rendement de leurs capitaux.

Les pays riches souffrent en revanche de la délocalisation de leurs industries intensives en main-d'œuvre peu qualifiée, ainsi que de la concurrence accrue entre pays riches eux-mêmes. Quantitativement peu importants, ces effets posent cependant des problèmes du fait qu'ils sont localisés, touchant particulièrement certains individus ou certaines régions, alors que les gains sont répartis sur l'ensemble de la population. Ceci dit, la part de la population active en concurrence avec la main-d'œuvre peu qualifiée des pays en voie de développement n'est seulement que de 3%.

Cependant, les niveaux scientifiques et technologiques de la Chine et de l'Inde se rapprochent très vite des standards occidentaux, et la qualité des télécommunications font que la concurrence directe des populations actives concerne maintenant les classes moyennes (délocalisation des call centers par exemple), et les ingénieurs (tous les grands groupes de logiciels ont une antenne en plein essor en Inde).[réf. nécessaire]

Certaines études quantitatives économétriques tentant d'évaluer ces deux aspects seraient arrivées à la conclusion que les gains des pays riches à la division internationale du travail sont supérieurs aux pertes (délocalisations, désindustrialisation). Le problème des pays riches face à la mondialisation économique serait donc avant tout un problème de répartition de gains afin de pouvoir indemniser les perdants en leur accordant une part des gains proportionnée à leur perte.

Toutefois l'objectivité de ces études est actuellement remise en question, la plupart d'entre elles étant réalisées par des organismes internationaux prônant eux-mêmes la mondialisation lorsqu'ils n'en sont pas eux-mêmes les artisans (Banque mondiale, FMI, OMC)<ref>Voir les dossiers de la mondialisation parus dans Le Monde diplomatique de janvier-février 2007. </ref>.

Durant ces deux dernières décennies, la mondialisation n'a pas été porteuse de croissance en Europe. Elle aurait plutôt été génératrice d'iniquités et de dégâts environnementaux. Malgré cet échec, le dogme néo-libéral sur les vertus du libre échange continue à être relayé par la plupart des économistes comme si la théorie des avantages comparatifs de Ricardo s'appliquait au monde actuel.

La mondialisation économique incite également les pays riches à se faire concurrence en matière de réglementation, de protection sociale, de fiscalité et d'éducation. Le bilan de cette concurrence est actuellement impossible à établir. Selon les opinions, elle conduit à un moins-disant dans divers domaines, où elle privilégie les États les plus efficaces à maîtriser leur train de vie, où enfin elle met en évidence les inefficacités des différents modèles sociaux et certains vont jusqu'à parler alors de dumping social.

Les mouvements sociaux ne pouvant réellement s'exprimer de manière efficace qu'au niveau de l'État-nation, face à un pouvoir politique de proximité, la mondialisation empêche la lutte des classes et risque à terme de détruire les protections sociales mises en place dans les États développés.

Nouveaux pays industrialisés

Jusqu'à la crise asiatique, les nouveaux pays industrialisés semblaient les grands gagnants de la mondialisation économique. Profitant d'une main d'œuvre qualifiée et à faible coût, ils ont bénéficié d'investissements très importants en provenance des pays riches comme l'aide financière apportée au Japon par les États-Unis après la seconde guerre mondiale, ce qui leur a permis de construire une économie moderne et un système de formation solide, de sortir de la pauvreté. La crise asiatique a cependant montré l'étendue de leur dépendance à l'égard de marchés financiers prompts à l'embalement spéculatif comme à la panique.

Le bilan de la mondialisation économique pour ces pays est ainsi très contrasté, avec d'un côté des pays, comme la Corée du Sud ou Taiwan définitivement classés parmi les pays riches, d'autres, Thaïlande, Philippines, ont du mal à se remettre de la volatilité des investissements, et d'autres encore bénéficient très largement de la mondialisation au niveau du pays, mais avec une répartition très inégale de ces gains (Brésil, Chine).

Pays pauvres

Au niveau économique, les pays les plus pauvres restent largement en dehors du processus de mondialisation. Celui-ci requiert en effet des institutions stables, un respect du droit de la propriété privée, une absence de corruption ainsi qu'un certain développement humain (santé et éducation) que ne présentent pas la plupart de ces pays. Leur ressource économique principale, l'agriculture, reste dominée par les stratégies protectionnistes des pays riches, sauf pour les cultures propres aux pays pauvres.

Aspects financiers

Image:NASDAQ.JPG
Le NASDAQ, sur Times Square de nuit (New York)

Après la deuxième guerre mondiale les marchés financiers étaient réglementés nationalement et cloisonnés. Sous l'influence des différents acteurs mais aussi du FMI et de la Banque Mondiale ("consensus de Washington") les marchés ont subi une triple évolution dite "les trois D": déréglementation (abolition des contrôles des changes et des restrictions aux mouvements de capitaux), désintermédiation ou accès direct des opérateurs aux marchés financiers sans passer par des intermédiaires et décloisonnement (éclatement des compartiments qui existaient). À partir de la fin des années 1970 un marché intégré des capitaux s'est peu à peu mis en place à l'échelle mondiale.

Au-delà des aspects géographiques c'est donc une nouvelle logique financière qui s'est instaurée, c'est pourquoi les spécialistes parlent plutôt de "globalisation" financière que simplement de mondialisation. On peut dire qu'aujourd'hui une sphère financière globalisée existe eu sein de l'économie mondiale.

La mondialisation introduit une explosion sans précédent dans l'Histoire des flux financiers à l'échelle du monde, qui est engendrée en grande partie par les facilités d'échanges informatiques sur la Toile.

La globalisation financière a favorisé le financement des entreprises et celui des balances des paiements. En supprimant les obstacles à la circulation du capital elle a donné une impulsion sans précédent aux marchés financiers. Force est cependant de constater que les vrais gagnants au jeu de la finance internationale moderne sont surtout les firmes multinationales, les Trésors publics, les établissements de crédit et les investisseurs institutionnels.

Les risques liés au développement des marchés financiers sont nombreux :

  • Contrairement à la logique industrielle la logique financière privilégie le court terme ;
  • La volatilité des marchés s'est accrue, entraînant une instabilité des taux d'intérêts et des taux de change[réf. nécessaire] ;
  • Les risques systémiques engendrés soit par des pertes économiques importantes ou par une perte de confiance se transmettent plus facilement à l'ensemble de l'économie (théorie des dominos) provoquant alors des difficultés financières, des faillites, l'effondrement du prix de certains actifs, etc.

La globalisation financière a donné naissance à des risques nouveaux en engendrant des instabilités nouvelles. La question de la maîtrise de cette globalisation se pose aujourd'hui avec acuité car les États et les institutions (FMI, Banque mondiale...) ont montré leur impuissance lors de crises importantes.

Une régulation mondiale semble pour l'instant inaccessible : faut-il mettre en place une taxation comme le préconise James Tobin ? Peut-on réformer les institutions internationales ? Faudra-t-il une crise systémique majeure pour que les États trouvent un terrain d'entente ?

Aspects culturels

Image:Anglospeak.png
L’anglais dans le monde. En bleu foncé, les pays où l'anglais est officiel ou de facto officiel. En bleu clair, pays où il est langue officielle mais pas la première langue parlée.
Image:McDonald's-shanghai.JPG
McDonald's à Shanghaï / À la pointe des associations d’idées que le ressentiment relie à l’américanisation, le phénomène de (en)McDonaldization des fast-foods, qui lui-même a produit un vocabulaire propre aux USA : les (en)McWords.

L'accès d'un nombre croissant d'individus à des réseaux d'information et de communication communs conduit à deux effets :

  • Le deuxième est l'émergence d'une sorte de « culture commune » marquée notamment par le recours à un « anglais de communication » (parfois appelé globish, pour global english), version appauvrie de la langue anglaise, des références culturelles américaines ou occidentales portées par des produits culturels (cinéma, musique, télévision) ou des modes de vie (sports occidentaux, cuisine italienne, chinoise…). Certains y voient un risque d'appauvrissement de la diversité culturelle, voire la domination d'une certaine conception des rapports économiques et sociaux. Le terme de civilisation universelle est en soi objet de polémique.

Aspects institutionnels et politiques

La mondialisation, accordant dans son mode de régulation un primat à l'international sur le national, peut être lue comme une accélération d'un phénomène mondial d'intégration économique commencé dès le XVIe siècle, processus inégal sur le plan géographique et progressif à l'échelle temporelle. Elle crée de nouveau défis d'organisation institutionnelle et de répartition des pouvoirs politiques à l'échelle du monde.

Une certaine marginalisation des États

Les outils traditionnels de la politique publique, fiscalité et réglementation, perdent de leur efficacité dans un environnement mondialisé. Leur application demande alors la coopération de plusieurs États, toujours délicate à obtenir et à maintenir.

La mondialisation génère des agents économiques, des moyens d'information et des flux financiers dont l'ampleur échappe au contrôle de la structure des États-nations. De ce fait, la plupart des gouvernements déplorent leur impuissance face à ces phénomènes tant que les relations internationales ne sont pas réglées par d'autres règles que l'intérêt des États.

Au niveau européen, il faut noter l'existence d'une certaine volonté d'harmoniser les comptabilités nationales, en vue de définir une typologie normalisée des agents économiques en unités institutionnelles et en secteurs institutionnels.

Un rôle en devenir des acteurs transnationaux

L'accélération récente de la mondialisation entraîne une diversification et une autonomisation des acteurs transnationaux. Elle impose aux organisations internationales (Banque mondiale, FMI, OCDE, Forum de Davos, G8) de redéfinir leurs discours et leurs actions<ref>Mondialisation : les mots et les choses - Éclairages politiques</ref>.

Des ONG (organisations non gouvernementales) tentent de combler ce vide, mais elles manquent de légitimité pour prétendre représenter les citoyens du monde, et sont souvent marquées par des idéologies partisanes.

De leur côté les syndicats ont compris l'intérêt d'aborder la question du travail selon une approche mondialisée, en se regroupant dans une Confédération syndicale internationale.

Aspects humains et sociaux

Aujourd'hui, 4% de la population mondiale vit en dehors de son pays de naissance. C'est environ 26 millions d'imigrants qui ont quittés leurs pays natal, en tenant compte des 6 milliards d'habitants dans le monde.

Migrations

Les flux humains de migration permanente sont les grands oubliés de la mondialisation. Même si en 2002, les États-Unis accueillaient le nombre d'immigrants le plus important de son histoire, ce nombre était faible au regard de sa population en comparaison de cette proportion au cours des années 1920. Dans l'ensemble du monde, les mouvements de population sont quantitativement faibles. La mobilité internationale durable reste le sort des plus défavorisés, déplacés par les guerres, ou l'apanage des mieux formés à la recherche de la meilleure rémunération pour leurs compétences.

Inégalités de revenus

Image:World Map Gini coefficient with legend 2.png
Inégalité des revenus au sein des pays, mesuré par le coefficient de Gini

La mondialisation met en évidence des inégalités de revenus à l'intérieur des pays développés (dirigeants / employés) et entre pays développés, pays en développement et pays pauvres<ref>Si la mondialisation a créé des richesses sans précédent, les laissés-pour-compte ont été pareillement nombreux. Ceux qui ont tiré le plus grand profit de la mondialisation sont les pays industrialisés... Le fossé s'est également élargi entre pays riches et pays pauvres, de même qu'entre nantis et indigents d'un même pays.Qu'est-ce que la mondialisation ?</ref>.

Encore, cette inégalité de revenus ne doit pas cacher le fait qu'elle reflète le plus souvent des différences considérables dans les modes de vie.

Tourisme

Image:Searchtool.svg Article détaillé : tourisme.

La hausse de niveau de vie et la baisse des coûts de transport ont largement contribué à l'extension du tourisme international, qui passe de 25 millions de personnes en 1950 à 500 millions en 2000. Toutefois, le tourisme international est essentiellement composé de ressortissants de pays riches visitant d'autres pays riches (les pôles récepteurs et les pôles émetteurs). Le tourisme en direction des pays pauvres est le plus souvent concentré sur un petit nombre de localisations, avec un effet assez faible sur le développement d'ensemble du pays d'accueil.

Aspects écologiques

Image:Courbe environnement.png
La « courbe environnementale de Kuznets »
La description de ce phénomène controversé constaté dans les pays riches, voire certains pays en voie de développement comme la Chine récemment, est permise par une courbe en U inversé (pollution locale en ordonnée et revenu par habitant en abscisse)

Les risques écologiques sont également en partie globalisés et menacent les grands équilibres. Certains aspects des crises écologiques prennent une dimension mondiale, notamment le changement climatique et ses différentes caractéristiques : effet de serre, risque de perturbation des courants marins, perte de biodiversité, déforestation, etc.

La prise de conscience de la crise écologique a poussé les scientifiques à penser l'écologie globalement, selon la formule de René Dubos (« penser globalement, agir localement ») : les experts de l'écologie globale parlent d'écosphère, de biosphère, ... Poussés par les ONG, les dirigeants du monde se réunissent lors de sommets de la Terre pour définir des politiques de développement durable. Ces politiques ont des transpositions sur les territoires et les entreprises, cherchant à croiser les trois aspects que sont l'environnement, le social, et l'économique.

Certaines approches tendent à appréhender les risques globalement selon leurs caractéristiques écologiques, sociales ou économiques : protocole de Kyoto, modèles climatiques et travaux du GIEC, normes sur les risques globaux <ref>Voir par exemple : Management du risque. Approche globale. AFNOR. 2002.</ref> (se traduisant par des bases de données mondiales accessibles sur la Toile), etc.

La prise de conscience de l'unicité de la planète face aux problèmes écologiques est une caractéristique fondamentale de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Plusieurs évènements ont en effet marqué ce début de millénaire sur le plan écologique et sociétal. Les questions écologiques engagent désormais la responsabilité des entreprises. Elles trouvent leur expression dans le développement des Organisations non gouvernementales (WWF, Médecins sans frontières, etc.), qui deviennent des interlocuteurs des entreprises, parmi d'autres parties prenantes.

Ces enjeux de globalisation entraînent la nécessité de politiques d'innovation, dans lesquelles les connaissances et la propriété intellectuelle ont encore plus d'importance que les outils de communication pure.

Facteurs essentiels de la mondialisation contemporaine

La forme actuelle de la mondialisation de la fin du XXe siècle et du Modèle:XXIe siècle repose sur deux facteurs essentiels <ref>La diminution du coût des communications et des transports a favorisé l'essor de la croissance économique…Qu'est-ce que la mondialisation ?</ref> :

  • la faiblesse des coûts de transport au regard des écarts des coûts de production (au sens économique du terme), qui touche les biens matériels,
  • la baisse des coûts de communication au niveau mondial, qui touche la diffusion sous forme numérique des informations, y compris financières.

Échanges de biens matériels

Le premier facteur explique la mise en place d'une division internationale du travail, puisqu'il peut être rentable de faire fabriquer une marchandise dans un pays pour la transporter et la vendre dans un autre. La généralisation de ce procédé à l'ensemble du processus de production (un bien est fabriqué en plusieurs étapes correspondant à autant de pays différents) entraîne la croissance d'interdépendances économiques d'autant plus fortes que les échanges le sont. La France et l'Allemagne en sont un exemple. Ce phénomène constitue essentiellement une continuation de ce qui avait été amorcé au XIXe siècle.

Ce processus trouve sa contrepartie dans la volonté des pays les plus riches de diminuer les droits de douane existant entre eux ainsi que ceux portant sur leurs produits dans les pays moins industrialisés. Les négociations du GATT puis de l'Organisation mondiale du commerce voient ainsi une diminution considérable des barrières douanières ainsi que l'élargissement de ce processus à l'agriculture et aux services.

Mondialisation de l'information

La grande nouveauté de la mondialisation du début du Modèle:XXIe siècle est la mise en place de technologies de l'information (TIC), en sources ouvertes ou fermées, elles aussi à l'échelle mondiale. Avec l'accès à ces outils, la mondialisation touche autant les individus que les États ou les entreprises, avec une perception très variable selon les individus.

Le premier effet de cette mutation technologique est la financiarisation de l'économie et le développement des entreprises multinationales et transnationales. La meilleure information sur les différences de coûts entre les pays permet en effet aux capitaux de circuler sans l'intermédiation des banques en permettant l'établissement de marchés financiers intégrés au niveau international.

Contrairement aux facteurs purement financiers, la mondialisation des technologies de l'information du type web, internet et autres medias touche directement les individus. L'exposition à des produits culturels étrangers (dessins animés japonais, cinéma indien, danses d'Amérique du Sud…) n'est plus le privilège d'une élite. Elle fait prendre conscience de la diversité des cultures au niveau mondial.

Changement de représentation

On perçoit confusément que la mondialisation, qui s'accompagne d'enjeux de développement durable, correspondrait au début d'un nouveau cycle historique.

Le philosophe Michel Foucault parle d'épistémè pour une conception du monde. Notre époque correspondrait selon lui à un nouvel épistémè, qu'il qualifie d'hypermodernité.

L'historien René Rémond pense qu'il existe des cycles dont les caractéristiques sont le changement des représentations du monde, conduisant à de nouvelles représentations sociales, le changement des modes de diffusion de l'information et de la connaissance, la lecture scientifique des textes fondamentaux, et la remise en honneur de la culture antique…

Par exemple, la [[Renaissance (période historique)|Renaissance des Modèle:Sp-s]] fut une période de remise en honneur des auteurs grecs et latins et de changement de conception du monde (rotondité de la terre) ; elle étendit la redécouverte de la culture antique à l'art et aux techniques, et apporta l'imprimerie. Le siècle des Lumières vit un changement important de représentation du monde avec la fameuse « révolution copernicienne ». Notre époque voit aussi apparaître des représentations du monde différentes avec les nouvelles théories cosmologiques, l'apparition d'internet, etc.

Notes et références

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Voir aussi

Liens internes

Modèle:Wikiquote Généralités et aspects historiques

Sur les aspects philosophiques et sociétaux
Sur la mondialisation financière
Sur les échanges internationaux
Sur les aspects institutionnels, politiques, territoriaux
Sur les mouvements anti / altermondialistes
Les effets dont certains accusent la mondialisation

Liens externes

Bibliographie

  • J. Adda, La Mondialisation de l'économie, Vol.1 La Découverte, Repères, Paris, 1996.
  • J. Adda, La Mondialisation de l'économie, Vol.2 La Découverte, Repères, Paris, 1996.
  • Sylvain Allemand, Jean-Claude Ruano-Borbalan, La Mondialisation, Paris, Le Cavalier Bleu, Collection Idées reçues, 2005, ISBN 2846701075
  • Suzanne Berger, Notre première mondialisation, Seuil, 2003
  • Suzanne Berger, Made in monde, Les nouvelles frontières de l’économie mondiale, Seuil, 2006.
  • Jacques Brasseul, Un monde meilleur ? Pour une nouvelle approche de la mondialisation , Paris, Armand Colin, 2005, ISBN 2200265751
  • Daniel Cohen, La Mondialisation et ses ennemis, Paris, Grasset, 2004
  • Ducobu, Yung-Do, "Internationalisation des États et Banques multinationales. Acteurs, Stratégies, Régulation", Academia-Bruylant, Louvain-La-Neuve, Belgique, 2005.
  • Jacques Fontanel, La Globalisation en "analyse" - Géoéconomie et stratégie des acteurs, L'Harmattan, 2005
  • Philippe Moreau Defarges, La mondialisation,
  • Johan Norberg, Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste, Plon, 2004, ISBN 2259200095
  • Les enjeux de la mondialisation culturelle, par Jean Tardif et Joëlle Farchy, Éditions Hors-Commerce, Paris, 2006.
  • Qu'est-ce que la mondialisation ?, Nayan Chanda.
  • Voyage au pays du coton d'Erik Orsenna
  • Rachid Sfar, Mondialisation, Régulation et Solidarité, L'Harmattan, Paris
  • Les dossiers de la mondialisation, Le Monde diplomatique, n°91, janvier-février 2007

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